Arquivos de Macau - article ; n°1 ; vol.58, pg 363-367
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Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1971 - Volume 58 - Numéro 1 - Pages 363-367
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Publié le 01 janvier 1971
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Langue Français

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Pierre-Yves Manguin
Arquivos de Macau
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 58, 1971. pp. 363-367.
Citer ce document / Cite this document :
Manguin Pierre-Yves. Arquivos de Macau. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 58, 1971. pp. 363-367.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1971_num_58_1_5114COMPTES RENDUS 363
y a concurrence mais non antagonisme avec le caodaisme (Nguyěn Phan
Long fut, à la fois, constitutionnaliste et caodaiste).
Pour R. B. S., la contradiction principale oppose la ville — qui
serait la base du Constitutionnalisme — et la campagne — où recrutent
le Caodaisme et le Communisme — or il est impossible d'accepter une
telle identification. La « matérialisation » des idéologies s'effectue à
travers les classes sociales, c'est une évidence en ce qui concerne les
idées de Bùi Quang Chiêu et de ses compagnons.
L'utile esquisse de R. B. S. n'épuise pas l'étude du phénomène
constitutionnaliste. En attendant de pouvoir disposer des archives et
sans sous-estimer les témoignages oraux (souvent bien décevants) nous
pensons que rien ne remplace, en premier lieu, une lecture très attentive
de la collection de « la Tribune Indochinoise ».
P. Brocheux.
MACAU
Arquivos de Macau. — 3e série, vol. 1/1, février 1964, au vol. XII/4,
octobre 1969. — Imprensa Nacionál, Macau. Collection dirigée par
Louis Gonzaga Gomes.
Les archives de la ville de Macau constituent certainement l'un des
grands fonds documentaires occidentaux pour l'étude des pays riverains
de la Mer de Chine, du Japon au Monde Malais, aux xvne, xviii6 et
xixe siècles. Les originaux de la collection ne remontent pas au delà
des premières années du xvine siècle. Mais cette lacune est compensée
par des transcriptions plus récentes de documents du xvne, transcrip
tions dont le volume va en augmentant au fil des années (et elles sont
plus particulièrement abondantes pour les périodes 1630-1640 et 1680-
1700). Ces archives sont malheureusement muettes sur le premier demi-
siècle de formation de la ville de Macau1.
La vocation essentiellement marchande de cette ville en quelque
sorte indépendante* et fort bien intégrée au contexte économique de
(1) Les deux ouvrages de С R. Boxer (Fidalgos in the Far-East, La Haye, 1948, 2e éd.
revue et augmentée, Londres, 1968 ; The Great Ship from Amacon, Lisbonne, 1963) constituent
certainement l'apport le plus complet à l'histoire de Macau (sans compter les nombreuses
autres publications de cet auteur). Ils sont basés pour l'essentiel sur des sources européennes.
T'ien-Tsô Chang a de son côté écrit un ouvrage très controversé à partir de sources chinoises
(Sino-Portuguese trade from 1514 to 1614, Leyde, 1934, 2e éd. corrigée, 1969 ; voir à son propos,
de Pelliot, Un ouvrage sur les premiers temps de Macao, T'oung Pao XXXI, 1934, 58-94,
article qui constitue en fait un long compte rendu très critique). Nous en profitons pour
signaler ici la traduction portugaise de la principale source chinoise pour l'histoire de Macau,
effectuée par M. Gonzaga Gomes, directeur de la publication que nous analysons ici (Ngao-men
ki-liue % f 1 & £. de Yin Kouang Jen ft £ fc et Tchang Jou Lin ft. % % , rédigé en 1745-46 ;
cette traduction a paru à Macau en 1950 sous le titre Monografta de Macao рог Tcheong-û-lâm
t Ian-kuong-iâm).
(2) Macau, dès la fin du xvi* siècle, a été gouvernée conjointement par un Gouverneur
nommé par la Royauté et par un Sénat (Leal Senado) élu par la ville. 364 COMPTES RENDUS
l'Extrême-Orient, laisse prévoir la nature des informations que l'on peut
tirer de ces fonds. Elle est, pour une grande part, d'ordre économique.
On y trouvera en abondance des documents traitant des relations entre
Macau et les autorités de Canton. Jusqu'à 1640, le voyage annuel au
Japon, qui fera les beaux jours de la ville, constitue la préoccupation
essentielle de Macau. L'histoire des Iles de Solor et de Timor, territoires
portugais qui resteront en contact avec Macau alors même que ces trois
possessions étaient pratiquement coupées de Goa et de la métropole par
les Hollandais, bénéficie en premier chef de cette documentation. Les
relations avec la Manille espagnole sont de même privilégiées. Mais c'est
peut-être pour l'histoire économique des pays indépendants riverains
de la Mer de Chine que ces archives fournissent une documentation
originale, utilisable avec un point de vue nettement plus asio-centriste :
Cochinchine des Nguyên et Tonkin des Trinh, Cambodge, et surtout
Siam, pour lequel on trouve une abondante suite de documents allant
de 1639 à la fin du xixe siècle. Nous espérons pour notre part avoir
prouvé leur intérêt pour l'histoire économique du Vift-nam1. L'ouvrage
de Groslier et Boxer a paru avant leur publication et ne traitait de
toutes les façons qu'accessoirement du domaine économique2 ; l'étude
des relations commerciales luso-cambodgiennes reste donc à faire.
Le Siam, interlocuteur privilégié de Macau comme la Cochinchine des
Nguyên reste de son côté à étudier sous cet angle, à travers les documents
fournis ici8. Le Monde Indonésien, à l'exception de Macassar restée plus
longtemps indépendante et qui a gardé de ce fait des contacts avec
Macau, était passé sous domination hollandaise. Les archives de Macau,
remontant rarement avant 1640, date de la chute de Malacca, sont
muettes à son sujet.
En ce qui concerne le contenu de ces archives, il nous reste à émettre
une réserve : le chercheur ne doit pas s'attendre à y trouver la richesse
des documents hollandais ou anglais. Ces derniers émanant de compagnies
commerciales rigides, à la comptabilité admirablement tenue, donnaient
un luxe de détails inégalé dans les documents portugais, Nous pensons
en particulier aux listes des produits qui faisaient l'objet des transactions
et à leurs prix. Les marchands portugais ne se sont pas organisés en
compagnie commerciale. Ils dépendaient, dans les grandes lignes, des
décisions du Sénat de Macau, elles-mêmes dictées par la conjoncture
politico-économique de la Mer de Chine. Mais ce Sénat ne tenait en
aucun cas la comptabilité des commerçants de la ville4. Nous ne croyons
pas, par ailleurs, que ces archives puissent se prêter à un quelconque
traitement statistique des informations qu'elles contiennent (si ce n'est
peut-être pour l'histoire de la ville elle-même).
(1) P.-Y. Manguin, Les Portugais sur les côtes du Vift-nam et du Campa, Pub. EFEO,
Paris (à paraître en 1971).
(2) Angkor el le Cambodge au XVIe siècle, d'après les sources portugaises et espagnoles,
Paris, 1958.
(3) On sait déjà le rôle joué par les Portugais dans ce pays (il y avait un quartier portugais
à Ayuthya). Témoin encore de l'importance de ces relations, les documents de Macau mention
nent à plusieurs reprises un prêt effectué par le Siam à la ville de Macau au xvii* s.
(4) C'est ainsi que nous n'avons pu trouver, pour la période allant de 1640 à 1774, qu'un
seul document détaillant le frêtement des navires se rendant au Vi$t-nam et au Cambodge. COMPTES RENDUS 365
Mais de ces mêmes raisons résulte à notre sens l'intérêt particulier
de ces archives. La souplesse des règles commerciales de la ville, sa
politique des marchés alternatifs, au gré des nombreux bouleversements
politiques de la Mer de Chine, la prépondérance du commerce « d'Inde
en Inde » sur celui avec la métropole, lui permettront de s'intégrer
admirablement au contexte économique extrême-oriental. Les marchands
européens ne s'y tromperont pas, qui se plaindront souvent de la quasi-
ubiquité des « Portugais de Macau », et les sources locales non plus (le
Dqi-nam thwc-luc vietnamien fera toujours bien la distinction entre les
navires venus de Mâ-cao J,fk J%ž et ceux venus, plus vaguement, d'Occi
dent: Tay dtcang 3§ '^). Les documents conservés aux archives de Macau,
sont le reflet de cette adaptation et constituent de ce fait un baromètre
particulièrement sensible du contexte économique extrême-oriental.
C'est donc la publication de ces archives que dirige avec constance
Luis Gonzaga Gomes depuis 1964.
La formule avait été inaugurée dans les deux premières séries de
cette collection :

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