I Étude architecturale et archéologique - article ; n°1 ; vol.19, pg 1-38
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Description

Gallia préhistoire - Année 1976 - Volume 19 - Numéro 1 - Pages 1-38
38 pages

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Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

Roger Joussaume
I Étude architecturale et archéologique
In: Gallia préhistoire. Tome 19 fascicule 1, 1976. pp. 1-38.
Citer ce document / Cite this document :
Joussaume Roger. I Étude architecturale et archéologique. In: Gallia préhistoire. Tome 19 fascicule 1, 1976. pp. 1-38.
doi : 10.3406/galip.1976.1515
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1976_num_19_1_1515LE DOLMEN ANGEVIN DE PIERRE-FOLLE A THIRÉ (Vendée)
I
Étude architecturale et archéologique
par Roger JOUSSAUME
Localisation.
Au lieu-dit Le Pu, au nord-est de Thiré (Vendée), le dolmen de Pierre-Folle ne présente
plus aujourd'hui que quelques pierres dressées à flanc de colline au bord de la Smagne.
Son état de délabrement était tel que même le Dr Baudouin, qui sévit au début du siècle
sur la plupart des mégalithes de Vendée, n'y toucha point. C'est ce qui incita Pierre
Chaigneau, alors Conservateur du musée des Sables-d'Olonne et auteur d'un « inventaire
des monuments mégalithiques de la Vendée » (P.-R. Chaigneau, 1960) à en demander
l'autorisation de fouille en 1968. Le plan quadrangulaire de ce grand monument portait
à croire que nous étions en présence d'un dolmen de type angevin, or on sait l'indigence
du matériel recueilli dans un tel type architectural (M. Gruet, 1967).
La Pierre-Folle, qui appartient à Mme Fleurisson-Faivre, que nous remercions vivement
pour nous avoir permis d'y fouiller, fut bâtie sur un terrain calcaire à une altitude d'environ
45 m. Ses coordonnées sont 535/575, carte 1 /50000e, feuille XIV-27, Fontenay-le-Comte
(fig. 1,2).
Bien qu'aucune relation de fouille concernant ce monument ne fût connue, l'ampleur
de la surface délimitée par les piliers visibles (environ 35 m2) laissait supposer que le dolmen
avait pu être vidé depuis longtemps ne serait-ce que par les façons culturales quand on sait
que le sol était régulièrement labouré et que même un pommier avait longtemps occupé
le centre de la chambre. Toutefois la bosse de terrain à l'emplacement du dolmen rendait
Pierre Chaigneau optimiste et l'autorisation lui fut accordée par le Service des Fouilles.
Ces travaux, qui dans notre esprit devaient être assez courts, furent conjointement menés
par Pierre Chaigneau et moi-même entre Pâques 1968 et mai 1971 durant les congés
scolaires à raison de un mois de fouille par an environ1.
1. Il ne nous est pas possible de citer ici tous ceux qui d'une façon ou d'une autre nous ont permis de mener
à bien cette entreprise, mais qu'il nous soit tout de même autorisé de remercier plus particulièrement : M. le Professeur
Gallia Préhistoire, Tome 19, 1976, 1. ROGER JOUSSAUME
2 Vue du monument avant la fouille.
1 En haut : localisation de Thiré en Vendée.
En bas : localisation du dolmen de Pierre-Folle à Thiré. 3a
ï
3c 3b
3 A : la dalle de chevet (la tranchée visible au centre mesure 1 m de large). B : la dalle de chevet et les piliers fracturés,
du côté nord. G : la base du pilier fracturé de l'entrée. DE PIERRE-FOLLE DOLMEN
La fouille.
Après redressement à l'aide de crics des piliers I et II, toute la surface du monument
a été quadrillée au m2 (fig. 6) et un plan origine a été défini de façon à relever tout le
matériel archéologique sur papier millimétré et dans les trois dimensions.
Une première tranchée large de 1 m fut fouillée le long de la dalle de chevet jusqu'au
centre de la chambre. De là et perpendiculairement à celle-ci une seconde tranchée de
même largeur fut effectuée sur toute la longueur du dolmen. Enfin une troisième tranchée
parallèle à la première aboutissait au niveau de l'extrémité du pilier IV. Nous avions ainsi
établi deux coupes perpendiculaires dans la chambre longue de 7 m et large de 5 m. La
fouille fut ensuite conduite par secteur et toujours par m2. Quand la chambre fut terminée
grâce à notre travail ou à l'œuvre de clandestins — nous y reviendrons -— nous avons
poursuivi nos recherches autour du monument et en particulier en avant du dolmen où
nous avons découvert les restes des piliers d'entrée nos VI et VII et deux fossés parallèles
qui peuvent avoir contenu les orthostats du porche trilithe, typique de ces mégalithes
angevins.
Pendant l'hiver 1969-1970 des fouilleurs clandestins ont vidé à la pelle et à la pioche,
si l'on en juge par l'état du chantier après leur passage, les quelques mètres carrés situés
à l'intérieur de la chambre, le long des piliers I et II. Une plainte fut déposée à la gendarmer
ie mais sans aucun résultat.
Architecture.
Lors de notre première venue sur le site en 1968, le dolmen laissait apparaître cinq
piliers (fig. 2, 6) numérotés I, II, III, IV, V. Les piliers I et II bien que fortement inclinés
vers l'intérieur subsistaient dans leur entier, au moins en ce qui concerne l'orthostat II
qui est un bloc long de 3,60 m et de 2,50 m de hauteur ; ils forment la paroi sud-ouest.
Nous les avons redressés dans leur position initiale. La dalle de chevet est de dimension
assez considérable : elle atteint 5,60 m de long et forme à elle seule le fond de la chambre
qui a une largeur moyenne de 5 m (fig. 3a). On peut estimer le poids des orthostats II
et III respectivement à une dizaine et à une douzaine de tonnes.
Les piliers IV et V dépassaient à peine au-dessus du sol actuel, probablement débités
par des carriers mais on ne sait quand. Le n° IV mesure 4,40 m de long alors que le V
n'a que 2 m de longueur mais atteint 1 m d'épaisseur par endroits. Ensemble ils forment
le côté nord-est du dolmen (fig. 3b).
Giot, alors Directeur de la Circonscription des Antiquités préhistoriques de Bretagne ; M. J. L'Helgouach, Directeur
de la Circonscription des Antiquités préhistoriques des Pays de la Loire; Mmes Catherine Chaigneau, Huguette
Joussaume et Madeleine Luez ; Mlles Catherine Brègerie et Claudine Chaigneau ; MM. Yves Baudry, Patrice Birocheau,
Daniel Daurion qui fit les relevés topographiques, Alain Froment, Docteur Michel Gruet, Bernard Henry, Jean-Marc
Large, Pierre Lebeau à qui l'on doit la plupart des photographies d'objets, Jean-Claude Luez et Bernard Passini.
Grâce à l'amabilité de M. Joguet, qui cultive le terrain, notre camp put toujours être installé à proximité même
du monument. Nous lui en sommes très reconnaissants.
Nos travaux ont bénéficié d'une subvention du Service des Fouilles et du Conseil Général de la Vendée et nous
fûmes également matériellement aidés par les municipalités des Sables d'Olonne et de Thiré. Que tous acceptent nos
chaleureux remerciements. ROGER JOUSSAUME
4b
4c
4 A : les piliers IV, V et VI (tous fracturés). B : cellule interne dans le monument en cours de fouille. G : cellule
interne après la fouille.
5 A : une partie du dallage intérieur de la chambre. B : une des dalles de la chambre.
Gomme l'étude géologique, que l'on doit à M. Gruet et A. Arnaud, nous le montrera,
ces cinq orthostats, seuls éléments visibles avant la fouille, sont en gneiss, matériau étranger
à la région.
La fouille complète du dolmen devait nous permettre de retrouver les restes de trois
autres piliers beaucoup plus légers, extraits d'un gneiss plus clair fortement micacé (voir DOLMEN DE PIERRE-FOLLE 5
étude géologique). Les piliers VI, VII forment l'entrée de cette chambre quadrangulaire
alors que le VIII obstruait l'espace compris entre le pilier I et la façade et était donc un
troisième élément du côté sud-ouest. La chambre ainsi délimitée a 7 m de long et 5 m de
large soit 35 m2 de surface.
Sous 35 à 40 cm de terre des vestiges de dallage furent rencontrés essentiellement
dans le secteur El, E2 et en E6. Il s'agit de dalles extraites d'un gneiss clair fortement
micacé identique à celui des piliers VI, VII, VIII (fig. 5a et b). Certaines de ces dalles
atteignent jusqu'à 60 cm de long. On peut penser que le fond du monument était ainsi
entièrement- dallé en opus incertum.
A l'entrée, dans le coin est, des dallettes dressées en F7 et G6 limitaient une petite
cellule interne qui s'est avérée riche en vestiges archéologiques (fig. 4a, b et c). Les ossements
étaient en partie recouverts par trois autres dalles qui à l'origine devaient être dressées en
parement le long de l&

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