André Vanderheyde, courtier lorientais, et ses opérations (1756-1765) (suite) - article ; n°3 ; vol.33, pg 379-404
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André Vanderheyde, courtier lorientais, et ses opérations (1756-1765) (suite) - article ; n°3 ; vol.33, pg 379-404

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Annales de Bretagne - Année 1918 - Volume 33 - Numéro 3 - Pages 379-404
26 pages

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Publié le 01 janvier 1918
Nombre de lectures 40
Langue Français
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Extrait

Lucien Guillou
André Vanderheyde, courtier lorientais, et ses opérations (1756-
1765) (suite)
In: Annales de Bretagne. Tome 33, numéro 3, 1918. pp. 379-404.
Citer ce document / Cite this document :
Guillou Lucien. André Vanderheyde, courtier lorientais, et ses opérations (1756-1765) (suite). In: Annales de Bretagne. Tome
33, numéro 3, 1918. pp. 379-404.
doi : 10.3406/abpo.1918.1494
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1918_num_33_3_1494LUCÎRN OUI!, LOI)
ANDRÉ VANDERHEYDE
CODRTIER LORIENTAIS
ET SES OPÉRATIONS (1756-1765)
iSuite/
CHAPITRE III
Renseignements sur le commerce
des marchandises et le crédit commercial.
I. Opérations de vente et d'achat. — II. Manutention des produits :
Entrepôts, douanes et magasins; roulage. — III. Assurances terreslres
et maritimes. — IV. Grosses. Intérêts. Change monétaire. — V. Cir
culation fiduciaire. La banque.
I
Nous étudierons dans un chapitre spécial le cours des
denrées. Mais le commerce des denrées coloniales comporte
quelques observations générales à placer ici.
Le marché de ces produits est international. De place à
place, les cours sont connus, et un équilibre s'établit par le
moyen d'échanges. Vanderheyde note que les taux élevés des
ventes écartent la clientèle étrangère; ailleurs, il base ses
prévisions sur les cours de Cadix et de Copenhague; il reçoit
des ordres au cours de telle place (Cadix, par exemple) avec
une majoration déterminée (22 septembre 1758). Le marché
des denrées coloniales est dominé par la Compagnie des Indes
qui exerce une influence régularisatrice contre laquelle les
simples particuliers ne peuvent lutter. Malgré tout, la Com
pagnie ne peut échapper aux lois économiques. Tous les ans,
la Compagnie met en circulation d'énormes quantités; le
marché est momentanément encombré et l'encombrement est
prévu d'avance. Cette affluence des produits détermine une
baisse qui se manifeste un peu avant la vente, pendant la
vente, et quelque temps après. La baisse dépend d'abord du 380 ANDRÉ VANDEEHEYDE, COURTIER LORIENTAIS
stock existant aux approches de la vente et des quantités dont
la vente est annoncée. Les cours subissent, d'autre part,
l'influence de la guerre qui interrompt le trafic colonial et ne
permet pas toujours de satisfaire à la consommation. Le
Bourbon arrive exactement, et son cours reste à peu près
stable; cependant, fin 1762, l'approche de la paix suffît à
déterminer une baisse. La hausse est sensible de 1756 à 1762
sur le moka, qui passe de 44 à 65 sols; sur la gomme, qui
devient introuvable; sur le thé, qui se fait rare et monte de
36 à 70 sols. Il est à peine besoin d'ajouter que le cours de
Lorient est forcément inférieur à celui des autres places
françaises approvisionnées par son entrepôt.
Les seules opérations sur lesquelles nous ayons des rense
ignements intéressants sont les ventes de la Compagnie. La
Compagnie met aux enchères, vers septembre ou octobre,
d'énormes quantités de denrées. Les adjudications sont
annoncées d'avance, et des échantillons des produits sont
envoyés dans les grandes villes. La vente dure un certain
temps et exige un personnel spécial, à la tête duquel était,
au temps de Vanderheyde, un préposé nommé Rollot. Les
adjudications se font par lots. Si les offres sont insuffisantes,
les lots ne sont pas adjugés. La vente de 1759 ne réussit pas
et fut recommencée à l'hôtel de la Compagnie; la vente de
septembre 1762 eut également lieu à Paris. A l'issue de chaque
séance de vente, on imprime un bulletin des résultats. Les
prix sont payables en effets sur Paris et quelquefois sur
Nantes. Les délais de libération semblent restreints. En tout
cas, la marchandise n'est livrée qu'après paiement. Dans tous
les décomptes du journal, on voit que la Compagnie accorde
10 % d'escompte et impose une taxe des pauvres de 1/1000 M.
Les ventes créent à Lorient une grande animation, à cause
du concours des négociants français ou étrangers qu'elles
amènent. Les commerçants en profitent pour écouler leurs
propres marchandises et, suivant l'expression de Van-
\
(1) Cette remise de 10 % constituait une sorte de compensation pour l'obl
igation que la Compagnie imposait à ses clients de s'acquitter au moyen de
traites à 2 ou 3 usances qui devaient être remises dans un délai extr
êmement court, parfois même le lendemain de l'achat. SES OPÉRATIONS. 381 ET
derheyde, « pour faire une petite vente après la grande ».
Aussitôt après la vente, des échanges se font entre négociants,
les reventes immédiates se traitent avec un bénéfice moyen
de 5 à 8 % (3 octobre 1760, 28 novembre 1761, etc...)- En même
temps, la manutention des denrées devient active. Les
produits s'emmagasinent ou s'expédient par rouliers ou par
bateaux sur les places de France ou de l'étranger. On forme
des cargaisons entières : en septembre 1757, on charge surtout
pour Amsterdam et Middelbourg; en 1760, les étrangers ont
acheté peu; on frète un bateau pour Bruges et un autre pour
Amsterdam, qui n'est rempli qu'aux deux tiers. En 1762,
l'étranger achète peu; en 1763, on expédie deux bateaux sur
Bruges, deux sur Amsterdam, un sur Middelbourg et un sur
Hambourg.
Vanderheyde assista aux ventes d'octobre 1757, septembre
1758, septembre 1760, septembre 1761, septembre 1763. Il
reçut quelques ordres peu importants. En 1757 et 1760, il
représenta Goëne, de Nantes, et fit inscrire le nom de Coëne
sur le livret « quoique absent afin de faire voir à l'étranger
» que vous venez par continuation aux ventes de la Com-
» pagnie ». Coëne reçoit, pour le moka, les ordres du R. P. Le
Goût, de Saint-Fiorent-le-Vieil; du R. P. Betruc, de la «Congré
gation de Saint-Maur; du R. P. Séjourné, du R. P. Dego.
Il exécute les commandes des places flamandes et hollan
daises (Ypres, Tournai, Middelbourg, Bruges, etc.). Les
commandes spécifient la qualité du produit (café plus ou
moins jaune, Bourbon excellent, etc.); l'achat se fait « au
» cours », avec un maximum; son importance est en raison
inverse de la cherté des produits.
II
Les denrées coloniales jouissent à Lorient du privilège
d'entrepôt. La perception des taxes d'entrée est différée
jusqu'au moment où la marchandise est mise en circulation.
L'entrepositaire devait être cautionné et Vanderheyde répond
ait pour ses clients. L'entrepôt dure en général deux 382 ANDRÉ VANDERHEYDE, COURTIER LORIENTAIS
ans. Des prorogations étaient accordées à la demande des
Chambres de commerce ou des particuliers. Lorsqu'un
particulier obtenait une prorogation, on étendait cette faveur
à tous pour qu'il « n'y eut pas de privilège pour le com-
» merce » (voir lettres du 17 juillet 1758 et du 4 mai 1761,
pour les cafés de 1758, de février 1763, pour les cafés de 1761.
d'avril 1763, de mars, avril, juillet, octobre 1758, etc.). Les
denrées étaient entreposées dans les magasins de la Comp
agnie qui faisait vider ses hangars quand elle en avait besoin
(24 octobre 1757, 24 mars 1758, etc.); quelques négociants
avaient leurs magasins, et Vanderheyde avait une remise
qui pouvait servir d'entrepôt (11 mai 1758). Les comptes
d'entrepôt (entrées et sorties) étaient tenus avec une rigueur
extrême et les erreurs étaient rares. A l'expiration du délai
d'entrepôt, la marchandise supporte les taxes. Lorsqu'elle
circule après paiement de l'impôt, elle est munie d'un « acquit
» de paiement »; si elle quitte l'entrepôt avant paiement, il
est délivré un « acquit à caution »; le commerçant s'oblige à
justifier, dans un certain délai, que la marchandise a été
taxée, ou qu'elle est exempte de droits soit temporairement,
soit définitivement. L'exemption est temporaire si le produit
voyage d'entrepôt à entrepôt; elle est définitive, s'il est
exporté. Le passage en franchise à travers les douanes
intérieures est assuré par un « passe-debout ».
Les formalités de la régie (plombage, pesée, é

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