À propos de la construction de la lyre - article ; n°1 ; vol.109, pg 201-220
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1985 - Volume 109 - Numéro 1 - Pages 201-220
Les techniques antiques d'assemblage de la traverse et des montants de lyre ne sont pas décrites avec précision par les sources littéraires. Leur reconstitution est cependant possible par l'examen des représentations figurées (céramique attique), qui montrent que ces pièces étaient chevillées. L'étude de l'unique spécimen de lyre grecque, la « lyre Elgin », permet de comprendre la facture et l'assemblage de ces pièces, qui étaient chevillées. Certains détails énigmatiques qui figurent sur les vases sont, de la même façon, expliqués. On observe que les détails de la lyre du Trône de Boston sont fidèles aux représentations figurées, et exactement conformes à la construction de la lyre Elgin. Cependant, les proportions de l'instrument et l'attitude de jeu du lyricine sont aberrants.
Οι αρχαίες τεχνικές συναρμαλόγησης τραβέρσας μέ τους βραχίονες της λύρας δέν περιγράφονται μέ ακρίβεια στίς φιλολογικές πηγές. Ή έπανασύνθεσή τους είναι παρολαυτά δυνατή αν μελετήσουμε τίς εικονογραφήσεις (αττική κεραμεική), πού δείχνουν Οτι τά τεμάχια αυτά είναι γομφωμένα. Ή μελέτη του μοναδικού δείγματος ελληνικής λύρας, της «λύρας Elgin », μας επιτρέπει νά καταλάβουμε τήν εργασία και τή συναρμολόγηση των τεμαχίων πού ήταν γομφωμένα. 'Ορισμένες ένιγματικές λεπτομέρειες πού απεικονίζονται στά αγγεία εξηγούνται καί αυτές. Παρατηρούμε δτι οι λεπτομέρειες της λύρας του « θρόνου της Βοστόνης » είναι πιστές στίς απεικονίσεις καί αντιστοιχούν ακριβώς στην κατασκευή της « λύρας Elgin ». Οι αναλογίες δμως του οργάνου καί ή στάση του λυράρη είναι παράλογες.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Annie Bélis
À propos de la construction de la lyre
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 109, livraison 1, 1985. pp. 201-220.
Résumé
Les techniques antiques d'assemblage de la traverse et des montants de lyre ne sont pas décrites avec précision par les sources
littéraires. Leur reconstitution est cependant possible par l'examen des représentations figurées (céramique attique), qui montrent
que ces pièces étaient chevillées. L'étude de l'unique spécimen de lyre grecque, la « lyre Elgin », permet de comprendre la
facture et l'assemblage de ces pièces, qui étaient chevillées. Certains détails énigmatiques qui figurent sur les vases sont, de la
même façon, expliqués. On observe que les détails de la lyre du Trône de Boston sont fidèles aux représentations figurées, et
exactement conformes à la construction de la lyre Elgin. Cependant, les proportions de l'instrument et l'attitude de jeu du lyricine
sont aberrants.
περίληψη
Ο ρχαίες τεχνικές συναρμαλόγησης τραβέρσας μέ τους βραχίονες τς λύρας δέν περιγράφονται μέ κρίβεια στίς φιλολογικές πηγές.
Ή πανασύνθεσή τους εναι παρολαυτά δυνατή ν μελετήσουμε τίς εκονογραφήσεις (ττική κεραμεική), πού δείχνουν τι τά τεμάχια
ατά εναι γομφωμένα. Ή μελέτη το μοναδικο δείγματος λληνικής λύρας, τς «λύρας Elgin », μς πιτρέπει νά καταλάβουμε τήν ργασία
και τή συναρμολόγηση τν τεμαχίων πού ταν γομφωμένα. 'Ορισμένες νιγματικές λεπτομέρειες πού πεικονίζονται στά γγεία
ξηγούνται καί ατές. Παρατηρομε δτι ο λεπτομέρειες τς λύρας του « θρόνου τς Βοστόνης » εναι πιστές στίς πεικονίσεις καί
ντιστοιχούν κριβώς στήν κατασκευή τς « λύρας Elgin ». Ο ναλογίες μως το ργάνου καί στάση το λυράρη εναι παράλογες.
Citer ce document / Cite this document :
Bélis Annie. À propos de la construction de la lyre. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 109, livraison 1, 1985. pp.
201-220.
doi : 10.3406/bch.1985.1823
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1985_num_109_1_1823PROPOS DE LA CONSTRUCTION DE LA LYRE À
Telle qu'elle se présente sur les vases attiques, la lyre est construite conformément
à la description qu'en donne l'Hymne Homérique à Hermès : sa caisse de résonance
est faite d'une carapace de tortue évidée et découpée, sur laquelle est tendue une
peau de bœuf, et d'où partent deux montants en bois ; au travers de ces bras légèr
ement incurvés est adaptée une traverse ou joug, où s'attachent sept ou huit cordes.
Outre l'Hymne Homérique, deux autres textes évoquent assez précisément la
construction de la lyre : le Dialogue des Dieux de Lucien et les Images de Philostrate1,
auxquels s'ajoutent encore les indications des lexicographes, Pollux, Hésychius et
la Souda, qui, tout en ayant le mérite de définir sommairement telle ou telle partie
de l'instrument, ne décrivent pas vraiment leur assemblage. Or, comme l'a montré
l'étude de P. Gourbin à propos des carapaces de tortues trouvées à Argos2, c'est là
le point le plus difficile : comment ajustait-on les différentes parties de la lyre?
Apparemment, l'enfant Hermès de l'Hymne, avec son ingéniosité, n'a guère
de difficulté à construire sa lyre : il trouve sur place le matériau (la tortue, les roseaux,
la peau de bœuf). Le texte, en réalité, ne détaille aucune des étapes de préparation
de ces matériaux, ne serait-ce que celle du tannage de la peau.
C'est à une de ces lacunes que nous nous intéresserons : comment se fait l'ajust
ement des bras et de la traverse? En quelle matière étaient-ils faits? L'opération est
décrite en un seul vers :
Και πήχεις ένέθηκ', επί δε ζυγον ήραρεν άμφοΐν
« II enfonça (dans la caisse) des montants, et adapta des deux côtés une traverse. »
(1) Hymne Homérique à Hermès, v. 39-53 ; Lucien, Dialogue des Dieux 223-224 : Philostrate, Imagines I 10,
(Amphion).
(2) P. Courbin, BCH Suppl VI, Études argiennes, « Les lyres d'Argos », p. 93-1 14. Cet article se proposait
essentiellement de « préciser la structure interne de la lyre, toujours cachée dans les représentations antiques,
et sur laquelle, jusqu'ici, on ne savait rien » (p. 97). Plus récemment, P. Phaklaris a tenté à son tour de
reconstituer ces dispositifs à partir d'une étude des carapaces trouvées en 1976 au temple d'Apollon Épikourios
de Bassae, ArchDelt 32 (1977), p. 218-233. Les reconstitutions proposées concernent les arceaux de fixation
des bras à l'intérieur des carapaces, qui se déduit de la disposition des trous sur leur pourtour et leur surface.
La comparaison des différentes carapaces retrouvées à Reggio, Locres, Délos, Argos, Bassae et Athènes, montre
que la disposition de ces trous varie considérablement. Nous ne nous intéresserons ici qu'à l'armature hors
caisse des lyres, qui n'a pas encore fait l'objet d'une étude spéciale. Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 1. — Athènes, Musée National, amphore mélienne n° MN 911 (détail) (photo Van Kooten).
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. *2. — Phorminx de la fresque de la Salle du Trône à Pylos, (n° 43. H. 6), reconstitution par Piet de Jong
(photo Princeton University). λ PROPOS DE LA CONSTRUCTION DE LA LYRE 203 1985]
La terminologie est celle que l'on trouve dans tous les textes où il est question
de la lyre : les πήχεις sont les « bras » (le terme fait image)3 et le ζυγόν est le « joug »
ou la traverse de l'instrument. On admet généralement qu'à l'origine, les bras étaient
faits en corne, sans doute dans l'idée qu'il était plus facile d'utiliser des matériaux
naturels plutôt que des pièces fabriquées4. Mais cette hypothèse est contredite à la
fois par ce que nous savons de la phorminx, instrument plus ancien que la lyre5, et
par les représentations figurées les plus anciennes de la lyre. En effet, la caisse et les
bras de la phorminx sont d'un seul tenant, à en juger par l'ensemble des représentat
ions, à la façon des cithares : la caisse est arrondie en dessous, et se prolonge par deux
montants verticaux ou incurvés, qui ressemblent à ceux des cithares en berceau,
et qui ne sont certainement pas en corne mais en bois travaillé6 (fîg. 1 et 2).
D'autre part, si toutes les représentations de lyres, sans aucune exception,
montrent à l'évidence que leurs bras sont en bois — leur forme ne prête pas au doute — ,
on ne peut s'autoriser que de témoignages tardifs pour dire qu'ils auraient été faits
en corne. Philostrate est à ma connaissance le seul à l'affirmer lorsqu'il décrit la
peinture qui figure Amphion :
« Hermès, dit-on, fut le premier à inventer la lyre, qu'il construisit avec deux
cornes, une traverse et une tortue (...). Regardez bien la lyre (d'Amphion) d'abord
(3) Au premier sens, πήχυς désigne l'avant-bras, du coude au poignet (Souda, s.v. et Pollux, II; 140),
par opposition à βραχίων. Cf. Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, p. 898. L'ensemble
des montants paraît avoir aussi été désigné par le terme κέρατα « cornes », moins parce que ces montants étaient
faits en corne que par une métonymie de forme.
(4) Th. Reinach, DA, s.v. « Lyra », p. 1439 : « Primitivement les cornes méritaient véritablement leur
nom : c'étaient des cornes de chèvre (. . .). A l'époque classique, le bois fut substitué à la corne ». Cf. du même
auteur, La Musique Grecque (1926, reprint 1979), p. 118. Même affirmation dans S. Michaélidès, The Music
of Ancient Greece, An Encyclopaedia (1978), p. 190 et p. 244 : « (The arms) of the lyra were usually made of
wild goat horn, and in classical times also of wood ». D. Paouette, Organologie de la Grèce antique (19841,
p. 146, reprend l'hypothèse de Michaélidès : «A l'origine cornes de bovidés ou d'ovidés (Michaélidès, MAG,
p. 190),· les bras sont, sur les vases, constitués de baguettes de bois flexible, infléchis selon la forme originelle ».
Les textes antiques, loin de parler de « bois flexible », fort peu apte à supporter sans se briser une tension de
14 ou 16 kg pour une tension d'environ 2 kg par corde, mentionnent au contraire des bois résistants, mais
susceptibles d'être courbés à la vapeur : sycomore, buis, chêne. Il ne s'agit par ailleurs nullement de baguettes
mais de pi

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