Paul Collart et Pierre Coupel. L autel monumental de Baalbek  ; n°2 ; vol.142, pg 229-231
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Revue de l'histoire des religions - Année 1952 - Volume 142 - Numéro 2 - Pages 229-231
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Publié le 01 janvier 1952
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Langue Français

Extrait

M.-J. Stève
Paul Collart et Pierre Coupel. L'autel monumental de Baalbek
In: Revue de l'histoire des religions, tome 142 n°2, 1952. pp. 229-231.
Citer ce document / Cite this document :
Stève M.-J. Paul Collart et Pierre Coupel. L'autel monumental de Baalbek. In: Revue de l'histoire des religions, tome 142 n°2,
1952. pp. 229-231.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1952_num_142_2_5910ANALYSES ET COMPTES RENDUS . 229
A propos d'un oracle de Claros, j'en suggérai d'autres, à paraître,
concernant les « grands dieux » à Ëphèse. M. K. Lehmann m'an
nonce (juin 1952) la découverte d'une autre inscription, importante, les cultes initiatiques de Samothrace. On rappelle ici que
M. J. Moreau, L'Antiquité classique, 20, 1951, I, p. 244-246, a récem
ment contesté la théorie récente de B. H., refusant de supposer que
le nom de Cabires, venu d'Anatolie, après l'époque mycénienne, se
serait substitué à une dénomination plus générale.
Ch. Picard.
Paul Collart et Pierre Goupel, L'autel monumental de Baalbek,
Inst. Fr. d'Archéol. de Beyrouth, Bibl. Archéol. et Historique,
t. LU. Paris, Geuthner, 1951, gr. in-4°, vi-153 p., XGVI pi.
(Prix : 4.500 fr.).
Au cours de la démolition de la basilique théodosienne (1938-1940)
apparurent, au centre de la grande cour carrée du Temple de Jupiter
à Baalbek, les vestiges d'un édifice d'allure insolite. C'est ce monument
que M. P. Goupel nous restitue, pierre par pierre, avec un luxe de
planches et diagrammes, dans cette magnifique publication. Prenant
appui sur ce beau travail d'ingéniosité et de précision, M. P. Collart,
avec toutes les ressources de sa fine érudition, s'attache à préciser la
destination de l'édifice. Son exégèse éclaire d'un jour nouveau la
nature des cultes locaux de Baalbek.
Il ressort maintenant que la grande cour avait été conçue « surtout
pour contenir les édifices sacrés qui allaient y trouver place et pour
encadrer dignement la pompe des cérémonies religieuses qui devaient
s'y dérouler en présence d'une très nombreuse assistance (p. 6). Les
principaux de ces édifices sacrés étaient les deux autels, dont la
destruction par les architectes chrétiens de la basilique est significa
tive de leur importance dans les anciens cultes de Baalbek. Le petit
autel — déjà reconnu par un sondage de Th. Wiegand (Fouilles
allemandes de 1900-1904) — fera l'objet d'une publication ultérieure
du Service des Antiquités du Liban. Il se situe à peu près à mi-
distance entre les degrés du temple et « l'autel monumental » dont
il s'agit ici. Ce dernier, à maints égards, est pour l'archéologue, un
problème. Notons d'abord que la restitution proposée par M. Coupel
est inattaquable, о A l'exception de deux ou trois pierres... la totalité
de blocs de remploi retrouvés dans les constructions byzantines de la
cour et présentant encore des traces d'un travail particulier ont été
identifiés et situés » (p. 10). D'après ce qu'il en subsiste au sol cet
ouvrage se présente « comme un grand cube de maçonnerie appareillée
(21 m. 15 sur 20 m. 15), parcouru intérieurement de corridors et
d'escaliers et porté sur un soubassement à deux degrés » (p. 8). Les
éléments récupérés de la superstructure et de la décoration ont REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS 230
permis à l'architecte de nous offrir une série de coupes, élévations
et perspectives qui achève de nous livrer la physionomie assez singul
ière "de l'édifice. Au-dessus du socle quatre étages menaient à une
terrasse en retrait qui culminait à 18 m. environ au-dessus du niveau de
la cour. Les façades extérieures étaient entièrement recouvertes de
plaques de bronze. Une étude fouillée de l'ornementation sculpturale
nous montre la persistance indéniable, à Baalbek, d'une tradition
d'art franchement orientale. Cette constatation est importante, car
l'ordonnance de la grande cour — malgré l'envahissement des concep
tions architecturales romaines — atteste, de son côté, la persistance
de traditions cultuelles authentiquement sémitiques. C'est ce • qu'a
très bien dégagé, dans le chapitre VII, M. P. Collart, réagissant
contre le romanisme d'Ed. Weigand. Mais, après avoir signalé les
rapprochements possibles avec la ziggurat babylonienne, les tours
funéraires de Palmyre et rappelé la coutume largement répandue dans
le monde sémite d'offrir des sacrifices sur les toits des temples et des
maisons, l'auteur s'arrête à une interprétation qui nous paraît fragile.
Une étude de M. Dussaud l'a aiguillé vers un texte de Ras-Shamra :
le héros Kéret monte au sommet d'une tour pour y sacrifier, puis
il en redescend pour préparer, sur un second autel, un sacrifice de
communion que se partagent ses compagnons d'armes. Cet épisode,
à arrière-fond cultuel, nous donnerait la clé : l'autel monumental de
Baalbek, avec ses escaliers conduisant à la terrasse serait « le lieu
où montaient en foule les fidèles pour participer à la communion »,
tandis que le petit autel correspondrait à la « tour du Sacrifice » (p. 144) .
Il est regrettable que le texte de R.-S. soit rien moins que clair.
Car s'il est certain que Kéret monte au sommet d'une tour pour y
offrir un sacrifice, la suite du récit nous paraît moins assurée. Il est
probable que le roi se contente de préparer, pour lui et ses compagnons,
les approvisionnements d'une imminente expédition militaire. Par
ailleurs ce rite si précis de communion n'est pas suffisamment
attesté dans l'ensemble des religions sémitiques bien connues.
Nous préférons considérer le monument de Baalbek comme un
véritable autel des holocaustes, où l'on ne devait immoler, le
remarque M. Collart, que de petites victimes. Il existe en Trans-
jordanie, au sommet du Djebel Tannur, un temple consacré à Hadad
et Atargatis, qui malgré ses proportions réduites, offre les plus grandes
analogies avec celui de Baalbek. Les parallèles pourraient se pour
suivre même jusque dans la décoration. Or le centre de la cour est
occupé par un petit monument (shrine) — agrandi à trois reprises —
dont le côté sud présente « un escalier qui monte à ce qui devait être
un toit plat, sur lequel, selon toute probabilité, se dressait un autel »
(Nelson Glueck, The other Side of the Jordan, New-Haven, 1945, p. 184).
Plusieurs fragments de cet autel ont été récupérés et un autre autel fut
trouvé en place au delà du monument (ibid., p. 191 ). Comme à Baalbek,
à Pétra, à Jérusalem, etc., nous avons là — plus ou moins adaptée aux ANALYSES ET COMPTES RENDUS 231
exigences architecturales hellénistiques ou romaines — , la vieille
enceinte sacrée, le haram des Sémites. L'élément primordial du culte y
était l'autel, c'est-à-dire essentiellement une plate-forme surélevée
(bâmâh) où s'accomplissait l'offrande et le sacrifice des victimes.
La ziggurat elle-même, si elle n'est pas que cela, inclut certa
inement cet aspect d'autel grandiose (Lenzen, Vincent, Parrot).
Naguère M. W. F. Albright (cf. Archaeology and Rel. of. Israel,
2e éd., 1943, p. 150 ss. ; et déjà JBL, XXXIX, 1920, p. 137 es.),
retrouvait dans l'autel des holocaustes israélite les éléments de la
ziggurat. A notre avis la tour- autel de Baalbek n'est qu'une forme de
l'autel-zigurrat. :
Nous n'avons pas ici à pousser plus loin la comparaison. Qu'il nous
suffise de signaler un détail caractéristique : l'importance donnée au
socle, qui s'enfonce profondément dans le sol de la cour (p. 12). C'est
là le heq ha-âres, le « sein de la terre », dans lequel s'enracinait l'autel des
holocaustes. Au-dessus du socle la masse de l'autel comportait trois
étages en retrait ; on peut les retrouver dans la perspective du monu
ment que nous offre par exemple la Pi. LXIV.
L'autel de Jérusalem, d'autre part, était lui aussi garni d'un revêt
ement de bronze, (cf. Ex. 27, 1-8, et Ex. 39, 39 : mizbcah han-nehôiet :
l'autel de bronze.). Reste le petit autel. Nous avons déjà signalé que
l'

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