Logiques d'internationalisation et théorie de l'organisation industrielle : le cas des investissements industriels français en Amérique du Nord - article ; n°1 ; vol.21, pg 2-28

Roger Guir

Description

Revue d'économie industrielle - Année 1982 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 2-28
The subject of this article is to permit a detailed model of the industrial organization theory of the multinationalization of the firm and to refine and test this theory (mainly set up by the Anglo-Saxon authors) with a systematic empirical analysis of the French industrial investments in North America, in order to determine the dominant horizontal and vertical internationalization logics. The main conclusion, is that direct foreign investment, in the context of the French industrial investments in North America, is not linked to the sole oligopolistic behavoir.
L'objet de cet article est de présenter un modèle détaillé de la théorie de l'organisation industrielle (économie industrielle) de la multinationalisation de la firme, et d'affiner et de tester cette théorie (qui a été établie principalement par les auteurs anglo-saxons), à partir d'une analyse empirique systématique des implantations industrielles françaises en Amérique du Nord, afin d'en extraire les logiques dominantes d'internationalisation horizontale et verticale. La principale conclusion est que l'investissement direct, dans le contexte de l'implantation industrielle française en Amérique du Nord, n'est pas lié au seul comportement oligopolistique.
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: REVUE_D-ECONOMIE_INDUSTRIELLE
• Publié le: 01 janvier 1982
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• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Roger Guir
Logiques d'internationalisation et théorie de l'organisation
industrielle : le cas des investissements industriels français en
Amérique du Nord
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 21. 3e trimestre 1982. pp. 2-28.
Abstract
The subject of this article is to permit a detailed model of the industrial organization theory of the multinationalization of the firm
and to refine and test this theory (mainly set up by the Anglo-Saxon authors) with a systematic empirical analysis of the French
industrial investments in North America, in order to determine the dominant horizontal and vertical internationalization logics. The
main conclusion, is that direct foreign investment, in the context of the French industrial investments in North America, is not
linked to the sole oligopolistic behavoir.
Résumé
L'objet de cet article est de présenter un modèle détaillé de la théorie de l'organisation industrielle (économie industrielle) de la
multinationalisation de la firme, et d'affiner et de tester cette (qui a été établie principalement par les auteurs anglo-
saxons), à partir d'une analyse empirique systématique des implantations industrielles françaises en Amérique du Nord, afin d'en
extraire les logiques dominantes d'internationalisation horizontale et verticale. La principale conclusion est que l'investissement
direct, dans le contexte de l'implantation industrielle française en Amérique du Nord, n'est pas lié au seul comportement
oligopolistique.
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Guir Roger. Logiques d'internationalisation et théorie de l'organisation industrielle : le cas des investissements industriels
français en Amérique du Nord. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 21. 3e trimestre 1982. pp. 2-28.
doi : 10.3406/rei.1982.2054
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1982_num_21_1_2054d'internationalisation Logiques
et théorie de l'organisation
industrielle : le cas des investissements
industriels français en Amérique du Nord
Roger GUIR
Professeur à l'Université du Québec à Hull
L'objet de cette étude (1) est de mettre en évidence la ou les logiques d'interna
tionalisation de la firme, telles que développées par les auteurs anglo-saxons en
organisation industrielle (2) à partir principalement des investissements améri
cains à l'étranger, et de tester la théorie à l'aide des cas d'implantation indust
rielle français en Amérique du Nord dans un contexte culturel très différent.
C'est Kindleberger (1969), qui a posé comme postulat que la théorie de l'inve
stissement direct à l'étranger « s'insère plutôt dans une théorie d'organisation
industrielle », thèse dont il trouva l'origine chez Hymer (1960) : pour qu'une
firme s'établisse industriellement à l'étranger, il faut qu'elle possède un « avan
tage » sur les firmes concurrentes locales existantes ou potentielles.
La théorie de l'organisation industrielle de la multinationalisation des entrepri
ses, liée au paradigme de la dynamique du comportement oligopolistique et de la
grande entreprise (cf! Hymer et Rowthorn 1970, Horst 1972b, Bertin 1972, Knic
kerbocker 1973, Vernon 1974, Rainelli 1979, Guir 1982), semble relativement
bien établie. Cependant, ce modèle explicatif nous paraît trop déterministe et
normatif : n'y aurait-il en réalité qu'une seule logique d'internationalisation de la
firme ? ou, au contraire, existe-t-il une certaine variété de logiques compatibles
ou non avec ledit paradigme ? quels en sont alors les éléments constitutifs ? Nous
ressentons un besoin de clarification tant au niveau de la synthèse conceptuelle
qu'à celui de la vérification empirique.
En outre, presque la totalité des études empiriques (principalement anglo-
saxonnes) sont quelque peu biaisées par leur échantillon de base : celui-ci est
constitué exclusivement de firmes de très grande dimension (soit des entreprises
multinationales répondant aux critères de l'école de Harvard, soit des plus
(1) Cette étude a été effectuée dans le cadre d'une thèse de doctorat d'Etat en sciences de la gestion
soutenue à l'université Paris-Dauphine en mars 1980.
(2) Nous utiliserons indistinctement l'expression « organisation industrielle (cf. JACQUEMIN 1975,
BIENAYMÉ 1975), ou l'expression « économie industrielle » (cf. MORVAN 1976, CHEVAL
IER 1977) : la trame des analyses en organisation consiste en l'examen des interac
tions entre les structures, les comportements ou stratégies, et les performances de marché.
2 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 21, 3' trimestre 1982 entreprises industrielles non-américaines selon le classement annuel importantes
de la revue « Fortune »).
Enfin, la situation spécifique d'implantation en Amérique du Nord pour des
entreprises européennes, et plus particulièrement françaises, nous fournit l'occa
sion d'effectuer des études comparatives et de tester la théorie dans un contexte
culturel différent : tandis que Michalet et Delapierre (1973, p. 200-206) ainsi que
Bertin (1975, p. 45-48) ont souligné les raisons du rôle moins déterminant des
coûts dans le cadre d'une implantation industrielle française aux Etats-Unis, Aho
(1974) et Franko (1976) ont mis en évidence certaines différences entre les inves
tisseurs américains et européens à l'étranger, notamment quant aux comporte
ments oligopolistiques. Caves (1974) a aussi relevé que l'un des éléments de diffé
renciation des produits fabriqués par les filiales étrangères porte souvent sur les
traits de leur culture nationale d'origine.
LE CADRE CONCEPTUEL ET LES HYPOTHESES
Nous avons effectué une synthèse des différents auteurs dans le but d'élaborer
un modèle général d'organisation industrielle de la multinationalisation de la
firme : celui-ci se différencie selon le type d'investissement industriel (horizontal
ou vertical), tout en reposant sur les mêmes postulats de base ; nous avons pu
ainsi en déduire la ou les logiques d'internationalisation propres à l'investiss
ement horizontal et à l'intégration verticale internationale.
Ce cadre conceptuel servira à mettre à l'épreuve la théorie en procédant à des
applications empiriques des conclusions qui peuvent en être tirées.
a) Les logiques d'internationalisation liées à l'investissement direct horizontal
Quatre groupes de caractéristiques ou de variables peuvent être retrouvés dans
le modèle général explicatif, telles que mises en évidence par les différents auteurs
en organisation industrielle :
— celles liées au secteur et au marché d'origine (de la firme investisseur) ;
— celles liées au et au hôte ou d'accueil ;
—ayant trait à l'entreprise elle-même qui effectue l'investissement ;
— celles reflétant l'interaction au plan international.
Nous allons présenter d'une manière schématique le modèle général, en faisant
ressortir ces quatre catégories de variables ou de facteurs, ainsi que les relations
d'association telles qu'établies par les auteurs : ces relations (principales ou
secondaires) sont numérotées de 1 à 18 selon la légende suivante de leurs auteurs :
1. Richard E. Caves (1974a) 10. Gilles Y. Bertin (1972)
2. Stephen H. Hymer (1960) 11. John H. Dunning (1973)
3. Charles P. Kindleberger (1969) 12. Frederick T. Knickerbocker (1973)
13. Michael Z. Brooke et Lee H. Rem- 4. Herb Gray (1972)
mers (1970)
5. Thomas O. Horst (1972 a) 14. Lawrence G. Franko (1976)
15. Charles- Albert Michalet et 6. Richard E. Caves (1974 b)
Michel Delapierre (1973)
7. Thomas O. Horst (1972 b) 16. Raymond Vernon (1974)
8. Alain Cotta (1970) 17. John D. Daniels (1971)
9. Stephen H. Hymer et 18. Michel Rainelli (1979)
Robert Rowthorn (1970)
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 21, 3' trimestre 1982
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