Appréciation des stocks, profit, autofinancement et comptabilité nationale - article ; n°1 ; vol.9, pg 125-136
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Description

Revue de l'OFCE - Année 1984 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 125-136
Depuis la conception dans les années trente de la comptabilité nationale dans sa forme moderne, la procédure d'évaluation de la valeur des stocks est sujette à controverse. La règle généralement adoptée par les comptables nationaux est de soustraire des variations de stocks et donc des profits des entreprises et du revenu national cette partie de la variation de la valeur d'un stock qui n'est due qu'à l'inflation, qualifiée d'appréciation. En comptabilité privée au contraire les comptes des entreprises ne sont pas corrigés de cette appréciation dans la mesure où les plus-values sur stocks n'influencent les profits que si, et au moment où, elles sont réalisées à l'occasion de ventes. Dans cet article on se propose de mettre en évidence les conséquences de la prise en considération de l'appréciation des stocks dans l'évaluation de la part des profits dans la valeur ajoutée et dans celle du ratio d'autofinancement des entreprises. Les évolutions corrigées et non corrigées de l'appréciation divergent fortement. Par exemple les séries calculées à partir des règles de la comptabilité privée font apparaître que la part des profits en France est dans la seconde moitié des années soixante-dix relativement stable et sensiblement égale à son niveau des années soixante. Faut-il fonder l'analyse du comportement des entreprises sur des données qu'elles saisissent directement et qui incluent l'appréciation ou sur les grandeurs abstraites qui apparaissent dans les comptes nationaux ?
The measurement of corporate profits has been a controversial subject almost since the emergence of national accounting in it's modern form in the mid-1930's. A particular difficulty has always surrounded the treatment of changes in the value of the stocks of goods held by enterprises since these are generally measured by national accountants in a way which differs from their treatment by private accountants. The difference derives from the practice adopted in the national accounts of deducting « stock appreciation » (the change in the cost of replacing those stocks used up during an accounting period) from business profits and the value of stockbuilding. Although this deduction has little effect when the rate of inflation is low and relatively stable it becomes larger, and more important, when making comparisons across years when inflation has been relatively high and variable. Among the effects of such a deduction is to reduce both the ratio of profits to sales and the self-financing ratio in periods of relatively rapid inflation and increase them both when inflation slows down ; moreover such a practice can affect quite significantly the inferences made about the factors which determine the bahaviour of these two ratios. An alternative approach to measurement, which follows private accounting practice by including stock appreciation, leads to the conclusion that the profit share in France has been at much the same level since the mid-1 970's as it was during most of the 1960's and that there has been little evidence of a strong trend in the self-financing ratio over the last two decades.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 27
Langue Français

Extrait

Michael Keith Anyadike-Danes
Appréciation des stocks, profit, autofinancement et comptabilité
nationale
In: Revue de l'OFCE. N°9, 1984. pp. 125-136.
Citer ce document / Cite this document :
Anyadike-Danes Michael Keith. Appréciation des stocks, profit, autofinancement et comptabilité nationale. In: Revue de l'OFCE.
N°9, 1984. pp. 125-136.
doi : 10.3406/ofce.1984.1002
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1984_num_9_1_1002Résumé
Depuis la conception dans les années trente de la comptabilité nationale dans sa forme moderne, la
procédure d'évaluation de la valeur des stocks est sujette à controverse. La règle généralement
adoptée par les comptables nationaux est de soustraire des variations de stocks et donc des profits des
entreprises et du revenu national cette partie de la variation de la valeur d'un stock qui n'est due qu'à
l'inflation, qualifiée d'appréciation. En comptabilité privée au contraire les comptes des entreprises ne
sont pas corrigés de cette appréciation dans la mesure où les plus-values sur stocks n'influencent les
profits que si, et au moment où, elles sont réalisées à l'occasion de ventes. Dans cet article on se
propose de mettre en évidence les conséquences de la prise en considération de l'appréciation des
stocks dans l'évaluation de la part des profits dans la valeur ajoutée et dans celle du ratio
d'autofinancement des entreprises. Les évolutions corrigées et non corrigées de l'appréciation divergent
fortement. Par exemple les séries calculées à partir des règles de la comptabilité privée font apparaître
que la part des profits en France est dans la seconde moitié des années soixante-dix relativement
stable et sensiblement égale à son niveau des années soixante. Faut-il fonder l'analyse du
comportement des entreprises sur des données qu'elles saisissent directement et qui incluent
l'appréciation ou sur les grandeurs abstraites qui apparaissent dans les comptes nationaux ?
Abstract
The measurement of corporate profits has been a controversial subject almost since the emergence of
national accounting in it's modern form in the mid-1930's. A particular difficulty has always surrounded
the treatment of changes in the value of the stocks of goods held by enterprises since these are
generally measured by national accountants in a way which differs from their treatment by private
accountants. The difference derives from the practice adopted in the national accounts of deducting «
stock appreciation » (the change in the cost of replacing those stocks used up during an accounting
period) from business profits and the value of stockbuilding. Although this deduction has little effect
when the rate of inflation is low and relatively stable it becomes larger, and more important, when
making comparisons across years when inflation has been relatively high and variable. Among the
effects of such a deduction is to reduce both the ratio of profits to sales and the self-financing ratio in
periods of relatively rapid inflation and increase them both when inflation slows down ; moreover such a
practice can affect quite significantly the inferences made about the factors which determine the
bahaviour of these two ratios. An alternative approach to measurement, which follows private
accounting practice by including stock appreciation, leads to the conclusion that the profit share in
France has been at much the same level since the mid-1 970's as it was during most of the 1960's and
that there has been little evidence of a strong trend in the self-financing ratio over the last two decades.Appréciation des stocks,
profit, autofinancement
et comptabilité nationale
Michael Anyadike- Danes,
Chargé d'études à l'OFCE
Depuis la conception dans les années trente de la comptabilité
nationale dans sa forme moderne, la procédure d'évaluation de la
valeur des stocks est sujette à controverse. La règle généralement
adoptée par les comptables nationaux est de soustraire des varia
tions de stocks et donc des profits des entreprises et du revenu
national cette partie de la variation de la valeur d'un stock qui n'est
due qu'à l'inflation, qualifiée d'appréciation. En comptabilité privée
au contraire les comptes des entreprises ne sont pas corrigés de
cette appréciation dans la mesure où les plus-values sur stocks
n'influencent les profits que si, et au moment où, elles sont réalisées
à l'occasion de ventes.
Dans cet article on se propose de mettre en évidence les consé
quences de la prise en considération de l'appréciation des stocks
dans l'évaluation de la part des profits dans la valeur ajoutée et celle du ratio d'autofinancement des entreprises. Les évolutions
corrigées et non corrigées de l'appréciation divergent fortement. Par
exemple les séries calculées à partir des règles de la comptabilité
privée font apparaître que la part des profits en France est dans
la seconde moitié des années soixante-dix relativement stable et
sensiblement égale à son niveau des années soixante.
Faut-il fonder l'analyse du comportement des entreprises sur des
données qu'elles saisissent directement et qui incluent l'appréciation
ou sur les grandeurs abstraites qui apparaissent dans les comptes
nationaux ?
La valeur des stocks détenus par les entreprises évolue sous une double
influence : celle de la variation physique de ces stocks et celle de leur
appréciation nominale (encadré 1). Plus précisément, on appelle « appréciat
ion des stocks » (1> cette fraction de l'augmentation de la valeur d'un stock
qui résulte exclusivement de la variation des prix ou des coûts de production.
Or depuis la conception, dans les années trente de la comptabilité nationale
dans sa forme moderne, la procédure d'évaluation des variations de la
(1) Dans la comptabilité nationale française cela est désigné par l'expression « Appréciation
sur variations de stocks ».
Observations et diagnostics économiques n° 9 /octobre 1984 125 :
Michael Anyadike-Danes
valeur des stocks est sujette à controverse. La question de savoir si leur
appréciation nominale devait ou non être incluse dans le calcul du revenu
national resurgit de façon récurrente, notamment à l'occasion des change
ments de base de la comptabilité nationale. L'attitude qui prévaut est de
ne pas la prendre en considération. Dans l'optique de la comptabilité natio
nale des flux et particulièrement de la mesure des richesses créées pendant
une période, cette attitude est parfaitement justifiée. Il y aurait quelque
contradiction à inclure dans la mesure « en volume » de la valeur ajoutée
un terme représentant une plus (ou moins) value. Elle s'inscrit au surplus
dans le cadre d'un principe général de la comptabilité nationale, celui d'enre
gistrer les opérations élémentaires sur biens et services au prix du jour de
la transaction. L'exclusion de l'appréciation des stocks permet ainsi de
conserver la cohérence d'ensemble des équilibres de biens et services.
Les règles de la comptabilité privée exigent, au contraire, que les opé
rations sur stocks soient enregistrées à leur coût historique. Les sorties de
stocks sont alors évaluées selon la méthode du coût moyen pondéré ou
selon le principe « premier entré - premier sorti » (FIFO), mais non à leur
coût de remplacement <2>. En comptabilité privée les plus-values sur stock
n'influencent donc les profits des entreprises que si, et au moment où,
elles sont réalisées à l'occasion de ventes. Les agrégats de la comptabilité
nationale sont obtenus par correction des comptes des entreprises du mont
ant de l'appréciation des stocks. Cette correction semble si naturelle que
la série retraçant l'appréciation sur stocks n'est pas publiée dans les
comptes annuels de l'INSEE <3>.
Pourtant cette divergence entre comptabilité nationale et comptabilité
privée relative à la mesure des résultats de l'activité des entreprises pose
un problème dont l'importance est bien résumée par ce commentaire de
Simon Kuznets, qui fut à l'origine de la comptabilité nationale américaine :
« La procédure de correction des effets des variations de la valeur des
stocks... conduit à s'interroger sur les concepts mêmes de revenu na

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