M. Meslin. Les Ariens d Occident (335-430)  ; n°1 ; vol.177, pg 70-89
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M. Meslin. Les Ariens d'Occident (335-430) ; n°1 ; vol.177, pg 70-89

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Revue de l'histoire des religions - Année 1970 - Volume 177 - Numéro 1 - Pages 70-89
20 pages

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Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 18
Langue Français
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Pierre Nautin
M. Meslin. Les Ariens d'Occident (335-430)
In: Revue de l'histoire des religions, tome 177 n°1, 1970. pp. 70-89.
Citer ce document / Cite this document :
Nautin Pierre. M. Meslin. Les Ariens d'Occident (335-430). In: Revue de l'histoire des religions, tome 177 n°1, 1970. pp. 70-89.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1970_num_177_1_951270 REVI'E DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
Michel Meslin, Les Ariens d'Occident, (335-430) (Patristica Sor-
bonensia, 8), Paris, Editions du Seuil, 1967, 444 p.
Bien que l'arianisme soit né à Alexandrie et qu'il se soit développa
surtout dans les provinces orientales de l'Empire romain, nous n'avons
que peu de textes ariens en grec, si l'on excepte les passages cités par
les adversaires de l'hérésie. Il s'en est conservé un plus errand nombre
en latin, écrits ou traduits en cette langue. Aussi leur étude présente-
t-elle un intérêt particulier pour l'histoire des doctrines. M. Michel
Meslin vient de leur consacrer sa thèse de doctorat. Etant donné
l'importance du sujet et le fait que cet ouvrage sera vraisemblable
ment pendant plusieurs années celui auquel recourront les historiens
désireux de s'informer de l'arianisme latin, il peut être utile d'en
donner ici un compte rendu critique un peu détaillé pour aider les
utilisateurs à s'en servir à bon escient.
Le livre est divisé en trois parties : la première présente la biogra
phie des ariens d'Occident connus ; la deuxième traite des ouvrages
ariens latins ; la troisième expose la doctrine qui s'exprime dans
ces documents et la liturgie dont ils témoignent. J'examinerai d'abord
la deuxième partie, où l'A. lance ou fait siennes des hypothèses dont
il convient de vérifier les fondements, puis je reviendrai plus rapide
ment sur la première et la troisième parties.
I. — Les ouvrages ariens latins
1. h' Ad Ambrosium de Palladius de Ratiaria
Un traité de Maximin l'Arien copié dans les marges du manuscrit
Paris B. N. lat. 8907 nous a conservé une bonne partie d'un ouvrage
de Palladius de Ratiaria contre Ambroise de Milan1. Palladius
commence par critiquer le passage du De fide d'Ambroise dans lequel
1) Le contenu intégral de ces folios, pleine pat'e et marges, a été édité par
Kr. Kauffmann, Ans der Schule des Wulfila..., Strasbourg, 1899 ; le texte de
l'ouvrage de Maximin est reproduit, d'après cette édition, dans le Supplemenlum
de la Patmlogie latine {-■= PLSi, t. I, col. 693-728, avec la pagination et les
paragraphes de Kauffmann. M. Meslin ne signale pas l'existence de cette dernière
édition (pourquoi ?), et donne toutes ses références, à quelques exceptions près,
au folio du manuscrit. C'est priver la plupart des lecteurs de la possibilité
d'exercer un contrôle en se reportant au texte, l'édition de Kauffmann, seule à
donner les folios, étant rarissime. Même si M. M. avait travaillé directement sur
le manuscrit, il devait indiquer aussi la page et le paragraphe de l'édition. Mais
quand on a vu le manuscrit, où la plupart des mots ont une ou plusieurs lettres
illisibles, on ne doute pas que M. M. a travaillé en réalité sur l'une ou
l'autre édition, et le fait est qu'il reprend toutes les conjectures de lettres ou de
mots faites par Kauffmann. Dans ce cas la justice faisait un devoir supplément
aire de renvoyer chaque fois à la page ou au paragraphe de l'édition. — Je
renverrai personnellement au paragraphe en désignant par Ad Ambrosium
l'ouvrage de Palladius et par Dissertatio l'ensemble de l'ouvrage de Maximin. •
ANALYSES ET COMPTES RENDUS 71
celui-ci l'avait taxé d'hérésie1 : il cite le début de ce texte {>; 81) et
le réfute (§ 82), puis il cite la suite du même texte (§ 83) et la réfute
à son tour (§§ Я4-89). Il critique ensuite le Concile d'Aquilée de 3Kl
dans lequel il avait été condamné à l'instigation d'Ambroise (§{| ГН1-
127) ; de là il passe à la réfutation d'une profession de foi que le>
orthodoxes avaient présentée dans un concile de Sirmium ; et il
termine en faisant à Ambroise la proposition de tenir un débat
contradictoire devant le Sénat de Rome en présence des chrétiens
et même des juifs et des païens.
M. M. nous réserve une première surprise concernant ces paçres
de Palladius : il admet qu'elles font partie de deux ouvrages distincts
(p. 112, cf. p. 86), dont il iixe la séparation entre les folios 336V et
337r, c'est-à-dire entre les £,§ 84 et 85. Mais quiconque lira ce texte
avec un peu d'attention constatera que les §§ 85 à 89 continuent la
réfutation du passage d'Ambroise (pie Palladius a cité au § 83 et qu'il
a commencé de réfuter au § 84.
2. - Les Fragments de Bobbio
D'autres fragments ariens ont été publiés en 1828 par Mai qui
les avait découverts dans deux palimpsestes de Bobbio (texte infé
rieur)2. M. M. critique Г « ordre arbitraire » dans lequel Mai les a
publiés, en arguant que cet ne correspond pas à la numérotation
actuelle des folios du manuscrit (p. 114). Curieux argument quand il
s'agit d'un palimpseste ! Chacun sait qu'un palimpseste réemploie
des folios antérieurs sans conserver nécessairement leur ordre primitif.
Il fallait bien, pour publier ce texte, adopter un certain ordre ; celui
de Mai respecte autant que faire se peut l'enchaînement des idées, et
l'on voit mal pourquoi M. M. le critique puisqu'il n'en propose pas
un autre.
Les fragments I à XVIII traitent de questions théologiques et
semblent bien appartenir à un seul ouvrage. Mercati en avait déjà
donné des preuves convaincantes, reprises et développées par M. M.
Il reste toutefois à savoir si les fragments XIX et XX, extraits d'un
livre apocryphe sur la vision d'Isaïe, appartenaient à ce même
ouvrage. M. M. le postule (p. 243), mais la chose demeure douteuse.
Reprenant une hypothèse de Boehmer-Romundt et de J. Zeiller,
M. M. pense que l'ouvrage dont sont tirés les Fragments de Bobbio
a été composé par Palladius. Il en donne trois preuves : que valent-
elles ?
1, L'identification de et; passatre d'Ambroise a été faite par J. Zeiller, Les
origines chrétiennes d<ins les provinces danubiennes, Paris, 1У1У, p. 489, ri. 4.
Il n'est pas vrai, comme l'écrit M. M. (p. 112, n. 7), que « J. Zeiller ne précisait
pas les passages de l'u^uvre d'Ambroise ». Il donnait bien la référence exacte.
2) M. M. omet encore d'avertir le lecteur que l'édition de Mai est reproduite
dans Migne, PL, XIII, Г>Г)7 s. 72 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
a) II relève d'abord sept parallèles entre les Fragments et les
œuvres connues de Palladius (p. 125-126). Mais dans cinq cas il s'agit
d'idées courantes chez les ariens : dire que le Verbe est impassible fn° 1)
qu'il est bon parce qu'il a été engendré par le Père bon (n° 2), qu'il
obéit toujours au Père (n° 3), que le Père Га engendré et envoyé 'n° 4)
et que le Père a créé l'Esprit par l'intermédiaire du Fils avant toutes
les autres créatures (n° 6) n'est pas propre à Palladius et ne permet
donc pas de le distinguer d'un autre. Au n° 5, M. M. rapproche deux
textes qui n'ont rien de commun, sinon le mot singularis : il s'agit
dans le fragment V de la .singularis nátura du Fils et dans Y Ad Ambro-
sium (§ 130) de la singularis omnipotentia du Père. Enfin, au n° 7,
M. M. commet un contresens lorsqu'il met en parallèle ces deux
expressions : unus creator et unus opifex universatis (fragment I) et
unum auctorem et unum opificem cunctorum {Ad Ambr., § 130). Si
l'on se reporte aux textes, on verra que dans le fragment de Bobbio
les deux mots creator et opifex sont dits du Père, mais que dans VAd
Ambrosium Vunus auctor est le Père et Vunus opifex le Fils1. Au lieu
d'une ressemblance nous avons là une différence notable.
b) M. M. fait valoir que « sur 37 citations (bibliques) arianisantes
relevées dans les Fragments, 24 figurent dans VOratio Palladii (= Ad
Ambrosium) et dans les Gesta d'Aquilée » 'p. 126). Mais M. M. détruit
lui-même cet argument en ajoutant que sur ces 24 citations, 21 se
retrouvent chez Maximin : preuve que ces citations ne sont pas
caracté

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