Le gisement moustérien de la Baume-Vallée (Haute-Loire) - article ; n°3 ; vol.62, pg 512-527

A. Laborde, R. R.Debayledeshermens

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1965 - Volume 62 - Numéro 3 - Pages 512-527
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: BULLETIN_DE_LA_SOCIETE_PREHISTORIQUE_FRANCAISE
• Publié le: 01 janvier 1965
• Nombre de lectures: 10
• Langue: Français
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Extrait

R. de Bayle des Hermens
A. Laborde
Le gisement moustérien de la Baume-Vallée (Haute-Loire)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1965, tome 62, N. 3. pp. 512-527.
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de Bayle des Hermens R., Laborde A. Le gisement moustérien de la Baume-Vallée (Haute-Loire). In: Bulletin de la Société
préhistorique française. 1965, tome 62, N. 3. pp. 512-527.
doi : 10.3406/bspf.1965.4048
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1965_hos_62_3_4048gisement moustérien Le
de la Baume-Vallée (Haute-Loire)
Étude préliminaire
PAR
R. de BAYLE des HERMENS et A. LABORDE *
Le gisement dont il est question dans la présente note est situé
sur le flanc ouest de l'étroite vallée de la Baume, petit affluent de
la rive gauche de la Loire, sur le territoire de la commune de
Solignac-sur-Loire, dans le département de la Haute-Loire (1).
La vallée de la Baume se présente comme une mince échan-
crure de quelque 200 mètres de large et 100 mètres de profondeur,
dans le plateau volcanique du Velay. Elle s'y trouve délimitée par
de puissantes falaises basaltiques au pied desquelles se sont cons
titués des abris naturels.
Particulièrement protégé des vents violents qui parcourent
librement le plateau, le site est cependant à une altitude qui dépasse
légèrement 800 mètres.
Le schéma (fig. 1) indique comment s'est installé l'abri sous
roche au contact d'une couche d'alluvions à galets qui a été recou
verte par les coulées de basalte, Les alluvions peu consolidées ont
cédé et ont entraîné la chute des prismes verticaux qui les surmont
aient, de surcroît facilement désagrégés par le gel. La partie supé
rieure de la falaise, plus « isotrope » s'est écroulée avec un certain
décalage en formant un surplomb qui s'avance actuellement de 2
à 4 mètres.
C'est sur ce chemin, qui couvre d'ailleurs une bonne partie du
gisement, que notre attention (2) fut attirée par un fragment sil
iceux dont la présence était assez insolite dans cette zone d'éboulis
basaltiques où l'on ne trouve guère habituellement que des fra
gments de quartz ou des roches cristallines arrachés au passage
dans les cheminées volcaniques par la montée des laves. Une fois
extirpé, il nous révéla un bulbe de percussion assez net ; le raclage
du chemin fournit immédiatement quelques éclats de silex et
(*) Séance de décembre 1965.
(1) Carte de France au 1/20 000, Cayres, XXVII-36, quadrillage kilométrique de la
projection Lambert III, zone Sud, x = 295 + 2 et y = 722 + 18.
(2) Le gisement fut découvert dans l'hiver 1963-64 par A. Laborde. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 513
de chailles et quelques fragments d'un matériel d'allure mousté-
rienne.
Aidé de notre collègue A. Quinqueton, nous pratiquâmes, par
la suite lite, les sondages qui devaient nous livrer l'outillage étudié plus
loin.
Stratigraphie du gisement.
Nous nous bornerons simplement dans cette note à en indiquer
les grandes lignes et à constater qu'une bonne partie du remplis
sage a disparu lors de la création du chemin qui le longe et par
suite de l'érosion ancienne et récente.
N.W.
S.E.
Rivjère
о о О о sous- basa 1 1 iques
Fig. 1. — Coupe théorique de l'abri de la Baume-Vallée (Cette coupe ne présume pas
du pendage possible des couches en raison de l'exiguïté du sondage).
Le sommet du remplissage nous a livré sur environ 70 cm un outillage de silex
sur lames et lamelles, grattoirs sur bout de lames, burins, lamelles à bord abattu (domi
nantes), dont le nombre de pièces est actuellement insuffisant pour permettre une
attribution plus précise que la fin du Paléolithique supérieur. ;
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— En dessous, une zone de limons stériles s'étend sur plus d'un mètre.
— Puis apparaissent une série de couches à industrie d'allure moustérienne peu
abondante séparées par des lits de cailloutis anguleux.
— C'est entre les cotes • — 350, — 380 qu'a été recueilli, dans un cailloutis très
consolidé d'un limon ocreux, l'outillage moustérien dont un certain nombre d'échant
illons sont représentés aux figures 2 à б et qui fait l'objet de la présente note.
Le matériau.
L'industrie moustérienne est à base de matière première très
diverse : on note l'extrême variété de silex, souvent de mauvaise
qualité ; ce qui tient sans doute à la rareté de cette roche dans le
département. Le seul gisement important (opale résinite de Saint-
Pierre-Eynac) (3) n'y est représenté que par quelques fragments. La
taille réduite des rognons que l'on observe en général dans les
terrains sédimentaires du Bassin du Puy (à une dizaine de kil
omètres du gisement) a sans doute influencé les dimentions de l'ou
tillage fabriqué.
Les chailles qui sont assez fréquentes dans les alluvions sous-
basaltiques ont été largement utilisées.
Le quartz est abondant ; le cristal de roche est présent mais
avec une fréquence modeste.
Il ne semble pas que la basalte ait été, comme dans d'autres
gisements du département, couramment employé ; il est vrai que
la roche locale est d'une qualité particulièrement peu favorable à
la taille. Une dizaine d'échantillons seulement sont là pour témoi
gner d'un emploi assez exceptionnel.
Faune et flore.
Les prélèvements effectués pour la palynologie dans des couches
profondes se sont révélés stériles (4).
La faune est, pour l'instant, peu abondante : une vingtaine de
molaires d'Equus Caballus, 2 molaires d'Equus Hydruntinus, 2 de bouquetin, 2 molaires d'un Bos « de taille médioc
re » (4) ; quelques fragments d'os longs en très mauvais état ont
été également recueillis.
Jusqu'à ces dernières années la civilisation moustérienne était
considérée comme absente en Haute-Loire et très rare dans les
départements voisins.
Cependant, dans une note d'information parue en 1946 (5), D. Peyrony, qui avait
examiné au Musée Crozatier du Puy l'outillage lithique de l'Abri du Rond à Saint-
Arcons-d'Allier, fouillé par Boule et Vernière en 1897 (6), pensait que dans les séries
(3) Dufau (F.), Laborde (A.) et Bout (P.) : La station préhistorique magdalénienne
de Blavozy (Haute-Loire). Bull, de la Soc. Académique du Puy, XXXIX, 1962", pp. 27-34.
(4) Nous remercions vivement MM. Elhaï, Bouchud et F. Prat qui ont bien voulu
examiner, le premier les pollens, les seconds la faune de ruminants et d'équidés qui leur ont été soumis.
(5) Peyrony (D.) : Les gisements préhistoriques du bassin supérieur de l'Allier.
Gallia, IV, 1946, pp. 291-294.
(6) Boule (M.) et Vernière : L'abri sous roche du Rond, près Saint-Arcons-d' Allier.
L'Anthropologie, X, 1899, pp. 385-396. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 515
Fig. 2. — № 1 : pointe moustérienne sur éclat Levallois ; n° 2 : pointe moustérienne
(à la limite des racloirs convergents) ; n° 3 : pointe Levallois ; n° 4 : éclat très
mince (préparation de nucleus Levallois ?) ; n° 5 : éclat à retouches alternantes ; n° 6 : pointe moustérienne à bulbe enlevé ; n° 7 : racloir dé.jeté (retouche Quina
sur le bord droit) ; n° 8 : pointe moustérienne. 516 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
exposées il y avait un mélange de deux civilisations dont l'une moustérienne (7). Nous
avons également revu ces collections et sommes du même avis, il existe bien au Rond
des pièces qui se classent dans le Moustérien (8).
En dehors des limites administratives de la Haute-Loire, la station moustérienne
la plus proche semble être celle de Saint-Maurice-sur-Loire, dans le département de
la Loire, fouillée par J. Combier, M. Larue et A. Popier en 1955 (9).
La récente découverte de l'Abri de la Baume-Vallée par A.
Laborde apporte donc un point très important pour la Préhistoire
du département. Ce gisement moustérien sera en fait le premier de
la Haute-Loire qui sera fouillé d'une manière systématique et publié.
Le premier sondage d'environ un m