Chronologie des grottes d Arcy-sur-Cure (Yonne) - article ; n°1 ; vol.7, pg 1-64
67 pages
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Description

Gallia préhistoire - Année 1964 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 1-64
64 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Extrait

Arlette Leroi-Gourhan
André Leroi-Gourhan
Chronologie des grottes d'Arcy-sur-Cure (Yonne)
In: Gallia préhistoire. Tome 7, 1964. pp. 1-64.
Citer ce document / Cite this document :
Leroi-Gourhan Arlette, Leroi-Gourhan André. Chronologie des grottes d'Arcy-sur-Cure (Yonne). In: Gallia préhistoire. Tome 7,
1964. pp. 1-64.
doi : 10.3406/galip.1964.1238
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1964_num_7_1_1238CHRONOLOGIE DES GROTTES D'ARCY-SUR-CURE
(YONNE)
par Ariette et André LEROI-GOURHAN
I
CLIMATS DU QUATERNAIRE RÉCENT
Les grottes d'Arcy-sur-Cure sont situées dans l'Yonne, au pied du Morvan, à 200 km
au Sud-Est de Paris. Depuis 1946, le Centre de Recherches Préhistoriques de la Faculté des
Lettres de Paris, sous la direction d'André Leroi-Gourhan, a entrepris des fouilles dans
différentes cavités : le Loup, l'Hyène, le Cheval où se situent des gravures, le Bison, le Lion
le Renne et le Lagopède [24] (fig. 1). Toutes ces grottes ont livré des témoins de l'industrie
humaine mais, du fait de leurs différentes positions dans la falaise ou des incidents de
remplissage, toutes n'ont pas été habitées aux mêmes époques. Les plus anciennes traces de
la vie de l'homme sont illustrées par des outils sur galets, très frustes, situées dans de minces
couches de graviers au fond de la grotte de l'Hyène ; la datation en est difficile. Il est
cependant possible de suivre une chronologie sûre à partir de la couche 29 de cette grotte
d'où provient une industrie moustéroïde accompagnée de faune, datant d'un interstade
rissien. Diverses industries s'étagent ensuite, dans les couches des différentes grottes, tra
versant tout le Wûrm ; des niveaux contenant du Hallstatt et du Gallo-romain terminent
la série. Malheureusement, un certain nombre de lacunes existent dans l'ensemble strati-
graphique, les unes causées par l'érosion, les autres déterminées par des fouilles anciennes
qui ont complètement anéanti certaines couches, tel le proto-solutréen de la grotte du
Trilobite. Il est encore permis d'espérer en retrouver les témoins en d'autres points de la
falaise.
Pouvoir étudier, du point de vue pollinique, plusieurs grandes séquences wùrmiennes
dans un même site est assez rare ; pouvoir les faire coïncider avec des niveaux archéolo
giques bien déterminés est encore plus exceptionnel. Quoique limitée dans cette première
étude aux horizons postérieurs au Moustérien, la série pollinique d'Arcy-sur-Cure fournit
une excellente image de la précision chronologique que la paléo-botanique apporte à la
préhistoire. ET ANDRÉ LEROI-GOURHAN ARLETTE
LA CURE
O.m. 5Qm. 100.m. 15Qm. I [ I I I
1. Situation des grottes d'Arcy et position des prélèvements polliniques.
Le remplissage des grolles.
A 125 m d'altitude, la Cure longe les falaises de calcaire jurassique dans lesquelles elle
a creusé, à maintes reprises, les cavités qui font de la Côte d'Arcy une véritable éponge. Le
remplissage le plus ancien, mal daté encore, contient de l'hippopotame, du castor et de la
tortue terrestre accompagnant les premiers outils sur galets ; il fut suivi par un dépôt du
Riss dont il ne reste que quelques témoins dans la grotte de l'Hyène où de profonds entable
ments du rocher les ont protégés contre les courants d'eau. Une analyse pollinique a pu en
être faite, le sédiment utilisé ayant été prélevé dans un os de bovidé [36]. Pendant l' Inter
glaciaire Riss-Wûrm, la rivière a traversé la grotte de l'Hyène, laissant 2,50 m de dépôts de
galets, sables et argiles interstratifiés ; l'eau s'est retirée à plusieurs reprises car quelques
vestiges d'habitat humain y furent découverts. Il est probable que les sables de base de la
grotte du Renne datent de la même époque. Au-dessus, parallèlement dans les deux grottes,
les couches du Wiïrm I se sont déposées contenant de très riches industries moustériennes.
C'est presque à la base de cette série qu'ont été trouvés plusieurs fragments humains dont
un maxillaire supérieur et une mandibule [23]. DES GROTTES D'ARCY-SUR-CURE 3 CHRONOLOGIE
Une période de grande humidité et d'inondations débute ensuite, le niveau de la
rivière s'est élevé de plusieurs mètres, les grottes basses ont été noyées et les plus hautes
ont subi des ravinements ou retenu dans les fonds rocheux quelques dépôts de sable ou de
gravier. L'analyse pollinique de ces dépôts, du fait des mélanges de sédiments provoqués
par l'eau, n'est certainement pas valable. Dans la grotte de l'Hyène, située au pied de la
falaise et dont l'ouverture est fort petite, le passage de l'eau n'a pas entamé les couches
moustériennes de la période précédente, mais a laissé sur place de nombreux débris de
poissons. Par ailleurs, l'eau filtrant à travers les fentes du plafond rocheux a entraîné des
sédiments anciens et c'est ainsi qu'une analyse pollinique faite entre deux couches moustér
iennes a donné l'image surprenante d'une flore de l'Ère Secondaire, composée surtout de
fougères tropicales.
Nous supposons, mais seul le G. 14 pourra donner plus de sécurité sur ce point, qu'il
s'agit de l' Interstade de Brorùp. Les ravinements et inondations typiques de cette période
sont connus dans plusieurs sites du Sud-Ouest français et en Provence. A Arcy-sur-Cure,
entre le Riss-Wûrm et le Post-glaciaire, c'est certainement l'interstade le plus important.
De nombreux dépôts moustériens surmontent ce niveau interstadiaire, ils sont part
iculièrement importants dans les grottes du Renne et du Bison ainsi que dans la Galerie
Schoepflin qui les prolonge à 30 mètres des entrées. Nous n'avons fait d'analyse pollinique
que sur quelques échantillons de ces séries. L'ensemble présente une suite d'oscillations
dont une — peut-être — pourrait prendre le nom de Gottweig, c'est un point sur lequel
nous reviendrons.
Le haut de la dernière couche de post-moustérien (couche XI du Renne) se trouve être
à peu près au maximum d'une de ces oscillations de caractère légèrement tempéré ; la tem
pérature diminue ensuite au fur et à mesure du premier développement des industries de
Chatelperron. Ici débute le diagramme pollinique de la grotte du Renne (fig. 5) comportant
les niveaux chatelperronniens (X, IX, VIII) aurignacien (VII) et gravettien (VI, V). Des
datations au G. 14 précisent le développement de ces périodes ; les dates notées sur le di
agramme n'ont pas subi la correction de l'effet Suess1.
Un effondrement du plafond et des glissements sur pente recouvrent la couche supé
rieure du gravettien, scellant pour quelques milliers d'années la grotte. La série des couches
qui nous fait défaut dans cette grotte du Renne, gravettien final, solutréen et magdalénien
existait dans la cavité voisine, le Trilobite. Elle a été entièrement vidée au xixe siècle.
En 1962, un chantier a été ouvert sous un petit abri, le « Lagopède » et l'on y a trouvé
un magdalénien pauvre, mais que quelques pièces bien typiques ont permis de dater.
Cette industrie, mêlée à une faune froide avec renne dominant, se place dans le magdalénien
récent, soit chronologiquement dans le Dryas moyen, avant l'oscillation d'Allerôd. L'analyse
pollinique que nous avons faite confirme pleinement cette datation, sur laquelle nous
reviendrons (fig. 5). Nous nous trouvons à nouveau devant une lacune puisque le début du
Post-glaciaire n'est pas représenté à Arcy.
(1) Ainsi qu'il est maintenant d'usage en Angleterre, nous convertirons les dates « B. P. » (Before Present) en
« B. C. » (Before Christ, avant J.-C.) et nous adopterons cette transcription qui tend à devenir internationale, en archéol
ogie. 4 ARLETTE ET ANDRÉ LEROI-GOURHAN
Une tranchée faite en 1961 dans l'espoir de retrouver du paléolithique sous un autre
abri, celui du Lion, bien que n'ayant pas fourni d'industrie ancienne, s'est trouvée être très
intéressante pour l'analyse pollinique. C'est au niveau le plus bas de la falaise que se trouvait
cette toute petite station. La fouille a été poursuivie depuis l'avancée rocheuse sur 15 mètres
vers la rivière e

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