L'habitat néolithique moyen I de Vivoin le Parc (Sarthe) - article ; n°3 ; vol.100, pg 533-573

Cyril Marcigny, Emmanuel Ghesquière, Valérie Deloze, Valérie Renault, Marie-France Dietsch-Sellami, Bruno Aubry, Stéphanie Clément-Sauleau, Gwenaëlle Hamon, Guirec Querré

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 2003 - Volume 100 - Numéro 3 - Pages 533-573
Rescue excavations in 1999 (coordinated by С. Thooris) along the planned Tours-Le Mans-Alençon motorway (A28) led to the discovery of dwelling structures dating from the Middle Neolithic (Cerny) at Vivoin: several combustion features are associated with a large building in the Danubian tradition. The numerous remains (ceramic and lithic) found with these structures have helped renew the corpus available in this little known area, the north of the Loire region.
Une fouille préventive conduite en 1999, sur le tracé de l'autoroute A28 Tours-Le Mans-Alençon (sous la coordination de C. Thooris, Inrap), a permis la découverte de structures d'habitat du Néolithique moyen I à Vivoin (au nord des Pays de la Loire) : quelques structures de combustion sont associées à un grand bâtiment de tradition danubienne. Le mobilier lié à ces structures (céramiques et lithiques) est relativement abondant et renouvelle le corpus disponible dans une région peu connue.
41 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_LA_SOCIETE_PREHISTORIQUE_FRANCAISE
• Publié le: 01 janvier 2003
• Nombre de lectures: 54
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 5 Mo

Extrait

Emmanuel Ghesquière
Cyril Marcigny
Bruno Aubry
Stéphanie Clément-Sauleau
Marie-France Dietsch-Sellami
Valérie Deloze
Gwenaëlle Hamon
Guirec Querré
Valérie Renault
L'habitat néolithique moyen I de Vivoin "le Parc" (Sarthe)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 2003, tome 100, N. 3. pp. 533-573.
Abstract
Rescue excavations in 1999 (coordinated by С. Thooris) along the planned Tours-Le Mans-Alençon motorway (A28) led to the
discovery of dwelling structures dating from the Middle Neolithic (Cerny) at Vivoin: several combustion features are associated
with a large building in the Danubian tradition. The numerous remains (ceramic and lithic) found with these structures have
helped renew the corpus available in this little known area, the north of the Loire region.
Résumé
Une fouille préventive conduite en 1999, sur le tracé de l'autoroute A28 Tours-Le Mans-Alençon (sous la coordination de C.
Thooris, Inrap), a permis la découverte de structures d'habitat du Néolithique moyen I à Vivoin (au nord des Pays de la Loire) :
quelques structures de combustion sont associées à un grand bâtiment de tradition danubienne. Le mobilier lié à ces structures
(céramiques et lithiques) est relativement abondant et renouvelle le corpus disponible dans une région peu connue.
Citer ce document / Cite this document :
Ghesquière Emmanuel, Marcigny Cyril, Aubry Bruno, Clément-Sauleau Stéphanie, Dietsch-Sellami Marie-France, Deloze
Valérie, Hamon Gwenaëlle, Querré Guirec, Renault Valérie. L'habitat néolithique moyen I de Vivoin "le Parc" (Sarthe). In:
Bulletin de la Société préhistorique française. 2003, tome 100, N. 3. pp. 533-573.
doi : 10.3406/bspf.2003.12871
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_2003_num_100_3_12871Emmanuel GHESQUIERE
et Cyril MARCIGNY
Avec les contributions
de Bruno AUBRY, L'habitat néolithique
Stéphanie CLÉMENT-SAULEAU,
moyen I de Vivoin "le Parc " Marie-France DIETSCH-SELLAMI,
Valérie DĚLOZE, Gwenaëlle HAMON,
Guirec QUERRÉ et Valérie RENAULT (Sarthe)
Abstract permis Résumé Une Rescue sont tradition. Tours-Le lié combustion the Tours-Le structures structures Vivoin renouvelle à north fouille associées ces (au excavations la structures Mans-Alençon of have The découverte dating nord le features préventive the corpus à numerous helped des Loire un from (céramiques in Pays grand are disponible de 1999 region. renew conduite the associated motorway de (sous structures remains bâtiment Middle (coordinated la the Loire) la dans en et corpus coordination (ceramic lithiques) (A28) with 1999, Neolithic de d'habitat une : quelques tradition available a by led région sur large С. and est to le (Cerny) du Thooris) de the building tracé structures peu danubienne. relativement lithic) in Néolithique C. discovery this connue. de Thooris, at along found little in l'autoroute Vivoin: de the known Le abondant the combustion of moyen with Danubian Inrap), dwelling mobilier planned several these area, A28 I et a à
La commune de Vivoin se place en rive gauche de CONTEXTE MORPHOLOGIQUE
la Sarthe (fig. 1), au nord de la dépression centrale (V. DĚLOZE)
occupée par la ville du Mans. Cette partie de la plaine
D'après la carte géologique (Juignet et al, 1984 et entre Alençon au nord et Le Mans au sud s'inscrit les deux lignes de relief d'orientation sud-sud- 1989), le substratum du site correspond aux assises du
ouest/nord-nord-est que constituent la cuesta du Batho- Callovien inférieur à moyen (J3a-b) représentées par
la formation des marnes et calcaires sableux d'Assé- nien moyen/Callovien (de Rouessé-Fontaine à Montre-
nault) et la cuesta du Callovien supérieur (de Dangeul le-Riboul, épaisse d'une quinzaine de mètres et qui
à Monhoudon). s'enrichit progressivement en sables fins.
Le site se développe à environ un kilomètre au nord-
À la faveur des bennes conservées sur les bordures du ouest de la commune de Vivoin, juste derrière la ferme
de "la Gaudine"1 (fig. 2). Topographiquement, il est décapage archéologique, il a été possible de relever
implanté à 72 mètres NGF dans la partie nord de l'in- un sondage un peu plus profond, pour observation de
terfluve entre le ruisseau de la Vigne et l'Orthon, tous la stratigraphie réelle dans laquelle s'insère le site.
deux affluents en rive gauche de la Sarthe, dont la Le profil a été relevé au niveau de la berme sud-est
vallée développe d'amples méandres au sud-ouest du du décapage. Il est orienté nord-est/sud-ouest et ne
site. À cet endroit, l'interfluve montre le développe dépasse pas une profondeur de 1,50 m pour 2,25 m
ment d'une pente douce orientée au sud, en direction de long. Cinq couches ont été observées du haut vers
du talweg de la Gaudine. le bas :
Bulletin de la Société préhistorique française 2003, tome 100, n° 3, p. 533-573 E. GHESQUIÈRE, С. MARCIGNY et coll. 534
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 1 - Vivoin "le Parc" - Localisation topographique du site (dessin E. Ghesquière, Inrap).
- couche 1 : 0,20 m de terre végétale limono-argileuse La couche 3, située à l'interface entre le substrat et
brune à racines et quelques éléments calcaires. Ho les formations superficielles, correspond plus vra
isemblablement au sommet du substrat altéré par dérizon decarbonate ne réagissant pas à HC1 ;
- couche 2 : 0,18 à 0,60 m d'argile limoneuse de teinte calcification (aucune réaction à HC1 pour la matrice)
brune légèrement rougeâtre. Horizon decarbonate ne et perturbé secondairement par le gel, lors d'une ou
plusieurs phases froides du Quaternaire. réagissant pas à HC1 ;
- couche 3 : 0,60 à 0,20 m d'un niveau à plaquettes
calcaires peu épaisses (un à deux centimètres) et de La couche 2 est une formation superficielle constituée
d'un mélange de résidus d'altération du substrat, de module moyen (< ou = à cinq conte
nues dans une matrice argileuse brun foncé et non particules fines colluviées et d'une petite fraction de
réactive à HC1. Ce niveau a particulièrement bien dépôts éoliens, et montrant le développement d'un
sol brun lessivé. Au sommet de ces niveaux apparaît enregistré les phénomènes de cryoturbation.
un horizon de sol actuel (couche 1) peu épais. La
Sous ce niveau, les couches réagissent toutes fortement couche 2, observée sur l'ensemble du site, présente
par ailleurs une épaisseur moyenne de 0,25 à 0,30 m, àHCl;
- couche 4 : 0,10 à 0,32 m d'éléments calcaires au ponctuellement supérieure à 0,50 m, et ce essentiell
sein d'une matrice argileuse brun-jaune clair, dure ement du fait du développement des phénomènes de
cryoturbation. La conservation des structures apparaît et compacte ;
- couche 5 : 0,24 à 0,60 m de sable argileux calcaire, globalement assez mauvaise à ce niveau, surtout en
ce qui concerne les trous de poteau de l'habitat néode teinte gris-beige à gris-blanc et présentant par
fois un litage, dans lequel s'insèrent de gros nodules lithique. La conservation est cependant différentielle,
puisque le sol d'occupation est au contraire assez bien calcaires.
conservé par endroits. Ce déficit sédimentaire est pro
bablement dû au fait que le site est implanté sur une Les couches 3, 4 et 5 se rattachent au substratum géo
logique du Callovien inférieur à moyen, avec un faciès légère pente orientée au sud et descendant vers le
correspondant aux "sables argileux, jaunâtres ou ocre, talweg de la Gaudine. Dans un tel contexte topogra
avec des nodules ou bancs très irréguliers de calcaires phique, le déplacement par dynamique gravitaire est
gréseux" (Juignet et al, 1984), les sables argileux atténué, au profit d'une mise en mouvement des par
basaux (couche 5) passant vers le haut à une argile ticules par ruissellement, solifluxion et dynamique
éolienne. brun-jaune (couche 4).
Bulletin de la Société préhistorique française 2003, tome 100, n° 3, p. 533-573 L'habitat néolithique moyen I de Vivoin "le Parc" (Sarthe) 535
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 2 - Vivoin "le Parc" - Plan masse et localisation des zones fouillées (DAO Vincent Pommier, Inrap).
et à mesure de la réalisation des décapages. Le choix L'OCCUPATION NEOLITHIQUE MOYEN I
des secteurs fouillés s'est fait en fonction de la densité
À