Le croissant lunaire sur les monuments funéraires gallo-romains - article ; n°1 ; vol.39, pg 45-62
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Gallia - Année 1981 - Volume 39 - Numéro 1 - Pages 45-62
18 pages

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Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Colette Kooy
Le croissant lunaire sur les monuments funéraires gallo-romains
In: Gallia. Tome 39 fascicule 1, 1981. pp. 45-62.
Citer ce document / Cite this document :
Kooy Colette. Le croissant lunaire sur les monuments funéraires gallo-romains. In: Gallia. Tome 39 fascicule 1, 1981. pp. 45-62.
doi : 10.3406/galia.1981.1820
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1981_num_39_1_1820LE CROISSANT LUNAIRE
SUR LES MONUMENTS FUNÉRAIRES GALLO-ROMAINS
par Colette KOOY
... « II est un pays qui méritera surtout de retenir notre attention à cause de l'abondance
des sépultures qui portent l'emblème du croissant : c'est la Gaule. » Dans ses Recherches
sur le symbolisme funéraire des Romains, F. Cumont avait en effet constaté le nombre assez
important de monuments à symbolisme astral dans l'Empire, et insisté plus particu
lièrement sur ceux qui étaient décorés d'un croissant, souvent seul, ou accompagné d'autres
figurations astrales à valeur solaire ou stellaire : disques et rosaces1. D'après les critères
épigraphiques généralement admis, leur datation s'échelonne dans le cours des trois
premiers siècles. Sous les formes diverses de stèle, stèle-maison, autel, cippe ou plaque, ils
sont de facture plutôt fruste, aux portraits de défunts assez rares, mais témoignent parfois
d'une certaine recherche décorative et symbolique qui en fait des spécimens intéressants
d'un art funéraire typiquement provincial. Or, si Cumont, avec des références erudites et
exhaustives aux auteurs et textes anciens et modernes2, a montré l'origine millénaire de la
lunule, attestée primitivement en Orient, puis son cheminement vers l'Afrique du Nord
phénico-punique et romaine, pour les provinces européennes de l'Empire, force lui a été
de constater combien les sources écrites étaient imprécises ou laconiques. Pourquoi en
effet, hors du domaine oriental, cette floraison de petits monuments funéraires à croissant
non seulement en Gaule mais également dans la Péninsule Ibérique, les provinces danu
biennes et en Bretagne insulaire? Pourquoi, à la même époque, leur nombre infime en
Italie et à Rome? A de rares exceptions près, leur répartition géographique coïncide avec
l'ancienne zone d'occupation et d'influence celtiques (fig. 1) mais à l'intérieur de cette
1 Bibliographie sommaire : F. Cumont, Recherches sur le symbolisme funéraire des Romains, 1942, ch. III,
La lune séjour des morts, p. 177-252 ; pour la Gaule, p. 213-227 ; E. Linckenheld, Les stèles funéraires en forme de
maison chez les Médiomatriques et en Gaule, 1927 ; et Le symbolisme astral des stèles funéraires des Vosges et de V Illyrie,
dans Revue Celtique, XLVI, 1929, p. 29-49 ; — J.-J. Hatt, La tombe gallo-romaine, 1951, et, complément de l'ouvrage
précédent, Les croyances funéraires des Gallo-romains d'après la décoration des tombes, dans Revue archéologique de
l'Est et du Centre-Est, XXI, 1970, p. 7-97.
2 Symbolisme funéraire, pour le monde oriental et classique, p. 177-203 ; pour la Gaule, p. 213. 46 COLETTE KOOY
France 124 monuments
Péninsule Ibérique : 56
Pays danubiens 30
Bretagne Insulaire 10
Gaule Germanique et Germanie: 4
Suisse:
Rome et Italie. 7
Zone d'expansion des Celtes
Limites de l'Empire dans les provinces européennes
1 Carte de répartition des monuments à croissant lunaire.
dernière, des points de concentration, jalonnant les axes routiers et fluviaux, laissent
inexpliquée leur absence totale, jusqu'à ce jour, dans plusieurs cités ou sur de vastes
territoires. Ce problème n'est pas encore entièrement résolu.
Voici les aspects variés des croissants représentés sur les petits monuments funéraires
trouvés en Gaule et particulièrement en France, suivis d'une liste des plus récemment
découverts ou étudiés, non publiés dans le Recueil d'E. Espérandieu, et les cartes de
répartition.
Typologie du croissant. Formes diverses du croissant.
Le croissant est en Gaule, et en France, représenté couché3, les pointes en l'air et, à
quelques exceptions près, le plus souvent sculpté et plus rarement gravé dans le fronton
ou au sommet du monument. Ses formes sont diverses (fig. 2, 3, 4) allant du croissant aux
courbes à peine incurvées, puis plus accentuées, à une figuration circulaire ouverte et
3 Nous ne pouvons suivre l'interprétation de W. Deonna à propos d'un monument de Genève, Espérandieu,
Recueil..., IX, 6798, à savoir que deux croissants debout encadreraient le buste de la défunte dans le fronton ; il paraît
très semblable à un autre monument de Bale (ibid., VII, 5484 = C.I.L. XIII, 5287), et représente plus certainement
les deux pans d'un voile. Cité par F. Cumont, Symbolisme funéraire, p. 219. LE CROISSANT FUNÉRAIRE 47
1 BOURGES 2 LYON 3 BESANÇON i BESANÇON 5 BELLEY 6 BORDEAUX 7 AUTUN 8 DOLE C XII1 11066 CXIII 1867 E VII 5271 E VII 5271 C XIII 2516 CXIII 692 EII1 1970 E VII 5299 Musée 601 229
9 BORDEAUX 13BELLEY W CHALONS s/S 11AUTUN 12 AUTUN H METZ 1S BOURGES C XIII 609 E IU 2161 C XIII 2509 CXIII 4455 CXIII 2664 CXIII2710 EU 1512 Musée mua
19SAVERNE 78 METZ 20 ARLES 21 LYON 22 CHUSCLAN 23 BOURGES 16 AUTUN 17 WALSÇHEID CXIII 4534 CXIIIU39 CXII 734 WUILLEUMIER (non inventorié) CXIII 2779 EVI 45i9 E VII 5710 Musée U38 n'-256 EIII 1975
31 AUTUN 24 LANGRES 2S LANGRES 26M0LSHEIM 27AUTUN 28 BOURGES 29 AUTUN 30 METZ CXIII 4347 CXIII 2771 (non inventorié) CXIII 5736 CXII127S2 (non inventorié) (non inventorié]} Musée T380
2, 3 et 4 Types de croissants (C = C.I.L. ; E = Espé-
randieu ; 22, cf. Gallia, XXIX, 1971, p. 392, flg. 26 ;
33 KINTZHEIM 34 ANNECY 35 VIENNE 36 AlX LES BAINS 26, cf. Gallia, XXVIII, 1970, p. 327, flg. 20; 33, cf. Marteauxet C XII 1978 CXII 5874 XVIII, 1960, p. 243, flg. 62). Le Roux Boulae p 126
même fermée. L'épaisseur, variable entre les deux courbes, peut donner un exemplaire
filiforme ou un autre très empâté, aux pointes effilées ou, au contraire, émoussées. La
dissymétrie fréquente entre ces dernières semble voulue et traduirait une observation
fidèle de l'astre plutôt qu'une maladresse technique, celle-ci étant, par contre, probable
sur des croissants aux formes bizarres et uniques en leur genre (nos 8, 14, 15, 32, 33, 34
des fig. 2 à 4).
C'est bien une énigme que pose le « croissant-ancre »4 retrouvé seulement sur deux
4 Terminologie empruntée au C.I.L. XII, 5874 : Luna dimidia ancorae similis, exemplaire d'Aoste-en-Isère,
au Musée d'Aix-les-Bains ; l'autre, au Musée Saint-Pierre à Vienne (Isère), C.I.L. XII, 1978, entouré de deux patères.
A. Allmer et A. Terrebasse, Inscriptions antiques et du Moyen- Age de Vienne en Dauphiné, II, p. 330 et Allas,
pi. 17, n° 6. 48 COLETTE KOOY
SOI ,
MANHW.
6 Assise. C./.L. XI, 5437.
5 Vienne. C.I.L. XII, 1978.
monuments allobroges : il y est rattaché au sommet du fronton par un pédoncule (fig. 5
et fig. 4, n08 35-36). Aucune interprétation certaine n'est possible, mais il conviendrait de
signaler une analogie lointaine (différence non seulement formelle, mais également des
milieux géographique et humain) avec des rouelles que renferme une stèle-maison indigène
de Saverne5.
Il serait en effet tentant de voir sur la stèle de Vienne non pas des « patères » encadrant
le croissant, mais peut-être des représentations astrales, comme semblerait le montrer une
stèle italienne découverte à Assise6 (fig. 6).
5 Espérandieu, Recueil, VII, 5688 = C.I.L. XIII, 11.653, monument à quatre défunts; 4 des 6 rouelles
sont suspendues par un pédoncule aux diagonales qui barrent le fronton, ainsi qu'au sommet. Cf. J.-J. Hatt, Croyances
funéraires, pp. 11-22, et la liste des monuments, p. 13, dans laquelle elle figure.
6 C.I.L. XI, 5437, au Musée du Forum. La défunte, MIMISIA DION Y SI A, est une affranchie et
sarcinatrics. :
LE CROISSANT FUNÉRAIRE 49
; nImes 2 PÉRIGUEUX
C XII 4011 E IX 6954
EIX 6623
CXIU2685 EUI 2 AUTUN 1965
6 PERIGUEUX 4 PÉRIGUEUX 5 PÉRIGUEUX
t LONS-LE-SAUNIER S BOURGES C XIII 983 C XIII 11 052 C XII1 1005 CXIII S363 CXmt2S2 EU 1283 EIIU70 EVn S30t
©
">« ' / 1 7 PÉRIGUEUX 8 BENFELD 9 PERIGUEUX 7 LANCRES 6 BOURGES 9 BOURGES CXIII 1007 EIX 6958 CXIII 11086 CXIII11I13 cxmno5O EB 1513
7 Types de croissants (C = C.I.L. ; E = Espérandieu 8 Types de croissants (C = C.I.L. ; E = Espérandieu).
8, cf. Gallia, XVIII, 1960, p. 244, flg.

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