Le fait régional en 1992 - article ; n°1 ; vol.13, pg 107-114

Élisabeth Dupoirier, Béatrice Roy

Description

Annuaire des collectivités locales - Année 1993 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 107-114
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: ANNUAIRE_DES_COLLECTIVITES_LOCALES
• Publié le: 01 janvier 1993
• Nombre de lectures: 107
• Langue: Français

Extrait

Elisabeth Dupoirier
Madame Béatrice Roy
1. Le fait régional en 1992
In: Annuaire des collectivités locales. Tome 13, 1993. pp. 107-114.
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Dupoirier Elisabeth, Roy Béatrice. 1. Le fait régional en 1992. In: Annuaire des collectivités locales. Tome 13, 1993. pp. 107-
114.
doi : 10.3406/coloc.1993.1141
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/coloc_0291-4700_1993_num_13_1_11411 LE FAIT REGIONAL EN 1992
LE FAIT REGIONAL EN 1992
Elisabeth DUPOIRIER, Béatrice ROY
107 LE FAIT REGIONAL EN 1992
1
Elisabeth DUPOIRIER, Béatrice ROY
L'enquête 1992 de VOIP, "point zéro" sentiment de richesse collective et de
de la deuxième mandature des con l'optimisme des Français.
seils régionaux, fait état d'une baisse Globalement, 61% des personnes du moral des Français, placé sous le interrogées avaient, en 1991, le sensigne de la crise. timent d'habiter une région "plutôt
riche", 56% le partagent en 1992. Dès 1991 , l'indicateur de confiance
dans l'avenir de la France indiquait Cette évolution s'accompagne d'un
élargissement de l'écart entre les une montée de pessimisme, mais la
régions qui se disent plutôt "riches" et confiance dans l'avenir régional restait
intact En 1992 cette dernière est celles qui se considèrent comme plutôt
également en baisse, comme si les "pauvres". 64 points de pourcentage
régionaux prenaient acte d'une séparaient en 1991 la region qui se
installation de la crise, certains déclarait la plus riche de celle qui se
d'ailleurs plus que d'autres : l'écart se considérait comme la moins riche, 82
creuse entre des cadres confiants dans points les séparent aujourd'hui. La
l'avenir et ouverts à l'Europe, et des confiance dans la richesse de la région
catégories sociales qui se sentent de varie sensiblement selon les segments
plus en plus fragilisées par la situation sociaux : elle est forte chez les cadres
économique et menacées par le Marché supérieurs (66%), encore majoritaire
unique (ouvriers et agriculteurs). chez les cadres moyens (60%), les
commerçants et artisans (58%) et les Les préoccupations, tant en termes employés (56%). En revanche les de priorité pour la région qu'en ouvriers et les agriculteurs sont très d'attente à l'égard du Conseil régional, partagés (respectivement 52% et se resserrent autour de deux domaines 49%). clés : l'emploi et l'éducation.
L'optimisme - qu'il concerne l'avenir
personnel, celui de la région ou celui
I. UN CLIMAT DE MOROSITE de la France - subit également un
recul général.
Seul l'optimisme à l'égard de l'avenir On assiste en 1992 à la baisse du
Optimisme à l'égard de l'avenir..,
(Evolution des réponses "tout à fait et plutôt optimiste" de 1991 et 1992 - en
1991 1992 Ecart
Personnel 65 57 -8
57 45 -12 Région
France 45 37 -8
Sources Enquêtes OIP 1991 et 1992
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1 LE FAIT REGIONAL EN 1992
personnel demeure majoritaire dans pour 48% des personnes proches de
dix-neuf des vingt régions. la gauche. Ces jugements sur l'avenir
sont très fortement liés au statut L'optimisme à l'égard de l'avenir de la
socio-professionnel des enquêtes. région devient minoritaire (de 57% en
Quelle que soit la dimension observée, 1991 à 45% en 1992). Il recule dans
les groupes sociaux se classent en toutes les régions et ne demeure
ordre décroissant d'optimisme de la supérieur à 50% qu'en Alsace, en
façon suivante : cadres supérieurs, Franche-Comté, en Ile-de-France et
en Rhône- Alpes. Enfin, à peine plus professions intermédiaires, employés,
d'un tiers des régionaux (37%) sont commerçants et artisans, ouvriers et
confiants dans l'avenir de la France. A agriculteurs. Plus de 20 points de
la différence des deux dimensions pourcentage séparent les cadres
précédentes, la confiance varie fo supérieurs (toujours majoritairement
rtement selon les sympathies polit optimistes des agriculteurs (toujours
majoritairement pessimistes. iques: seuls 35% des enquêtes
proches de la droite sont optimistes, Enfin, l'ordre de.s priorités assignées
Optimisme à l'égard de l'avenir selon le groupe socio-professionnel
(Réponses "tout à fait et plutôt optimiste" - en %)
I de la France D de la région B personnel
Cadres supérieurs
66
Profess, intermédiaires
Employés
Petits commerçants /
artisans
51
Ouvriers
40
Agriculteurs
Sources Enquêtes OIP 1992
à la région confirme l'inquiétude de mation et réinsertion des chômeurs) et
l'opinion ; ces dernières ont sen économiques (création d'entreprises).
siblement évolué par rapport à 1989. Aujourd'hui les préoccupations se sont
Au moment de l'embellie économique resserrées essentiellement autour du
elles étaient à la fois sociales problème de l'emploi. La formation et
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la réinsertion des chômeurs est agriculteurs privilégient le maintien
clairement le problème jugé le plus des entreprises existantes, les 18-24
important par tous les groupes ans la formation des jeunes.
sociaux. Les seconds choix révèlent Outre les grandes préoccupations cependant des préoccupations économiques et sociales, la protection catégorielles : commerçants et ar de l'environnement est devenu un tisans, cadres supérieurs et moyens enjeu non négligeable, en progrès de 6 citent la création d'entreprises, les points depuis trois ans
Priorités pour la région
(Evolution des résultats de 1989 à 1992 - en
1989 1992 Ecart
La formation et la réinsertion des chômeurs 27 33 +6
La création d'entreprises 25 17 -8
La protection de l'environnement 6 12 +6
L'enseignement et la formation des jeunes 11 12 + 1
Le maintien en activité des entreprises existantes 10 11 + 1
L'insécurité 3 5 +2
La préparation de l'Europe de 1993 10 3 -7
_ Les moyens de transport et de communication 3 3
_ Les immigrés 3 3
NSP 2 1 -1
Sources : Enquêtes OIP 1989 et 1992
(de 6% à 12%). Dans le même temps quasiment de même ampleur dans
la préparation de l'Europe ne semble tous les segments sociaux et il n'est
plus prioritaire qu'à 3% des enquêtes pas lié aux choix politiques des in
(moins 7 points). dividus.
La baisse du moral des régionaux Dès le printemps 1992, avant la
affecte également les soutiens à campagne sur le traité de Maastricht,
l'Europe : plus une région est pes les tendances lourdes étaient en place:
les neuf régions qui voteront "oui" au simiste sur son avenir, plus elle est
inquiète à propos de l'Europe. Le référendum du 20 septembre sont en
juin parmi les plus favorables à la soutien "favorables" de principe - à la - les construction opinions
construction de européenne (Alsace,
européenne demeure très majoritaire Bretagne, Ile de France, Lorraine, Pays
de la Loire, Rhône- Alpes, Midi- (65%), mais recule de 12 points par
Pyrénées, Franche- Comté, Poitou- rapport à 1991. Ce recul est
111 :
LE FAIT REGIONAL EN 1992 1
perplexité quant aux conséquences du Charentes).A deux exceptions près, il
Marché unique sur les économies s'agit également des régions les plus
confiantes dans leur propre avenir. régionales. L'opinion dominante (47%)
est qu'il aura des Le recul du soutien de principe à négatives, seules 31% des personnes l'Europe s'accompagne d'accroi interrogées (pour 37% en 1991) en ssement de l'inquiétude et de la escomptent des bénéfices.
Conséquences du Marché unique européen sur l'éconi 7 mie de la région
(Evolution des résultats de 1988 à 1992 - e n %)
45 47 P1988
D1991
1 31 ■ 1992 ■HT H
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Va difficultés aggraver les i NSP Va difficultés diminuer les
Sources Enquêtes OIP 1988, 1991 et 1992
112 1 LE FAIT REGIONAL EN 1992
Dans ce contexte, l'optimisme à comme la personnalité la mieux à
même de mettre en oeuvre la politique l'égard de l'avenir de lEurope est
minoritaire (41% contre 49% d'op de décentralisation : 25% le citent
inions pessimistes). Les grands aujourd'hui (22% en 1991, 18% en
clivages sociologiques so