Etude micropaléontologique des silex du magdalénien de Saint-Amand (Cher) - article ; n°9 ; vol.52, pg 584-596
20 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Etude micropaléontologique des silex du magdalénien de Saint-Amand (Cher) - article ; n°9 ; vol.52, pg 584-596

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
20 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1955 - Volume 52 - Numéro 9 - Pages 584-596
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Madame Lucette Valensi
Etude micropaléontologique des silex du magdalénien de Saint-
Amand (Cher)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1955, tome 52, N. 9-10. pp. 584-596.
Citer ce document / Cite this document :
Valensi Lucette. Etude micropaléontologique des silex du magdalénien de Saint-Amand (Cher). In: Bulletin de la Société
préhistorique française. 1955, tome 52, N. 9-10. pp. 584-596.
doi : 10.3406/bspf.1955.3263
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1955_num_52_9_3263Etude micropaléontologique des silex
du magdalénien de Saint-Amand (Cher)
L. VALENSI
I. INTRODUCTION
M. Deflandre, Directeur du Laboratoire de Micropaléontologie de
l'Ecole Pratique des Hautes Etudes a pris une part très active à l'élabo
ration de cette note : il a bien voulu se charger de vérifier mes détermi
nations et de rectifier certaines de mes observations.
Je le remercie bien vivement de m'avoir accordé sa collaboration.
J'ai pensé que les résultats de l'expertise micropaléontologique et
pétrographique d'un lot de silex préhistoriques pourraient intéresser les
préhistoriens et les renseigner sur la possibilité de méthodes encore peu
utilisées. Les silex que j'ai examinés appartiennent au Magdalénien; ils
ont été ramassés par M. Hugomot dans un champ, aux Venesmes, à
1 km. au Sud-Est de Saint-Amand (Cher). L'étude d'un premier envoi,
adressé par M. Hugoniot à M. le Doyen Patte, m'a révélé la coexistence
de silex jurassiques et crétacés avec des meulières tertiaires.
Le problème à résoudre était celui de l'origine de ces silex; je l'ai
abordé sur le terrain en compagnie de M. Hugoniot et j'ai constaté que
l'abondant matériel offert par les roches siliceuses des environs n'avait
été employé qu'en partie. Cette première constatation a été ensuite con
firmée par une étude microscopique plus approfondie.
Quelques silex préhistoriques à spicules de Spongiaires et à Bryozoaires
(PL V, Fig. 1), sont semblables à ceux, d'âge jurassique, que j'ai trouvés
dans l'argile de décalcification près de Saint-Amand : au bois de Meillant des déblais provenant du creusement d'un puits, au bord de la
R. N. 144 au-dessus de l'abbaye de Noirlac et dans la forêt du Tronçais.
Un autre silex oolithique est identique à ceux de la Celle-Bruère. D'au
tres enfin rappellent les meulières tertiaires. M. Hugoniot a d'ailleurs
pris soin de vérifier que ces étaient bien susceptibles de se
tailler facilement.
Le but principal que je m'étais assigné était de trouver le gisement
d'où provenaient des silex jurassiques, fossilifères et d'un grand intérêt
micropaléontologique. Malheureusement je n'y suis pas parvenu, même
après de longues et patientes recherches, aussi bien dans les argiles de
décalcification que dans les alluvions. Ces silex renferment un grand
nombre de microorganismes (une trentaine d'espèces) dont beaucoup
leur sont spéciaux, leur structure est également assez particulière, aussi
la découverte d'un niveau ou de rognons de silex à organismes et struc
ture analogues permettrait déjà de localiser leur origine, au moins d'une
manière approximative. Leur description pétrographique et les dessins
de leurs microfossiles rendront possible leur identification. Une compar
aison directe avec les types, d'après lesquels ont été exécutés ces des
sins, sera d'ailleurs nécessaire pour affirmer à coup sûr qu'il s'agit de la
même espèce.
Les silex crétacés ne sont connus, au plus près, qu'à Vierzon à 80 km.
au Nord de Saint-Amand; les silex taillés crétacés ont peut-être été
apportés de ce gisement par les hommes du paléolithique qui auraient
remonté la vallée du Cher en quête de gibier ou au cours de migrations
saisonnières. Leurs microfossiles sont abondants mais ce sont ceux que
l'on rencontre en général dans le Crétacé supérieur du Cénomanien au
Danien; de ce fait, ils ne peuvent fournir aucune indication précise
d'origine : même si l'on venait à découvrir dans des silex de la région SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 585
de Vierzon les mêmes espèces dans les mêmes proportions, il n'y aurait
là qu'une forte présomption plutôt qu'une preuve formelle (voir A. La
ming, 1952, pp. 263-267).
II. SILEX JIRASS1QUES FOSSILIFERES
Dans le lot de silex que j'ai étudiés, trois silex fossilifères sont incon
testablement jurassiques. De faciès identiques, ils contiennent les mêmes
microfossiles et donnent l'impression d'avoir été prélevés dans des no
dules voisins d'un même horizon, sinon dans un seul et même nodule.
Un de ces silex a fourni trois exemplaires de Micrhystridium bigoti
Defl. (PL II, Fig. 9), espèce qui jusqu'ici s'est montré localisée dans le
Jurassique moyen, du Bajocien au sommet du Bradfordien inférieur :
les trois silex renferment Membranilàrnax amandopolitanum Val., qui
n'a jamais été rencontré ailleurs et qui me paraît très caractéristique.
La présence de Micrhystridium fragile Defl. (PL II, Fig. 14), de M. den-
sisyinum Val. (PI. Ill, Fig. 10), de M. inconspicuum Defl., de M. castani-
num Val. (PI. II, Fig. 12), de M. de flandr ei Val. (PI. Ill, Fig. 18), de
M. tenuissimum Defl., de Л/. sydus Val., de Membranilàrnax ovulum
Defl. (PI. II, Fig. 4 et V, Fig. 6), de Pareodinia ceratophora Defl., de
certains Péridiniens et de certains spores complètent la physionomie
jurassique de ces silex et confirme leur âge.
1. Description pétrographique.
La couleur de nos silex est brun foncé et leur cassure est conchoïdale;
ils sont luisants, avec un éclat un peu gras; les bords minces sont trans
lucides et jaune foncé. Ils sont entourés d'une zone blanche d'altération,
large d'environ 5 mm., et par endroits mince patine blanche. La
texture est très iinement granuleuse avec de minuscules taches blanches.
Ces taches sont imprégnées d'opale et peuvent correspondre à des spicules
d'épongés. Cet aspect n'est pas sans rappeler celui de certains silex du
Bajocien de Normandie (silex des carrières au Sud de Bois-Halbout).
Au microscope notre silex se présente comme une spongolithe à quartz
détritique, parsemée de nombreux granules noirs de matière organique
offrant souvent la silhouette de Péridiniens.
2. Microorganismes (voir PI. I à V, ci-après).
Ce sont surtout des Dinoflagellés et des Hystrichosphères. Les Hystri-
chosphères, sphères épineuses dont la taille varie de 5 à 100 millièmes
de mm. (n) forment un groupe certainement très hétérogène, de nature
énigmatique, il ne semble pas représenté, au moins dans l'état actuel de
nos connaissances, dans le plancton de nos mers, et ne peut être rap
proché avec certitude d'aucun être vivant à notre époque; cependant il
existe dans le plancton des êtres de morphologie assez semblable, mais
encore très mal connus et dont la nature n'a jamais été précisée.
Il est fort probable que les plus petites Hystrichosphères corre
spondent à certains stades de la vie des Protistes; pour les autres, diffé
rentes hypothèses ont été avancées : œufs d'animaux pélagiques, spores
de végétaux terrestres, mais toutes sans preuves suffisantes. Quoi qu'il
en soit, un coup d'oeil sur les planches de cette note montrera la variété
de ces Hystrichosphères et donnera une image, d'ailleurs fort incomplète,
du plancton des mers qui recouvrirent notre sol, il y a quelques millions
d'années.
Nous ne connaissons encore que très imparfaitement la répartition de
ces microfossiles dans le temps : il n'y a guère en effet qu'une vingtaine
d'années qu'un nombre trop restreint de chercheurs s'occupe de dresser
leur inventaire. Cependant, même dans ces conditions, ceux des silex
jurassique moyen différent nettement de ceux des silex du Crétacé supé
rieur et renferment indiscutablement des espèces caractéristiques dont
la présence permet d'affirmer, sans hésitation, qu'un silex appartient à
l'un de ces deux systèmes.
A) DINOFLAGELLÉS
Les Dinoflagell

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents