La S.F.I.O. : un congrès de clarification  - article ; n°5 ; vol.17, pg 938-944
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Description

Revue française de science politique - Année 1967 - Volume 17 - Numéro 5 - Pages 938-944
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 15
Langue Français

Extrait

Madame Colette Ysmal
La S.F.I.O. : un congrès de clarification
In: Revue française de science politique, 17e année, n°5, 1967. pp. 938-944.
Citer ce document / Cite this document :
Ysmal Colette. La S.F.I.O. : un congrès de clarification . In: Revue française de science politique, 17e année, n°5, 1967. pp.
938-944.
doi : 10.3406/rfsp.1967.393050
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1967_num_17_5_393050938 Revue Française de Science Politique
« peser » d'un poids supérieur le jour où devra s'engager le processus
de regroupement. Pour eux, ce regroupement n'a d'intérêt que s'il est
parallèle à un renouvellement réel.
Le pari est difficile, risqué même. On ne peut, certes, tenir pour
assuré que le « nouveau style » du P.S.U. lui amènera des milliers de
militants nouveaux et résolus. Mais la tentative en elle-même mérite
attention : il s'agit du choix d'un chemin original pour le renouvellement
du socialisme en Europe ; il s'agit du premier essai de restructuration de
la vie politique qui se passe en dehors des grands partis traditionnels.
A ce titre, au-delà de la zone actuelle d'influence du P.S.U. , l'expé
rience concerne l'ensemble du système politique français.
R. C.
30 juin 1967.
LA S.F.I.O. :
UN CONGRES DE CLARIFICATION
Lors de son congrès extraordinaire d'octobre 1966, la S.F.I.O.
avait été unanime à se féliciter de l'existence de la Fédération de la
gauche démocrate et socialiste (F.G.D.S.) et, en même temps, à mar
quer des réserves à l'égard de tout ce qui pouvait accélérer le processus
d'intégration des forces politiques concernées. Si la proximité des élec
tions législatives, la nécessité de se présenter dans les meilleures condi
tions aux électeurs expliquaient la première attitude, l'existence d'un
vivace patriotisme de parti fondait la seconde1. Maintenant la période
électorale est close. Tant bien que mal, la F.G.D.S. a atteint l'un de
ses objectifs : gagner des sièges, être le groupe le plus important de ceux
qui composent l'opposition, bref se renforcer dans l'opposition en mont
rant que la décision prise en juillet 1965 de regrouper quelques-unes
des « familles » de la gauche non communiste n'avait été néfaste à
aucune d'entre elles.
Ceci fait, reste le devenir de la F.G.D.S. La charte constitutive de
la Fédération prévoit que soit franchie, au plus tard le 1er janvier 1968,
une nouvelle étape fédérale. La question des structures est donc à
l'ordre du jour. De toute façon la F.G.D.S. ne peut pas éluder toujours
le problème de son unité et de sa cohésion, celui du renouvellement de
1. Cf. Cayrol (Roland), Ysmal (Colette), «La Fédération et ses una
nimités», Revue française de science politique XVII (1), févr. 1967, pp. 87-97. ■
Forces Politiques en France 939 Les
la gauche non communiste, de ses idées et de son personnel. En ce
domaine, depuis quelques semaines, des propositions ont été faites notam
ment par François Mitterrand et les conventionnels. Leur idée est
d'accélérer la fusion, de donner une place aux adhérents individuels, de
favoriser la constitution de « comités départementaux » unifiés qui se
réuniraient et décideraient, souverainement, des options politiques de
la F.G.D.S. Ce sont ces problèmes et ces propositions qui ont été
au centre des débats du LVT congrès de la S.F.I.O. (Suresnes, 29-30
juin, 1er et 2 juillet 1967)2.
L'avenir de la F.G.D.S.
• La fusion : oui et non. Pendant deux jours, partisans et adversaires
de la des « familles » au sein d'un parti unifié, et de la dispa
rition des partis en tant que tels se sont opposés. Les premiers — con
duits notamment par Gaston Defferre et Albert Gazier — ont été les
moins nombreux. Convaincus que les élections législatives n'ont pas
été une grande victoire pour la gauche non communiste et que la
F.G.D.S. n'a pas créé dans l'opinion le choc que certains attendaient,
ils affirment qu'il faut « renforcer la F.G.D.S., s'engager délibérément
dans la voie de la fusion » pour « mobiliser l'opinion, susciter un nou
veau mouvement d'intérêt qui ferait de la gauche non communiste l'un
des pôles de la vie politique française » 3.
A cela, la majorité des militants adversaires de la fusion ne répond
guère. Ce qui essentiellement la préoccupe tient en un sigle : S.F.I.O.
Georges Guille, Claude Fuzier, Arthur Notebart, Jacques Piette ont,
tour à tour et avec la même passion, défendu la « vieille maison » et
ont, aux applaudissements nourris du congrès, assuré que la tâche prin
cipale de la S.F.I.O. est de recruter des adhérents, former des militants,
maintenir la doctrine. Dès lors, pour eux, « ce serait une grave erreur
d'aller à la fusion », une folie d'accepter les adhésions individuelles, de
créer des comités départementaux unifiés de la F.G.D.S. « La F.G.D.S.
n'existe que par les partis et nous ne devons agir que pour, par et dans
notre parti », a lancé Georges Guille.
Guy Mollet, qui ne se sépare jamais de la majorité de ses militants,
a adopté une attitude semblable puisqu'il a fixé l'avenir de la F.G.D.S.
par cette formule : « Les hommes de la gauche non communiste doivent
bâtir entre eux des Etats-Unis ... disons des " partis unis " avec des
2. Un débat de politique étrangère non prévu à l'ordre du jour s'est
déroulé le vendredi 29.
3. Propos tenus par M. Gaston Defferre. 940 Revue Française de Science Politique
délégations de compétence ». C'est là un objectif limité qui, s'il ne
condamne pas explicitement toute fusion, en renvoie la perspective à
des temps fort lointains.
• Centrisme et socialisme. Si la S.F.I.O. adopte cette attitude res
trictive c'est dans la mesure où elle condamne toujours la tentation cent
riste. Celle-ci, pour la majorité du congrès, est d'abord intérieure au
parti. En d'autres termes des hommes sont toujours suspects, les
« minoritaires », Georges Brutelle, Albert Gazier, Gérard Jaquet, surtout
Gaston Defferre. Ceux-ci, rédacteurs d'un texte, « Socialisme et rentab
ilité » 4, intervenants écoutés mais peu applaudis, ont pourtant affirmé
leur soumission aux orientations actuelles de la S.F.I.O. et écrit que
« l'évolution politique, au cours de ces dernières années, a beaucoup
rapproché les points de vue » 5. Ils adopteront, avec le congrès una
nime, tous les textes. Néanmoins leurs positions de 1965 ne sont pas
oubliées. Gaston Defferre est nommément mis en cause par Georges
Guille, Jacques Piette, Arthur Notebart et Guy Mollet. Le premier
ne craint pas de peindre la F.G.D.S. actuelle comme la réussite des
« minoritaires » puisqu'elle est « composée de démocrates et de socia
listes », oubliant que la « grande fédération » proposée par Gaston
Defferre s'appelait « démocrate-socialiste », et que la décision d'entre
prendre une « petite fédération » a été prise, en juillet 1965, contre eux.
Mais qu'importe ! Comme ces « minoritaires » sont les seuls à défendre
la fusion au sein de la F.G.D.S., ils sont d'autant plus considérés
comme centristes qu'ils veulent pactiser avec des simples « démocrates »
ou, au mieux, des « démocrates sociaux ».
Ces termes ne désignent pas les amis de Jean Lecanuet ou ceux de
Robert Buron, mais les radicaux, les conventionnels et les clubmen,
amis et partenaires de la F.G.D.S. Beaucoup d'orateurs ont eu pour
ces derniers des mots très durs 6. Guy Mollet, qui a décidément évité
toute polémique, s'est contenté de les peindre comme des « démocrates
sociaux, d'accord pour la défense et l'élargissement des droits poli
tiques, pour la défense élargie des droits sociaux, mais croyant
sincèrement que la réforme, que l'aménagement du capitalisme peuvent
permettre de résoudre toutes les questions, tous les problèmes posés
par la libération et l'émancipation de l'homme ». Ainsi, sans nuance,
sans distinction entre les organisations et à l'intérieur même de la Co

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