Découverte d un atelier néolithique à Campagne (Dordogne) - article ; n°6 ; vol.31, pg 276-282
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1934 - Volume 31 - Numéro 6 - Pages 276-282
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1934
Nombre de lectures 17
Langue Français

Extrait

Charles Boudou
Découverte d'un atelier néolithique à Campagne (Dordogne)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1934, tome 31, N. 6. pp. 276-282.
Citer ce document / Cite this document :
Boudou Charles. Découverte d'un atelier néolithique à Campagne (Dordogne). In: Bulletin de la Société préhistorique française.
1934, tome 31, N. 6. pp. 276-282.
doi : 10.3406/bspf.1934.12258
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1934_num_31_6_12258šociéTá pr^historîqué française ' * Ž76
Découverte d'un atelier néolithique
a. Campagne (Dordogne).
PAR
Ch. BOUDOU (Montauban).
A 3 kilomètres de la localité du Bugue, entre la célèbre station
des Evzies et celle de Limeuil qui a livré au regretté Dr С a pita n et
aux Abbés Bouyssonnie un atelier de gravures magdaléniennes sur
galets, s'ouvre une jolie vallée arrosée par la Vézère.
Cette vallée, très fertile, est bordée au Midi par de grands bois et
des coteaux sur lesquels poussent la vigne, le blé et le tabac. Au
Nord s'élèvent de hautes falaises où les érosions glaciaires se manif
estent en cavités de plus ou moins grandes dimensions.
Fig. t.
La principale a une profondeur d'environ 20 mètres sur 10 mètres
de largeur et la hauteur de sa voûte atteint 3m50 à 4 mètres ; elle a
abrité jadis un four à cuire le pain et la cheminée était placée à
l'angle droit de la cavité.
Ces cavernes naturelles ont certainement servi de refuges aux
époques moustérienne, aurignacienne et magdalénienne, ainsi que
des débris de silex taillés recueillis sur les pentes des falaises en
font foi. Des fouilles sérieuses n'y ont jamais été pratiquées, m'a-l-
on assure, en raison des difficultés que présente l'épais plancher
stalagmit'que qui recouvre leur sol ; cependant il n'est pas douteux
qu'elles contiennent de beaux vestiges des temps primitifs. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 277
Au pied de ces falaises surplombant de 100 mètres environ le
niveau de la Vézère coulant non loin de là, est un château mi-
renaissance, mi-moderne, nommé comme le dit lieu : de
Campagne.
Parallèlement à la Vézère court la voie ferrée de Périgueux à
Agen et la route nationale du Bugue aux Eyzies, longe la ligne du
chemin de fer; perpendiculairement la rivière et la ligne sont cou*
pées par la route allant à Montignac et bifurquant de celle du Bugue
aux Eyzies à 150 mètres environ du pont établi sur la Vézère.
С est au confluent de ces routes et de la rivière que sont situées
des terrasses se prolongeant vers les bois dont nous avons parlé
et couvertes par des cultures : blé. vigne, luzerne, etc..
Fig. 2.
L'une de ces terrasses ou « champ » appartient à un propriétaire
du hameau de Campagne, M. Tabanou; c'est à l'obligeance de ce
propriétaire que nous devons d'avoir recuilli de nombreux silex
taillés, objets de la présente communication.
Ce champ dans lequel, après labours, nous avons fouillé, a une
superficie de 800 mètres carrés ; il longe au Midi le bois déjà décrit
et laissant voir à l'entrée un monolithe de moyenne grandeur qui*
nous a paru avoir servi de polissoir; la route du Bugue aux Eyzies
forme la bordure de gauche du champ Tabanou ; en face se trouvent
la ligne du chemin de fer et la Vézère, avec, comme fond du décor
les falaises et cavernes de Campagne. On accède dans le dit champ,
soit par le bois, soit par la route. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 278
Ayant eu la bonne fortune de me rendre dans ce coin privilégié
de la Préhistoire avant le cataclysme de juillet 1931, qui a ravagé,
bouleversé la riante vallée renfermant les terrasses en question,
c'est par milliers que j'ai reconnu les vestiges d'un important atelier
néolithique. ,
Pointes de flèches avec ou sans pédoncule, pointes d'épieux,
nuclei de toutes tailles et de toutes formes, grattoirs épais, dis-
coïdaux, ou de dimensions plus réduites, voire même des coups-de-
poing, avaient été soulevés par la charrue et gisaient de 0m20 à
0m30 dans les sillons,
Fig. »;
La majeure partie de ces pièces est en silex noir ou bleu-gris ;
quelques-unes sont en silex jaune sale et certaines d'entre elles sont
munies de leur cortex. Un joli fragment de hache polie, en quartzite,
du poids de 80 grammes, longueur 0m05, largeur 0m04, épaisseur
médiane 0*02, avec un tranchant parfait, mélangé à ces outils, ,
suffirait à lui seul pour caractériser le gisement.
Les déchets d'autres outils laissés sur place, à talon large et des
tinés à être tenus en mains, sont considérables. Des racloirs très
épais, dont l'un par exemple, atteint 0m13 de long sur 0ш05 de large
et 0m01 d'épaisseur (un autre rappelant les gros grattoirs en grès
de Montmorency ou du Grand Pressigny et de 0'"08 sur 0e 05),
semblent confirmer la théorie émise par le savant Déchelette, que
la période néolithique a été au début, une période d'invasion, telle SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
plus tard l'invasion du barbare Attila et des Huns, au v" siècle de
notre ère.
Cet homme néolithique, précurseur des races puissantes qui ont
érigé les mégalithes, serait venu, dit encore Déchelette, des régions
voisines du Caucase et sa trace se retrouve partout en France : en
Crelagne, en Aquitaine, en Languedoc, en Provence, etc.».
_A
Fig. 4,
Les pièces épaisses et de facture fruste recueillies à Campagne
prouvent donc, comme l'ont avancé d'éminents préhistoriens, que
les premiers envahisseurs néolithiques étaient grands, forts, ro
bustes. Leur outillage donne l'impression également, qu'ils étaient
pressés, au début, de refouler les tribus de l'Age du Renne dont
ils prenaient la place par droit de conquête.
Et si le Renne, gibier favori des Magdaléniens, avait commencé
son émigration vers des régions plus propices à sa constitution! SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 280
c'est-à-dire plus froides, il leur restait le Cerf, le ChevreuH, le Sang
lier, abondants dans ces régions du Sud Ouest où, en outre, la
perspective de pèches fructueuses était faite aussi pour retenir ces
nouveaux venus. C'est sans nul doute après cette prise de pos-
HOCMt bunt SILEX
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H*. 6.
session qu'apparut <* l'habitat », la cabane, que ces hommes se
mirent à cultiver le sol, à faire l'élevage du bétail domestique et,
selon le mot heureux de M. de Mortillet, « la Barbarie fît place
à la Civilisation » » SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 281
Sans atteindre la perfection des Solutréens et des Magdaléniens
dans la taille du silex, il ressort de l'examen de spécimens livrés
par le champ exploré, que de grands progrès ont été faits dans la
confection des outils de pierre utilisés par les Néolithiques de Camp
agne.
Certaines pièces paraissent avoir été destinées à gratter, à racler
les peaux ; d'autres, incurvées, sont à n'en pas douter l'outil du
tanneur, si l'on se reporte à la publication de M. Alph. Aymar et
Dr Chahvilhat sur la « Survivance à l'époque actuelle, de formes
préhistoriques » {Revue Anthropologique de sept.-oct. 1919) (Fig. 1, '
2,3).
Une lampe en silex gréseux, du genre de celles décrites par le
Dr Baudon, a été détachée par sciage du rognon de silex auquel
elle adhérait et porte à sa base un évidement intentionnel pour lui
donner une meilleure assise ; cette lampe parait bien être l'ancêtre
du càlel de cuivre (l) que l'on trouve encore dans quelques village»
(Fig. 4).
Fig. 7.
Une belle pointe d'épieu, en silex noir, du poids de 50 grammes,
avec bulbe de percussion et deux encoches pour faciliter son emmanc
hement, devait constituer une arme précieuse pour la chasse (Fà/. 5).
Un épais grattoir ayant pu servir aussi, de coup-de-poing, se
trouvait parmi les outils laissés par les tribus néolithiques (Fig 6).
Cet outil, en silex jaunâtre, est en partie recouvert de son cortex ;
par sa forme, sa ta

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