Le sens de la symétrie chez les enfants - article ; n°1 ; vol.5, pg 33-47
16 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le sens de la symétrie chez les enfants - article ; n°1 ; vol.5, pg 33-47

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
16 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Enfance - Année 1952 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 33-47
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

G. Raban
Le sens de la symétrie chez les enfants
In: Enfance. Tome 5 n°1, 1952. pp. 33-47.
Citer ce document / Cite this document :
Raban G. Le sens de la symétrie chez les enfants. In: Enfance. Tome 5 n°1, 1952. pp. 33-47.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/enfan_0013-7545_1952_num_5_1_1232LE SENS DE LA SYMÉTRIE
CHEZ LES ENFANTS
par. Georgette Raban
Préambule
L'objet de ce travail est d'étudier le sens de la symétrie chez l'en
fant : l'idée nous en a été proposée par M. H. Wallon, nous tenons
à le remercier ici de son aide et de ses conseils.
La symétrie est une possibilité qui appartient en propre à l'espace.
Elle est à la fois similitude et opposition. Cette considération amen
ait Leibnitz et son disciple Wolf à la considérer comme irréductible
à une définition purement intellectuelle. Et cette remarque n'a pas
été sans influence sur Kant lorsqu'il fait de l'espace non un concept
mais une forme de la sensibilité. Cette forme était pour lui a priori;
c'est-à-dire antérieure à toute expérience, parce qu'elle est même la
condition de l'expérience sensible.
La psychologie génétique a montré depuis que l'espace est une
construction de en rapport avec des conditions diverses
et il n'y a pas psychiquement parlant un espace, mais des espaces,
relevant de niveaux fonctionnels différents.
Dans cette étude nous verrons comment la connaissance de la symét
rie présente ides difficultés pour l'enfant et qu'elle n'est pas complè
tement acquise avant 9 ou 10 ans.
La symétrie ici étudiée est une symétrie purement graphique, la
question de ses rapports avec la symétrie corporelle n'est pas abordée.
Car le corps humain est un exemple de symétrie. Ses deux moitiés
latérales se répondent par rapport à un axe vertical et sont en gros
morphologiquement semblables. Fonctionnellement elles ne le sont pas.
Il y a habituellement un côté qui l'emporte sur l'autre, le droit chez les
droitiers, le gauche chez les gauchers; la plupart des techniques ensei
gnées à l'enfant, en particulier celle de l'écriture, accentuent cette
différence.
Dans nos expériences cette asymétrie physiologique ne paraît pas
avoir eu d'influence directe sur les réactions graphiques de l'enfant. 34 GEORGETTE RABAN
S'il a tendance, comme on le verra, à commencer ses dessins par l'image
située à gauche, c'est plutôt, semble-t-il, la conséquence de l'habitude
créée par l'écriture. Il fallait néanmoins signaler cette asymétrie natur
elle, car elle peut éventuellement jouer son rôle, en particulier dans
certains cas pathologiques, où une sorte de confusion se rétablit entre
l'espace moteur du sujet et son espace figuré à deux dimensions.
Technique
Les enfants connaissant imparfaitement ou ignorant le terme symét
rie, les deux premières épreuves sont destinées à les initier.
Elles se composent :
1. D'une série de lignes et figures géométriques simples présentées
par couples disposés symétriquement par rapport à un axe vertical.
Les sujets doivent copier ces couples qui servent ensuite de base à
l'explication du terme « symétrie ».
Il III IV
VI VII VIII
Nota : Un certain nombre d'expressions sont évitées telles que dos
à dos, face à face, tourner; qui faciliteraient et déformeraient les résul
tats.
2. D'une série de lignes et figures géométriques simples. Les sujets
doivent dessiner le symétrique du modèle tantôt à droite, tantôt à
gauche.
2
\
A
IX X XI XII
Cette épreuve sert de vérification. Des explications complémentaires LE SENS DE LA SYMÉTRIE CHEZ LES ENFANTS 35
sont données si cela est nécessaire, et le nombre des essais n'est limité
que par la réussite.
Les résultats étudiés ici ont été relevés sur les épreuves suivantes :
3. Des dessins (objets, animaux de profil) sont posés successivement
au-dessus et au milieu d'une feuille blanche, avec pour consigne dek
dessiner deux dessins semblables, symétriques.
XIII XIV XV XVI
4. Même épreuve avec d'autres dessins : même consigne, mais le*
.modèle est montré au sujet qui le reconnaît et le nomme, puis ôté avantk
l'exécution.
4
KVlïr XVIII XIX XX
5. Un modèle est donné au sujet qui choisit le côté qui lui convient-,
pour poser le modèle puis dessiner le symétrique.
Les épreuves ont été données à 130 enfants des écoles primaire et.
maternelle (4 à 12 ans) de la rue Ampère à Paris.
Les épreuves faites sur les enfants de 3 ans n'ont pas été retenues..
.Le premier point a été de déterminer l'âge où la notion de symé*^
trie est acquise.
5
XXI XXII XXIII
L'épreuve de copie 1 nous a permis d'éliminer dès l'abord les sujets;
de 3 ans, ces derniers n'atteignant pas ce niveau de graphisme. GEORGETTE RABAN 36
Dans la même épreuve dès 5 ans tous les enfants atteignent la réus
site dans 80 % des cas et cela de prime abord. A 6 ans la copie imméd
iate dépasse 95 %.
L'épreuve 2 de vérification met en évidence la compréhension de
la symétrie à tous les âges, sans échec total, de 5 ans à 12 ans.
Le tableau I indique le pourcentage de réussites immédiates ou
après essais, et d'échec pour les 4 ans.
8 10 11 Ages 4 5 6 7 9 12
Réussites . . . 35% 34% 59% 68% 80% 80% 97% 90% 90% après
essais. . . . 20% 3% 30% 66% 41% 32% 20% 10% 10%
— — — — — — — — Echecs .... 35%
Examinons ensuite les résultats obtenus aux épreuves proprement
dites, soit : épreuves 3 et 4. Le tableau II montre qu'à partir de 8 ans
aucun sujet n'a eu d'échec total, ce qui signifie que tous les enfants
ont au moins dessiné un couple symétrique sur les huit que compre
naient les deux épreuves.
II
4 5 6 8 9 10 11 Ages 7 12
__ __ % Echecs complets. 14,5% 7% 4% 4,5%
L'étude qui va suivre étant basée sur la compréhension du terme
symétrie, il apparaît assez valable, sans que cela puisse être un critère
suffisant, de diviser les enfants en deux grands groupes : petits 4, 5,
6, 7 ans et les grands 8, 9, 10, 11, 12 ans pour éviter dans certains
tableaux une enumeration de nombres non significative la répar
tition des âges.
Étude de la position des deux dessins du couple.
L'étude des couples met en évidence la réussite ou symétrie et l'échec
ou non-symétrie.
Il est intéressant de noter une gradation des valeurs dans ces résul
tats. SENS DE LA SYMÉTRIE CHEZ LES ENFANTS 37 LE
Pour les dessins no» symétriques :
a) L'échec total : les deux dessins sont la copie du modèle.
b) L'ébauche de symétrie : le premier dessin est le symétrique du,
modèle, le deuxième dessin est la copie du premier.
Pour les dessins symétriques :
c) La symétrie simple : le premier dessin est la copie du modèle,
le deuxième lui est symétrique.
d) La double symétrie : le premier dessin est le symétrique du modèle,
le dessin est le symétrique du premier.
Les appellations données à ces différentes étapes n'ont qu'une valeur
explicative, que complète le croquis ci-dessous.
Dans le tableau III sont indiqués le pourcentage des couples et sa
répartition dans les différentes étapes suivant les deux groupes et
suivant les épreuves.
III
Épreuve 3 avec modèle Épreuve 4 sans modèle
Petits Grands Petits Grands
a .... 52 % 50,6 % 2,1 % 0,4 %
b . . . . 1,9 % Étapes 34,6 9,5% % c . . . . 39,5 % 93,1 % 76,7 22,9 % d . . . . 8 % 3,9 % 4,8%
Les résultats de ce tableau nous permettent de déduire quelques
remarques :
1. La présence d'un modèle visuel n'influence pas les résultats d'une
manière caractéristique, en tant qu'échec ou réussite. Cependant le
nombre des échecs est légèrement supérieur pour les deux groupes
lorsque le modèle reste posé devant le sujet pendant l'épreuve.
2. L'ébauche de symétrie se trouve uniquement dans le groupe des
petits. Ce qui semble prouver que la position des deux éléments du
couple par rapport

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents