Déesse entre cavaliers formant pied de miroir - article ; n°1 ; vol.53, pg 42-69
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1929 - Volume 53 - Numéro 1 - Pages 42-69
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1929
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Fernand Chapouthier
Déesse entre cavaliers formant pied de miroir
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 53, 1929. pp. 42-69.
Citer ce document / Cite this document :
Chapouthier Fernand. Déesse entre cavaliers formant pied de miroir. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 53,
1929. pp. 42-69.
doi : 10.3406/bch.1929.2898
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1929_num_53_1_2898DÉESSE ENTRE CAVALIERS
FORMANT PIED DE MIROIR
Les pages suivantes se proposent de fixer sa place exacte et
de donner sa pleine signification à un monument qui ne doit
qu'à l'ancienneté des temps où il fut découvert et à l'insuffisance
des moyens dont on disposait alors pour la critique, l'oubli
excessif où il est tombé.
En 1787, à la suite du voyage de Lechevalier en Asie-Mineure,
Choiseul-Gouffier, alors ambassadeur de France à Constanti
nople, fit pousser un petit sondage dans l'un des tumuli de la
Troade où l'on soupçonnait le tombeau d'Achille (1). La fouille,
conduite par le juif Gormezano, et dont nous n'avons aucune
raison de suspecter la réalité (2), ne donna pas précisément ce
l'existence'
qu'on en attendait. Elle révéla sans doute d'un tom
beau appuyé sur le roc et parsemé de tessons, de charbons de
bois et de fragments d'ossements calcinés, mais les objets ainsi
mis au jour étaient loin de remonter, comme on croyait, aux
premiers âges de la Grèce. C'étaient de petits lécythes, des bri-
(1) Sur ces fouilles, cf. Lechevalier, Voyage dans la Troade2, p. 239 sqq. ;
Choiseul-Gouffier, Voyage pittoresque dans VEmpire ottoman1, III, p. 149-154.
(2) Contre les réserves formulées à des titres divers par Dallaway, Constanti
nople ancienne et moderne, trad, franc., II, p. 189 sqq,; Clarke, Travels in
various countries1', III, p. 209-210; Schliemann, Troja, p. 273 sqq., voiries justes
remarques de Winnefeld, Troja und Won, II, p. 544. i
.
i
>
ENTRE CAVALIERS v FORMANT PIED DE* MIROIR': 431 DÉESSE;
ques; décorées? de: palmettes appartenant; sansi nuldoute: aux
temps classiques. Force fut doncauxhomérologues deirevenir
de leurs imaginations» : .Choiseul-(ÏOufïîer.(l) proposa de subs
tituer aunom d'Achille le noimde-Festus et l'un des derniers,
explorateurs de laTroade,,Winnefeld (2), n'y reconnaît plus que
la sépulture d'un des habitants de la colonie voisine qu'Athènes'
possédait là tSigée.. Déconcertés ; qu'ils* ne: rappelassent! point*
Homère,.les érudits n'ont peut-être point accordé le prix qu'ils·
méritent à; tous les objets fournis par: le tertre ; c'est le cas de
la « poignée » de bronzeque nousivoulons étudier ici (3).
Deux relations nous sont parvenues sur la découverte : l'une,,
due a Ghoiseul-GoufFier lui-même, se lit dans soni Voyage pit
toresque :(4) ; l'autre; œuvre de' Jumelin, médecin de; l'ambas
sade, a été recueillie par Lechevalier dans son. Voyage dans la*
Troade (i>) ; je crois bon ; de : reproduire, . côte à . côte,",, ces deux :.
narrations des mêmes événements :;
Lechevalier.. Choiseul-Goufïîer.
Après, avoir, pris lecture de sa ι Le tout fut retiré avec soin de t.
lettre,, je m'empressai de procé- la ; terre et ï envoyé à Constanti-
der à l'examen de reliques aussi*; nople, où, en procédant à; son ι
curieuses,,et pour le s faire avec· examen, on trouva» uni grand:
méthode je fis apporter un grand'· nombre d'objets brisés sans doute ;
plat, surlequelje vidai le bocal;, par la < chute de la pierre supé-
On remarquait:; au, premier: rieure.' On y distingua des restes >
coup d'oeil une substance pulvé- de r vases de. terre semblables à.
riforme, et des débris de diverses ceux^queil'on appelle vulgaire-
natures, que j'épluchai ;atlenti- ment vases étrusques; plusieurs
vemént, et dont'jeifisscinq^lots .· fragments d'os .distincts,. parmi;
(1) Voyage, γ. 157.".
(2) Troja und Mon, p. 544.
(3) Voici, aussi complète que j'ai pu l'établir, la littérature autour de cet objet :
Lechevalier, Voyage dans la: Troadeî, p. 244 sqq:, .pi. . II; ; Choiseul-Gouilîerr.
Voyage* pittoresque*; III, ;; p. 154 et pi. XXX; Clarke, Travels'*, 111, p.. 230 η. 1 ;
Gerhard, Akad. AbhandL, pi. LX; Schliemann, Ilios, p.. 728; Troja, p. 273 sqq. ; .
Baumeister," DenkmCiler des· klass. Alterlums, art. . Kybele; Antonescu, Cultull
Cabirilor in-Dacia, p. 38-39 ;: Winnefeld,, Troja und Ilion, II; p.. 544, Beil. 66 ; .
Leaf," Strabu on the Troad, p. 165..
(4) Cf.'. la note précédente.
(5) Cf. la note 3. . 44 FERNAND CHAPOUTHIER
séparés par ordre de leurs qual lesquels on remarqua une por
ités apparentes. tion d'un tibia, une plaque ronde
La, première division contenait assez grande d'un inétal oxydé,
des morceaux de vases de terre et un autre morceau également
cuite ; la seconde était formée de oxydé, qui n'était autre chose
quelques charbons de bois, et la que du cuivre, et que sa forme
troisième de quelques fragments fit prendre d'abord pour une
d'une substance crétacée qui poignée d'épée.
provenait évidemment d'osse
ments calcinés. J'avais joint à ce
troisième tas la moitié d'un petit
vase d'ivoire.
La quatrième division n'offrait
qu'un seul objet; c'était une
barre informe couverte de vert-
de-gris. Vous aurez une idée de
sa forme et de son volume, quand
vous saurez qu'on l'a prise pour
une poignée d'épée.
Enfin la cinquième division
était composée de parcelles irré
gulières, et d'une plaque scuti-
forme d'une substance rougeâtre,
que sa pesanteur spécifique me
fit reconnaître aussitôt pour être
l'oxide d'un métal quelconque.
La substance pulvérisante me
parut à la vue et au toucher avoir
des caractères de cendres si frap
pants que je ne songeai pas à
procéder à un examen ultérieur.
Quant aux charbons de bois, aux
fragments osseux et aux tessons
de vases cassés, il était imposs
ible d'élever le moindre doute
sur leur nature.
Le corps vert-de-grisé était une
barre de cuivre, comme je m'en
suis assuré en vérifiant un mor
ceau de l'oxide.
La matière de chacun de ces Satisfait de ce premier examen,
objets ainsi déterminée, il restait on passa bientôt à un second,
à débrouiller les formes qu'avait par suite duquel on crut pouvoir :

.
ENTRE CAVALIERS FORMANT. PIED . DE MIROIR 45; DÉESSE:
réunir en un seul corps plusieurs jadis offert l'assemblage de plu
sieurs d'entr'eux : pour.procéder de ces objets. M; Fauvel fut ap
plus sûrement à cette opération,, pelé, et, avec: son «habile té ordi
j'appelais le secours de Fauvel;. naire, il reconnut assez promp-
dont vous connaissez la dextérité* tementdans le morceau que l'on-
avait· pris pour/ une poignée- et l'intelligence. A* force d'exa
men, de tâtonnement et de pa d'épée, une figure de bronze très:
tience," Fauvel trouva que la pré intéressante, par le mélange du-
tendue poignée d'épée était : Γίη- style égyptien et de l'habillement
térieur du corps d'une statue; et grec: Cettei petite figure était
qu'une partie de l'oxide en écail séparée de .ses accessoires, cou
les avai t - formé sa surface; et : verts, aussi - bien; qu'elle, d'une
avait . été écroûtée · par quelque ° épaisse couche· de, vert- de-gris, .
secousse. En rapprochant et col qui; par l'effet de "l'impression >
lant tous -ces débris l'un après de l'air extérieur, se détacha de;
l'autre aux endroits où la corres- · leur surface.. M:. Fauvel les net
pondance de leur, forme avec le toya chacun, en, particulier, et
vide les appelait, il parvint à ré chercha leurs points d'adhésion. .
Il·· rejoignit; avec beaucoup. d'atablir, sauf quelques lacunes non.
nécessaires, pour, reconnaître- dresse les morceaux? qui. parais
saient avoir· été précédemment- unej statue" égypl'ensemble,
en, contact; et finit par former* tienne drapée à la grecque; elle·*
était port

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