L Industrie et le commerce du caoutchouc en Malaysia et en Indonésie - article ; n°1 ; vol.24, pg 51-72
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Description

Archipel - Année 1982 - Volume 24 - Numéro 1 - Pages 51-72
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Charles Dupoizat
L'Industrie et le commerce du caoutchouc en Malaysia et en
Indonésie
In: Archipel. Volume 24, 1982. pp. 51-72.
Citer ce document / Cite this document :
Dupoizat Charles. L'Industrie et le commerce du caoutchouc en Malaysia et en Indonésie. In: Archipel. Volume 24, 1982. pp.
51-72.
doi : 10.3406/arch.1982.1765
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arch_0044-8613_1982_num_24_1_1765LE POINT SUR...
L'INDUSTRIE ET LE COMMERCE DU CAOUTCHOUC EN
MALAYSIA ET EN INDONESIE
par Charles DUPOIZAT
On sait que l'essentiel de la production mondiale de caoutchouc
naturel est fourni par l'Insulinde. En 1980, sur un total de 3,9 millions
de tonnes, la Malaysia a fourni à elle seule 1,6 million et l'Indonésie
environ 950.000 tonnes (1).On estime qu'entre 3 et 4 millions de Ma-
laysiens (sur une population totale de près de 14 millions) se trouvent
directement ou indirectement concernés par ce secteur : c'est dire son
importance sur le plan national. Précisons que le terme d' "industrie"
(Rubber industry) qui est 'habituellement employé ici, désigne en fait
l'ensemible des opérations qui permettent au caoutchouc d'être présenté
sous une forme propre à son emploi dans la fabrication de produits
finis tels que pneumatiques, fils élastiques, etc. Il s'agit principalement
de la récolte sur plantation, de son usinage et de son conditionnement.
Tout a commencé il y a environ un siècle. Dès 1864, on essayait
d'acclimater le ficus elasîica à Java ; d'autres espèces furent essayées
tour à tour, mais le véritable départ se situe en 1876, lorsque Sir Henry
Wickham fut chargé par l'India Office d'aller chercher des plants
d'hévéa brasïliensis dans la région de Manao, au Brésil. Transférés d'a
bord dans le Jardin botanique de Kew, ces jeunes plants étaient en-
Tous les chiffres donnés dans cet article sont des ordres de grandeur, des évalua
tions personnelles établies pour 1980, en fonction d'une expérience quotidienne
du marché de Singapour. L'expérience prouve qu'en ce domaine, les approximations
globales sont infiniment plus éclairantes que le détail des chiffres officiels, donnés
pour un secteur limité et parfois faussement précis. 52
voyés l'année suivante à Ceylan, à Singapour et à Buitenzorg (2). C'est
au cours des dernières années du XIXèmas. que les premières plan
tations furent ouvertes dans la région, grâce notamment, en ce qui
concerne la Malaisie britanique, aux efforts de H.N. Ridley (qui fut
surnommé "Mad Ridley" ou "Rubber Ridley", parce qu'il bourrait des
graines d'hévéa dans les poches de ses amis planteurs, afin de les in
citer à essayer) et à ceux de Tan Chay Yan, qui passa ainsi du tapioca
au caoutchouc sur les domaines qu'il possédait aux environs de Malaka.
Les plantations se développèrent surtout à partir du début du XXème s.
avec l'essor de l'industrie automobile et l'augmentation considérable
des besoins en pneumatiques ; les grandes régions concernées par cet
essor furent essentiellement la côte ouest de la Péninsule malaise (Mal
aka, Negri Sembilan, Selangor) et, à Sumatra, l'arrière-pays de Medan
(Oostkust) et celui de Palembang.
Notons d'abord qu'en dépit de ce que l'on pourrait croire, et no
tamment en dépit des prévisions des économistes des années 50, il n'y
a pas véritablement concurrence entre caoutchouc naturel et caout
chouc synthétique. L'industrie du synthétique, qui utilise certains sous-
produits du pétrole, s'est développée considérablement au cours de
la deuxième Guerre mondiale et au début de l'Après-guerre. L'un de
ses principaux états-majors se trouve concentré à Akron, ville de l'état
d'Ohio, aux Etats-Unis,. qui est un peu pour le caoutchouc ce que Dal
las est pour le pétrole ou Detroit pour la voiture. Au total, elle fournit
à présent près de 8 millions de tonnes par an, soit les 2/3 de la quantit
é d'elastomers consommés dans le monde. Cette croissance n'inquiète
pas cependant les producteurs de caoutchouc naturel ; il s'agit en fait
de produits complémentaires dont le marché, plus régulier, s'apparente
à celui des produits chimiques par exemple.
Caoutchouc naturel et caoutchouc synthétique ont, semble-t-il,
trouvé chacun leurs propres domaines d'application. Si l'on ajoute que
les cours du premier fluctuent sans cesse, tandis que ceux du deuxième
sont fixés parfois pour des périodes de plusieurs mois, on comprend
qu'il est assez difficile d'en comparer les prix. Disons qu'en général
(2) Sur les débuts de l'hévéaculture dans la région, voir V Encyclopaedic van Neder-
landsch-Indië, tome I, 1917, s.v. caoutchouc; J.H. Drabble. Rubber in Malaya
1876-1922, The Genesis of the Industry, Oxford University Press, Kuala Lumpur,
1973; J.C. Jackson, Planters and Speculators, Chinese and European Enterprise
in Malaya 1786-1921, Univ. of Malaya Press, Kuala Lumpur, 1968 (pp. 211 sqq);
et le récent article de Christopher Hooi, "First Successful Planting of the Rubber
Tree Hevea Brasiliensis in the Botanic Gardens, Singapore", in Heritage, National
Museum Republic of Singapore, n° 2 1977, pp. 21-30. 53
le naturel est plus cher que le synthétique. L'abandon de l'un -en
faveur de l'autre (presque toujours un passage du naturel au synthé
tique) est toujours une décision grave et presque irréversible pour les
entrepreneurs. Peu de négociants s'intéressent à la fois à l'un et ■ à
l'autre.
Il faut aussi signaler ici l'intérêt que certains • laboratoires portent
aux Etats-Unis au guy aie, un petit buisson des régions semi- désertiques
que l'on trouve notamment au Mexique et dans le sud des Etats-Unis.
Ce pourrait être éventuellement un rival futur de l'hévéa, à long terme
— lorsque l'augmentation des coûts du pétrole d'une part, de la mahr
d'oeuvre de plantation d'autre part, grèveront lourdement les caout
choucs traditionnels. Il convient enfin de noter l'intérêt stratégique
et économique pour les Etats-Unis, d'un caoutchouc qui serait produit
sur une partie du territoire national jusqu'à présent inexploitée.
Le grand fait est en somme que la production mondiale de caout
chouc naturel couvre chaque année à peu près exactement les besoins
de la consommation; il n'y aurait eu, à en croire les experts, que
100 000 tonnes à peine de déficit en 1980. La chose est assez rare dans
le domaine des produits dits "naturels" pour qu'il convienne d'y insis
ter. Passons d'abord en revue les grands pays consommateurs ; ce sont
évidemment les grandes puissances industrielles, .qui disposent notam
ment d'une grosse industrie automobile et, éventuellement, d'impor
tantes forces militaires (le caoutchouc naturel est considéré comme
un produit stratégique) : les Etats-Unis (625.000 t), la Communauté
européenne (675.000 t.), le Japon (425.000 t.), les pays de l'Europe de
l'Est (450.000 t.), la Chine (environ 400.000 t.) ; assez loin derrière
viennent les pays d'Amérique du Sud, l'Inde qui a la caractéristique
d'autoconsommer sa production (150.000 t.), la Corée du Sud (100.000
t.), et pour finir, la Malaysia et l'Indonésie, les pays africains, l'Austral
ie et la Nouvelle Zélande.
En regard, voicï comment se répartit la production : après les
deux "géants", la Malaysia (1.600.000 t.) et l'Indonésie (950.000 t.), il
faut situer la Thaïlande qui est en progression régulière et rapide de
puis quelques années et se situe en troisième position avec plus de
500.000 t. On voit que ces trois pays de l'ASEAN produisent ensemble
plus de 3 millions de tonnes soit à peu près les quatre cinquièmes des
besoins mondiaux... Viennent ensuite, mais loin derrière, l'Inde (150.
000 t.), qui n'intervient pratiquement pas dans le commerce interna
tional puisqu'elle consomme tout ce qu'elle produit, Sri Lanka (130.
000 t.), la Chine (peut-être 100.000 t., notamment dans l'île de Hainan),
le Vietnam et le Cambodge (ensemble pas plus de 50.000 t.), la Bir
manie (20.000 t.), les Philippines (65.000 t.). D'Afrique proviennent 54
environ 180.000 t. (Nigeria, Liberia, Côte d'Ivoire, Cameroun, Zaire)
et d'Amérique guère plus de 40.000 t

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