Études d épigraphie cambodgienne. VI. Sur les données chronologiques de la stèle de Tûol Ta Pec (K. 834)  - article ; n°1 ; vol.58, pg 163-176
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Études d'épigraphie cambodgienne. VI. Sur les données chronologiques de la stèle de Tûol Ta Pec (K. 834) - article ; n°1 ; vol.58, pg 163-176

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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1971 - Volume 58 - Numéro 1 - Pages 163-176
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Claude Jacques
VII. Études d'épigraphie cambodgienne. VI. Sur les données
chronologiques de la stèle de Tûol Ta Pec (K. 834)
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 58, 1971. pp. 163-176.
Citer ce document / Cite this document :
Jacques Claude. VII. Études d'épigraphie cambodgienne. VI. Sur les données chronologiques de la stèle de Tûol Ta Pec (K.
834) . In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 58, 1971. pp. 163-176.
doi : 10.3406/befeo.1971.5079
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1971_num_58_1_5079D'ÉPIGRAPHIE CAMBODGIENNE ÉTUDES
PAR
Claude JACQUES
VI. SUR LES DONNÉES CHRONOLOGIQUES
DE LA STÈLE DE TÛOL TA PEC (K. 834)
La stèle de Tûol Ta Pec, découverte en 1935, a été éditée par
G. Cœdès dans les Inscriptions du Cambodge, tome V, p. 244-269, en
1953 ; mais, dès 1943, dans un article intitulé Nouvelles précisions sur
les dates d'avènement de quelques rois des dynasties angkoriennes
(B.E.F.E.O., XLIII, p. 12), il tentait de retirer de cette inscription les
données qui pouvaient intéresser l'histoire. En effet, écrite pour faire
l'éloge d'un serviteur de Sûryavarman Ier, Bhûpatïndravallabha, elle
donne la généalogie de ce dernier et signale au passage, comme il arrive
souvent, les noms et parfois les dates d'avènement des rois que les
ancêtres de ce personnage avaient pu servir. Mais la stèle présente une
curieuse particularité : « Le passage correspondant aux stances LXXV
à XC ... laisse apparaître une série de ratures affectant une vingtaine
de pâda. Les corrections, dont l'écriture ne diffère en aucune façon de
celle du reste de l'inscription et qui est peut-être de la même main,
ont été gravées après grattage du texte originel, et ce sont les traces
très nettes de ce grattage qui permettent de déceler les modifications
apportées au texte. »
« Les corrections portent sur les noms des rois et leurs dates d'avè
nement, ainsi que sur les relations de parenté et les fonctions des
membres de la famille de Bhûpatïndravallabha. »
Nous ne reviendrons pas ici sur ce qu'il peut y avoir d'extraordinaire
et même d'absurde dans les modifications apportées aux noms de
parenté des « ancêtres » de Bhûpatïndravallabha : on se souvient de ce
que tous les personnages cités, depuis le mantrin de Jayavarman II
jusqu'au hotar de Sûryavarman Ier deviennent, après correction, des
frères, ce qui est totalement invraisemblable. G. Cœdès a cherché, en
éditant l'inscription, à expliquer ces absurdités apparentes, sans grand 164 CLAUDE JACQUES
succès d'ailleurs, mais également sans conviction, sûr qu'il était de
l'impossibilité de le faire en l'état actuel des données.
En ce qui concerne les rois et leurs dates d'avènement, G. Cœdès
avait tenu le raisonnement suivant : « Comme il n'y a pas de surcharge
intéressant une date d'avènement sans surcharge intéressant le nom du
roi, et que les deux corrections sont solidaires, il n'y a pas de raison
pour suspecter l'exactitude de ces dates ... La substitution d'un roi à
un autre a entraîné une substitution correspondante de la date d'avène
ment, ce qui constitue plutôt une preuve en faveur de l'exactitude de
la date. »
II avait pourtant éprouvé tout d'abord quelques doutes, puisqu'en
signalant l'inscription, en 1935, dans le B.E.F.E.O., p. 493, il écrivait
que ces dates étaient « inexactes, ou du moins différentes de celles qui
ont été admises jusqu'ici ». Mais il se reprenait ensuite, et ne considérait
comme certainement erronée que la date d'accession au trône de
Jayavarman V, placée par la stèle de Tûol Ta Pec « deux ans plus tard
que la date constamment attestée1 ». Trois autres dates apportaient
des « données nouvelles qui permettent de combler des lacunes ou de
corriger des erreurs de la chronologie admise jusqu'ici ». Enfin, une
dernière date est celle de Jayavarman IV, que l'on connaissait déjà,
mais qui pose en soi un petit problème. On voit qu'en fait l'erreur sur
Jayavarman V pouvait faire naître quelque réticence à accepter tout
de go l'ensemble des dates fournies par la stèle, malgré les arguments
tout à fait logiques que G. Cœdès avait avancés.
Il ne sera pas superflu de répéter ici la liste des rois pour lesquels
l'inscription donne une date d'avènement :
— Jayavarman III 772 saka, soit 850 A. D.
— Harsavarman Ier 822 900 >
—IV 850 928
—II 862 940
— Jayavarman V 892 970
Toutes ces données sont gravées sur des arasures, noms de rois et
dates, ainsi que le nom de tous les autres rois cités, dont la liste est à
peu près complète de Jayavarman II à Suryavarman Ier ; le nom de
ce dernier roi pourtant ne vient pas en surcharge et fait donc exception,
peut-être parce que c'est sous son règne qu'a été gravée l'inscription
et que les événements décrits n'avaient pas à être corrigés. Il semble
impossible d'arriver à connaître pourquoi quelqu'un, peut-être même
l'auteur de ce texte, a jugé utile de pratiquer ces arasures ; il faut
remarquer toutefois que les modifications apportées aux noms de rois
et à leurs dates sont sans rapport avec celles qui le sont aux noms de
parentés — on aurait pu songer dans ce cas à un simple déplacement
de mots metri causa — puisque, un certain nombre de stances,
seul le nom du roi semble avoir été affecté (st. LXXV, LXXIX, LXXXV
et XG, peut-être LXXXVI). Mais il est intéressant de chercher à vérifier
(1) B.E.F.E.O., XLIII, p. 12, note 4. ÉTUDES D'ÉPIGRAPHIE CAMBODGIENNE 165
l'exactitude des dates avancées par la stèle, en reprenant l'ensemble
des autres documents qui peuvent nous éclairer sur ces points, c'est-à-dire
les inscriptions datées dans lesquelles il est question de ces rois ou de
leur prédécesseur. -
1° Jayavarman III.
On rappellera d'abord qu'on ne connaît à ce jour aucune inscription
gravée pendant le règne de ce roi, pas plus que pendant celui de son
père et prédécesseur, Jayavarman II. Un assez grand nombre d'inscrip
tions citent par la suite le nom de ces deux rois ; la seule date, constam
ment attestée, concernant Jayavarman II est celle de sa prise de pouvoir
ou plutôt de sa consécration royale, en 724 saka, soit 802 A. D. ; elle
ne nous est donc d'aucun secours pour notre propos. L'épigraphie en
ce qui concerne Jayavarman III est un peu plus riche : outre la stèle
de Tûol Ta Pec, deux inscriptions nous fournissent des dates de ce roi.
Le piédroit du Prasat Prei Kmen (К. 774) x, gravé à la fin du xe siècle,
rappelle en son début que le roi « qui est allé au Visnuloka » est venu
dans ce temple, situé à l'Ouest du Baray occidental, pour lui faire le
don d'un palanquin et de divers terrains en 782 saka, soit 860 A. D.
La seconde inscription (K. 521) provient du Prasat Сак, au Nord-Ouest
du centre urbain de Siem-Râp ; avant de la publier entièrement en
1952 {I.C., IV, p. 167), G. Cœdès en avait donné une description dès
sa découverte en 1919 (B.E.F.E.O., XIX, 5, p. 126), puis l'avait publiée
en partie en 1928 {B.E.F.E.O., XXVIII, p. 115) et en étudiait encore
la date en 1943 dans l'article cité plus haut {B.E.F.E.O., XLIII, p. 12).
Le début de l'inscription, qui est la partie qui nous intéresse ici, est
malheureusement un peu ruiné ; on y lit :
772 éaka gi nu vrah pâda srï jaivarmmadeva stâc dau visnuloka
ta râjaputra (2) vrah pâda paramesvara vrah - - i - vrai slâ anin sve[y]
râja chnâm tap pra(3)mvây cap tammrya ...
ce que G. Cœdès traduit dans sa dernière édition :
« En 772 saka, S. M. Sri Jayavarmadeva, le roi qui est allé au
Visnuloka et qui est le fils de S. M. Paramesvara (résidant à) Vrai Slâ
dans Anin(ditapura), jouissant de la royauté à l'âge de seize ans, attrapa
un éléphant ... »
Suit une histoire d'éléphant qui se retrouve dans d'autres inscriptions
et qui semble avoir donc eu une certaine importance. La date de l'év
énement avait été lue tout d'abo

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