Accord conclu par Robert de Braquemont, amiral de France, entre les capitaines du parti de Bourgogne, et les capitaines du parti d Orléans en garnison dans la Haute-Normandie. 1418. - article ; n°1 ; vol.36, pg 307-319
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Accord conclu par Robert de Braquemont, amiral de France, entre les capitaines du parti de Bourgogne, et les capitaines du parti d'Orléans en garnison dans la Haute-Normandie. 1418. - article ; n°1 ; vol.36, pg 307-319

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1875 - Volume 36 - Numéro 1 - Pages 307-319
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1875
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Charles de Beaurepaire
Accord conclu par Robert de Braquemont, amiral de France,
entre les capitaines du parti de Bourgogne, et les capitaines du
parti d'Orléans en garnison dans la Haute-Normandie. 1418.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1875, tome 36. pp. 307-319.
Citer ce document / Cite this document :
de Beaurepaire Charles. Accord conclu par Robert de Braquemont, amiral de France, entre les capitaines du parti de
Bourgogne, et les capitaines du parti d'Orléans en garnison dans la Haute-Normandie. 1418. In: Bibliothèque de l'école des
chartes. 1875, tome 36. pp. 307-319.
doi : 10.3406/bec.1875.446636
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1875_num_36_1_446636ACCORD
CONCLU PAR ROBERT DE BRAQUEMONT, AMIRAL BE FRANCE,
ENTRE LES CAPITAINES DU PARTI DE BOURGOGNE, ET LES
CAPITAINES DU PARTI D'ORLEANS EN GARNISON DANS LA HAUTE
NORMANDIE.
1418
Robert de Braquemont, dit Robinet, appartenait à une ancienne
famille du pays de Caux, qui tire son nom de la paroisse de Braque-
mont, près de Dieppe, et dont divers membres, à la fin du xive siècle
et au commencement du siècle suivant, possédèrent les seigneuries de
Belleville, le Bosc-Regnoult, Grainville-la-Teinturière, Pont-Tren-
cart, Saint-Saire et Vibeuf. Il servit successivement sous les ordres
de l'amiral Jean de Vienne, du roi de Sicile, du roi de Gastille, et
remplit en Espagne les fonctions d'ambassadeur pour le roi Charles VI.
De retour en France, il obtint le commandement d'une armée navale
qui avait été levée pour s'opposer au ravitaillement d'Harfleur. Cette
armée fut défaite par le duc de Clarence, et Robert de Braquemont
perdit son fils Jean dans le combat.
Malgré cet échec, il fut nommé amiral de France par lettres du
22 avril Ш7, et peu de temps après lieutenant général pour le Roi
dans les bailliages de Rouen, de Gisors, de Caux et dans la ville
d'Honfleur (2 janvier íí\8). Cette double nomination fut due à l'i
nfluence du dauphin. Guillaume de Braquemont, son frère, seigneur
de Vibeuf et de Pont-Trencart, était, en \ 409, chambellan de Charles VI
et maréchal du duc d'Orléans *; il fut retenu du Conseil du Roi et
du dauphin en Hi 7 2.
1. Pièce du 3 mai 1409 (Arch, de la Seine-Inférieure. F. de Fécamp). —
« Jehan Castelain, escuier, et Guillaume de Turville, escuier, eulx disans pro
cureurs de noble et puissant seigneur messire Guillaume de Braquemont, che
valier, conseiller chambellan du Roy noire sire et mareschal de très-noble et
excellent prince M. le duc d'Orléans, seigneur de Vibeuf et du Pont-Trenc
art, » 1403 (Tab. de Rouen, reg. 10, f" 39 r).
2. Anselme, Hist, gén., VII. 308
Robert de Braquemont ne jouit que peu de temps des hautes fonc
tions qui lui avaient été confiées. La faction bourguignonne ayant
repris le dessus, il fut destitué. Charles de Récourt, dit de Lens,
sieur des Gottinières, créature du duc de Bourgogne, le remplaça
comme amiral, le 6 juin Ш8. Ce même de Lens prend le titre, vers
le même temps, de « lieutenant-général des villes de Dieppe, pais
d'environ, comtés d'Eu, Ponthieu et Aumalle. » Un capitaine du même
parti, Gui le Bouteiller, sieur de la Bouteillerie, chambellan du duc
de Bourgogne, prend celui de « gouverneur du pays de Normandie de
notre très-redoubtée et souveraine dame ayant, pour l'occupation du
Roi, le gouvernement et administration du royaume, par octroi irré
vocable à elle sur ce fait par le Roy. »
Dans le court espace de temps pendant lequel il fut lieutenant-
général pour Charles VI, Braquemont vint dans la Haute-Normandie;
il s'entendit avec les capitaines de son parti et avec ceux de la fac
tion de Bourgogne, pour conclure entre eux une sorte d'alliance,
contre les Anglais. Son successeur De Lens pourvut à la défense de
Dieppe en nommant, pour y commander, Jean de Belleforière et Jean
de Fouquesolle. Dans les deux actes, conservés aux archives de
Dieppe, par lesquels les deux amiraux affirment ainsi leur autorité,
les lettres de nomination qu'ils avaient obtenues sont transcrites
in extenso. Le premier de ces documents nous a paru curieux à con
sulter et digne d'être publié. Il n'explique que trop bien le désarroi
dans lequel était tombé le gouvernement du royaume et les malheurs
qui lui étaient réservés. Les Anglais avaient envahi la France : ils
occupaient sur la rive droite de la Seine le port d'Harfleur, qui leur
ouvrait le pays de Caux. Henri Vêtait à Caen-, et, d'un jour à l'autre,
ses armées pouvaient diriger leur marche du côté de la Haute-Nor
mandie. L'union de toutes les forces et de toutes les volontés était
plus que jamais nécessaire, et pourtant, la France restait en proie à
des divisions intestines; il y avait les gens du Dauphin et ceux du
duc de Bourgogne ; ils marchaient sous des étendards différents, et
ce qui compliquait encore la situation, des bandes de gens de com
mune ou de compagne, étrangers à tout sentiment de patriotisme,
ravageaient le pays, et ne se proposaient d'autre but que le pillage.
Au moment du voyage de Braquemont, voici comment les forte
resses étaient partagées entre le parti du Dauphin et le parti du duc
de Bourgogne. Au premier, Neufchâtel, Pont-de-Г Arche, Louviers,
qui dès lors méritait son beau nom de Louviers-le-Franc, Pont-
Trencart, Mortemer, Beaussault, Arques, Charlemesnil, Longueville, 309
Fontaines-le-Bourg, Saint-Germain-sur-Gailly, Bellencombre, Lin-
debeuf, Préaux, Château-Gaillard, les Deux-Goulets près Vernon,
Douville et Logempré dans la vallée d'Andelle -, au second, moins de
petits châteaux, mais la plupart des villes importantes : Rouen,
Mantes, Vernon, Dieppe, Caudebec, la carrière de Drumare, Monti-
villiers, Fécamp, le Trait, Maulévrier, Fontaines-le-Châtel, les Loges,
Boisheroult, Hautot, Lammerville, Caniel, Bacqueville, Ganzeville,
Graville, Rouvray, Valmont et Houdetot.
Braquemont, se faisant fort des capitaines de son parti, et en vertu
de la commission du Roi, traita avec les principaux chefs de la fac
tion opposée, Gui le Bouteiller, sieur de la Bouteillerie, capitaine de
Rouen et de Dieppe, Guillaume de Houdetot, sieur de Houdetot et
d'Oherville, bailli de Rouen, en remplacement du malheureux Raoul
de Gaucourt, lâchement assassiné, Jean Segueult, ayant le gouver
nement de la juridiction de la mairie de Rouen, Pierre Poolin, pro
cureur-général de cette même ville.
Pont-de-Г Arche fut attaqué par l'armée anglaise et se rendit après
quelques jours de siège. La capitulation se fit par Jean de Graville,
Pierre de Rouville, Jacques de Chiffrevast, Jean d'Iffreville, Robert
de Braquemont et autres, au mois d'octobre Ш8 *.
Le Bourgeois de Paris impute la prise de Pont-de-Г Arche à deux
capitaines faillis, l'un nommé Guillaume, l'autre nommé Robinet de
Braquemont : « Et le rendirent, dit-il, par leur mauvaisetié avant
que les trêves fussent faillies ; car ils sçavoient bien que le secours
venoit de Paris très grand, pour y estre à la journée 2. »
Le témoignage de ce chroniqueur bourguignon nous paraît assez
suspect. Ce qui pourrait lui donner quelque valeur, c'est que le
gendre de Braquemont, Pierre de Rouville, qui commandait à Pont-
de-Г Arche, ne tarda pas à abandonner le parti de la France et à se
ranger du côté du roi d'Angleterre, qui fit de lui un de ses conseillers
et le nomma plusieurs fois son ambassadeur.
Quant à Braquemont, voyant tout perdu en France, il eut la res
source de se retirer en Espagne, où il avait de hautes relations, de
riches parents, et où il possédait les terres de Fuentesol et de Penna-
renda. Il avait épousé, à l'époque où il était ambassadeur, Inez de
Mendoça, de l'une des plus grandes maisons de l'Andalousie, fille de
Gonçalès, grand-maître de la maison du roi de Gastille. Le nom de
1. Rôles de Bréquigny, n" 1175, 1182.
2. P. 45. cette femme figure dans un acte du tabellionage de Rouen, 49 se
ptembre 4393 \ par lequel Jean de Fricans, dit Friquet, écuyer, vend
à Robert de Braquemont, chambellan du Roi, moyennant la somme
de 2000 francs d'or du coin du Roi, la seigneurie de Berengervillète
avec le fief de Saint-Souplis 2. Quelques années après, Braquemont
mourait à Moncejon, à 2 lieues de Tolède, et était enterré dans l'église
de Saint-Dominique dont il avait fait bâtir le cloître.
Il avait eu de son premier mariage avec Inez de Mendoça, un fils
et une fi

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