Dissertation sur la naissance de Pierre l'Hermite, par Léon Paulet. Pierre l'Hermite, picard ou liégeois, par L. Polain. ; n°1 ; vol.16, pg 365-366

Jules Quicherat

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Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1855 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 365-366
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• Publié le: 01 janvier 1855
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Jules Quicherat
Dissertation sur la naissance de Pierre l'Hermite, par Léon
Paulet. __**__ Pierre l'Hermite, picard ou liégeois, par L. Polain.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1855, tome 16. pp. 365-366.
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Quicherat Jules. Dissertation sur la naissance de Pierre l'Hermite, par Léon Paulet. __**__ Pierre l'Hermite, picard ou liégeois,
par L. Polain. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1855, tome 16. pp. 365-366.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1855_num_16_1_445328365
trop compliquées. Nous y avons distingué un vocabulaire géographique
qui suffirait à lui seul pour assurer le succès de la publication.
Deux planches sont jointes auvolume. L'une (p. 244) représente une charte
de Hugue, évêque d'Auxerre, qui n'est peut-être pas écrite de la main du
prélat, comme l'a supposé l'éditeur; l'autre (p. 86) reproduit les souscrip
tions apposées par 21 archevêques ou évêques au bas d'un décret du conc
ile de Pitres, réuni en 854, par ordre du roi, pour prendre des mesures
contre les Normands. La pièce originale, qui tire de ces signatures auto
graphes une grande valeur , appartient aux archives du département de
l'Yonne ; elle était déjà connue par une planche de la Diplomatique de Ma-
billon. La Bibliothèque impériale possède un monument du même genre,
dont M. Quantin aurait tiré parti s'il avait pu en avoir connaissance. C'est
un privilège de Saint-Rémi de Sens , que trois archevêques, dix évêques et
deux abbés ont confirmé de leurs souscriptions. L'original de la Biblio
thèque permet de faire plusieurs corrections au texte publié par d'Achery
{Spicil., in-fol., I, 593) et par M. Quantin (p. 64). Ainsi, l'un des souscrip
teurs est un archevêque de Tours, que les deux éditions appellent Jursma-
rus, tandis que l'original porte Ursmarus, leçon conforme aux catalogues
qu'a récemment publiés M. André Salmon. A côté de l'archevêque de Tours
figure un archevêque de Rouen : Ulricus Rotomagensis vocatus archie-
piscopus subscripsi. Les éditeurs ont imprimé Ruricus, et cette altération
est d'autant plus regrettable que le nom de ce prélat n'est connu par aucun
autre document. Nous ferons encore deux observations sur le privilège de
Saint-Rémi. Rien n'indique qu'il ait été délivré dans unfcconcile de Sens. En
tout état de cause, il ne devait pas être rapporté à l'année 852 , mais, selon
toute probabilité, à l'année 846 ou environ. (Voir Mabillon, Annal.;, II, 668,
et Gallia Christiana, IV, 363, et XI, 21.)
Il est impossible aux éditeurs les plus savants et les plus scrupuleux de
ne pas laisser passer quelques fautes de détail dans des ouvrages de longue
haleine. Aussi M. Quantin est-il bien excusable d'avoir attribué au pape
Innocent II une lettre (n° 166, p. 287) qui est certainement d'Innocent IV,
et d'avoir publié sans aucune observation un diplôme de Louis le Gros
(n° 167, p. 288) dont l'authenticité ne nous paraît pas démontrée.
Nous avouerons, en terminant, que serions fort surpris si la publi
cation du,Cartulaire général de l'Yonne ne faisait pas honneur à la Société
qui en a conçu ou adopté l'idée , et à l'habile archiviste qui en a pris la di
rection. L. D.
Disseetation sur la naissance de Pierre l'Hermite, par Léon Paulet ,
de la Société des antiquaires de Picardie, etc. Brochure in-8° de 26 p.
Namur, 1854. — Pierre l'Hermite, Picard ou Liégeois, par M. L. Po-
lain , conservateur des archives de l'Etat, à Liège, etc. Extrait du
tome XXI des bulletins de l'Académie royale de Belgique.
Les paradoxes historiques ont presque toujours l'avantage de faire dé- 366
couvrir des documents nouveaux par suite des recherches où sont conduits
les savants qui se présentent pour les réfuter.
M, Grandgagnage, président à la cour de Liège, s'avisa, au commence
ment de l'année dernière, de battre en brèche le témoignage de tous les his
toriens des croisades qui font naître Pierre THermite dans le diocèse
d'Amiens. S'appuyant sur le dire d'auteurs très-postérieurs et sur un arti
cle de l'obituaire de Neufmostier, monastère fondé à Huy par Pierre l'Her-
mite, il prétendit que ce personnage extraordinaire avait eu son berceau là
où il reçut plus tard la sépulture, c'est-à-dire à Huy.
M. Léon Paulet réfuta ce système en faisant valoir l'autorité des innomb
rables témoignages sur lesquels s'appuie l'opinion contraire. Cependant
son argumentation laissait à désirer parce qu'il n'avait pas vu le fameux
obituaiře qui était la pierre angulaire de l'édifice élevé par M. Grand
gagnage. C'est à M. Polain , dont les nombreux travaux ont jeté déjà tant
de lumières sur les antiquités du pays de Liège, qu'il appartenait de dire le
dernier mot sur cette question. Il était d'autant mieux placé pour cela, que
l'obituaire de Neufmostier fait partie du dépôt confié à ses soins. M. Polain
donc commence par prouver que cet obituaiře, attribué par M. Grandga
gnage aux premières années du douzième siècle , est bel et bien du tre
izième ; ensuite il fait intervenir dans le débat l'autorité d'Alberic de Trois-
Fontaines, moine de Neufmostier, auquel on avait négligé de recourir et
qui dit positivement que Pierre PHermite naquit dans le diocèse d'Amiens.
Bien plus, en étudiant la suite du témoignage porté par Alberic de Trois-
Fontaines sur Pierre l'Hermite , M. Polain découvre que ďest le texte de
cet historien qui a servi à faire l'article du nécroioge de Neufmostier. En
dernier lieu l'obituaire n'affirme pas que Pierre l'Hermite soit né à Huy,
mais parce qu'il reproduit, en le tronquant, le texte d'Alberic de Trois-Fon-
taines, il résulte de cette citation infidèle une amphibologie qui est l'unique
fondement sur lequel s'est appuyé M. Grandgagnage. Après cela, M. Po
lain peut conclure que M. Polet a raison et que son compatriote a tort.
J.Q.
Chronique de Guineset d'Ardre, par Lambert, curé d'Ardre {textes
latin et français en regard) , revue sur huit manuscrits, par le marquis
de Godefroy Ménilglaise. membre de la Société des antiquaires de Morinie.
Paris, Jules Renouard, 1855. — Un vol. in-8<>.
« Descendant des savants historiographes qui, au dix-septième siècle,
■< ont bien mérité de la France par leurs vastes et profondes investigations
<> sur son passé, par la mise au jour de tant de précieux documents, nous
« avons cru obéir à une vocation de famille, non moins qu'au goût de
« notre époque, en étudiant et publiant une chronique encore peu con-
« nue , qui jette une vive lumière sur une contrée de nos provinces du
« Nord. Les érudits voudront bien ne pas être trop rigoureux envers notre
« inexpérience , qui n'a pu prétendre tout élucider, et nous tiendront