La nécropole gauloise de Villeseneux (canton de Vertus, Marne) - article ; n°9 ; vol.47, pg 433-448
17 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La nécropole gauloise de Villeseneux (canton de Vertus, Marne) - article ; n°9 ; vol.47, pg 433-448

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
17 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1950 - Volume 47 - Numéro 9 - Pages 433-448
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1950
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Favret
La nécropole gauloise de Villeseneux (canton de Vertus, Marne)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1950, tome 47, N. 9-10. pp. 433-448.
Citer ce document / Cite this document :
Favret . La nécropole gauloise de Villeseneux (canton de Vertus, Marne). In: Bulletin de la Société préhistorique française.
1950, tome 47, N. 9-10. pp. 433-448.
doi : 10.3406/bspf.1950.2735
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1950_num_47_9_2735SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 433
La nécropole gauloise de Villeseneux
(canton de Vertus, Marne).
PAR
le Chanoine FAVRET.
Dans le courant du mois de mars 1936, MM. Brisson et Loppin,
la remarquable équipe de la 3e Circonscription archéologique his
torique (Ardennes, Aube, Marne) apprirent que lors de la dernière
guerre, en creusant une tranchée près de Villeseneux (canton de
Fiq. 1. — Situation topographique de la nécropole : sortie Nord-Est de
Villeseneux.
Vertus, Marne), on avait exhumé un crâne humain. Pensant bien
que ce devait être les restes d'un soldat tombé lors des combats
de 1914 en cette région, ils se rendirent néanmoins sur les lieux
et constatèrent qu'il s'agissait d'un crâne beaucoup plus ancien.
Quelques coups de sonde révélèrent l'existence d'une petite nécro
pole appartenant à l'Age du Fer. Ils en entreprirent l'exploration.
Cette nécropole était située, vers la cote 120, lieudit la Barbière
(déformation possible de la Barbarie, nom assez fréquent dans la
toponymie de cette région de la Champagne), en bordure de la
route G. C. n° 5, à la sortie Nord-Est du village de Villeseneux, et
à quelques mètres seulement des rives de la Somme, aiïluent de la
SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 28 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 434
Soude, avec laquelle elle forme la Somme-Soude, petite rivière
bien typique de la Champagne et affluent de la Marne (1).
Cet emplacement sur le bord d'une rivière est assez excep
tionnel. Les cimetières de cet âge occupent, de préférence aux
bas-fonds, de petites collines doucement inclinées telles que l'on
peut en voir tout à proximité, à la cote 138, et qui, normalement,
sembleraient mieux indiquées pour y chercher une nécropole.
Dans la parcelle n° 946 du plan cadastral de ce lieudit, plusieurs
tombes à inhumation et une à incinération étaient groupées.
Etait-ce là le cimetière que Liénard signalait, vers 1820, dans
les notes qu'il a laissées à la Bibliothèque municipale de Châlons,
et situait, en l'attribuant au Mérovingien, un peu plus à l'Est, en
9*/
Chemin c/e Grande Соттиглс&йоп /i°5
ME LEVÉ ■ CAE>ASTJRAL .
Fig. 2. — Nécropole de Villeseneux : parcelle 946.
bordure de la route, sur la droite, en allant vers Châlons? Il y
aurait eu alors d'autres tombes plus proches de la route, puisque
c'est en creusant les fossés de celle-ci que cette nécropole aurait
été mise au jour. Les nombreuses recherches faites par Bérard,
Thiérot et moi, puis par Brisson et Loppin, pour la retrouver, sont
demeurées vaines, ce qui nous porte à croire que le cimetière de
la Barbière est bien celui que Liénard mentionnait dans ses notes,
mais mal localisé et aussi mal daté, faute d'une documentation
suffisante à l'époque où il le signalait.
Vingt sépultures par inhumation (vingt et une si on compte celle
de l'adolescent superposé au n° 15) et une par incinération, ont
été découvertes dans la parcelle n° 946 du plan cadastral. Elles
présentent cette particularité, rare à cette époque, d'être groupées
dans une surface de moins de deux ares, et d'être, dans leur
ensemble, disposées parallèlement les unes par rapport aux autres,
(1) Les illustrations de cette note sont dues à notre aimable collègue,
M. Jacques Prieur (sauf la fig. 4). SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 435
I
k
avec, comme orientation les pieds tournés vers le Nord-Est. Ordi
nairement, un tel nombre de sépultures occuperait une surface
cinq à dix fois plus étendue, et elles seraient beaucoup plus dis- SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 436
persées, avec une orientation variable, les pieds étant inclinés
entre les deux points solsticiaux. Nous pouvons d'ailleurs supposer
que cette partie de la nécropole n'était pas exactement limitée
comme aujourd'hui par la route actuelle (supposition d'ailleurs
gratuite) car une ou deux rangées de tombes auraient très bien
pu être détruites lors de la construction ou de la rectification de
la route. Ces premières remarques générales nous éloignent déjà
des rites funéraires marniens, tels qu'ils se présentent ordinai
rement.
Les tombes, creusées dans la craie, ont été, en général, remblayées
avec la « terre noire rituelle », comme dans les autres nécropoles
de cette époque, mais outre que cette terre noire est moins homog
ène, plus grisâtre, plus graveleuse et plus grasse que d'ordinaire,
elle est aussi plus mélangée de débris de creusement de la tombe.
Souvent elle n'est que partiellement représentée par quelques
centimètres d'épaisseur, ne recouvrant qu'une partie du corps,
et même elle fait parfois complètement défaut. Souvent aussi, on
y trouve mélangés quelques tessons de poterie gauloise. On a l'im
pression de se trouver en présence d'une terre de « récupération
de matière première » empruntée à des sépultures disparues anté
rieurement.
En général, les sépultures de cette époque, comme celles creusées
dans la craie compacte que l'on trouve dans la région nettement
champenoise des environs de Châlons, ne renferment pas de
pierres, alors que souvent, celles des régions plus en contact avec
les régions tertiaires, à Dormans, Etoges... abondent en moellons
de meulière, formant parfois comme une couverture ou un encadre
ment pour le corps, protection peut-être contre les carnassiers,
plus nombreux dans une zone plus boisée. Aux Jogasses, dans la
partie explorée par moi, une seule tombe de la partie marnienne
renfermait un amas de moellon alors que dans la partie Halls-
tatt II b, les sépultures sans pierres étaient la très grande exception,
n'y eut-il tout au moins, qu'un moellon. A Villeseneux, on n'a
rencontré de pierres que dans trois tombes. Dans les n08 2 et 2 bis,
deux pierres posées de champ en angle délimitaient les pieds
et la jambe gauche de l'inhumé. Dans la tombe n° 4, une grosse
pierre plate protégeait la tête, les épaules et la poitrine de l'inhumé.
Sur les corps n0B 10 et 12 avaient été déposés, transversalement,
les ossements d'un adolescent. La tombe n° 17 était double par
superposition; le corps supérieur était celui d'un adulte de forte
constitution.
Plusieurs corps avaient été déposés dans des cercueils en bois.
Au n° 6, on a retrouvé des parcelles de bois avec leur écorce, ce
qui porte à croire que le corps avait été placé sur une planche ou
peut-être dans un tronc d'arbre évidé. Dans la tombe 15, une place
semblait avoir été réservée pour recevoir une planche recouvrant
le corps. De fortes traces de feu, avec cendres et charbons, entou
raient le corps du n° 17.
L'ensemble du mobilier funéraire appartenait en grande partie
au Marnien (Tène I), mais les sépultures nee 13, 15, 16, 17, 18, PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 437 SOCIÉTÉ
doivent être rattachées à la période suivante (Tène H). Il y a
là dans la partie Est de ce petit cimetière, une enclave plus jeune.
Mais même en dehors de ces dernières tombes, l'inflluence de la
Tène II se fait déjà sentir, comme nous le verrons.
Il n'y a pas lieu de s'appesantir sur l'ensemble du mobilier fu
néraire et d'en donner l'inventaire détaillé. Disons seulement qu'il
comporte 1 vase, 4 épées en fer avec traces de bouterolles et de
bouclier en fer et une dizaine d'anneaux de suspension en bronze,
1 1er de lance, les éléments de 3 chaînettes-ceintures de femme,
incomplètes mais avec une agrafe, 3 torques en bronze, 13 bracelets
Illustration

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents