La presse en 1985 d après une conférence de Maurice Girod - article ; n°1 ; vol.8, pg 55-63
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Communication et langages - Année 1970 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 55-63
Que sera la presse écrite vers 1985, ou un peu plus tôt ou un peu plus tard ? Tous les hommes de métier se posent la question. Pour qui examine objectivement la situation, elle apparaît vide d'espoir. Les tirages moyens tendent à baisser, la diffusion n'augmente pas, le volume de la publicité se dégonfle lentement. Et, si quelques exceptions brillantes donnent l'illusion du contraire (Play Boy aux U.S.A. ou l'Express en France), il convient de ne pas oublier que Life International cesse de paraître et que Life Continental limite son tirage en baissant ses tarifs de publicité. Les raisons qui expliquent cette situation ne sont pas simples ; elles sont nombreuses. Schématiquement, on pourrait dire que les structures des journaux sont trop lourdes, trop tentes, trop rigides. Le journaliste n'est ni assez proche de l'information ni assez vite « informé sur l'information ». La radio et la télévision le battent toujours de vitesse. De plus, un journal, malgré le nombre de ses éditions, ne satisfait chaque jour que des catégories de lecteurs répartis sur un éventail assez étroit, alors que radio et télévision s'ouvrent sur un éventail beaucoup plus large. Or — cela semble presque un paradoxe — ce qui perd le journal imprimé aujourd'hui va peut-être te sauver demain, par l'intermédiaire de l'ordinateur. Ce dernier, en effet, peut permettre d'alléger et d'assouplir les structures ; il replace le journaliste au centre même de l'information et il permet « du moins théoriquement pour l'instant» d'individualiser cette information pour chaque frange de lecteurs, peut-être même pour chaque lecteur. Naturellement, l'utilisation de l'ordinateur et de son cortège de techniques annexes nécessitera un recyclage massif et approfondi des journalistes et des employés de presse, à tous les niveaux : l'apprentissage d'un métier nouveau, l'acquisition d'un tour d'esprit différent, tels seront les impératifs humains ; achat de matériels coûteux, mais vite amorti, emploi de spécialistes électroniciens, telles seront les nécessités matérielles. Le résultat : Une presse entièrement rénovée, même si le lecteur qui lira son quotidien sous la forme inchangée du papier ignore tout des processus complexes, maïs doués d'une rapidité vertigineuse, qui auront succédé à la vieille rotative. Cela n'est pas de la science-fiction. C'est aujourd'hui une évidence dans la recherche comme dans les premières réalisations. Maurice Girod, directeur international des Recherches I.B.M., a exposé l'ensemble de cette question à Lurs en septembre 1970, au cours d'Une séance présidée par François Rïchaudeau. L'article qui suit a été rédigé par la rédaction de la revue à partir de notes prises pendant cette conférence.
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Publié le 01 janvier 1970
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Langue Français

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Maurice Girod
La presse en 1985 d'après une conférence de Maurice Girod
In: Communication et langages. N°8, 1970. pp. 55-63.
Citer ce document / Cite this document :
Girod Maurice. La presse en 1985 d'après une conférence de Maurice Girod. In: Communication et langages. N°8, 1970. pp.
55-63.
doi : 10.3406/colan.1970.4468
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/colan_0336-1500_1970_num_8_1_4468
Résumé
Que sera la presse écrite vers 1985, ou un peu plus tôt ou un peu plus tard ? Tous les hommes de
métier se posent la question. Pour qui examine objectivement la situation, elle apparaît vide d'espoir.
Les tirages moyens tendent à baisser, la diffusion n'augmente pas, le volume de la publicité se dégonfle
lentement. Et, si quelques exceptions brillantes donnent l'illusion du contraire (Play Boy aux U.S.A. ou
l'Express en France), il convient de ne pas oublier que Life International cesse de paraître et que Life
Continental limite son tirage en baissant ses tarifs de publicité. Les raisons qui expliquent cette situation
ne sont pas simples ; elles sont nombreuses. Schématiquement, on pourrait dire que les structures des
journaux sont trop lourdes, trop tentes, trop rigides. Le journaliste n'est ni assez proche de l'information
ni assez vite « informé sur l'information ». La radio et la télévision le battent toujours de vitesse. De
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lecteurs répartis sur un éventail assez étroit, alors que radio et télévision s'ouvrent sur un éventail
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aujourd'hui va peut-être te sauver demain, par l'intermédiaire de l'ordinateur. Ce dernier, en effet, peut
permettre d'alléger et d'assouplir les structures ; il replace le journaliste au centre même de l'information
et il permet « du moins théoriquement pour l'instant» d'individualiser cette information pour chaque
frange de lecteurs, peut-être même pour chaque lecteur. Naturellement, l'utilisation de l'ordinateur et de
son cortège de techniques annexes nécessitera un recyclage massif et approfondi des journalistes et
des employés de presse, à tous les niveaux : l'apprentissage d'un métier nouveau, l'acquisition d'un tour
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emploi de spécialistes électroniciens, telles seront les nécessités matérielles. Le résultat : Une presse
entièrement rénovée, même si le lecteur qui lira son quotidien sous la forme inchangée du papier ignore
tout des processus complexes, maïs doués d'une rapidité vertigineuse, qui auront succédé à la vieille
rotative. Cela n'est pas de la science-fiction. C'est aujourd'hui une évidence dans la recherche comme
dans les premières réalisations. Maurice Girod, directeur international des Recherches I.B.M., a exposé
l'ensemble de cette question à Lurs en septembre 1970, au cours d'Une séance présidée par François
Rïchaudeau. L'article qui suit a été rédigé par la rédaction de la revue à partir de notes prises pendant
cette conférence.
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