La question de l énergie en Europe occidentale - article ; n°2 ; vol.18, pg 371-382
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Description

Histoire, économie et société - Année 1999 - Volume 18 - Numéro 2 - Pages 371-382
Abstract The recovery of Western Europe was linked a new structure of energy consumption. Coal was still dominant but oil and natural gas became essential. European countries began to import energy from remote countries, reconstruction in Europe means the modernisation of coal industry but the imports from the USA were unavoidable. Often, nationalisations were chosen to improve the results of energy supply industry. In fact, the rebuilding of oil refineries was faster and more efficient than the recovery of coal pits. Finally, western countries chose very different paths for their energy policies till the beginning of CECA in 1951.
Résumé La rennaissance de l'Europe occidentale s'est accompagnée d'une transformation de la structure de la consommation d'énergie : le charbon garde la prépondérance mais les hydrocarbures gagnent des points et les pays européens deviennent de plus en plus dépendants des importations d'énergie. La reconstruction s'est faite dans de nombreux pays par un efffort de modernisation des mines de charbon mais seule la France retrouve sa production d'avant guerre. Ce sont les États-Unis qui ont largement pourvu en charbon l'europe. Les industries charbonnières britanniques et françaises sont nationalisées. Les Britanniques tentent de décartelliser la charbon allemand. Du côté des hudrocarbures, la reconstruction des raffineries a permis d'importer du brut plutôt que des produits raffinés de coût élevé. En définitive, les options énergétiques ont très sensiblement varié dans l'après-guerre jusqu'à la création de la CECA qui essaya de coordonner les politiques.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Alain Beltran
La question de l'énergie en Europe occidentale
In: Histoire, économie et société. 1999, 18e année, n°2. pp. 371-382.
Résumé La rennaissance de l'Europe occidentale s'est accompagnée d'une transformation de la structure de la consommation
d'énergie : le charbon garde la prépondérance mais les hydrocarbures gagnent des points et les pays européens deviennent de
plus en plus dépendants des importations d'énergie. La reconstruction s'est faite dans de nombreux pays par un efffort de
modernisation des mines de charbon mais seule la France retrouve sa production d'avant guerre. Ce sont les États-Unis qui ont
largement pourvu en charbon l'europe. Les industries charbonnières britanniques et françaises sont nationalisées. Les
Britanniques tentent de décartelliser la charbon allemand. Du côté des hudrocarbures, la reconstruction des raffineries a permis
d'importer du brut plutôt que des produits raffinés de coût élevé. En définitive, les options énergétiques ont très sensiblement
varié dans l'après-guerre jusqu'à la création de la CECA qui essaya de coordonner les politiques.
Abstract The recovery of Western Europe was linked a new structure of energy consumption. Coal was still dominant but oil and
natural gas became essential. European countries began to import from remote countries, reconstruction in Europe
means the modernisation of coal industry but the imports from the USA were unavoidable. Often, nationalisations were chosen to
improve the results of energy supply industry. In fact, the rebuilding of oil refineries was faster and more efficient than the
recovery of coal pits. Finally, western countries chose very different paths for their energy policies till the beginning of CECA in
1951.
Citer ce document / Cite this document :
Beltran Alain. La question de l'énergie en Europe occidentale. In: Histoire, économie et société. 1999, 18e année, n°2. pp. 371-
382.
doi : 10.3406/hes.1999.2038
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_1999_num_18_2_2038-Ял
LA QUESTION DE L'ENERGIE EN EUROPE OCCIDENTALE
par Alain BELTRAN
Résumé
La rennaissance de l'Europe occidentale s'est accompagnée d'une transformation de la
structure de la consommation d'énergie : le charbon garde la prépondérance mais les hydrocar
bures gagnent des points et les pays européens deviennent de plus en plus dépendants des
importations d'énergie. La reconstruction s'est faite dans de nombreux pays par un efffort de
modernisation des mines de charbon mais seule la France retrouve sa production d'avant guerr
e. Ce sont les États-Unis qui ont largement pourvu en charbon l'europe. Les industries char
bonnières britanniques et françaises sont nationalisées. Les Britanniques tentent de décartelliser
la charbon allemand. Du côté des hudrocarbures, la reconstruction des raffineries a permis
d'importer du brut plutôt que des produits raffinés de coût élevé. En définitive, les options éner
gétiques ont très sensiblement varié dans l'après-guerre jusqu'à la création de la CECA qui
essaya de coordonner les politiques.
Abstract
The recovery of Western Europe was linked a new structure of energy consumption. Coal
was still dominant but oil and natural gas became essential. European countries began to
import energy from remote countries, reconstruction in Europe means the modernisation of
coal industry but the imports from the USA were unavoidable. Often, nationalisations were cho
sen to improve the results of energy supply industry. In fact, the rebuilding of oil refineries was
faster and more efficient than the recovery of coal pits. Finally, western countries chose very
different paths for their energy policies till the beginning of CECA in 1951.
Deux ans après la fin du conflit mondial, la situation de l'Europe de l'ouest
pouvait être jugée catastrophique :
- l'Italie voyait s'effondrer sa monnaie; les prix de gros étaient multipliés
par 6 entre 1944 et 1947 et le coût de la vie par 4 ;
- la production industrielle allemande ne se relevait guère (indice 24 en
1947 contre 100 en 1937). L'afflux des réfugiés ne cessait de poser de redou
tables problèmes. L'industrie était morcelée;
- la Grande-Bretagne restait très endettée, souffrait d'un lourd déficit comm
ercial et de fortes menaces inflationnistes ;
- la France connaissait les mêmes maux; elle devait importer de manière
impérieuse produits manufacturés et matières premières ce qui déséquilibrait
sa balance commerciale; l'inflation galopait.
HES 1999 (18e année, n° 2) 372 Histoire Economie et Société
C'est dans ce contexte d'une Europe au bord du gouffre qu'intervint le 5 juin
1947 le discours de George Marshall à Harvard. Le projet d'aide à l'Europe
présenté par Truman en décembre 1947 s'élevait à 17 milliards de dollars. Du
3 avril 1948 au 31 décembre 1951, le montant de l'aide globale américaine fut
de 12 milliards de dollars. La France en perçut 20 % : les 2/3 furent consacrés
à l'achat de matières premières, de charbon, de pétrole. L'OECE fixa en sep
tembre 1947 des objectifs pour le continent européen : +75 % pour l'acier
mais +250 % pour le raffinage qui avait particulièrement souffert. En octobre
1948, le plan quadriennal européen visait avant tout les activités de base dont
le pétrole (+100%) et l'électricité (+30%)
Dans ce contexte difficile, l'énergie était souvent présentée comme un
«goulot d'étranglement» qu'il fallait à tout prix faire sauter. Les destructions
qui avaient frappé l'Europe occidentale avaient touché sévèrement ce secteur :
les mines noyées, les raffineries bombardées, les pylônes électriques abattus...
faisaient partie du triste paysage de l'après-guerre. En conséquence, les pre
mières années de paix furent marquées par des pénuries diverses dont les plus
spectaculaires étaient celles d'électricité qui entraînaient contingentements et
délestages. En janvier 1946, un régime de distribution «amélioré» ne signifiait
encore qu'un retour très partiel à la normale. A Paris, par exemple, les déles
tages intervenaient par roulements, selon les jours de la semaine : jeudis et
samedis de 8 h 30 à 12 h 30 et mercredis et vendredis de 12 h 30 à 17 h 30.
L'électricité n'était rétablie pour l'ensemble de la région parisienne que de
12h30 à 13h 15. Le chauffage électrique restait frappé de multiples interdic
tions. En 1946, toujours à Paris, plus de 50 millions d'amendes furent encaissés
et 3 000 coupures pour non-paiement demandées. La sécheresse exceptionnelle
de 1949 obligea à prolonger les coupures jusqu'à l'année suivante. Retrouver
le niveau de production d'énergie de 1938 ou même de 1929 s'avérait capital
pour relancer les économies. Dans cette perspective, selon les pays, l'accent
fut mis sur la relance du charbon, les changements de structure et la modernis
ation de la balance énergétique.
Les transformations de structure dans le secteur de l'énergie
De nouvelles philosophies
L'effort à fournir pour rétablir l'offre d'énergie imposait une mobilisation
sans faille des ressources. Cette dernière supposait une autorité centrale desti
née à la coordination des moyens. D'autre part, les idées dominantes avaient
évolué pendant la guerre. Le dirigisme, le socialisme ou, côté libéral, un key-
nésianisme fermement marqué par l'intervention de l'État apparaissaient
comme les solutions nécessaires dans le cadre de la reconstruction. Les voix
favorables au laissez-faire au cours de cette période restaient discrètes. L'État
se trouva donc chargé de responsabilités nouvelles, celles d'un entrepreneur,
d'un investisseur, d'un coordinateur.
HES 1999 (18e année, n° 2) La question de l'énergie en Europe occidentale 373
L'intervention publique prit plusieurs formes. Le planisme (qui avait déjà
connu de beaux jours dans les années 1930) réapparut en pleine lumière après-
guerre. La planification intervint initialement sur quelques objectifs sectoriels,
en particulier dans les domaines jugés essentiels comme l'énergie. L'ambition
planificatrice, «l'ardente obligation», fut particulièrement sensible en France
et, dès le Deuxième P

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