Les résidences secondaires en France - article ; n°1 ; vol.59, pg 29-40

Janine Renucci

Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1984 - Volume 59 - Numéro 1 - Pages 29-40
Indifférent à la crise, le parc des résidences secondaires s'accroît, en France, de façon continue : il a quintuplé depuis 1954, atteignant le chiffre de 2 258 342 en 1982. Les gros contingents sont situés dans les régions littorales et montagnardes qui l'emportent sur les zones de week-end périurbaines. Si l'espace rural rassemble les résidences secondaires les plus nombreuses, les villes en réunissent 41,4 %. La démocratisation du phénomène en a multiplié les types et, malgré les inégalités, toutes les catégories socio-professionnelles en possèdent. La résidence secondaire a acquis la première place parmi les modes d'hébergement des séjours de vacances mais, bien que ses effets soient souvent positifs, son extension engendre des critiques sévères.
Notwithstanding the crisis, the number of secondary homes has been continuously increasing in France : its got five time higher since 1954, riching number of 2,258 342 in 1982. The big lot of them are situated in the littoral and mountainous regions that surpass the periurban week-end areas. If the rural space musters most part of the secondary homes, towns count 41,4 %. The democratization of the processus has multiplied the types and, in spite the inegalities, each one in any professional category possesses one. The secondary home ranks first in the types of holiday accomodation, although its increasing has its good points its overincreasing calls severe criticism.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: REVUE_DE_GEOGRAPHIE_DE_LYON
• Publié le: 01 janvier 1984
• Nombre de lectures: 48
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Janine Renucci
Les résidences secondaires en France
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 59 n°1-2, 1984. pp. 29-40.
Résumé
Indifférent à la crise, le parc des résidences secondaires s'accroît, en France, de façon continue : il a quintuplé depuis 1954,
atteignant le chiffre de 2 258 342 en 1982. Les gros contingents sont situés dans les régions littorales et montagnardes qui
l'emportent sur les zones de week-end périurbaines. Si l'espace rural rassemble les résidences secondaires les plus
nombreuses, les villes en réunissent 41,4 %. La démocratisation du phénomène en a multiplié les types et, malgré les inégalités,
toutes les catégories socio-professionnelles en possèdent. La résidence secondaire a acquis la première place parmi les modes
d'hébergement des séjours de vacances mais, bien que ses effets soient souvent positifs, son extension engendre des critiques
sévères.
Abstract
Notwithstanding the crisis, the number of secondary homes has been continuously increasing in France : its got five time higher
since 1954, riching number of 2,258 342 in 1982. The big lot of them are situated in the littoral and mountainous regions that
surpass the periurban week-end areas. If the rural space musters most part of the secondary homes, towns count 41,4 %. The
democratization of the processus has multiplied the types and, in spite the inegalities, each one in any professional category
possesses one. The secondary home ranks first in the types of holiday accomodation, although its increasing has its good points
its overincreasing calls severe criticism.
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Renucci Janine. Les résidences secondaires en France. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 59 n°1-2, 1984. pp. 29-40.
doi : 10.3406/geoca.1984.4017
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1984_num_59_1_4017Revue de Géographie de Lyon. 1984/1-2
LES RÉSIDENCES SECONDAIRES EN FRANCE
par Janine Renucci
Célèbres et raffinées furent les belles demeures de plaisance de la
campagne florentine ou les villas romaines. Les exemples foisonnent en
France : châteaux de la Loire, « folies » princières au temps de Louis XV,
« bastides » aixoises de la noblesse de robe provençale... L'habitat d'agré
ment remonte loin dans l'histoire, accompagnant partout où il s'est pro
duit l'éclosion des civilisations urbaines. Cependant, il est resté longtemps
associé à la richesse, donc nécessairement réduit en volume. Bien que
l'évolution se soit amorcée depuis un siècle, sa vulgarisation et sa démoc
ratisation expriment le changement profond des trente dernières années :
une époque nouvelle apparaît, liée à la poussée brutale des villes autant
qu'à l'avènement du tourisme de masse, appuyé sur une mobilité grandis
sante. De 1954 à 1982, le parc des résidences secondaires a quintuplé,
atteignant au dernier recensement 2 258 342 unités qui représentent
11,4 °/c du chiffre des résidences principales contre 3,3 % en 1954.
Indifférent à la crise, il s'est gonflé, après 1975, au rythme de 81 782/an,
accroissement brut le plus élevé depuis 1954 *.
UNE MULTIPLICATION CONTINUE
Gros et petits effectifs
II est désormais bien connu que les gros contingents sont situés dans
les régions de vacances les plus fréquentées, c'est-à-dire dans les zones
littorales et montagnardes les plus attractives. Aussi les quatre régions
économiques de concentration majeure sont-elles la Provence-Alpes-
Côte d'Azur et la région Rhône-Alpes qui, avec 305 000 et 285 000 rés
idences secondaires, se placent loin en tête, suivies par le Languedoc-
Roussillon (189 000) et la Bretagne (154000).
Le classement départemental autorise une meilleure appréhension
du phénomène. Parmi les 10 départements les mieux pourvus, s'imposent,
en 1982, les Alpes-Maritimes (112 585), département-champion, le seul
à posséder plus de 100 000 résidences secondaires. Son voisin, le Var, le
* Les chiffres publiés par l'INSEE sous la rubrique « résidences secondaires »
concernent ,en réalité, les iogements de vacances, c'est-à-dire les
proprement dites, les meublés, ainsi que certaines formes d accueil collectives. Cet article
s appuie sur ces chiffres surévalués, faute de statistiques nationales plus précises. 30 J. RENUCCI
talonne d'assez près (95 293). Dans la liste de ceux qui leur succèdent et
dont les richesses sont moindres (55-66 000), figurent deux autres
départements méditerranéens : Hérault et Pyrénées-Orientales, deux
f montagnards : Savoie et Haute-Savoie, puis trois échant
illons côtiers occidentaux : Vendée, Loire-Atlantique et Calvados. La
Seine s'insère à leurs côtés. La série des dix suivants, qui groupent de
30 à 50 000 unités, ajoute deux nouveaux départements méditerranéens :
Aude et Gard, aux départements bretons et à un département aquitain,
les Landes, puis à l'Isère et au Puy-de-Dôme. La mer et la montagne
l'emportent, sans grande concurrence, dans les localisations préférent
ielles de l'habitat de plaisance.
Allonger la liste avec les éléments qui totalisent de 20 à 30 000
résidences secondaires, permet de renforcer les bordures côtières et les
aires de rassemblement montagnardes, mais aussi de révéler une autre
zone forte, celle des couronnes urbaines. La plus visible ceinture Paris,
soudant, de la Seine-et-Marne à l'Oise, l'Yonne, le Loiret, l'Eure-et-Loir
et l'Eure où elle fusionne avec le littoral normand. Elle progresse, au
É Sud, jusqu'à la Nièvre en touchant l'espace de détente des Lyonnais qui
** marquée, s'étend de juxtaposant la Saône-et-Loire des effectifs à l'Ardèche. modérés, Celui-ci sur affiche sa face une occidentale, dissymétrie à
des contingents orientaux qui viennent grossir les accumulations dau
phinoises et savoyardes. Collée au bord de mer, aspirée par la montagne
proche, l'aire de loisir marseillaise est mieux discernable sur des cartes
plus précises, issues d'enquêtes à petite échelle x.
La zone faible la plus vaste (moins de 10 000 résidences secondaires/
département) se dilate de la Lorraine aux Ardennes et à la Champagne ;
elle s'égrène dans l'Ouest en une tramée d'éléments isolés : Mayenne,
Deux-Sèvres, Charente, s'achevant par un noyau aquitain où s'agglo
mèrent Gers, Tarn-et-Garonne, Lot-et-Garonne. Elle traduit la maigre
attraction de régions rurales peu animées ou d'économie spécialisée, en
même temps que la déficience de certaines portions du territoire profon
dément pénétrées par l'industrie.
D'ailleurs, l'établissement d'un bilan des localisations géographiques
montre que les départements, situés à l'écart de la mer et de la montag
ne, ne possèdent qu'à peine plus du tiers du parc des résidences secon
daires. En revanche, mer et montagne en accueillent près des deux tiers :
44,5 °/c dans les départements littoraux dont les richesses excèdent le
million, 18,8 % dans les départements montagnards non côtiers. En
20 ans, les régions de vacances préférées des Français l'ont emporté
sur les aires de week-end péri-urbaines qui occupaient auparavant les
premières places du classement.
Des rythmes d'accroissement contrastés
La croissance apparaît fort inégalement répartie. Ce sont les dépar
tements vedettes déjà cités qui ont bénéficié des gains bruts les plus
étoffés : 4 520/an pour le Var, 4 329/an pour la Savoie, 4 228/an pour
1. B. Barbier, Logements de vacances et résidences secondaires dans le Sud^E
méditerranéen, Bulletin de l'Association des Géographes français, nos 344-345, 1966. LES RÉSIDENCES SECONDAIRES EN FRANCE 31
les Alpes-Maritimes entre 1975 et 1982. Malgré quelques modifications
mineures, l'énumération des suivants confirme le diagnostic : Hérault,
Haute-Savoie, Pyrénées-Orientales se succèdent avec des acquisitions
diminuant de 3 800 à 3 000 résidences secondaires/an. Dans la tranche
inférieure figurent neuf départements « bien pourvus », mais les progrès
annuels n'ont apporté que de 2 200 à 1 500 résidences secondaires sup
plémentaires à la Vendée,