Des monuments paléographiques concernant l usage de prier pour les morts. - article ; n°1 ; vol.8, pg 361-411
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1847 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 361-411
51 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1847
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Léopold Delisle
Des monuments paléographiques concernant l'usage de prier
pour les morts.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1847, tome 8. pp. 361-411.
Citer ce document / Cite this document :
Delisle Léopold. Des monuments paléographiques concernant l'usage de prier pour les morts. In: Bibliothèque de l'école des
chartes. 1847, tome 8. pp. 361-411.
doi : 10.3406/bec.1847.452084
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1847_num_8_1_452084T7-
DES MONUMENTS
PALÉOGRAPHIQUES
CONCERNANT L'USAGE DE PRIER POUR LES MORTS.
Ce mémoire est spécialement consacré à l'étude des rouleaux
que, pendant le moyen âge, les églises s'envoyaient à la mort des
évêques, des abbés, et quelquefois des simples religieux. La na
ture du sujet m'a engagé à parler en même temps des autres mo
numents écrits, qui sont nés de l'usage, constamment observé
dans l'Église catholique, de prier pour les défunts. Je m'occuperai
donc successivement des diptyques, des nécrologes, des lettres
d'association et des rouleaux des morts. J'insisterai particulièr
ement sur ceux"Ci.
I. DES DIPTYQUES.
L'on sait que les diptyques étaient formés de deux tablettes ,
le plus souvent d'ivoire , qui se refermaient l'une sur l'autre.
L'Église les emprunta aux Bomains, qui s'en servaient pour y
inscrire les noms de leurs magistrats. Elle les employa à trois
usages différents : d'où la distinction en diptyques des évêques,
diptyques des vivants et diptyques des morts. Sur les premiers,
on mettait les noms des pontifes, principalement de ceux qui
s'étaient distingués par leur sainteté (1). Ces noms se récitaient
(1) Du Cangè, v° Diptycha episc. — Saussay, Apparatus ad Martyr. Gall.,
t. vin, p. xix.
III. (Deuxième série.) 24 362
au canon de la messe, avant la consécration. C'est de là que vient
l'expression de canoniser, qui signifie proprement mettre sur le
catalogue de ceux qu'on invoque au canon de la messe (l). Sur
les diptyques des vivants, on mit les noms des dignitaires de
l'Église , de l'empereur ou du roi , des bienfaiteurs vivants , des
lidèles qui avaient fait une offrande (2). Les diptyques des morts
recevaient les noms des bienfaiteurs défunts. On faisait la com
mémoration des vivants avant la consécration , celle des morts
après. La manière dont elle se faisait n'est pas uniforme. Dans
l'Église grecque r, le diacre prenait le diptyque et le récitait à
haute voix , tantôt près de l'autel , tantôt sur l'ambon. Chez les
Latins, le sous-diacre le lisait à voix basse, dans certaines églises,
à l'oreille du prêtre; dans d'autres, derrière l'autel. Souvent
c'était le prêtre lui-même qui le récitait; quelquefois il se bornait
à recommander en général ceux qui figuraient sur le diptyque
exposé sur l'autel (3).
II. DES NÉCROLOGES.
Bientôt de simples tablettes furent insuffisantes pour ces dif
férents usages. On y substitua des livres. Le diptyque des évêques
devint le martyrologe; celui des morts, le nécrologe ou obituaire.
Il ne fut pas d'abord désigné sous ces noms. Dans son testament,
daté de l'an XXXII du roi Clotaire, Bertichran, évêque du Mans,
l'appelle le Livre de vie (4). C'est aussi le nom qu'il porte dans
une charte de donation faite à Saint-Denis, l'an XLITI du même
règne (5). Bède le nomme le Livre des défunts ou Annale (6). Cet
auteur le distingue de Y Album, sur lequel on inscrivait les bien
faiteurs encore vivants , et qui paraît ainsi avoir remplacé la
deuxième espèce des diptyques (7).
(1) Du Cange , v° Canonizare.
(2) Martène, De Ritibus, éd. d'Anvers, 1. 1, col. 403.
(3) Id., ibid.
(4) « Nomen meum... in libro vitae jubeant adscribere. » Gesta Pontif. Cenom.,
ap. Mabillon, Analecta, éd. in-fol., p. 263.
(5) Pro hujus meriti nomen meum in libro vitae conscribatur. » Doublet , Hist, de
Vabb. de S. Denys, 1. Ill, ch. H, p. 653.
(6) Hist. Angl., 1. IV, с XIV.
(7) « Me defuncto... nomen meum inter vestra scribere dignemini... in cujus etiam
testimonium futursc conscriptionis... praecepisti ut in albo vestrae sanctsc congiegatio- 363
Le nombre des fidèles admis sur Je livre de vie ne permettait
plus de réciter tous leurs noms à la messe. On les répartit alors
entre les différents jours de l'année, et, dans les monastères, on
lisait chaque matin les noms attribués à la journée. Cette lecture
se faisait au chapitre, soit après prime, soit après tierce. Elle était
précédée de la lecture de l'article du martyrologe et d'un chapitre
de la règle (l). Cette circonstance fit souvent copier ensemble et
le martyrologe et la règle et le nécrologe. C'est ainsi que, dans
le huitième siècle, Wando, abbé de Fontenelle, donna à son cou
vent un livre contenant le martyrologe et la règle de Saint-Benoît
et de Saint-Colomban (2). C'est ainsi que, dans un manuscrit de
la Bibliothèque du roi (3), on trouve réunis le martyrologe ro
main, la règle de Saint-Benoît et le nécrologe de Saint-Césaire
d'Arles; dans un autre (4), le martyrologe, la règle et le nécro
loge d'Hiers; dans un troisième (5), le nécrologe de Carcas
sonne, le martyrologe d'Adon, les règles de Saint-Augustin et de
Saint-Benoît. Je pourrais multiplier ces exemples. Cette réunion
dans un même manuscrit de ces différents ouvrages a fait sou
vent donner au nécrologe le nom de martyrologe et de règle, de
sorte que les expressions frères inscrits sur le livre de vie , sur le
martyrologe, sur la règle, et quelquefois simplement frères con
scrits, sont absolument synonymes. — Ce livre se trouve encore
désigné sous les noms de matricule (6), catalogue (7), mémorial
des morts (8), calendrier (9), calendrier des morts (10), livre du
chapitre (H).
L'ordre qu'on a gardé dans la rédaction des obituaires a beau
coup varié. Le plus souvent tous les frères inscrits, qu'ils soient
nis meum nu,nc quoque noraen appareret. » In vit. S. Cuthberti prologus ad Ead-
fridum.
(1) Martene, Be Ritibus, t. IV, col. 52 etsqq.
(2) « Codicem in quo continetur Régula S. Benedicti et S. Columbani et martyro
logium. » Chron. Font, с XIII, ap. Spicil., éd. in-fol., t. II, p. 27b.
(3) № 5546, Ms. du quatorzième siècle.
(4) № 5258, Ms. du treizième siècle.
(5) № 5256, Ms. du douzième
(6) Tit. fun. de S. Brunone, nos 1,5, 7, 169.
(7) Ibid., nos 11 et 13.
(8) Pétri abb. Cluniac. epist. ad Cartus., ap. Mab. Analecta, éd. in-fol., p. 159.
(9) Litt. communionis inter mon. S. Rem. et S. Benigni, ibid.
(10) Monast. Anglic, éd. de Londres, 1821, t. III, p. 186, note b.
(U) Du Cange, v° Rotulus*
24. 364
de la maison ou bien qu'ils soient étrangers, sont placés pêle-
mêle sous chaque jour de l'année : telle est la disposition de l'obi-
tuaire de Saint-Germain des Prés (1) ; — ou bien ils sont classés
par catégories : ainsi, au monastère de Saint-Gall, il y avait des
places spéciales pour les religieux de chaque couvent, pour les
évêques, pour les femmes laïques, pour le roi Pépin et ses des
cendants, le roi d'Angleterre et ses comtes, etc. (2) ; ailleurs,
comme à Saint-Bénigne de Dijon, les moines domestiques étaient
sur une page, les étrangers sur la page en regard (3) ; à Saint-
Martial de Limoges, chacune de ces classes de frères occupait la
colonne séparée (4). Dans certains monastères , on laissait , en
copiant le martyrologe, un blanc après l'article de chaque jour;
dans ce blanc, on insérait l'article du nécrologe qui se rapportait
au même jour : on a un bel exemple de cette disposition dans le
martyrologe d'Auxerre , qui remonte au onzième siècle (5). Enf
in, dans plusieurs manuscrits, l'obituaire est ajouté en marge du (6). L'on trouve rarement dans les vieux nécrologes
l'indication de l'année du décès. Cette particularité s'observe
également sur les anciennes pierres tumulaires. — II est bon
aussi de noter que souvent le jour où l'on fait mémoire du dé
funt ne correspond pas avec celui de la mort, mais dépend, soit
d'une convention entre les religieux et le bienfaiteur (7), soit de
toute autre circonstance.
D' III. LETTRES DE FRATERNITÉ OU ASSO

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