La littérature en malais romanisé des Chinois de Malaisie, première enquête - article ; n°1 ; vol.14, pg 79-109
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Description

Archipel - Année 1977 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 79-109
Cl. Lombard-Salmon décrit la littérature en malais romanisé des Chinois de Malaisie de 1889 à 1942. S'adressant aux Baba, Chinois peranakan ayant souvent perdu l'usage du chinois et parlant le malais plutôt que l'anglais, cette littérature est analogue à celle des Chinois d'Indonésie dont elle est contemporaine, mais elle est beaucoup plus limitée en nombre de volumes et n'a donné naissance qu'à un très petit nombre d'oeuvres originales. Hormis quelques recueils de pantun et syair, cette littérature est faite de traductions de romans chinois. L'auteur commente ces caractéristiques, décrit la presse chinoise, évoque quelques unes des principales figures de cette littérature, puis donne la liste des 88 ouvrages qui ont pu être recensés.
Cl. Lombard-Salmon gives an account of the literature written in romanised Malay by the Chinese of Malaya from 1889 to 1942. Being intended for the Baba, the peranakan Chinese who had lost use of the Chinese language and spoke Malay rather than English, this literature is similar to the one of the Chinese in Indonesia of which it is contemporary ; it is however more limited in number and it gave birth to only a few original works. Except some pantun and syair collections, this literature consists of translations of Chinese novels. The author comments on these characteristics, describes the Chinese press, evokes some of the main personalities of this literature, then gives a list of the 88 works that could be found out.
Cl. Lombard-Salmon membentangkan kesusasteraan dalam bahasa Melayu oleh orang Tionghoa di Malaya dari tahun 1889 sampai dengan tahun 1942. Kesusasteraan tersebut diperuntukkan kaum Baba, yaitu orang-orang Tionghoa peranakan yang kebanyakannya tidak berbahasa Tionghoa lagi dan yang lebih menguasai bahasa Melayu dari pada Inggeris. Kesusasteraan tersebut bersamaan dengan sastera oleh orang Tionghoa di Indonesia yang sezaman, tetapi lebih terbatas jumlahnya dan hanya menghasilkan karangan-karangan asli sedikit sekali. Selain dari pada beberapa kumpulan pantun dan syair sastera tersebut terdiri atas terjemahan roman-roman Tionghoa. Penulis membicarakan ciri- ciri ini, memerikan dunia pers Tionghoa, menampilkan beberapa tokoh kesusasteraan tersebut dan akhirnya memberi daftar dari ke-88 buku yang masih berhasil ditemukannya.
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Claudine Lombard-Salmon
La littérature en malais romanisé des Chinois de Malaisie,
première enquête
In: Archipel. Volume 14, 1977. pp. 79-109.
Citer ce document / Cite this document :
Lombard-Salmon Claudine. La littérature en malais romanisé des Chinois de Malaisie, première enquête. In: Archipel. Volume
14, 1977. pp. 79-109.
doi : 10.3406/arch.1977.1359
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arch_0044-8613_1977_num_14_1_1359Résumé
Cl. Lombard-Salmon décrit la littérature en malais romanisé des Chinois de Malaisie de 1889 à 1942.
S'adressant aux Baba, Chinois peranakan ayant souvent perdu l'usage du chinois et parlant le malais
plutôt que l'anglais, cette littérature est analogue à celle des Chinois d'Indonésie dont elle est
contemporaine, mais elle est beaucoup plus limitée en nombre de volumes et n'a donné naissance qu'à
un très petit nombre d'oeuvres originales. Hormis quelques recueils de pantun et syair, cette littérature
est faite de traductions de romans chinois. L'auteur commente ces caractéristiques, décrit la presse
chinoise, évoque quelques unes des principales figures de cette littérature, puis donne la liste des 88
ouvrages qui ont pu être recensés.
Abstract
Cl. Lombard-Salmon gives an account of the literature written in romanised Malay by the Chinese of
Malaya from 1889 to 1942. Being intended for the Baba, the peranakan Chinese who had lost use of the
Chinese language and spoke Malay rather than English, this literature is similar to the one of the in Indonesia of which it is contemporary ; it is however more limited in number and it gave birth
to only a few original works. Except some pantun and syair collections, this literature consists of
translations of Chinese novels. The author comments on these characteristics, describes the Chinese
press, evokes some of the main personalities of this literature, then gives a list of the 88 works that
could be found out.
ringkasan
Cl. Lombard-Salmon membentangkan kesusasteraan dalam bahasa Melayu oleh orang Tionghoa di
Malaya dari tahun 1889 sampai dengan tahun 1942. Kesusasteraan tersebut diperuntukkan kaum
Baba, yaitu orang-orang Tionghoa peranakan yang kebanyakannya tidak berbahasa Tionghoa lagi dan
yang lebih menguasai bahasa Melayu dari pada Inggeris. tersebut bersamaan dengan
sastera oleh orang Tionghoa di Indonesia yang sezaman, tetapi lebih terbatas jumlahnya dan hanya
menghasilkan karangan-karangan asli sedikit sekali. Selain dari pada beberapa kumpulan pantun dan
syair sastera tersebut terdiri atas terjemahan roman-roman Tionghoa. Penulis membicarakan ciri- ciri
ini, memerikan dunia pers Tionghoa, menampilkan beberapa tokoh kesusasteraan tersebut dan
akhirnya memberi daftar dari ke-88 buku yang masih berhasil ditemukannya.79
LA LITTÉRATURE EN MALAIS ROMANISE DES CHINOIS DE
MALAISIE, PREMIÈRE ENQUÊTE
par Claudine LOMBARD - SALMON
Au cours des siècles, certains emigrants chinois, partis avec
l'espoir de rentrer un jour dans leur pays natal, furent amenés pour
diverses raisons à s'établir définitivement dans les pays des Mers du
sud, où ils épousèrent des femmes du lieu. Leurs descendants formèrent
peu à peu des communautés mixtes ayant parfois tendance à vivre
repliées sur elles mêmes, se coupant à la fois des populations locales,
dans la mesure où, dans les villes, elles étaient regroupées dans certains
quartiers, et des Chinois nouveaux venus dont la position économi
que misérable était sans comparaison avec celle de ces sociétés
marchandes. Les membres de ces communautés, connus à travers la
péninsule malaise sous le nom de Baba et parfois aussi sous celui de
Peranakan (x), sont issus de Malaka. Tout au long du XIXe s., ils
immigrèrent vers d'autres centres de la Malaisie, notamment Pinang
et Singapore où ils formèrent l'élite marchande, jusqu'à ce qu'ils soient
supplantés, au tournant de ce siècle, par des grands marchands venus
de Chine. Une des caractéristiques de cette société de descendance
chinoise était qu'elle avait trè* souvent perdu l'usage du chinois écrit
et souvent même parlé au profit du malais.
(*) L'étymologie du terme baba n'est pas certaine ; on peut penser que ce mot a été
emprunté au turc ; quant à l'expression peranakan, elle est construite sur la
base malaise anak, "enfant" et pourrait se traduire par "créole". 80
Si de nombreuses études ont été faites sur ces communautés, sous
l'angle historique, sociologique et aussi linguistique (2), il ne semble
pas cependant que l'on se soit réellement posé le problème de savoir
comment et dans quelle mesure ces communautés ont éprouvé le besoin
de se créer une littérature en malais. Les Baba sont si connus pour
le "déplorable" malais qu'ils parlent que l'on ne s'est guère soucié de
faire des recherches sur celui qu'ils écrivaient. En 1969, Png Poh-seng,
dans un article intitulé : The Straits Chinese in Singapore : a case of
local identity and sodo-cultural accommodation (3) élude rapidement
le problème en disant : "Baba Malay was little more than a spoken
language. When it came to reading and writing the Straits Chinese
turned to English. A few did try their hand at writing Romanized Baba
Malay, including the translation of Chinese historical romances such
as the San-kuo and Christian hymns for use in Protestant churches,
but no substantial literature emerged in that medium". La traduction
du San-guo ou "Roman des Trois royaumes", mentionnée ici, fut faite
par Chan Kim Boen, un Chinois de Pinang, et parut en trente volumes
entre 1892 et 1896. A notre avis, l'ampleur même de cette seule tra
duction, qui ne comprend pas moins de 4622 pages, laisse supposer qu'il
existait un public et que la question d'une littérature "sino-malaise",
qu'il s'agisse de traductions du chinois ou d'oeuvres originales, ne peut
être écartée aussi rapidement.
Certes, les recherches ne sont pas aisées ; cette littérature a été
méprisée par les Chinois maîtrisant l'anglais et ignorée par ceux qui
continuaient à utiliser leur langue maternelle et se contentaient de
(2) Cf notamment : J.D. Vaughan The Manners, and Customs of the Chinese of
the Straits Settlements (1879), rééd. Kuala Lumpur, Singapore, Oxford Press,
1971, 126 p.; G.T. Hare, "The Straits-born Chinese", Straits Chinese Magazine,
vol I, n° II, march 1897 ; Song Ong Siang, One Hundred Years' History of the
Chinese in Singapore (1923), rééd. Singapore, University Malaya Press, 1967,
599 p. ; V. Purcell, The Chinese in Malaya (1948), reed. Kuala Lumpur, Hong
Kong, Oxford Press, 1967, 327 p. ; Rosie Tan Kim Neo, The Straits Chinese in
Singapore, A Study of the Straits Chinese Way of Life, Unpublished Research
paper, University of Malaya, Singapore, 1958 ; Pug Poh-seng, "The Straits
Chinese in Singapore : A case of Local Identity and Socio-cultural Accomoda-
tion" Journal of Southeast Asian History, vol. X, n° I, mach 1969, pp. 94-114;
Chia Cheng Sit, "The Language! of the Babas", Straits Chinese Magazine vol.
Ill, n° 9, march 1899; W.G. Shellabear, "Baba Malay, An Introduction to
the language of the Straits-born Chinese", Journal of the Straits Branch of the
Royal Asiatic Society, n° 65, dec. 1913, pp. 49-63 ; A.W. Hamilton, "Chinese
Loan-words in Malay", Journal of the Malayan Branch of the Royal Asiatic
Society, 1924, II, (June), pp. 48-56 ; Png Poh-seng", "A Preliminary Survey of
Chinese Loan-words in Malay", Journal of the Island Society (Hsin-hsueh-pao),
vol. 1, dec. 1967, pp. 1-24.
(3) Op. cit., p. 108. 81
lire les originaux chinois (4), de sorte que peu de place lui a été faite
dans les bibliothèques publiques. Lors d'un passage à Singapour en
1972, nous avons retrouvé dans le catalogue général de la Bibliothèque
nationale, neuf ouvrages datant des années 1930. En 1975, nous avons
constaté l'acquisition d'autres ouvrages dont certains plus anciens,
offerts à la Bibliothèque par des particuliers, ce qui prouve que l'on
peut encore espérer trouver des collections privées (5). Au cours d'une
brève visite au Département oriental du British Museum, en 1974,
MM. G.E. Marrisson et Abu Hassan nous ont signalé l'existence d'une
petite collection de textes "sino-malais" publiés en majorité à Singapour.
Au printemps 1976, avec le concours de Mr Abu Hassan, que nous
tenons à remercier tout particulièrement ici, nous avons pu dresser la
liste de tous les ouvrages (63 en tout) dont les titres se trouv

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