L arme du pétrole - article ; n°4 ; vol.24, pg 745-769
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Description

Revue française de science politique - Année 1974 - Volume 24 - Numéro 4 - Pages 745-769
THE OIL WEAPON, by RÉMY LEVEAU and TAKI RIFAÏ In deciding to reduce production and at the same time multiply prices by about four, the Arab oil producing countries have opened up a new strategy in relations between the raw material producing countries and the industrialised countries. While there are clear economic arguments for the increase in prices, its implementation, plus the embargo, were first used for political reasons by « moderate » producers — beginning with Saudi Arabia — whose leaders were afraid of being compromised in the eyes of their public opinion through showing excessive support for American policy which was too favourable towards Israël. Since the two super-powers were not directly affected, the oil producers' only gain in this respect was greater freedom of action from the military point of view. Algeria, which had a decisive rôle in the employing of this strategy, does not in fact want the producers to push their advantage over Europe and Japan too far since it hopes to make allies of them for the development of the Arab countries and the fight against Israël. While the Arab producers were in the vent prepared to lift the embargo as soon as the Americans brought pressure to bear on Israël on their behalf, their original aims have not been achieved and there may be a further rapid turn-round in events. In the immédiate future, the possibility that the monetary weapon may be used is causing concern in industrialised countries which, in addition to the already high monetary price, will have to pay a political price in order to encourage producers to maintain and increase their volume of extraction. If the crisis became serious again, the Arab producers would probably no longer limit their claims to the return of the occupied territories, but would endeavour to challenge the very legitimacy of Israel's existence by winning over to their views all the countries which needed them in order to maintain their supplies of energy. [Revue française de science politique XXIV (4), août 1974, pp. 745-769.]
L'ARME DU PÉTROLE, par RÉMY LEVEAU et TAKI RIFAÏ En décidant de réduire leur production tout en multipliant approximativement les prix par quatre, les pays arabes producteurs de pétrole ont inauguré une nouvelle stratégie dans les rapports entre producteurs de matières premières et pays industriels. Si la hausse des prix a des fondements économiques évidents, sa mise en œuvre, ainsi que l'embargo, ont d'abord été employés pour des raisons politiques par les producteurs « modérés », à commencer par l'Arabie séoudite, dont les dirigeants craignaient de se voir compromis auprès de leur opinion publique par leur trop grande solidarité avec une politique américaine trop favorable à Israël. Les deux super-Grands n'étant pas touchés directement, les producteurs ont pu bénéficier là d'une liberté d'action plus grande que dans le domaine militaire. L'Algérie qui a joué un rôle déterminant dans l'emploi de cette stratégie, ne souhaite pas cependant que les producteurs poussent trop loin leur avantage contre l'Europe et le Japon dont elle espère faire des alliés pour le développement des pays arabes et dans la lutte contre Israël. Si les producteurs arabes ont finalement accepté de lever l'embargo dès que les Américains ont exercé des pressions en leur faveur sur Israël, les objectifs qu'ils se fixaient au départ n'ont pas été atteints et le risque d'un nouveau rebondissement demeure. Dans l'immédiat, le recours possible à l'arme monétaire crée une situation préoccupante pour les pays industriels qui devront payer un prix politique, en plus d'un prix monétaire déjà élevé, pour inciter les producteurs à maintenir et à accroître le volume de leur extraction. Si la crise était sérieusement réactivée, il est probable que les producteurs arabes ne se bornaient plus cette fois à réclamer le retour des territoires occupés, mais s'efforceraient de contester la légitimité même de l'existence d'Israël en ralliant à leurs vues tous les Etats qui auraient besoin d'eux pour maintenir leur approvisionnement en énergie. [Revue française de science politique XXIV (4), août 1974, pp. 745-769.]
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Rémy Leveau
Monsieur Taki Rifai
L'arme du pétrole
In: Revue française de science politique, 24e année, n°4, 1974. pp. 745-769.
Citer ce document / Cite this document :
Leveau Rémy, Rifai Taki. L'arme du pétrole. In: Revue française de science politique, 24e année, n°4, 1974. pp. 745-769.
doi : 10.3406/rfsp.1974.418731
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1974_num_24_4_418731Résumé
L'ARME DU PÉTROLE, par RÉMY LEVEAU et TAKI RIFAÏ
En décidant de réduire leur production tout en multipliant approximativement les prix par quatre, les
pays arabes producteurs de pétrole ont inauguré une nouvelle stratégie dans les rapports entre
producteurs de matières premières et pays industriels. Si la hausse des prix a des fondements
économiques évidents, sa mise en œuvre, ainsi que l'embargo, ont d'abord été employés pour des
raisons politiques par les producteurs « modérés », à commencer par l'Arabie séoudite, dont les
dirigeants craignaient de se voir compromis auprès de leur opinion publique par leur trop grande
solidarité avec une politique américaine trop favorable à Israël. Les deux super-Grands n'étant pas
touchés directement, les producteurs ont pu bénéficier là d'une liberté d'action plus grande que dans le
domaine militaire. L'Algérie qui a joué un rôle déterminant dans l'emploi de cette stratégie, ne souhaite
pas cependant que les producteurs poussent trop loin leur avantage contre l'Europe et le Japon dont
elle espère faire des alliés pour le développement des pays arabes et dans la lutte contre Israël. Si les
producteurs arabes ont finalement accepté de lever l'embargo dès que les Américains ont exercé des
pressions en leur faveur sur Israël, les objectifs qu'ils se fixaient au départ n'ont pas été atteints et le
risque d'un nouveau rebondissement demeure. Dans l'immédiat, le recours possible à l'arme monétaire
crée une situation préoccupante pour les pays industriels qui devront payer un prix politique, en plus
d'un prix monétaire déjà élevé, pour inciter les producteurs à maintenir et à accroître le volume de leur
extraction. Si la crise était sérieusement réactivée, il est probable que les producteurs arabes ne se
bornaient plus cette fois à réclamer le retour des territoires occupés, mais s'efforceraient de contester la
légitimité même de l'existence d'Israël en ralliant à leurs vues tous les Etats qui auraient besoin d'eux
pour maintenir leur approvisionnement en énergie.
[Revue française de science politique XXIV (4), août 1974, pp. 745-769.]
Abstract
THE OIL WEAPON, by RÉMY LEVEAU and TAKI RIFAÏ
In deciding to reduce production and at the same time multiply prices by about four, the Arab oil
producing countries have opened up a new strategy in relations between the raw material producing
countries and the industrialised countries. While there are clear economic arguments for the increase in
prices, its implementation, plus the embargo, were first used for political reasons by « moderate »
producers — beginning with Saudi Arabia — whose leaders were afraid of being compromised in the
eyes of their public opinion through showing excessive support for American policy which was too
favourable towards Israël. Since the two super-powers were not directly affected, the oil producers' only
gain in this respect was greater freedom of action from the military point of view. Algeria, which had a
decisive rôle in the employing of this strategy, does not in fact want the producers to push their
advantage over Europe and Japan too far since it hopes to make allies of them for the development of
the Arab countries and the fight against Israël. While the Arab producers were in the vent prepared to lift
the embargo as soon as the Americans brought pressure to bear on Israël on their behalf, their original
aims have not been achieved and there may be a further rapid turn-round in events. In the immédiate
future, the possibility that the monetary weapon may be used is causing concern in industrialised
countries which, in addition to the already high monetary price, will have to pay a political price in order
to encourage producers to maintain and increase their volume of extraction. If the crisis became serious
again, the Arab would probably no longer limit their claims to the return of the occupied
territories, but would endeavour to challenge the very legitimacy of Israel's existence by winning over to
their views all the countries which needed them in order to maintain their supplies of energy.
[Revue française de science politique XXIV (4), août 1974, pp. 745-769.]ARME DU TROLE
REMY LEVEAU RIFA
EN
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Interview en date du 31 janvier 1972 Der Spiegel citée par BRETON H.) Le
pétrole libyen au service de unité arabe Revue fran aise de science politique dec 1972
1257
The oil crisis this time the wolf is here Foreign Affairs avr 1973 pp 462-
490 Voir aussi Oil as political weapon The New York Times 20 mai 1973
745 Remy Leveau et Taki Rifai
car depuis la chute de Mossadegh certains pétroliers pensent encore
que expérience été faite de la faiblesse politique des producteurs
La situation cependant évolué depuis lors notamment depuis les
accords de Téhéran et de Tripoli de 1970-1971 En usant de leur souve
raineté des producteurs comme la Libye Algérie ou Irak ont montré
les avantages ils savaient obtenir de partenaires dont ils ne se sentaient
pas politiquement solidaires Cette attitude amené des pays comme
Arabie séoudite Iran le Koweit ou les Emirats qui ne répudient pas
une certaine solidarité économique et même politique au niveau de
leurs dirigeants avec le monde occidental accroître leurs demandes
pour justifier leur pouvoir auprès de leur opinion publique
Du vivant de Nasser il était exclu que Arabie séoudite accepte de
engager ses côtés au risque de le voir tirer le meilleur parti de son
action Après la consolidation du pouvoir du président Sadate on voit
esquisser de nouveaux rapports Egypte ne peut préparer une relance
du conflit sans être assurée du relais de Arabie séoudite Les voyages
Riyad du président Sadate durant été 1973 lui ont certes permis
obtenir une aide financière que on crut alors destinée éviter union
avec la Libye ils avaient aussi pour but de convaincre le roi Fay al de
engager sur le plan pétrolier il avait refusé de le faire la Libye ou
Irak aurait pas manqué de prendre en cas de conflit des initiatives
auxquelles les Séoudiens auraient pu que se rallier sans en avoir le
bénéfice moral En soutenant ainsi Egypte le souverain séoudien pouvait
espérer en retour se payer une part du crédit acquis par le président
Sadate auprès de opinion publique arabe ou pour le moins éviter que
ce crédit ne soit attribué un leader hostile son régime comme le
colonel Kadhafi Les deux régimes trouvaient ainsi avantage leur
renforcement mutuel Le boycott est donc pas une mesure irrationnelle
mais aboutissement un long processus politique faisant coïncider les
intérêts financiers des producteurs arabes conservateurs a

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