La Loire, l Aquitaine et la Seine de 862 à 866. Robert le Fort - article ; n°1 ; vol.76, pg 473-510
39 pages
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La Loire, l'Aquitaine et la Seine de 862 à 866. Robert le Fort - article ; n°1 ; vol.76, pg 473-510

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1915 - Volume 76 - Numéro 1 - Pages 473-510
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1915
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Ferdinand Lot
La Loire, l'Aquitaine et la Seine de 862 à 866. Robert le Fort
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1915, tome 76. pp. 473-510.
Citer ce document / Cite this document :
Lot Ferdinand. La Loire, l'Aquitaine et la Seine de 862 à 866. Robert le Fort. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1915, tome
76. pp. 473-510.
doi : 10.3406/bec.1915.448548
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1915_num_76_1_448548LOIRE, L'AQUITAINE ET LA SEINE LA
DE 862 A 866
ROBERT LE FORT
i.
Après cinq ans à peine de tranquillité, le bassin de la Loire
vit reparaître, en 862, la flotte qui l'avait quitté pour aller piller
l'Espagne et écumer la Méditerranée. Pour comble de malheur,
le duc des Bretons, ennemi du marquis Robert, auquel le roi
avait confié la défense de la région, crut trouver dans la flotte
païenne un moyen décisif d'accabler son adversaire : Salomon
prit à sa solde les Normands revenus d'Espagne et les lança
contre Robert le Fort2.
Les riverains de la Loire prirent peur. Le 1er mai 862, les
moines de Saint-Philibert, qui, en 858, avaient abandonné
Béas3 pour Gunault sur la Loire4, fuient cette localité et
vont chercher un refuge à Messay-en-Poitou5, domaine dont
Charles le Chauve les avait gratifiés huit ans auparavant6;
1. Nouveau fragment d'un ouvrage sur les invasions Scandinaves dont la
Bibliothèque de l'École des chartes a déjà publié un morceau (voy. t. LXIX,
1908, p. 5-62).
2. On trouvera plus loin la justification de cette assertion.
3. Saint-Philibert de Grandlieu, Loire-Inférieure, arr. de Nantes, ch.-l. de cant.
4. Maine-et-Loire, comm. de Trèves-Cunault, arr. de Saumur, cant, de
Gennes.
5. Vienne, arr. de Loudun, cant, de Moncontour.
6. Voy. Miracula sancti Filiberti, par Ermentier, 1. II, prol. et cap. 12, éd. par
R. Poupardin, Monuments de l'histoire des abbayes de Saint-Philibert, p. 62,
68, et Introd., p. xxxv. Partis de Cunault, les moines passent par Forges et
Taizé, c'est-à-dire qu'ils regagnent, au palais royal de Doué, la voie romaine
d'Angers à Poitiers.
1915 /""~~"~ 31 474 LA LOIRE, L'AQUITAINE ET LA SEINE DE 862 A 866.
ils ne se doutaient point qu'ils allaient se jeter dans la gueule
du loup1.
Au même moment, les religieux de l'abbaye voisine de
Glanfeuil (Saint-Maur-sur-Loire)2 prennent également la fuite,
mais dans une direction opposée : ils gagnent Eschemiré en
Anjou3, puis le Mesle-en-Séois4, villa qu'ils tenaient de la munif
icence royale (mai 862) 5.
1. Voy. plus bas p. 482 et suiv.
2. Maine-et-Loire, commune du Thoureil.
3. La villa Scameratum est Échemiré, Maine-et-Loire, arr. et cant, de
Baugé.
4. La villa Merula, dans le diocèse de Séez, n'est pas le Merlerault (Orne,
arr. d'Argentan), comme le suppose Holder -Egger (voy. note suiv.), mais
le Mesle-sur-Sarthe (Orne, arr. d'Alençon, ch.-l. de cant.). — Les moines ont
marché droit de la Loire au Mans, où ils ont regagné la voie romaine de
Tours à Séez et Bayeux. Le Mesle est près de cette route.
5. La date que nous assignons à la fuite des moines de Saint-Maur-sur-
Loire doit être justifiée. Voici ce que rapporte Eudes de Glanfeuil dans sa
Translatio sancti Mauri, cap. 16 et suiv. : « Igitur nostro jam tempore, cum,
insequentibus nos Normannis, hujus beau viri corpus de monasterio asportas-
semus, plura per eum fieri miracula vidimus et, licet in tristibus positi, gaudio
gavisi sumus. Namcum in villa Scamerato per aliquot dies demorati fuissemus...
ex eo ergo loco, comitante nos populi multitudine qui undique ex vicis et agris
nobis obviam précipites confluebant, in pagum Sagensem cum sacro deveni-
mus thesauro. Et quia sanctus antistes Hildebrannus, generali expeditione
universo populo contra Normannos indicta occupatus, ad suscipiendum compo-
nendumque pro tempore hoc sancti viri corpus presens adessë non potuit,
archidiaconum sanctae suae sedis cum election parte sancti cleri ad villam
quae Merula noncupatur, quam munifica largitate serenissimus rex Karolus,
ad suggestionem sancti pontificis Hebroini, beato Mauro et ejus famulis per
magnificentiae celsitudinis suae contulerat praeceptum, cum omni aecclesiasti-
corum honore et apparatu ministeriorum destinatum habuit, qui nobiscum
sancti viri glebam religioso satis in aecclesia beati Juliani reconderet obsequio ;
ubi per annum integrum et dimidium quanta valuimus hoc sancti viri corpus
diligentia custodivimus... Cum vero et illic creberrimis et improvisis pagano-
rum deterreremur eruptionibus..., hoc sancti viri corpus, citra fluvium Ararim a
nobis deportatum, digno curn honore, prout temporis et loci permisit opportu-
nitas , reconditum ac collocatum in fundo Audonis comitis est; ubi per
très semis annos custoditum. . . Exinde illud, juxta tenorem praefationis
hujus libelli, in monasterium Fossatense deportavimus et venerabiliter in
aecclesia beati Pétri recondentes collocavimus. Ad quern locum gloriosissimus
ac clementissimus rex Karolus a partibus Burgundiae regrediens, per semet-
ipsum dignatus est accedere, Christi protectionem ante lecticam sancti viri
summa deposcens devotione, die nonarum februarium, hoc anno, qui est ab
incarnatione Domini octingentesimus sexagesimus nonus. Qui ob majorem
devotionem christianissimi animi, quam erga Deum et sanctos ejus habet, post ROBERT LE FORT. 475
II paraît probable que c'est alors que les moines du Mont-
Glonne (Saint -Florent -le -Vieil), encore plus exposés aux
non multos dies de monasterio beatorum martyrum Dionisii et sociorum ejus
honorabilia beato Mauro transmisit munera per Teotulfum strenuae probitatis
monachum, pallia scilicet duo pretiosissima, quibus corpus ejus in diebus
processionis et festivitatibus cunctarum decoratur sollempnitatum » (éd.
Holder-Egger, Mon. Germ., Script., t. XV, i, p. 471-2).
Dans la lettre à Adelmodus (Ibid., p. 463), Eudes donne pour date du trans
fert des reliques aux Fossés l'année 868. Cette date doit être préférée à 869,
car il est exact que Charles le Chauve revint de Bourgogne au début de l'an
née 868 et qu'il résida dans la région parisienne : il était à Saint-Denis au
début du carême (3 mars), au témoignage des Annales Bertiniani (p. 90-91),
ce qui concorde bien avec le récit d'Eudes.
Par suite, tout en laissant de côté un diplôme qui montre le roi aux Fossés
le 5 février 868 (Besly, Hist, des comtes de Poitou, p. 171 ; Histor. de Fr.,
t. VIII, p. 609) et qui est un faux inspiré précisément de ce passage d'Eudes
de Glanfeuil, on peut affirmer que le séjour du roi au monastère des Fossés
est un fait parfaitement digne de confiance et que ce séjour se place en 868,
le 5 février. Puisque les moines de Saint-Maur à cette date venaient d'arriver
aux Fossés, ayant quitté le domaine du comte « Audon », en Bourgogne, où
ils étaient demeurés trois ans et demi, on doit, en tenant compte des quelques
semaines nécessaires pour venir des bords de la Saône aux bords de la
Marne, placer l'arrivée en Bourgogne vers le milieu de Tannée 864. Les moines
de Glanfeuil sont demeurés au Mesle-sur-Sarthe un an et demi avant de fuir
en Bourgogne. Leur arrivée sur la Sarthe se placerait donc à la fin de 862.
Retranchons quelques semaines nécessaires pour gagner le Mesle en partant
de la Loire, avec un court repos à Échemiré, et nous arrivons à l'automne de
862. Mais, à ce moment, il n'y a aucune « expédition générale » contre les
Normands. Nous devons remonter encore un peu plus haut, en tenant compte
que le temps du voyage du Mesle aux bords de la Saône n'a pas été évalué dans
les calculs précédents et que ce voyage a pu durer plusieurs semaines. Nous
sommes donc ramenés à l'été, peut-être même au printemps de 862, plutôt
qu'à l'automne de la même année. Or, à cette date, se trouve un fait que l'on
peut très bien identifier avec 1' « expédition générale du peuple entier contre les
Normands », c'est la grande assemblée de Pitres des kalendes de juin, à laquelle
Charles le Chauve avait convoqué les grands et les évêques du royaume avec
ordre d'amener quantité de matériaux et d'ouvriers pour bâtir sur la Seine un
pont fortifié contre les Normands. Le roi attachait à cette œuvre une grande
importance (voy. notre article le Pont de Pitres, dans le Moyen âge, 1905,
p. 1-27). L'évêque de Séez, Heudebrand, résidant une contrée menacée
par les pirates qui avaient dé

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