Inventaire des tapisseries du roi Charles VI vendues par les Anglais en 1422 [premier article]. - article ; n°1 ; vol.48, pg 59-110
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Inventaire des tapisseries du roi Charles VI vendues par les Anglais en 1422 [premier article]. - article ; n°1 ; vol.48, pg 59-110

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1887 - Volume 48 - Numéro 1 - Pages 59-110
52 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1887
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Jules Guiffrey
Inventaire des tapisseries du roi Charles VI vendues par les
Anglais en 1422 [premier article].
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1887, tome 48. pp. 59-110.
Citer ce document / Cite this document :
Guiffrey Jules. Inventaire des tapisseries du roi Charles VI vendues par les Anglais en 1422 [premier article]. In: Bibliothèque de
l'école des chartes. 1887, tome 48. pp. 59-110.
doi : 10.3406/bec.1887.447479
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1887_num_48_1_447479INVENTAIRE
DES TAPISSERIES DU ROI CHARLES VI
VENDUES PAR LES ANGLAIS EN (422.
Les inventaires spéciaux sont rares . Celui des tapisseries du roi
Charles VI est, à ma connaissance, le seul du moyen âge qui con
tienne exclusivement des listes d'étoffes et de tentures de haute et
basse lisse. A cette particularité notre document, j^int une autre
cause d'intérêt. Il donne l'état de la collection royale à la mort
de Charles VI, au moment où la dynastie d'Angleterre va se subs
tituer à la famille des Valois sur le trône de France. Par suite
de cet événement, les riches tentures amassées depuis un demi-
siècle dans le trésor royal sont dissipées comme un butin de
guerre, et le compte présenté par le garde de la tapisserie du roi
nous fait assister à la dilapidation d'une des plus riches et des
plus précieuses collections dont le souvenir ait été conservé.
Le caractère particulier de l'inventaire a fourni au rédacteur
l'occasion d'entrer dans des détails assez rares dans les pièces
analogues comprenant des objets de diverse nature; aussi, ce
document. présente-t-il une importance capitale pour l'histoire de
la tapisserie. Il paraîtra peut-être singulier que personne jusqu'ici
n'ait songé à en publier le texte. A quel motif attribuer cette
indifférence? Jusqu'à ces derniers temps , on ne soupçonnait guère
tous les renseignements que l'étude des tapisseries peut fournir sur
l'histoire des mœurs, du costume, de l'art et même delà littérature.
C'est peut-être cette raison qui a fait négliger trop longtemps les
secours que les inventaires peuvent apporter aux historiens et
aux archéologues. TAPISSERIES DE CHARLES VI. 60
Avant d'aborder l'examen même du document que nous publions,
il convient de dire quelques mots des circonstances qui lui don
nèrent naissance.
Le roi Henri Y d'Angleterre était maître de Paris. Il attendait
impatiemment la mort du malheureux Charles VI pour réunir la
couronne de France à celle d'Angleterre; mais, de fait, il se
trouvait maître absolu des provinces situées au nord de la Loire.
Il plaçait à son gré à la tête de toutes les administrations des créa
tures dévouées à la politique anglaise. C'est probablement à cause
des gages d'attachement déjà donnés par lui au parti de l'enva
hisseur que Jean Duval remplaçait, le 21 février 1422, Guillaume
Heurtevent dans l'office de garde des chambres et tapisseries
royales. L'acte de nomination laisse dans l'ombre les causes de la
destitution du serviteur de Charles VI; mais, si on rapproche les
dates, si on remarque que le remplacement de Guillaume Heur
tevent par Jean Duval eut lieu peu de mois avant la mort du roi
de France, survenue le 21 octobre 1422, il devient évident que le
nouveau titulaire avait été désigné par le prince que le traité de
Troyes appelait au trône de France.
On sait que Henri V précéda de six ou sept semaines dans la
tombe l'infortuné Charles VI. Il mourut à Vincennes le 31 août
1422, abandonnant le lourd héritage de ses conquêtes à un enfant
en bas âge qui reçut le nom de Henri VI. Le duc de Bedford
devait occuper la régence pendant la minorité de cet enfant.
Un officier nommé dans de pareilles circonstances devait exa
gérer toutes les précautions de la prudence la plus inquiète, afln
de couvrir sa responsabilité en prenant possession d'un office tel
que celui dont était investi Jean Duval. Sa nomination est, on l'a
dit, du 21 février 1422 ; dès le 11 mars, il est procédé, en présence
d'un clerc de la Chambre des Comptes et d'un notaire royal, « au
récolement des chambres, tappisseries et autres choses à l'office
de garde de la tappisserie dudit seigneur, trouvées tant au chas-
tel du Louvre, comme en l'ostel lez Saint-Pol. . . »
Jean Duval conserva ses fonctions jusqu'à la fin de sa vie. Il
mourut le 18 décembre 1433. Dès Tannée précédente (3 sep
tembre), le duc de Bedford, au nom de son neveu Henri VI, avait
ordonné un récolement des chambres et tapisseries confiées à
Duval, pour le décharger des articles employés à différents usages
par ordre du régent et se trouvant ainsi en déficit. Cette pièce,
transcrite en tête du registre , est suivie de la copie des lettres TAPISSERIES DE CHARLES VI. 6Í
patentes du roi Charles VI, appelant Jean Duval à la charge
de garde des tapisseries royales. Après cette nomination vient
sa confirmation au nom du roi d'Angleterre , sous la date du
27 novembre 1422. Puis commence Г enumeration des étoffes et
tapisseries.
L'inventaire proprement dit comprend deux divisions, bien
tranchées , suffisamment indiquées par les actes royaux qui
viennent d'être analysés. La première partie est consacrée à
l'énumération des étoffes et tentures de toute nature confiées au
garde de la tapisserie royale. La seconde nous fait connaître
dans quelles circonstances les articles précédemment décrits sont
sortis du dépôt. Elle constitue ainsi en quelque sorte la contre
partie de la première. Nous examinerons successivement les deux
chapitres.
Le récolement des tapisseries royales fut confié à Audry Court
e vache, clerc de la Chambre des Comptes, et à Jean le Bègue,
notaire du roi. Il y est procédé en présence de Guillaume Heur-
tevent, le garde destitué, et de son successeur Jean Duval. Toutes
les garnitures de chambres du château du Louvre et de l'hôtel de
Saint-Pol sont décrites avec un luxe de détails tout à fait inusité.
Les commissaires énumèrent les objets sans suivre un ordre
bien régulier ; ils paraissent se référer surtout aux inventaires
antérieurs et se contentent parfois de les copier littéralement.
Ils débutent par les chambres et tapis *« estant au Louvre dans
la grande chambre basse. » Dans ce chapitre sont confusé
ment indiqués des tapisseries à la devise et aux insignes de
Charles VI, des draps de soie ou d'or ou même des étoffes plus
communes, velours, toiles, serges, affectés à différents usages. On
remarque certains termes techniques dont la signification reste
encore assez obscure. Qu'est-ce, par exemple, qu'une chambre à
façon sarrazinoise (art. 10) ou une coustepointe à façon sarrazi-
noise (art. 28)? Les termes de veluiau, boucassin, cendal, tar-
telle, qui ont déjà exercé la sagacité des érudits, paraissent plus
faciles à expliquer. Notre inventaire pourra sans doute aider à
en fixer le sens. Nous rappelons en note les commentaires aux
quels ils ont déjà donné lieu.
Le chapitre consacré aux tapis velus ne contient que cinq
articles, et encore quatre de ces articles sont-ils consacrés à des
cuirs de Hongrie, à des materas ou matelas de cendal et à un
matelas de toile blanche. Il est vrai que la totalité des tapis velus 62 TAPISSERIES DE CHAULES VI.
paraît groupée dans le premier paragraphe (n° 87), qui ne com
prend pas moins de soixante-quatre pièces différentes, et constitue
un fond auquel on aura souvent recours par la suite.
Les carreaux et dossiers (nos 92 à 133) ne donnent lieu à aucune
observation particulière. Ils formaient un des éléments essentiels
du mobilier ancien. Ils suivaient les seigneurs et les princes dans
leurs déplacements et pouvaient s'adapter aussi bien aux car
rosses, aux bateaux de transport, qu'aux lourds meubles en bois
garnissant les salles des habitations seigneuriales.
D'ailleurs, toute cette partie du mobilier voyageait sans cesse
d'un château à l'autre, accompagnant la cour dans ses différentes
migrations ; ces transports incessants expliquent la prompte dété
rioration des tissus les plus résistants, tels que la tapisserie de haute
lisse. La chambre de la tapisserie prop

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