Deux inscriptions gréco-bulgares de Philippes - article ; n°1 ; vol.52, pg 125-147
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Deux inscriptions gréco-bulgares de Philippes - article ; n°1 ; vol.52, pg 125-147

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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1928 - Volume 52 - Numéro 1 - Pages 125-147
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1928
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Francis Dvornik
Deux inscriptions gréco-bulgares de Philippes
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 52, 1928. pp. 125-147.
Citer ce document / Cite this document :
Dvornik Francis. Deux inscriptions gréco-bulgares de Philippes. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 52, 1928.
pp. 125-147.
doi : 10.3406/bch.1928.2919
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1928_num_52_1_2919DBUX INSCRIPTIONS GKÉC0-BUL6ABES
DE PHILIPPES
(PI. VI- VII.)
Les travaux entrepris depuis plusieurs années par l'École
Française d'Athènes sur le site de l'ancienne Philippes, ont
porté notamment sur l'emplacement de la basilique byzantine
dite « Dérékler » (1). Parmi les trouvailles figurent deux ins
criptions grecques concernant les Bulgares. Selon la relation
des fouilleurs, M. M. J. Gharbonneaux et F. Ghapouthier les
dalles où elles étaient gravées faisaient partie du stylobate de
marbre qui supportait les colonnes séparant la nef centrale
du bas côté droit . Ce stylobate, mis au jour en mai 1923, avait
fort souffert du temps et aussi peut-être des fouilleurs d'occa
sion : plusieurs dalles manquaient ou gisaient en désordre et
brisées. L'une de ces dernières portait notre première inscrip
tion. En 1924, on découvrit contre le pilier sud-est trois nou
velles dalles in situ ; deux d'entre elles portaient au lit d'at
tente de larges cuvettes de scellement avec des canaux de
coulée et sur l'une, on déchiffra une seconde inscription ana
logue d'aspect à la première, négligemment gravée à une
époque où les scellements ne servaient plus.
Nous publions aujourd'hui ces deux textes qui, ainsi qu'on
le verra, touchent aux relations entre les Bulgares et l'empire
byzantin au ixe siècle (2).
;i) Cf. BCH, Chronique, 1922, 1923 et 1924.
(2: Je remercie M. Y. Roussel, Directeur de l'Ecole Française, de m"avoir confié
cette publication. Mon ami F. Chapouthier a bien voulu relire l'article entier. F. DVORNIK 126
I
La premiere de ces inscriptions n'est pas inconnue : elle fut
copiée par le Père Braconnier en 1707 et cette copie, conser
vée dans les papiers du père Villoison (1), fut publiée à
diverses reprises (2). Comme l'inscription mentionnait le nom
des Smoliens, tribu ?lave qui campait près de Philippes, elle
attira l'attention des historiens slaves, particulièrement des
bulgares : M. .1. Ivanov lui consacra une étude spéciale dans
son ouvrage sur les antiquités bulgares en Macédoine (3) ;
CON BOV .....
EK^EOYAPXOM
... ANOC ΑΠΕΕΤιΛΕ .
.. 8ΛΟΝ TON KAYXA
. TAKTON. ^Q
. ΑΝΚΤΟΛΚΑΝΑΟ1ΛΑΚΟ
O&RONKOKAYXANOr
T8CCMON
Fiff. 1. — Inscription C1G, *fi91 A.
M. V. Zlatarski sen occupa à deux reprises (4) et tout récem
ment M. M. Nikov et Uetchev en ont parlé dans les Sbornik
offert à M. Zlatarski (5).
(1) Les papiers se trouvent actuellement à la Bibliothèque Nationale de Paris.
(2) Osann, Syllog. Tab. II, η. 6 ; Le Ras, Voyage archéologique. II, p. : 334.
u. 1440 : CIG, 8691 A ; Dimitsas, Έ Μακεδονία, II, p. 734. n. U32 (90); Ileuzey,
Mission archéologique de Macédoine , p. 89.
(3) Bulgare ki starini iz Makedonia (Sofia, 1908), p. 1 et suis'. Une seconde
édition de cet ouvrage, devenu introuvable, est en préparation..
(4) Izvestijata za Bûlgarite, Sbornik, vol. "24, pp. 48-SO ; htorija na billgars-
kala dùr^ava, Sofia, 1918, I, p. 458.
(5) Sofia, 1926 Detchev dans son étude sur les habitats des Smoliens (pp. 45-
.!i4) et Nikov, dans son travail sur le kavkhan Isboulos (pp. 195-228). Comparer
ce qu'en dit L. Niederle dans ses Slovanské slarozitnosti, II, p. 427. Voir aussi
l'étude de V. Bechevliev, Gruôkijat jezik ν prabulgarskite nadpisi, dans.l\4n-
nuaire du Musée National de Sofia, 1924-1925, p. 419. 127' INSCRIPTIONS ORÉCO-BULGARES DE. PHILIPPES*DEUX
- Mais la copie du père Braconnier, incomplète et défectueuse,
laissait le champ libre à des hypothèses contradictoires. Nous:
la reproduisons ci-contre (fig. 1), d'après le C1G, et nous donnons
en môme temps une photographie de la dalle, mesurant \m: 07
sur 1: m. 20, que MMi Cbarbonneaux et Chapouthier ont remise ·.
au jour (Ph.VI). La comparaison est instructive : malgré les mut
ilations, on peut désormais proposer une restitution du texte.
Sur la photographie, on remarque au-dessus de la première
ligne; les· restes;d'uu trait qui; laisse supposer, que l'on a-, le -
débutde; l'inscription; et c'est ce que l'élude, du; texte paraitx
confirmer. Nous verrons par contre que la tin devait figurer
sur une autre dalle;, non retrouvée.
Au début de: la )., 1,. on "lit sans difficulté πόλων Βουλνα; les
trois dernières lettres formant une ligature,. le Π est" précédé
d'unN -dont la t dernière haste se confond avec la ^première du*
Π ; il faut évidemment compléter [τω]ν et laisser. tomber la res
titution 5[κε -^οηίΐηΐσον . Βου[λγάρο'.ς] que récemment* Nikov a tiré
de la copie ancienne(l). Il'est vraisemblable que la l. liétaiU
légèrement en> retrait ou· qu'un* signe indiquait le début de
Tinscription, en; sorte qu'avant [τω]ν,, il- n'y a aucune lettre à
suppléer; Pour, l'ensemble des deux: premières lignes, on pro
posera donc la lecture ::[Τώ]ν- πολ(λ)ώνί Βουλγά|[ρων ό] εκ· Htoù-
àpyov ο Π..,
La* lettre Π donne le début: du nom du prince bulgare sousï
le règne duquel l'inscription a été gravée. Au- commencement"
de la 1; 3; deux lettres manquentet'trois sont mutilées ; puis
vient la-fin du nomvNOII. Les lettres mutilées sont à\ mon:
avis CIA : le doute n'est^guère possible. que;pour le C car la
partie inférieure, qui subsiste, semble former, un- angle obtus ;
mais si. l'on excepte le C, ces restes ne correspondent! à aucune-
autre lettre grecque. Le nom- du prince cstidonc Π[ρε]σ!.άνος:
comme l'avait déjà supposé Zlatarskh(2).
^1) Loc.land., p. 212-213; J. Ivanov, op. laud., p. 2, a très justement suppose
Βουλγάρων.
(2) On écartera Παγανός, proposé dans le CIG, et Κάρδαμος, supposé par J. Iva
nov, p. 2 et 4. . F. DVOKNIK 128
L'emploi de l'article 6 devant Θεού àpyov et devant Πρεσίανος
ne présente rien d'anormal. On trouve des exemples ana
logues dans deux autres inscriptions gréco-bulgares de la
même époque, celles de Isboulos et de Malamir (1) :
Κάνας υβηγή
Μαλακή ρ ό εκ
Οεοϋ apyov, ο π-
αλεος αύτοΰ βο
ή λας ό Ήσβοϋλος
ό καυγάνος
[Κάνας υβιγί ΜαλαυΑρ]
ο εκ ί)(ε)οϋ αρν(ον) ό Κροϋιχος ο τταπία αου μετά...
ααοιηρενταγατουτλ (κέ) ό πατήρ υιού ό à[pyov ό Όαουρτάγ.
Le reste de la 1. H ne présente plus de difficultées : la lec
ture άπέστιλεν est certaine, bien que le Τ soit quelque peu
endommagé.
Au début de la 1. 4, deux lettres manquent et la 3mti est
endommagée. On serait tenté de voir en celle-ci un A et de
lire ainsi [τον·] οοϋλον. Mais, d'après le contexte, on attend le
nom propre du dignitaire bulgare dont parle l'inscription. En
fait, comme on constate que la boucle inférieure du Β atïecte
parfois la forme d'un triangle (voir la 1. 8 par exemple), la
lettre mutilée peut avoir été un B, et l'on suppléera ici le nom
[Ήσ]βουλον déjà admis dans le Corpus.
Les autres lignes ne présentent aucune diiïiculté bien que
les lignes 6 et 7 aient été mal interprétées parle P. Braconn
ier. Le texte de l'inscription est donc le suivant :
[-f- ΤώΙν πολ(λ)ών Βουλγά-
[ρων ό] εκ θεοΰ ia^ov ό Π-
(1) Voir plus loin p. 131. Comparez ce que dit Uspenskij, Aboba-Pliska, Izveslija
russkar/o archeolog . instituta ν Konstantinopole, vol. X, p. 198, sur l'emploi de
'article ό devant les noms propres. Les Grecs transcrivaient ainsi une certaine
aspiration qui était en usage en vieux-bulgare. Exemples : ΟΧΣΟΓΝΟΣ, ΟΝΕΓΑ-
BON, ΟΣΛΑΡιΝΑΣ, ΟΚΟΛΟΒΡΟΣ (ΚΟΛΟΒΡΟΣ), Omortag. Mortagon. ■
- INSCRIPTIONS ■' GRÉCO-BULGARES DE PHIL1PPES , 129 ■ DEUX
[ρε]σιάνος \ άπέστιλεν ·
[Ήτ] βουλον τον καυγά- -
[ν]ον i οόσας : αυτόν .· »οσ·α-
τα- τον Ήτζ'.ογουβοιλ- κ(αΐ)
αν τον- Καναβοιλακο--
λοβρόν. Κ(αί).όν καυχάνος:
επί., τους; Σιχολεάνους
L'inscription·: ainsi? reconstituée permet de* résoudre: d'une
façon définitive quelques-uns des problèmes; que se. posaient
les historiens r bulgares. D'abord; elle ί nous donne le nom? du*
prince bulgare* Presiam, et: de -son; dignitaire Isboulos.. Nous»
a

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