L'univers politique des militants socialistes : une enquête sur les orientations, courants et tendances du Parti socialiste - article ; n°1 ; vol.25, pg 23-52

Roland Cayrol

Description

Revue française de science politique - Année 1975 - Volume 25 - Numéro 1 - Pages 23-52
THE POLITICAL UNIVERSE OF SOCIALIST MILITANTS : A SURVEY OF THE ORIENTATIONS, CURRENTS AND TRENDS IN THE SOCIALIST PARTY, by ROLAND CAYROL Socialist party conferences are of fundamental importance for the internal working and orientation of these organisations. The participants represent the different currents in the party, and are a reflection of the most militant element among its members. A survey carried out by means of a questionnaire completed by 383 delegates at the 1973 Socialist Party Conference gives an accu­rate idea of the political image of the Party and of its trends on the basis of questions concerning the different degree of urgency attached to a number of political issues, and sympathy towards other political parties and the unions. Different statistical methods show that the Socialist Party has become a big « multiform » Party, rooted in the left and encompassing several relatively homogeneous political currents — « left » trends showing themselves to be on the whole the most consistent. [Revue française de science politique XXV (1), février 1975, pp. 23-52.]
L'UNIVERS POLITIQUE DES MILITANTS SOCIALISTES : UNE ENQUÊTE SUR LES ORIENTATIONS, COURANTS ET TENDANCES DU PARTI SOCIALISTE, par ROLAND CAYROL Les congrès des partis socialistes constituent des moments fondamentaux pour la vie interne et l'orientation de ces organisations. Les participants représentent les différents courants du parti, et sont un reflet du noyau le plus militant des adhérents. Une enquête par questionnaire, administrée à 383 délégués au congrès national du PS de juin 1973, permet de préciser l'image politique du parti et des tendances qui le composent, à partir de questions portant sur la hiérarchie d'urgence entre un certain nombre de problèmes politiques, et sur la sympathie à l'égard des autres forces politiques et des syndicats. Différents traitements statistiques font apparaître que le PS est devenu un grand parti « multiforme », ancré à gauche, réunissant en son sein plusieurs courants politiques relativement homogènes — les tendances « de gauche » se révélant dans l'ensemble les plus cohérentes. [Revue française de science politique XXV (1), février 1975, pp. 23-52.]
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié le: 01 janvier 1975
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Extrait

Monsieur Roland Cayrol
L'univers politique des militants socialistes : une enquête sur les
orientations, courants et tendances du Parti socialiste
In: Revue française de science politique, 25e année, n°1, 1975. pp. 23-52.
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Cayrol Roland. L'univers politique des militants socialistes : une enquête sur les orientations, courants et tendances du Parti
socialiste. In: Revue française de science politique, 25e année, n°1, 1975. pp. 23-52.
doi : 10.3406/rfsp.1975.393595
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1975_num_25_1_393595Résumé
L'UNIVERS POLITIQUE DES MILITANTS SOCIALISTES : UNE ENQUÊTE SUR LES
ORIENTATIONS, COURANTS ET TENDANCES DU PARTI SOCIALISTE, par ROLAND CAYROL
Les congrès des partis socialistes constituent des moments fondamentaux pour la vie interne et
l'orientation de ces organisations. Les participants représentent les différents courants du parti, et sont
un reflet du noyau le plus militant des adhérents. Une enquête par questionnaire, administrée à 383
délégués au congrès national du PS de juin 1973, permet de préciser l'image politique du parti et des
tendances qui le composent, à partir de questions portant sur la hiérarchie d'urgence entre un certain
nombre de problèmes politiques, et sur la sympathie à l'égard des autres forces politiques et des
syndicats. Différents traitements statistiques font apparaître que le PS est devenu un grand parti «
multiforme », ancré à gauche, réunissant en son sein plusieurs courants politiques relativement
homogènes — les tendances « de gauche » se révélant dans l'ensemble les plus cohérentes.
[Revue française de science politique XXV (1), février 1975, pp. 23-52.]
Abstract
THE POLITICAL UNIVERSE OF SOCIALIST MILITANTS : A SURVEY OF THE ORIENTATIONS,
CURRENTS AND TRENDS IN THE SOCIALIST PARTY, by ROLAND CAYROL
Socialist party conferences are of fundamental importance for the internal working and orientation of
these organisations. The participants represent the different currents in the party, and are a reflection of
the most militant element among its members. A survey carried out by means of a questionnaire
completed by 383 delegates at the 1973 Socialist Party Conference gives an accu-rate idea of the
political image of the Party and of its trends on the basis of questions concerning the different degree of
urgency attached to a number of political issues, and sympathy towards other political parties and the
unions. Different statistical methods show that the Socialist Party has become a big « multiform » Party,
rooted in the left and encompassing several relatively homogeneous political currents — « left » trends
showing themselves to be on the whole the most consistent.
[Revue française de science politique XXV (1), février 1975, pp. 23-52.]L'UNIVERS POLITIQUE
DES MILITANTS SOCIALISTES
une enquête sur les orientations,
courants et tendances du Parti socialiste
ROLAND CAYROL
Les congrès des partis socialistes et sociaux-démocrates européens
constituent des moments fondamentaux pour la vie interne de ces
organisations, pour leur image publique et pour leur action poli
tique.
Emanation des votes successifs des sections de base et des fédérations
départementales ou provinciales, ces congrès sont composés de délégués
qui représentent le parti, qui tendent à en constituer le microcosme. Assu
rément, il existe des biais, des distorsions entre la « base » du parti et les
délégués au congrès. Ne viennent au congrès que ceux qui le souhaitent ; y
viennent surtout ceux que leurs camarades jugent particulièrement aptes à
défendre leurs positions. C'est donc surtout de la part la plus militante
du parti que les congressistes sont représentatifs, et moins de la masse
indifférenciée des adhérents plus ou moins passifs. Mais à ce titre, ils
constituent pour le chercheur une population particulièrement intéres
sante en ce qu'elle représente précisément le cercle actif du parti, celui qui
participe effectivement à la mise en œuvre et à l'application des décisions
politiques de l'organisation *.
Les congrès constituent par ailleurs l'organe souverain de décision du
Parti socialiste. C'est à leur issue qu'est définie la ligne d'action du parti,
que sont précisées ses orientations. C'est donc à leur occasion que le
1. Il n'est du reste pas certain que l'hypothèse de distorsions entre base et militants
soit toujours intégralement vérifiée, et l'on peut penser, que dans nombre d'organisations,
les données tirées d'une étude sur les délégués peuvent donner des indications relat
ivement proches de ce qu'est la réalité du parti tout entier.
23 Roland Cayrol
débat politique se fait le plus largement et le plus profondément au sein
de l'organisation. Et, comme ces formations fonctionnent selon les
principes de la démocratie pluraliste et de la représentation proportionn
elle, à tous les niveaux des courants et tendances s'expriment dans le
parti ; c'est à l'occasion du congrès que ces se définissent, se
mesurent, se comptent et concluent éventuellement entre elles des
compromis visant à réaliser des accords pour la direction du parti.
Ainsi, un congrès socialiste présente non seulement l'intérêt pour le
chercheur de constituer une représentation aisément saisissable de la popul
ation militante du parti, mais aussi de constituer un temps fort pour
l'étude des tendances existant en son sein.
Telles sont les raisons principales pour lesquelles, malgré la relative
timidité de la science politique dans ce domaine jusqu'à présent 2, on a
voulu tenter de réaliser une enquête dans un congrès socialiste français,
qui porte tout à la fois sur un certain nombre de caractéristiques sociolo
giques et politiques des délégués mandatés pour le congrès, et sur les
critères de diversification, les caractéristiques propres des tendances
traversant l'organisation.
Un questionnaire a donc été établi, et soumis aux participants au
congrès national du Parti socialiste, réuni à Grenoble du 22 au
24 juin 1973. C'est sur la base des 383 questionnaires effectivement
remplis par les délégués à ce congrès 3 qu'on présentera un certain nombre
de données et d'interprétation. Négligeant ici les renseignements d'ordre
2. Voir cependant l'enquête réalisée en octobre 1968 auprès de 121 délégués au
congrès du Parti socialiste italien (PSI) : Stern (A.J.), Tarrow (S.), Williams (M.F.),
« Factions and opinion groups in European mass parties », Comparative politics, 3 (4),
juillet 1971, pp. 529-559.
3. Il y avait 413 délégués titulaires. Les fédérations avaient de surcroît la possi
bilité d'être représentées par un nombre égal de suppléants. A l'évidence, toutes n'ont
pas utilisé cette possibilité. Mais le secrétariat du PS n'a pas été en mesure de m'indiquer
le nombre exact de militants effectivement présents à Grenoble aux bancs des fédérations.
D'après le nombre des questionnaires distribués, je peux seulement indiquer que 60 %
environ des congressistes semblent avoir répondu, ce qui constitue un taux très satis
faisant pour une étude de ce type. Par rapport aux votes du congrès, mon échantillon
sous-représente la tendance Bataille socialiste, et sur-représente le CERES ; cela n'est pas
dû forcément à une différence dans le taux de réponse, mais peut tenir aussi au jeu
des suppléants, les membres du CERES étant sur-représentés parmi eux. Sur le plan
régional, l'échantillon s'avère très satisfaisant. Il sur-représente cependant la région
parisienne (14,6 % de l'échantillon, 8,3 % des délégués titulaires) et la région Rhône-
Alpes (9,4 % contre 5,3 %) au détriment surtout du Midi (17,2 contre 24,7) et du Nord
(15,2 et 18,4).
Neuf délégués n'ont pas indiqué pour quelle tendance ils votaient, six se sont
déclarés «hors courant», 200 favorables à la tendance Mitterrand, 118 au CERES, 16 à
la Bataille socialiste, 34 au courant Poperen (dont 7 à la sous-tendance Méric). Les
chiffres donnés dans cet article devront donc être examinés avec les précautions d'usage
puisqu'ils portent sur des