H.-L. Jammes : Au pays annamite, notes ethnographiques; Souvenirs du pays d'Annam - article ; n°1 ; vol.1, pg 39-40

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Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1901 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 39-40
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• Publié par: BULLETIN_DE_L-ECOLE_FRANCAISE_D-EXTREME-ORIENT
• Publié le: 01 janvier 1901
• Nombre de lectures: 15
• Langue: Français

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H.-L. Jammes : Au pays annamite, notes
ethnographiques__**__ Souvenirs du pays d'Annam
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 1, 1901. pp. 39-40.
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H.-L. Jammes : Au pays annamite, notes ethnographiques__**__ Souvenirs du pays d'Annam . In: Bulletin de l'Ecole française
d'Extrême-Orient. Tome 1, 1901. pp. 39-40.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1901_num_1_1_960- - 39
En quelques mois, il a mené à bonne fin sa mission, analysé l'âme européenne, aus
culté l'âme indigène, déterminé les problèmes, mesuré les difticultés, critiqué les
solutions et énoncé sous six numéros les mesures qu'il prendrait, s'il était gouverneur
général. 11 était inévitable que ses appréciations fussent vivement discutées : elles l'ont
été. Mais ce qu'on ne saurait mettre en question, c'est la sincérité et la compétence
dont il a fait preuve dans son enquête. Venu à Java, non par divertissement, mais
dans le noble but de faire profiter la France des leçons offertes par ce pays de vieille
et intelligente colonisation, il a consciencieusement rempli sa tâche. 11 étudie suc
cessivement la société indigène, la société européenne, la question des métis, la
question chinoise, le fonctionnement du protectorat, les vicissitudes du système
Van den Bosch et les conséquences de son abandon, il nous montre les fonctionnaires
européens écrasés d'attributions excessives, les chefs indigènes exclus des affaires et
souffrant de leur exclusion. Il conclut à la nécessité de les associer davantage à l'a
dministration et, en conséquence, de leur donner une éducation préparatoire ; ainsi se
trouve posé le problème plus général de l'enseignement indigène. Le volume se
termine par une étude sur le Jardin botanique de Builenzorg.
Tous ceux qui s'intéressent aux questions coloniales feront bien de lire ce livre ;
ils y trouveront matière à s'instruire et à réfléchir.
H.-L. Jammes. Au pays annamite, notes ethnographiques. — Paris, A. Challamel,
1898, in-16. 280 pp. — Souvenirs du pays d'Annam. — Ibid. 1900, in-16.
292 pp.
L'auteur de ces deux volumes avait vécu longtemps en Cochinchine et au Cambodge
et connaissait bien, paraît-il, la langue du pays. On pouvait espérer de lui quelque
livre substantiel et solidement documenté, résumant sa longue expérience de la vie
coloniale. Ce livre, il n'a pas su le faire. Ses « notes ethnographiques » ne sont
guère qu'un chapelet de causeries superficielles. Les idées ne surpassent pas en origi
nalité celles qui s'échangent quotidiennement sous les pankas de Cochinchine. Les faits
ne sont que de simples anecdotes ou de menues légendes. Ce qu'il y a d'histoire est
presque entièrement faux: qu'il nous suffise de dire que l'auteur croit que le bud-
dhisme est né en Birmanie ! La forme laisse autant à désirer que le fond : c'est une
alternance de vulgarité et d'emphase. L'Annamite est un « petit spermatozoïde » ; un
prince cambodgien meurt « desséché comme un hareng saur par les femmes et l'a
lcoolisme » ; Cholon « se complaît au centre d'un chancre dévorant sous l'œil vigilant
de la police » ! En résumé feu Jammes n'était ni, comme il en avait l'amusanle prétent
ion, un ethnographe; ni, comme il le croyait sans doute, un écrivain. Reconnaissons
toutefois que ses idées sont généralement justes : sur la valeur économique de
l'Annamite, sur l'application indiscrète des lois françaises aux indigènes, sur les
effets désastreux de l'instruction européenne distribuée sans discernement, sur les
dangers de Yirrespecl que la légèreté ou l'inexpérience tolère et encourage, on ne
peut que lui donner pleinement raison, en regrettant qu'il n'ait pu mettre au service
d'opinions aussi saines une dialectique plus forLe et un meilleur style. Ces pages sont
malgré tout bonnes à lire, en France surtout où les questions coloniales sont si mal
connues. Voici la table des chapitres des deux volumes :
Au pays annamite : La Basse Cochinchine. Le Mékong et la plaine des Joncs. La
conquête des Basses provinces. La langue annamite. La religion des Annamites. Le — — 40
culte des esprits et les pratiques de sorcellerie. La mort chez les Annamites. La médec
ine et les médecins. La légende de lu montagne de Tay-ninh. Les codes français en
Indo-Chine. Le travail de l'argent chez les Annamites. Un mot sur la femme annamite.
Domesticité et servitude. Les noms de famille en Annam. Influence de la religion
chrétienne en Cochinchine.
Souvenirs du pays ď Annam: La conquête de la Cochinchine. L\ bataille de Chi-Hoa.
Le domaine asiatique de la Frauce. Cholon, la ville Chinoise. Les fêtes chinoises à
Cholon. Le culte de la mort chez les Chinois de La contrebande de
l'opium en Indo-Chine. L'agriculture chez les Annamites. Etude rapide du caractère
annamite. L'accouchement chez les Annamites. Les grandes chasses et les grands
chasseurs de Cochinchine. Le fermage des plumes d'oiseaux. La superstition et la
légende au pays d'Annam. Juges et tribunaux français en Indo-Chine. Pourquoi les
Annamites ne respectent-ils plus les Européens? Les inélis franco-annamites. La. puis
sance du prestige.
Pierre Leroy-Beaulieu. La Rénovation de l'Asie. Sibérie, Chine, Japon. —
Paris, A. Colin, 1900. xn-482 pp.
La rénovation de l'Asie, selon M. Leroy-Beaulieu, est la conséquence de trois grands
faits qui sont en voie de changer complètement les rapports de l'Extrême-Orient avec
l'Europe. Ces faits sont : la construction du Transsibérien, l'entrée du Japon dans le
cercle des nations civilisées, enfin l'ouverture de la Chine aux influences euro
péennes. D'où la triple division de l'ouvrage : Sibérie, Japon, Chine.
Après une revue des ressources naturelles et artificielles de la Sibérie, l'auteur
aborde l'étude de la vaste entreprise qui va rapprocher l'Extrême-Orient de l'Europe,
en donnant par surcroît une vie nouvelle à la Sibérie : le Transsibérien. Il en montre
les phases, les procédés d'exécution, les conséquences: Port-Arthur à 12 jours de
Paris, Shanghai à 14 jours, Hong-kong à 17 : « Pour Saigon même, que les paquebots
les plus rapides partis de Marseille n'ont pu toucher qu'en 23 jours, la navigation
pourra difficilement soutenir la lutte de vitesse avec le Transsibérien. La capitale de
la Cochinchine marque à peu près la limite de sa zone d'attraction : tout ce qui est au
Nord et à l'Est sera rapproché de l'Europe par l'ouverture du chemin de fer russe. »
Le second fait important est la transformation du Japon. Le Japon est un peuple
extraordinaire. Il semble que les fatalités de la race et les entraves de la tradition
n'existent pas pour lui. Au vie siècle, il absorbe avec facilité la civilisation chinoise ;
au XIXe, il se change avec une foudroyante rapidité en un Etat européen : il se donne
une flotte de guerre, une armée de cinq cent mille hommes, des arsenaux, des che
mins de fer, des banques (sans parler du régime parlementaire) : il devient un
facteur prépondérant de la question d'Extrême-Orient et un élément considérable des
combinaisons internationales. Ses finances sont prospères, son industrie est en plein
développement, son commerce avance par bonds prodigieux. Ouest en présence d'un
phénomène unique dans l'histoire.
M. Leroy-Beaulieu en a analysé clairement les éléments : son exposé, appuyé sur les
statistiques et vivifié par l'observation directe, donne une idée très nette de l'état du
Japon. Après avoir étudié les antécédents historiques qui expliquent en grande partie
la situation présente, il passe en revue l'industrie, l'agriculture, le commerce, les
finances, la politique intérieure et la politique étrangère. Il ne cache pas son estime pour