Arts et Archéologie khmèrs, tome II (1926), fascicule 3 - article ; n°1 ; vol.27, pg 360-372
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Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1927 - Volume 27 - Numéro 1 - Pages 360-372
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Publié le 01 janvier 1927
Nombre de lectures 23
Langue Français
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Extrait

Victor Goloubew
Arts et Archéologie khmèrs, tome II (1926), fascicule 3
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 27, 1927. pp. 360-372.
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Goloubew Victor. Arts et Archéologie khmèrs, tome II (1926), fascicule 3. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient.
Tome 27, 1927. pp. 360-372.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1927_num_27_1_4384Arts et Archeologie khmèrs, tome II ( 1926), fascicule 3. Paris, Société
d'Editions géographiques, maritimes etcoloniales (Ancienne maison Chal-
lamel), in-40, 95 pp. numérotées de 253 à 348, 4 pi. en similigravure (29-
23) et 8 en héliogravure (XXVIÍI-XXXV), nombreuses illustrations dans
le texte.
Le premier des trois articles dont se compose ce fascicule, est une étude de M.
Paul Bellugue, adjoint à la Direction des Arts cambodgiens, sur U Anal omie des
jormes dans la sculpture khmère ancienne. Ainsi que l'indique très clairement le
titre, il s'agit non pas d'un traité d'iconographie proprement dite, mais d'un essai
de somatologie statuaire.
Dans son livre sur La Sculpture khmère ancienne, dont le compte rendu a été
donné plus haut (p. 350), M. Groslier consacre un petit chapitre à l'étude du
squelette et de la musculature clans la statuaire khmère. M. Bellugue continue les
investigations anatomique^ amorcées par cet auteur, mais il en élargit le cadre et
leur constitue en même temps une base scientifique plus solide. Disciple de P. Richer
et de H. Meige, il met au service de l'archéologie khmère les méthodes de ses
maîtres. Les observations recueillies par lui sur tout un peuple de statues de bronze
et de pierre, ainsi que sur de nombreux bas-reliefs, sont groupées selon les diverses
régions du corps, chaque paragraphe ou chapitre correspondant à une partie déter
minée: tète, cou et nuque, région mammaire et sternale, etc. L'ensemble représente,
pour ainsi dire, l'homme anatoirique complet. Cependant, pour plus de clarté,
et aussi, sans doute, pour défricher un peu le terrain réservé aux archéolo
gues, M. B. a introduit dans soi essai une distinction fondamentale d'ordre
chronologique, « admise, du reste, par les savants les plus autorisés », celle en*re
Vart prékhmèr et l'art khmèr proprement dit. Les deux arts correspondent, le
premier aux VIle-VIIIe siècles, le second à l'époque de la floraison d'Ankor. Cette
distinction, en effet, paraît assez logique.
Je ne puis donner ici qu'un résj'né très incomplet des observations et analyses
contenues dans l'article de M. B. L'impression qui prédomine est celle d'un travail
consciencieux, soigné dans le détail, et que les spécialistes pourront consulter
avec confiance.
L'auteur a mesuré au Musée Albert Sarraut les têtes d'environ 90 statues et en a
établi les indices céphaliques. Les résultats de cette opération sont les suivants.
Sur 25 têtes de style prékhmèr, 23 ont leur diamètre antéro-postérieur plus grand
que le diamètre transvase, ce qui représente un pourcentage assez faible, 8 pour
100 seulement, de brachvcéphalie absolue (p. 255). Dans l'art khmèr, par contre,
la largeur du crâne l'emporte sur la profondeur dans une proportion de 41,5 pour
100, et l'auteur, à ce propos, attire notre attention sur le fait, que la même tendance
à la brachycéphalie se constate chez le peuple cambodgien actuel ('). «Il
(') On peut ajoutei à ce propos que dans l'art khmèr classique la tendance à la
brachycéphalie se manifeste jusque dans les lion-, s t\ lises d'Ankor Vat. résulte donc de ces observations que le Cambodgien est bien le descendant du
Khmèr et que les statues sont bien faites à la ressemblance de ce dernier. » (l)
Non moins intéressantes sont les données fournies par l'étude comparative des
éléments de la face. Les imagiers khmèrs des VI Ie— V IIIe siècles accentuaient
volontiers l'ossature de l'orbite, évitaient de joindre les sourcils au-dessus de la
bosse nasale, creusaient des fossettes et des sillons autour de la bouche qui paraît
ainsi comme encastrée dans les joues. Les statues de cette époque ont le front
rectiligne ou légèrement bombé. Le menton est petit, de forme ronde, et souvent
accompagné d'un pli sous-mentonnier. Tous ces traits disparaissent dans les
sculptures postérieures au VIIIe siècle, lesquelles se distinguent par un front
fuyant, une biuche peu enfoncée dans les joues, un menton souvent large et carré
(p. 296).
La façon doat soat traités les yeux d Mine également lieu à des observations tort
utiles pour des «.diagnoses destxle». Dans l'art prékhmèr, il n'existe pour ainsi dire
pas de dieu aux yeux clos. Dans l'art khmèr, au contraire, les images divines ont
généralement les paupières baissées, soit complètement, soit à demi. Dans ce der
nier cas, l'œil s'encadre de lignes sinueuses et obliques, et l'auteur rappelle ce
propos que cette obliquité et cette sinuosité du bord palpébral se retrouvent dans
des peintures florentines du XV siècle. La remarque est exacte, mais un rapproche
ment avec les fresques d'Ajanta aurait peut-être mieux valu, car le détail en ques
tion ebt de la plus pure essence indienne.
Des différences non moins sensibles s'accusent dans la manière de traiter les joues,
les oreilles, le cou. Ainsi, les joues sont marquées dans l'art prékhmèr d'un pli na-
solabial qui n'existe guère dans les images de l'époque classique.
Si de la tête on pisse aux autres parties du corps, on constate, sur les spécimens
des Vlle-VIIP siècles, des épaules «parfois assez bombantes », des «seins hémis
phériques franchement IocaLsés en statuaire », une musculature assez nettement
ind'quée le long de la colonne vertébrale, détails bien marqués et définis, auxquels
correspondent, dans l'art khmèr, des épaules carrées, des seins « fondus par le
haut avec la poitrine », et l'absence de tout muscle voisinant avec les vertèbres.
Pour la commodité du lecteur, toutes les données anatomiques ont été résumées et
groupées à la fin de l'article dans un «tableau comparatif» (p. 296).
Le chapitre consacré aux membres inférieurs (cuisse, genou et jarret, jambe, cou
de-pied et pied) est l'un de ceux qui se lisent avec le plus d'intérêt. On a souvent
insisté sur le fait que dans la statuaire cambodgienne, lorsqu'il s'agit d'idoles debout,
les parties basses du corps sont très souvent mal exécutées. «La plupart des jambes,
écrit M. Groslier, se terminent par des pieds qui rarement peuvent supporter l'ex
amen le plus bienveillant.» Quelque juste que puisse paraître cette remarque, elle
ne l'est en réalité que par rapport aux spécimens représentant l'art khmèr propre
ment dit, car dans l'art prékhmèr, les pieds et les chevilles sont traités parfois avec
0) L'auteur semble attribuer une valeur différente aux mots Cambodgien et Khmèr,
ce qui est une erreur. Il s'agit, en réalité, de deux termes ethnologiques ayant
exactement la même signification. - - 362
caractéristiques établies par M. Bellugue pour cette partune véritable maîtrise. Les
ie du corps sont les suivantes (p. 291-292). Pour l'art prékhmèr : i° divergence
20 disposition en éventail des axes de des bords latéraux du talon vers les orteils;
30 longueur accentuée du 2e orteil qui excède toujours celle des autres. l'orteil; 20 Pour l'art khmèr : i° bords laléraux parallèles ou même convergents en avant;
orteils parallèle ou convergente en avant ; 3" le 2e orteil moins long disposition des
que le premier, l'extrémité des orteils formant soit une ligne droite, soit une ligne l
égèrement incurvée. L'auteur constate enfin que dans certaines statues prékhmères,
le Harihara de Phnom Penh, par exemple, le >e orteil est ramené vers l'intérieur,
«disposition fréquente dans la nature et constante dans l'art grec» (p. 292). Ces
derniers mots sont imprimés en italique. Pourquoi ? Le jeune et sympathique artiste
serait-il hanté, lui ausssi, par le mirage d'un art gréco-khmèr (') ?
L'étude de M. B. n'étant qu'un répertoire raisonné de formes, il est

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