Aspects du modelé périglaciaire supra-forestier des Pyrénnées Orientales - article ; n°4 ; vol.10, pg 239-254
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Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Année 1973 - Volume 10 - Numéro 4 - Pages 239-254
Des correlations sont possibles dans les milieux supra-forestiers des Pyrénées méditerranéennes entre les formations glaciaires et périglaciaires. Elles permettent, à partir d'exemples, de préciser l'âge des principaux épisodes morphogénétiques durant lesquels ont été élaborés ou retouchés les modelés périglaciaires fondamentaux. Les faits analysés montrent qu'une bonne connaissance de la dynamique périglaciaire est nécessaire pour bien comprendre les manifestations de l'érosion torrentielle à ces altitudes. Les nuances régionales font mieux saisir les variations temporo-spatiales enregistrées par la plupart de ces formes depuis le Würm.
Some correlation between glacial and periglacial formations has been made in the Eastern (Mediterranean) Pyrenees above forest level. Field study has brought to light examples of correlation whereby it has been possible to date the chief episodes of periglacial morphogenesis. But a full appreciation of periglacial dynamics in action is essential to analysis, and also for an understanding of flood torrent erosion at high altitudes. In addition, the region is one of climatic nuances, thus each set of landforms has been subject to considerable variations in time and space which have affected their development since the Würm glaciation.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

G Soutadé
Aspects du modelé périglaciaire supra-forestier des Pyrénnées
Orientales
In: Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Volume 10 - Numéro 4 - 1973. pp. 239-254.
Résumé
Des correlations sont possibles dans les milieux supra-forestiers des Pyrénées méditerranéennes entre les formations glaciaires
et périglaciaires. Elles permettent, à partir d'exemples, de préciser l'âge des principaux épisodes morphogénétiques durant
lesquels ont été élaborés ou retouchés les modelés périglaciaires fondamentaux. Les faits analysés montrent qu'une bonne
connaissance de la dynamique périglaciaire est nécessaire pour bien comprendre les manifestations de l'érosion torrentielle à
ces altitudes. Les nuances régionales font mieux saisir les variations temporo-spatiales enregistrées par la plupart de ces formes
depuis le Würm.
Abstract
Some correlation between glacial and periglacial formations has been made in the Eastern (Mediterranean) Pyrenees above
forest level. Field study has brought to light examples of correlation whereby it has been possible to date the chief episodes of
periglacial morphogenesis. But a full appreciation of periglacial dynamics in action is essential to analysis, and also for an
understanding of flood torrent erosion at high altitudes. In addition, the region is one of climatic nuances, thus each set of
landforms has been subject to considerable variations in time and space which have affected their development since the Würm
glaciation.
Citer ce document / Cite this document :
Soutadé G. Aspects du modelé périglaciaire supra-forestier des Pyrénnées Orientales. In: Bulletin de l'Association française
pour l'étude du quaternaire - Volume 10 - Numéro 4 - 1973. pp. 239-254.
doi : 10.3406/quate.1973.1229
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/quate_0004-5500_1973_num_10_4_1229de l'Association française 1973-4, page 239 Bulletin
pour l'étude du Quaternaire.
ASPECTS DU MODELE PERIGLACIAIRE SUPRA-FORESTIER
DES PYRENEES ORIENTALES *
PAR
G. SOUTADÉ**
Résumé. — Des correlations sont possibles dans les milieux supra-forestiers des
Pyrénées méditerranéennes entre les formations glaciaires et vériglaciaires. Elles per
mettent, à partir d'exemples, de préciser l'âge des principaux épisodes morphogénétiques
durant lesquels ont été élaborés ou retouchés les modelés pénglaciaires fondamentaux. Les
faits analysés montrent qu'une bonne connaissance de la dynamique périglaciaire est
nécessaire pour bien comprendre les manifestations de l'érosion torrentielle à ces altitudes.
Les nuances régionales font mieux saisir les variations temporo-spattales enregistrées par
la plupart de ces formes depuis le Wurm.
Summary. — Some correlation between glacial and periglacial formations has been
made in the Eastern {Mediterranean) Pyrenees above forest level. Field study has brought
to light examples of correlation whereby it has been possible to date the chief episodes of
periglacial morphogenesis. But a full appreciation of periglacial dynamics in action 'is
essential to analysis, and also for an understanding of flood torrent erosion at high alti
tudes. In addition, the region is one of climatic nuances, thus each set of landforms has
been subject to considerable variations in time and space which have affected their deve
lopment since the Wurm glaciation.
Ce texte fait suite à l'excursion de la Commission française pour l'étude des
phénomènes périglaciaires dirigée par l'auteur dans les Pyrénées-Orientales les
3 et 4 septembre 1973. Les observations présentées sont, soit le résultat de travaux
antérieurs, soit le résumé d'une communication orale que nous avons faite à
l'A.F.E.Q. le 8 mai 1973 (G. Sovtadé, 1973 b). Nous tenons à remercier tous ceux
qui tant à Paris que sur le terrain nous ont fait part de leurs remarques dont nous
avons tenu compte dans ce qui suit.
Cette excursion, qui groupa 43 participants, eut pour cadre le cirque des
Estables en Haut-Vallespir et le contrefort occidental du massif du Puigmal en
Cerdagne.
Traversée du cirque des Estables par la Sola de la Martre, le vallon de Bassibès, le
roc de l'Aigle, le Pla Guillem, le Serrât des Miquelets (Prats-de-Mollo-La-Preste,
n°' 3-4 au 1/25 000).
1. Les rapports entre les formations périglaciaires de versant et les moraines
du fond du cirque (fig. I a).
Dans la partie orientale des Pyrénées méditerranéennes, les corrélations entre
le modelé glaciaire et le modelé périglaciaire 1, sont facilitées par suite du conf
inement des formations glaciaires en amont des vallées (G. Viers, 1966 et 1971).
Durant la période qui a succédé au stade du maximum glaciaire, c'est-à-dire vra
isemblablement durant une bonne partie du Wurm — stade des moraines internes
** * Manuscrit Institut de déposé géographie le 27 D octobre Faucher, 1973 Université de Toulouse-Le Mirai!, 31076 Toulouse-Cedex
1 Le terme modèle périglaciaire est pris dans son acception la plus large (A Dylikowa, 1962) II
désigne donc !es paleo-formes développées en bordure des anciens glaciers des Pyrenees orientales
mais aussi le modelé lie a l'action du froid. 240 BULLETIN DE L'ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'ÉTUDE DU QUATERNAIRE
de P. Barrère, F. Taillefer, G. Viers (F. Taillefer, 1969) — la plupart des grands
versants ont acquis leur profil réglé. La remontée de la limite des neiges permanent
es jusqu'à 2 200-2 300 m en exposition S permit en effet à une lente gélifluxion
laminaire de remanier une partie du stock important d'altérites qui recouvrent les
gneiss œillés de la retombée méridionale du Canigou (G. Guitard, 1970). Ces arènes
sont liées pour une très large part aux multiples failles qui soulignent le contact
entre le massif et le synclinal paléozoïque du Haut-Vallespir. Elles paraissent égal
ement être associées à de nombreuses venues hydrothermales (P. Cavet, 1957 ;
G. Guitard, 1970). Ces deux caractères nous permettent donc de les ranger dans
la catégorie des arènes dites « pénétrantes » (A. Godard et coll., 1972). A 1 900 m,
dans un des ravins de Comall Escur, la composition granulométrique de cette
formation superficielle est la suivante : 40 % de cailloux, 38 % de sables, 22 % de
limons et de colloïdes. Son épaisseur à mi-versant atteint 5 à 8 m, mais peut
dépasser plus de 20 m dans la vallée de la Coumelade immédiatement plus à l'E,
au lieu-dit Saint-Guillem, à 1 500 m d'altitude. L'ampleur de cette dynamique
périglaciaire wiirmienne fut telle que les altérites gélifluées fossilisent, à 1 700 m,
dans le fond du cirque des Estables, les moraines du maximum glaciaire — stade
des moraines externes des trois auteurs cités précédemment. Dans les hautes
vallées voisines de la Coumelade, du Riuferrer et aux Conques de Vernet, la
fourniture fut si importante qu'il est parfois difficile, à partir d'un simple
examen physionomique, de faire la différence entre la moraine et les dépôts
provenant des versants.
Cette formation périglaciaire est surmontée localement de champs de blocs
nommés, en pays catalan, tarières ou clapisses. De dimensions très variables, mais
ne dépassant en longueur qu'exceptionnellement l'hectomère, ils sont isolés çà
et là, au milieu d'une lande à genêts (Genista purgans) ou à rhododendrons
(H. Gaussen, 1926 ; J. Braun-Blanquet, 1948). Ils sont cependant toujours localisés
dans le prolongement de tors qui se dégagent fort mal des crêtes fortement
émoussées appelées serrats ou collades. Par maints aspects ils diffèrent de la
formation qu'ils recouvrent et ne sauraient être interprétés comme le résidu du
lavage des altérites. Ce sont, en effet, de gros blocs souvent métriques, aux arêtes
vives, issus d'affleurements gneissiques au diaclasage très large et à l'aspect
feuilleté. Les cristaux de feldspath qui dans les altérites sont fréquemment kaoli-
nisés forment au contraire dans ce cas des volumes saillants qui évoquent les gra-
tons utilisés par les varappeurs en haute montagne. L'altération chimique est donc
faible. Sous les crêtes, à partir de 2 200 m, ces champs de blocs ont alimenté les
moraines d'anciens glaciers rocheux peu différents, semble-t-il, de ceux qui ont été
décrits tout près de là en Arièg

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