Dossiers des Pythaïdes et socle du trésor des Athéniens - article ; n°1 ; vol.4, pg 139-157

Jean-François Bommelaer

Description

Bulletin de correspondance hellénique. Supplément - Année 1977 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 139-157
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_CORRESPONDANCE_HELLENIQUE
• Publié le: 01 janvier 1977
• Nombre de lectures: 20
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Jean-François Bommelaer
Dossiers des Pythaïdes et socle du trésor des Athéniens
In: Bulletin de correspondance hellénique. Supplément 4, 1977. pp. 139-157.
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Bommelaer Jean-François. Dossiers des Pythaïdes et socle du trésor des Athéniens. In: Bulletin de correspondance hellénique.
Supplément 4, 1977. pp. 139-157.
doi : 10.3406/bch.1977.5121
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0304-2456_1977_sup_4_1_5121DOSSIERS DES PYTHAÏDES ET SOCLE
DU TRÉSOR DES ATHÉNIENS
Abréviations bibliographiques :
Audiat : J. Audiat, FD, II, Le Trésor des Athéniens (1933). Schémas de reconstruction par J. Replat; relevée
exacts, faits après la reconstruction, par P. E. Hoff.
Colin : G. Colin, FD, III 2, Inscriptions du Trésor des Athéniens (1909-1913). Les numéros des inscriptions
sont ceux de cette publication (mais le n° 51 est dédoublé en a, ancien, et b, nouveau).
Daux : G. Daux, Delphes au IIe et au Ier siècle (1936).
Trac y, BCH, 1969 : St. V. Trac y, « Notes on the inscriptions of the Pythaïs ot 98/7 B.C. », BCH, 93 (1969),
p. 371-395.
Tracy, BCH, 1975 : Id., « Notes on the Pythaïs inscriptions », BCH, 99 (1975), p. 185-218.
Tracy, Lettering : Id., The Lettering of an Athenian mason (Hesperia, Supplément XV, 1975).
La découverte récente d'un petit éclat de marbre inscrit oblige à reconsidérer
sur quelques points les dossiers des Pythaïdes de la fin du ne siècle av. J.-C. ainsi que
la présentation actuelle des assises inférieures du Trésor des Athéniens.
Le fragment inv. 124 A (fig. 1, à droite).
Trouvé le 13 mars 1975 dans le remblai du bastion siphnien. Éclat de marbre de Paros,
brisé de tous côtés sauf au joint droit. Dimensions maximales, en mm : L. 225, H. 170, Ép. 106.
Deux inscriptions (a et b) réglées sur les mêmes lignes, incision verticale avant le début de
celle de droite (b). Lettres de 8 à 9 (sauf Ο : 5-6, et B : 10), interlignes de 7 à 8 (sauf la
dernière : 12). L'intervalle libre (espace d'une lettre) entre les deux inscriptions n'a pas été
respecté par les trois dernières lignes du texte a. Non stoichedon. Écriture déjà connue (cf. I A).
α b
ποτί [ ]
[ ]EN και προμαντείαν [ ]
[ ] πόλιος θητι και τα άλλα τί[μια J
[ ] οίς ά πό- χει, άποστεΐλαι δέ α[ ]
[ πόλι]ος ύπαρ-κράτεος, βουλευόντω[ν ]
[ Ξ]ενοκρά-τωνος, γραμματεύον[τος ]
[ ]τωνο ς vacat 140 JEAN-FRANÇOIS BOMMELAER [BCH Suppl IV
Nous avons évidemment affaire à deux décrets honorifiques gravés par la même main
et de formulaire analogue1. Par exemple, si nous prenons la formule courante :
έμ πασι τοις άγώνοις οις ά πόλις τίθητι, και τα άλλα τίμια πάντα βσα και τοις άλλοις προξένοις
και εύεργέταις τας πόλιος υπάρχει, άποστεΐλαι δέ. . .
les lettres soulignées une fois sont attestées dans l'inscription de gauche, les lettres
soulignées deux fois dans celle de droite. En outre les noms des personnages officiels
paraissent être les mêmes, à commencer par celui de l'archonte Xénocratès (106-
105 av. J.-C). Dans ces conditions il est facile de restituer deux textes, ou plutôt deux
fins de textes, absolument identiques, mais légèrement décalées l'une par rapport à
l'autre (à droite 74 lettres en moyenne, à gauche de 72 à 79, y compris Yedhesis des
dernières lignes) : ci-après, p. 144.
I. Recomposition du bloc (bloc a, fïg. 1 à 6).
A. L'inscription n° 51 de Colin (= 51 a).
Notre texte a comporte un certain nombre des lettres qui manquaient à l'in
scription n° 51. Dans l'ensemble il authentifie les restitutions de G. Colin, en imposant
simplement de couper les lignes d'une manière différente2. Nous avons pu le vérifier
en rapprochant sur place les fragments anciennement connus et le nouveau : inv. 201
(dans la reconstruction du mur Sud, assise II, poste 7 : fig. 2 et 7 en haut); inv. 230+
235, recollés ensemble (au Musée, fig. 3)3; inv. 124 (au Musée) et inv. 124 A (nouveau) :
recollés ensemble, fig. 1.
G. Colin avait bien vu que le fragment inv. 230+235 pouvait être recollé en haut
du bloc, à 370 millimètres de son arête gauche. Outre quelques lettres des deux pre
mières lignes de 51 a, ce fragment porte l'inscription n° 52 dont nous aurons à reparler
plus bas. Comme il a conservé, au lit d'attente, la trace d'une retraite de l'assise
supérieure (d'une valeur de près de 50 millimètres), on peut être assuré que le bloc
appartient à l'assise I ou II du Trésor.
G. Colin avait aussi trouvé le raccord entre 201 et 124, qui vient immédiatement
à sa droite, dans la partie inférieure du bloc. Bien qu'il y ait une lacune de quelques
lettres entre les lignes de 124 et celles du nouveau fragment, celui-ci se raccorde
matériellement, par l'arrière, au précédent, auquel il a pu être recollé (fig. l)4. Il se
(1) La main est celle du lapicide « assistant » de la Pythaïde d'Agathoclès : 106-105. Voir Trac y, BCH,
1975, p. 211-212.
(2) Nous avons en fin de ligne ce que G. Colin restituait au début de la ligne suivante. Vérification
faite, la disposition ainsi restituée impliquait un empiétement irrégulier sur le bloc situé à gauche du nôtre.
En fait, il n'y a pas d'empiétement : voir notre recomposition du bloc a, fig. 6, et du texte, p. 144.
(3) G. Colin, p. 57-58, et p. 292 (addition de la « livraison » de 1913). Il faut corriger le premier passage
par le second : le premier fragment publié (inv. 235) n'appartient pas « au bord gauche d'une pierre » puisque
l'autre (inv. 230) a été recollé précisément à sa gauche : voir notre fig. 3. Les lettres de l'inscription considérée
ici (la deuxième du fragment 230+235) ont les mêmes dimensions que celles de la fin du texte. Au contraire,
celles des premières lignes conservées sur le bloc principal (inv. 201) sont en général un peu plus petites, sans
que cela paraisse affecter sensiblement leur concentration.
(4) D'où l'attribution du numéro d'inv. 124 A. Remarquer en particulier comment la ligne 11 de a,
oblique par rapport aux autres, se poursuit jusque sous le début de b. INSCRIPTIONS DU TRÉSOR DES ATHÉNIENS 141 1977]
Fig. 1. — Le nouveau fragment, inv. 124 A, recollé à droite de 124 : partie des inscriptions
FD, III 2, 51 a (à g.) et b (à dr.).
Fig. 2. — Inv. 201 (moitié g. du bloc a), dans sa position actuelle (assise II, poste 7) :
partie de l'inscription FD, III 2, 51 a. JEAN-FRANCOIS BOMMELAER [BCH Suppl IV 142
Fig. 4. — Sans n° d'inv. : du Fig. 3. — Inv. 230 + 235 : inscription FD, III 2, 52 (en haut) et,
partiellement, 51 a. début de l'inscription FD, III %
ϋί b.
Fig. 5. — Inscriptions près du joint entre blocs I 4 (à dr.) et I 5 (à g.).
poursuit, à hauteur moyenne, jusqu'à l'arête droite du bloc, dont il permet, par
conséquent, de connaître la longueur originelle, soit 910 millimètres exactement :
fig. 6*.
L'inscription a comportait douze lignes, dont neuf de 745 millimètres, deux un
peu plus longues, et la dernière plus courte, avec 75 lettres en moyenne par ligne
normale6. On en trouvera le texte restitué p. 144. Ce texte, un décret rendu par les
Delphiens en l'honneur d'Eirènaios Eirènaiou, Athénien, commissaire aux ressources
de la Pythaïde d'Agathoclès (106-105 av. J.-C), pourrait appeler un texte jumeau
puisque la charge était assumée par deux hommes7.
(5) Au lieu de 936 mm dans la reconstruction actuelle : voir, ci-après, n. 14 et 17.
(6) Voir, ci-après, n. 11.
(7) Voir G. Colin, 5, 1. 21-23 : ol έπί τας προσόδους : Nous trouverons plus loin : [ έ]πΙ τας ποθό-
[δους ]. Sur cette charge de commissaire aux ressources, A. Boëthius, Die Pythals, p. 101 et 115, et Daux,
p. 546, ne peuvent pas dire grand-chose de plus que G. Colin, Le culte d'Apollon Pythien à Athènes, p. 39-40. INSCRIPTIONS DU TRÉSOR DES ATHÉNIEN8 143 1977]
B. L'inscription b.
Nous avons déjà vu que l'inscription b ressemblait à la précédente par son aspect
matériel et probablement par son contenu. Considérons maintenant un petit fragment
dont les caractères externes, et particulièrement l'écriture, avaient retenu mon
attention avant même le sens du texte inscrit : fig. 48.
Sans n° d'inventaire. Réserve du Musée, rayon 59, boîte 55. Angle supérieure droit d'un
bloc en marbre de Paros ayant appartenu à une assise sur laquelle devait