Un modèle du système monétaire français - article ; n°1 ; vol.17, pg 33-80
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Description

Statistiques et études financières - Année 1975 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 33-80
48 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Extrait

Antoine Coutière
Un modèle du système monétaire français
In: Statistiques et études financières. Numéro 17, 1975. pp. 33-80.
Citer ce document / Cite this document :
Coutière Antoine. Un modèle du système monétaire français. In: Statistiques et études financières. Numéro 17, 1975. pp. 33-80.
doi : 10.3406/ecop.1975.2047
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecop_0338-4217_1975_num_17_1_2047Un modèle
du système monétaire français
de Chef Antoine à la recherche Direction du groupe Coutière macro-économique de la Prévision
Les praticiens de l'économie ont pris l'habitude depuis de nombreuses années
de manier différents instruments de politique monétaire pour défendre la valeur
des monnaies nationales et pour agir sur l'activité économique. Ces deux dernières
années, dans la plupart des pays occidentaux développés, les autorités ont tenté
de maîtriser globalement la quantité de monnaie en circulation. La procédure la
plus traditionnelle en France a consisté à réglementer le crédit bancaire. Si la
nécessité de ces interventions, notamment dans l'ensemble du dispositif de lutte
contre l'inflation, n'est plus contestée, leur portée réelle reste néanmoins à pré
ciser. L'action sur les taux d'intérêt, les réserves obligatoires, les coefficients
bancaires, la réglementation des changes peut se faire sentir plus ou moins
intensément plus ou moins rapidement. Ces différentes grandeurs influent les
unes sur les autres. Leur maîtrise est fonction des structures financières natio
nales, de la réglementation en place et de son évolution. Les travaux entrepris
par M. Coutière visent à éclairer ces liaisons, à préciser les comportements des
parties en présence que sont le système bancaire, les autorités monétaires et les
agents non financiers. Ils tentent de représenter, sous la forme d'un modèle, le
fonctionnement du système monétaire français et, ce faisant, de mesurer les
conséquences diverses des interventions des autorités en ce domaine.
33 Les expériences récentes de politique monétaire
plaident d'ailleurs en faveur de l'influence de la
monnaie sur la vie économique bien qu'aucune
conclusion théorique probante permette d'affirmer
qu'une variation de la quantité de monnaie in
Depuis plusieurs années, les phénomènes monétair fluence l'activité réelle ou le niveau général des
es revêtent une importance croissante. Cette cons prix. Néanmoins il est significatif que depuis bient
tatation est désormais banale. Elle est la consé ôt cinq ans, la croissance des prix dans la plupart
quence de deux évolutions très caractéristiques que des pays développés se soit accélérée tandis que les
connaissent les économies occidentales. liquidités nationales et internationales connais
saient une croissance exceptionnellement forte. Tout d'abord, la «monétarisation» de l'économie Dans certains pays, la France notamment, la croissemble inéluctablement liée à la croissance. Une sance réelle a elle-même été très vive au cours de mesure en-est donnée en rapportant le stock des l cette période. Toutefois le sens de la causalité entre iquidités (voir encart ci-dessous) au produit national la monnaie et l'activité n'est pas clairement établi brut ou à tout autre indicateur de revenu ou d'acti puisque, pour de nombreux économistes, la quantvité globale. Presque aucune économie n'échappe à ité de monnaie est suscitée presque exclusivement l'augmentation de ce rapport. Entre 1962 et 1972, par la demande de crédit et ne fait qu'accompagner par exemple, il est passé de 36 à 55 % en Allemagne une croissance nominale dont le rythme et les modFédérale, de 70 à 99 % en Italie et de 53 à 63 % en alités sont déterminés par d'autres facteurs. En France. En clair, ces chiffres signifient que les entre tout état de cause, quelqu'académiques que puisprises et les ménages français ont conservé en 1972, sent paraître certains débats opposant les «monétarsous forme liquide, en moyenne sept mois de r istes» les plus farouches aux «post keynésiens» les evenu et leurs homologues italiens l'équivalent de plus intransigeants, une conclusion s'impose: la douze mois. La complexité des mécanismes finan monnaie ne peut plus être absente des schémas et ciers mais aussi la diversité des choix économiques des modèles censés représenter la réalité économiqque permettent les liquidités ne sont pas sans rap ue. port avec cette monétarisation.
Sur un plan plus théorique, la première question est Deuxièmement, la politique conjoncturelle a pris de déterminer sous quel angle il est préférable ces dernières années une importance croissante. d'aborder les problèmes monétaires et financiers. L'instrument monétaire a toujours été considéré, à Dans les années soixante une contribution importtort ou a raison, comme un instrument privilégié de ante a été fournie par Gurley et Shaw dont le vif politique économique de courte période. Indiscutée succès est en partie imputable à la mauvaise consdans sa composante extérieure que constitue la r cience qu'avaient à cette époque les économistes églementation des mouvements de capitaux, la poli d'intégrer insuffisamment la monnaie à leurs ratique monétaire développe désormais de plus en isonnements. Très schématiquement on peut dire plus sa composante intérieure, à savoir la r que deux thèmes ont été plus particulièrement dééglementation du crédit qu'il soit accordé à des veloppés par Gurley et Shaw. agents publics ou privés.
L'intermédiation financière : la fonction d'interméd
iaire financier est appelée à se développer puisque Liquidités l'ajustement direct de l'épargne à l'investissement
devient de moins en moins simple dans les éconoL'ensemble des liquidités, noté L dans le modèle,
comprend tous les placements des entreprises et des mies modernes. La spécialité des intermédiaires est
ménages dont la valeur liquidative est certaine par en effet de proposer un terrain de rencontre entre
opposition aux autres financiers (actions les agents qui structurellement dépensent, notamet obligations). La cession de ces derniers comporte ment sous forme d'investissement, plus qu'ils n'ont un risque de perte ou de gain en capital. Cet ensemble de recettes et les agents qui à l'inverse épargnent, n'est toutefois pas homogène puisqu'il est composé de c'est-à-dire ne dépensent pas l'intégralité de leurs placements plus ou moins bien rémunérés: ressources. Dans le cas français, l'expérience a
la monnaie au sens strict : billets, pièces et dépôts à confirmé la théorie de Gurley et Shaw : les besoins vue. Elle n'est pas rémunérée mais immédiatement et capacités de financement qui peuvent représenttransférable et convertible en biens réels ou en titres, er pour chaque agent l'écart entre son épargne et
l'épargne liquide ou à court terme: dépôts à terme, ses investissements ont cru beaucoup plus vite que
comptes sur livret, bons de caisse, bons de la Cnca, l'activité nominale. bons du Trésor sur formule, dépôts dans les Caisses
d'Epargne, dépôts d'épargne-logement. Cette épargne L'optique du financement : la variable la plus perti
est rémunérée et presque immédiatement convertible nente à étudier serait le total des financements. en monnaie stricto sensu moyennant une perte part Dans l'esprit de Gurley et Shaw il est relativement ielle d'intérêt. peu important de distinguer les financements ban
caires par émission de monnaie et les L'ensemble des liquidités est donc plus vaste que la
non bancaires par émission de titres (actions, oblimasse monétaire qui n'inclut que l'épargne liquide ou
a court terme gérée par le système bancaire. La dis gations, bons d'épargne, etc.;.). A vrai dire la dis
tinction entre l'ensemble des liquidités et la masse tinction peut acquérir malgré tout une certaine im
monétaire repose donc sur la nature des institutions portance dans la mesure où les financements bancet non pas sur la nature des placements qui sont parf aires sont accordés généralement à court terme ois pres

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