La céramique de l épave Fos 1 - article ; n°1 ; vol.7, pg 167-191
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Archaeonautica - Année 1987 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 167-191
25 pages

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Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 48
Langue Français
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Extrait

Marie-France Giacobbi-
Lequément
La céramique de l'épave Fos 1
In: Archaeonautica, 7, 1987. pp. 167-191.
Citer ce document / Cite this document :
Giacobbi-Lequément Marie-France. La céramique de l'épave Fos 1. In: Archaeonautica, 7, 1987. pp. 167-191.
doi : 10.3406/nauti.1987.900
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/nauti_0154-1854_1987_num_7_1_900CÉRAMIQUE DE L'ÉPAVE FOS 1 LA
par Marie-France GIACOBBI-LEQUÉMENT
L'épave Fos 1, plus communément appelée dans la région « épave Fournon », du nom de l'un
de ses inventeurs, est située dans le golfe de Fos, au Sud-Sud-Est de la pointe Saint-Gervais, en
pleine eau, à 8 m de profondeur, et à 1,4 km environ du rivage (Fig. 1).
Cette position, loin de tout danger, rend particulièrement étrange le fait que le site ne soit pas
homogène et contienne une accumulation de matériel de diverses époques. Car, s'il est incontestable
que le site comporte l'épave d'un navire du r siècle avant J.-C. qui fait l'objet de la présente étude '
et dont la coque est conservée sur une longueur de presque 20 m, on y trouve aussi un matériel
extrêmement varié, qui chronologiquement descend jusqu'au ve siècle ap. J.-C.
Les choses sont évidemment compliquées par le fait que l'épave a été découverte dans les
années 50 2 et que des fouilles n'y ont été entreprises qu'en 1979, après quelque vingt ans de
prélèvements incontrôlés3. Beaucoup de mobilier a ainsi été perdu sans espoir de retour, mais un
certain nombre d'objets ont été conservés au Musée du Vieil Istres et au dépôt du Club Culturel
et Sportif de Port-de-Bouc. D'ailleurs, même pendant la période de fouilles régulières, du matériel
très hétéroclite a été récupéré et il a été difficile dans certains cas de déterminer s'il appartenait ou
non à l'épave.
Par l'observation faite in situ pendant les fouilles de 1979-1981, on a pu distinguer le matériel
retrouvé sur la coque de celui pris dans l'épaisseur de la matte de posidonies; pour le reste, seule
l'étude intrinsèque du matériel peut permettre de déterminer ce qui appartient au ν siècle avant
J.-C, contexte de l'épave, et ce qui ne peut lui appartenir.
Nous présenterons tout d'abord une série d'objets n'appartenant pas à l'épave, mais qui ne
sont pas pour autant dépourvus d'intérêt.
1. L'étude de la coque du navire sera publiée ultérieurement par Marie-Pierre Jézégou.
2. Première mention dans F. Benoit, Nouvelles épaves de Provence, XVI, 1958, p. 37.
3. Les fouilles ont été menées, en 1979, 1980 et 1981, sous la direction de Christian Vignacq, avec le concours
de M.-P. Jézégou, de Sophia Pincemin, et de M. -F. Giacobbi pour l'étude du matériel. MM. Y. Carbonneil et
L. Quaini, ainsi que leurs amis du Club culturel et sportif de Port-de-Bouc, ont apporté leur collaboration, pour la
navigation et pour la maintenance du matériel de plongée et des engins de fouille. 168 M.-F. GIACOBBI-LEQUÉMENT
CAPD'AIGUADÊ
1. Situation de l'épave Fos 1. Ech. 1:25 000. LA CÉRAMIQUE DE L'ÉPAVE FOS 1 169
I. - LE MATÉRIEL ÉTRANGER À L'ÉPAVE
A) Premier siècle après J.-C.
Le site contient un matériel assez abondant du Ier siècle après J.-C, dont une grande partie
pourrait être homogène et faire penser à la cargaison d'un même navire4.
/. Amphores
II s'agit d'abord à' amphores Dressel 14 (Fig. 2) : des fragments de quatre ou peut-être cinq
exemplaires, dont un (col et haut de panse) était depuis longtemps au Musée du Vieil Istres, et dont
les autres ont été découverts à l'avant de l'épave, dans la matte de posidonies, au cours de la
campagne d'août 1980.
Ces amphores correspondent exactement à celles que C. Panella dit « proches » de Dressel 14
(Ostia LXI)5, et que A.J. Parker, reprenant la classification de M. Beltrân Lions, a proposé
d'appeler « IV Β 6 ». Les Dressel 14 ou Beltrân IVA, en effet, sont originaires de Bétique et les
Dressel 14 Β ou Beltrân IV B, semblables aux nôtres, avec leur pâte rouge orangé, salissante au
toucher, sont de Lusitanie, où des fours qui les produisaient ont été découverts à Marateca, près
de Setubal7.
Il est possible que la Dressel 14 de Bétique, dont un exemplaire sur l'épave Sud-Lavezzi 3, dans
le Ier quart du rr siècle après J.-C. 8, est sans doute le plus ancien que nous puissions dater, ait précédé
quelque peu celle de Lusitanie, présente, par exemple sur l'épave Cap Bénat l9, ou dans l'anse
Saint-Gervais, à Fos, sous la forme d'un col dont l'inscription peinte mentionne le contenu :
liquamen excellens, comme des Dressel 14 de Rome ou de l'épave de Gandolfo (prov. d'Almeria)10.
A Ostie, les Dr. 14 Β se rencontrent encore couramment à la fin de la période antonine.
4. R. Lequément et B. Liou se souviennent d'avoir vu, lors d'une exposition organisée il y a une dizaine
d'années au Centre culturel Eisa Triolet de Port-de-Bouc, une monnaie trouvée sur le site qui portait l'effigie de
l'empereur Claude, avec une légende parfaitement explicite.
5. C. Panella, dans Ostia HI, Studi miscellanei, 21, Rome, 1973, p. 519-521. Ead., Annotazioni in margine alle
stratigrafìe delle terme ostiensi del Nuotatore, dans Recherches sur les amphores romaines, coll. de l'Ecole française de
Rome, 10, 1972, p. 69-106, fig. 23.
6. A.J. Parker, Lusitanian Amphorae, dans Méthodes classiques et méthodes formelles dans l'étude des amphores,
coll. de l'Ecole française de Rome, 32, 1977, p. 35-47 et surtout p. 38. M. Beltrân Lions, Las ânforas romanas en
Espana, Saragosse, 1970, p. 456-464. Cf. aussi B. Liou et R. Marichal, Les inscriptions peintes sur amphores de l'anse
Saint-Gervais à Fos-sur-Mer, dans Archaeonautica, 2, 1978, p. 141 et notes 63 et 64.
7. F. de Almeida, G. Zbyszewski et O. da Veiga Ferreira, Descoberta defomos lusitano-romanos na regiaô da
Marateca, dans Ο Archeologo Portugues, nic s., 5, 1971, p. 155-167.
8. B. Liou, Informations archéologiques : recherches sous-marines, dans Gallia, 40, 1982, p. 446-450, en
particulier p. 450 et fig. 11 et 12, n° 5; M. Corsi-Sciallano et B. Liou, Les épaves de Tarraconaise à chargement
d'amphores Dressel 2-4 {Archaeonautica, 5), Paris, 1985, p. 144 et fig. 108, p. 136.
9. R. Calmes, L'épave 1 du Cap Bénat, dans Cahiers d'archéologie subaquatique, II, 1973, p. 137-145 et surtout
p. 142-144, dessins p. 143, photos p. 145, n° 2 et 3.
10. B. Liou et R. Marichal, loc. cit. 170 M.-F. GIACOBBI-LEQUÉMENT
0 6 cm
Ι
2. Matériel étranger à l'épave : amphores Dressel 14. LA CÉRAMIQUE DE L'ÉPAVE FOS 1 171
3. Matériel étranger à l'épave
amphore Pompéi VIL
4. Matériel étranger à l'épave :
1 Amphore « Late Roman 5-6 ».
2 Plat de sigillée claire D (éch. 1 : 2).
Amphores Pompéi VII
Des fragments importants de deux amphores à saumure du type Pompéi VII " (proche de
Vindonissa 586 12) ont été récupérés au cours de cette même campagne de 1980 (Fig. 3) : amphores
de Bétique elles aussi, découvertes dans plusieurs fours de la région de Cadix et d'Algésiras,
diffusées dans tout l'Occident dès l'époque d'Auguste et durant le i" siècle de notre ère.
11. Cf. D. Colis, R. Etienne, R. Lequément, B. Liou, F. Mayet, L'épave Port-Vendres II et le commerce de la
Bétique à l'époque de Claude (Archaeonautica, 1), Paris, 1977, p. 40-43, et surtout p. 42.
12. E. Ettlinger et Chr. Simonett, Rômische Keramik aus dem Schutthûgel von Vindonissa, Bâle, 1952, p. 90 et
pi. 26, n° 586. M.-F. GIACOBBI-LEQUÉMENT 172
2. Autres céramiques
Deux formes complètes de céramique aretine tardive ont été trouvées en 1980 à l'avant du
gisement : l'une, de forme Goudineau 43 D, datable au plus tôt de 20-25 après J.-C. 13 (diamètre
d'embouchure 122 mm, diamètre du pied 60 mm, hauteur totale 36 mm); elle a en son centre un
timbre, apparemment inconnu, inscrit sur la face interne du fond, qui se lit SÂÎAT ou SÂXÂ^
(Fig. 5). L'autre, trouvée au même endroit, correspond également, nous semble-t-il, à une forme
tardive, qui ne figure pas dans la classification

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