L industrie du raffinage pétrolier en France et en Grande-Bretagne, étude comparative - article ; n°2 ; vol.36, pg 117-137
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L'industrie du raffinage pétrolier en France et en Grande-Bretagne, étude comparative - article ; n°2 ; vol.36, pg 117-137

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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1961 - Volume 36 - Numéro 2 - Pages 117-137
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

B.S Hoyle
L'industrie du raffinage pétrolier en France et en Grande-
Bretagne, étude comparative
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 36 n°2, 1961. pp. 117-137.
Citer ce document / Cite this document :
Hoyle B.S. L'industrie du raffinage pétrolier en France et en Grande-Bretagne, étude comparative. In: Revue de géographie de
Lyon. Vol. 36 n°2, 1961. pp. 117-137.
doi : 10.3406/geoca.1961.1709
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1961_num_36_2_1709DU RAFFINAGE PÉTROLIER L'INDUSTRIE
FRANCE ET EN GRANDE-BRETAGNE,
ETUDE COMPARATIVE
par B.S. Hoyle
La création en France, en Grande-Bretagne et dans plusieurs autres pays
européens, de puissantes industries de raffinage pétrolier, a été l'un des
traits marquants de l'économie européenne d'après guerre et a profondé
ment modifié l'aspect géographique de leurs économies tant nationales que
régionales. Par leur capacité de raffinage, la Grande-Bretagne et la France
sont à la tête des pays de l'Europe occidentale et occupent respectivement
les quatrième et sixième places parmi les pays raffineurs du Monde (derrière
les U.S.A., l'U.R.S.S., le Venezuela et pour la France, le Canada). Les
deux pays pourvoient par eux-mêmes à la quasi totalité de leurs besoins
en produits pétroliers à partir de pétroles bruts importés, alors que dans
les périodes de pré- et d'entre-deux guerres, une forte proportion de leurs
importations pétrolières se faisaient sous forme de produits raffinés. Une
étude comparative des origines, de la croissance et de l'importance actuelle
des industries dans ces deux pays-clefs nous permettra de pré
ciser leurs positions relatives tout en situant dans une perspective plus
nette deux industries que l'on étudie généralement sur un plan trop étroit
ement national.
Origines et croissance
On a pu décrire l'industrie française du raffinage pétrolier comme « une
création du législateur » (1) *. On peut en faire remonter les origines à une
période bien antérieure aux années de l'entre deux guerres durant lesquelles
elle commença à prendre une importance notable. Après que les importations
de brut eussent été assujéties pour la première fois à une taxe en 1864 (par
une loi dont on a pu dire qu'elle était la « première pierre de l'édifice »),
plusieurs petites raffineries furent édifiées dans le nord de la France ; à
Courchelettes, près de Douai, en 1865, puis à Colombes dans la région pari
sienne, le Havre et Blaye, près de Bordeaux. En 1900, le pétrole brut repré
sentait 85 % des importations pétrolières françaises, lorsque le Gouverne
ment décida en 1903 de percevoir une taxe de un franc par hectolitre de
brut importé. Les premières raffineries disparurent alors durant quelque
temps, ou plus exactement furent transformées de façon à traiter des pro-
* Les chiffres entre parenthèses renvoient à la bibliographie numérotée. 118 В. S. HOYLE
duits d'importation déjà partiellement raffinés. En 1913, 90 % des importat
ions de pétrole en France se faisaient sous forme de produits raffinés, le
brut ne représentant que 10 % du total. La première guerre mondiale fit du
pétrole une denrée indispensable en France comme ailleurs, et le Gouverne-
,ment encouragea de suite la reprise des industries de raffinage en mettant
une taxe plus lourde sur les produits pétroliers importés à l'état raffiné.
De même, il créa, en collaboration avec les compagnies pétrolières, un
consortium chargé d'organiser la distribution et la vente des produits pétrol
iers *.
L'approvisionnement pétrolier de la France fut partiellement assuré par
l'accord de San Remo en 1920, aux termes duquel les intérêts allemands
dans la Compagnie Turque des Pétroles passaient à la France qui se voyait
accorder une part de 23,75 % sur la production de la Compagnie Irakienne
des Pétroles. En 1924, la Compagnie Française des Pétroles fut constituée
pour administrer cette part et en 1925 l'Office National des Combustibles
Liquides entra en action, sa principale fonction étant de veiller à ce que
les importateurs maintiennent un stock égal au quart des produits importés
et donnent la priorité aux besoins du marché intérieur, C'est à ces conditions
seulement que les grands trusts étrangers (Standard Oil, Royal Dutch
Shell, Anglo-Persian) purent opérer en France.
Les lois de 1928 (leur date marque la naissance de l'industrie moderne
du raffinage en France) permirent la fondation de compagnies françaises
de et révisèrent entièrement le tarif douanier de façon que
les taxes maintenues soient assez basses pour permettre l'importation de
brut et de produits pétroliers en vrac ; ce tarif protecteur, heureusement
ajusté, favorisa la renaissance de l'industrie française du raffinage et c'est
à l'ensemble de ces lois qu'il faut attribuer la croissance soudaine et considé
rable de l'industrie pétrolière dans les années trente. Avant les lois de 1928
on ne comptait, en effet, que deux petites raffineries en France, l'une à
Courchelettes, et l'autre à Merckwiller en Alsace, destinée au raffinage
de la production métropolitaine. Au moment où les lois furent prises,
deux autres raffineries furent mises en chantier, à Petit-Couronne, près
de Rouen et à Berre dans la région marseillaise. Onze autres furent
réalisées entre 1931, date à laquelle furent réparties des licences d'importa
tion sur la base des lois de 1928, et 1935. Ces treize raffineries forment
actuellement l'armature de l'industrie du raffinage pétrolier en France et
c'est seulement au cours de ces dernières années qu'il est apparu nécessaire
d'entreprendre la construction de nouvelles unités de raffinage (2).
L'industrie britannique du raffinage est en majeure partie une création
des années d'après la première guerre mondiale. Plusieurs des raffineries
dénombrées en Grande-Bretagne résultent de l'agrandissement ou de la
reconstruction d'usines datant de l'avant-guerre, mais nombre d'unités
importantes ont été édifiées à une date plus récente. Aucune législation
spéciale n'a été prise comme en France, pour charpenter le développement
des industries de raffinage, mis à part des règlements généraux portant
sur les questions de sécurité, d'emmagasinage et de taxes payables sur
* Cf. Tableau 1. ) О ю О го со О со in о in О "> 1 *T in 1 РО 1
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certains produits pétroliers. Cependant, au regard des douanes, les raffine
ries britanniques sont considérées comme des « locaux de transit », de
sorte qu'il n'y a d'impôts payables que lorsque les produits pétroliers
quittent l'usine.
La distribution géographique des raffineries de pétrole
en France et en Grande-Bretagne
Les figures 2 et 3 montrent la répartition, l'implantation et la capacité
de raffinage des usines opérant actuellement au nombre de quatorze en
France et de seize en Grande-Bretagne. On voit de suite que dans les deux
pays la majeure partie des raffineries est localisée dans quelques régions
bien délimitées. Cette concentration dans quelques zones privilégiées consti
tue un aspect des plus intéressants pour le géographe et il importe d'étudier
les raisons qui ont amené cet état de fait. Presque toutes les raffineries
existantes, tant en France qu'en Grande-Bretagne, sont en effet situées
soit sur les côtes soit sur des voies navigables telles que le Rhin ou le canal
maritime de Manchester. Les raffineries modernes récemment inaugurées
à Bordeaux et à Milford Haven profitent de tels avantages, de même que
les raffineries en projet de Strasbourg sont localisées en fonction du Rhin.
L'avantage de telles localisations est évident puisqu'une très forte proportion
des matières premières nécessaires est importée par mer, les ressources
métropolitaines en pétrole ne pouvant satisfaire qu'une très faible part des
besoins surtout en Grande-Bretagne. De plus, les navires pétroliers deman
dent des équipements portuaires spéciaux et il semble logique d'édifier en
même temps que ceux-ci des entrep&

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