Des pèlerinages en Terre sainte avant les croisades. - article ; n°1 ; vol.7, pg 1-31
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1846 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 1-31
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1846
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Ludovic Lalanne
Des pèlerinages en Terre sainte avant les croisades.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1846, tome 7. pp. 1-31.
Citer ce document / Cite this document :
Lalanne Ludovic. Des pèlerinages en Terre sainte avant les croisades. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1846, tome 7. pp.
1-31.
doi : 10.3406/bec.1846.451975
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1846_num_7_1_451975PÈLERINAGES DES
EN TERRE SAINTE
AVANT LES CROISADES.
Dès les premiers siècles de notre ère , la contrée qui avait été
le théâtre de la vie et de la mort du Christ , fut, pour les fidèles ,
l'objet d'une vénération particulière , et la ville sainte des Juifs,
Jérusalem, devint aussi la ville sainte des chrétiens. L'empereur
Adrien fit en vain élever une statue de Jupiter sur le lieu de la
Résurrection , et une statue de Vénus sur le Calvaire ; il fit en
vain planter à Bethléem un bois en l'honneur d'Adonis ; ces pro
fanations ne purent refroidir le zèle des chrétiens que la piété
attirait en foule vers la Judée (l). Leur affluence s'accrut encore
après le triomphe définitif du christianisme, lorsque sainte Hé
lène eut accompli son célèbre voyage à Jérusalem (2) , et que son
fils Constantin eut remplacé, par la magnifique église du Saint-
Sépulcre, un temple de Vénus que les païens y avaient bâti(3).
(1) Baronius, Ann. eccl., ann. 199, tome II, ch. ix. — Fleury, Hist, ecclésiast.
1840, in-8°, tome Ier, p. 123-124, liv. m, ch. 24 et 25.
(2) Bollandistes, août, t. TU, p. 561.
(3) Fleury, liv. xi, ch. 32 et 54.
II. {Deuxième série.) 1 à l'exception du récit que saint Jérôme a laissé du Pourtant,
voyage de sainte Paule en Palestine , récit qui nous fait con
naître les localités et les monuments honorés alors par Jes chré
tiens, les relations des pèlerinages effectués jusqu'à la fin du
cinquième siècle , ne présentent aucune particularité remar
quable.
Le petit nombre de noms que nous avons pu recueillir (1) ne
saurait donner une idée de la multitude qui se rendait chaque
année à Jérusalem. « On y accourt de toutes les parties de l'
univers, dit saint Jérôme ; la cité est remplie de toutes les races
d'hommes (2). »
Mais ce concours immense de voyageurs entretenait dans le
pays une affreuse corruption, et, suivant l'aveu du même Père,
«la ville sainte était devenue pire que Sodomě (3). »
Aussi la coutume des pèlerinages rencontra dans quelques
hommes éminents des adversaires déclarés. Saint Grégoire de
Nysse, entre autres , après avoir visité Jérusalem , fut effrayé de
la dépravation qui y régnait ; et, plus tard , consulté à ce sujet ,
il écrivit une lettre où il retraçait vivement les graves désordres
qui résultaient ordinairement de ces lointaines excursions.
« Une femme , dit-il, ne peut entreprendre un si long voyage
sans avoir avec elle quelqu'un pour la protéger. La faiblesse
naturelle à son sexe exige qu'on l'aide à se placer sur sa monture,
qu'on l'aide à en descendre. 11 faut nécessairement qu'on la
soutienne dans les passages difficiles. Que ce soit un ami ou un
mercenaire qui lui rende ces services , elle ne pourra pas éviter
le blâme; et, qu'elle se livre à l'étranger ou au serviteur, elle
violera les lois de la chasteté Croit-on donc que le Saint-
Esprit abonde chez les habitants de Jérusalem , et qu'il ne puisse
venir à nous? Quant à moi, la seule chose que j'aie rapportée
de mon voyage , et que j'aie apprise par comparaison , c'est
que nos contrées sont bien plus saintes que les pays éloignés.
Vous donc qui craignez le Seigneur, louez-le là où vous ha
bitez (4). »
(1) Nous donnons, à la fin de ce travail, la liste générale des pèlerinages effectués
antérieurement aux croisades.
(2) Epištola 48, ad Paulínům, Opera , Vérone, t. I, col. 320.
(3) Ibid., t. II, col. G98.
(4) llepl twv «tuovtwv sic 'Iepoffó)w(ia, Opp. S. Gregorii, 1638, in-folio, tome 111,
p. 651. Cette lettre a été réimprimée dans les "Ата/.та de Corai. Telle était aussi l'opinion de saint Augustin : « Le Seigneur ,
s'écriait-il, n'a pas dit : Va en Orient, et cherche la justice:
navigue jusqu'à l'Occident pour recevoir le pardon de tes fau
tes. » Et ailleurs: « Ne médite pas de longs voyages La
charité seule , et non une traversée . te mènera vers celui qui
est partout. »
Saint Jérôme était loin de partager le sentiment de ces deux
Pères de l'Église (1) , et , bien qu'il ne fût pas tout à fait désin
téressé contre l'hérésiarque dans la question gaulois , il défendait Vigilance avec (2), l'usage sa fougue d'envoyer habituelle, des
aumônes à Jérusalem. Cet usage remontait aux temps du ju
daïsme , ainsi que le prouve une lettre par laquelle Auguste
autorise les juifs de toutes les provinces de l'empire à faire par
venir dans cette ville de l'argent pour le service de Dieu (3).
Jusqu'au cinquième siècle la Gaule ne nous fournit aucun nom
de pèlerin. Il ne faut pourtant pas en conclure que cette contrée
soit restée étrangère au mouvement qui entraînait les chrétiens
vers l'Asie ; car on possède un Itinéraire de Bordeaux à Jéru
salem , dont le titre seul indique qu'il a été composé par un
pèlerin gaulois , et destiné par lui à servir de guide à ceux de
ses compatriotes qui entreprendraient le voyage de la Terre
Sainte (4).
donner mais en L'auteur, général, il en a décrit milles à qui nommer minutieusement traversa la distance chacune Constantinople qui les des séparait localités villes en qiťil les 333 de unes a la , visitées, s'est Judée, des autres borné, où et à ;
'
(1) «Adorasse ubi steterunt pedes Domini, pars fidei est, et quasi recentia nativitatis
col. et crucis 209. ac passionis vidisse vestigia. » Epištola 47, ad Desidermm ' tome I '
(2) «Videlicet, si ad liaec respondeo, slatina lalrabis meam me caussara agerequi
tanta cunctos largitate donasti, ut nisi venisses Ierosolymam et tuam vel patronorum
tuorum pecuniam effiu1isses,omnes periclitaremur fame. » Liber contra Vigilantium Vigilantium' t. II, col. 399-400.— Ailleurs, il patle de Vigilance en ces termes : « Ais
os fœtidum rursns aperire et putorem spurcissimum contra sanctorum martyrům pro-
ferre reliquias, » t. I, col. 719. Epištola cix, ad Riparium presbyterům.
(3) Josèplie, Ant. jud., liv. xvir, ch. 10, I6ll, in-Г, p. 560.
et per (4) Itinerarium urbem Romain a Burdigala Mediolanum Hierusalem usque. Cet usque, opuscule et ab a Heraclea été plusieurs per fois Aulonam, réim
primé, et entre antres dans le Veterum Romanorum 1 liner aria de Wesselin<*
M. A. Walckenaer en a donné une excellente analyse dans les notes du premier vo
lume de Y Histoire des Croisades, de Michaud.
1. suivant la tradition, s'étaient passés les événements rapportés
dans l'Ancien et le Nouveau Testament.
Bien que la destruction de l'empire romain et la conquête
franque eussent rompu les liens qui avaient attaché si longtemps
la Gaule à l'Orient , on peut voir néanmoins, dans Grégoire de
Tours , à quel point , en Occident , on s'intéressait à tout ce qui
concernait la Palestine , et quelle sympathie on éprouvait pour
ce malheureux pays.
Aussi, à partir du sixième siècle, les pèlerinages des habitants
de l'ouest de l'Europe, sans avoir été peut-être plus fréquents ,
sont mentionnés avec plus d'exactitude par les historiens et les
hagiographies ; et il est bon de remarquer que, dans ces pre
miers temps, la plupart des pèlerins qui nous sont connus, appar
tiennent aux Iles Britanniques (t) , dont les habitants avaient
déjà cette humeur vagabonde qui aujourd'hui les disperse cha
que année sur toute la surface du globe.
Ce fut probablement au sixième siècle que l'Italien saint An-
tonin se rendit en Palestine avec un de ses compatriotes qui a
laissé (2) de leur voyage une relation assez détaillée où il a énuméré
soigneusement les reliques offertes à l'adoration des fidèles , et
dont quelques-unes étaient déjà mentionnées dans plusieurs
écrits

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