Le recrutement sacerdotal dans le diocèse de Saint-Flour au XIXe   siècle - article ; n°4 ; vol.13, pg 609-648
41 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le recrutement sacerdotal dans le diocèse de Saint-Flour au XIXe siècle - article ; n°4 ; vol.13, pg 609-648

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
41 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Histoire, économie et société - Année 1994 - Volume 13 - Numéro 4 - Pages 609-648
Abstract Cantal «terre de chrétienté». Such is the widespread cliché of one of these highlands of the Massif Central. The emergence and perpetuation of this image can no doubt be explained by the isolation and the old-fashioned way of life. This image has most certainly been reinforced by the large number of priests from the area. Yet, such an image not only conceals the fact that all throughout the 19th century, their recruitment was irregular and very disparate depending on the area, but also, that the paths leading to the door of the seminary in Saint-Flour were various.
Résumé Le Cantal «terre de chrétienté». Tel est le cliché répandu de l'une de ces «hautes terres du Massif Central». L'isolement, l'archaïsme des modes de vie expliquent sans doute l'émergence et la pérennité de cette image. Assurément, le grand nombre de ses prêtres contribua à sa diffusion. Reste qu'elle masque l'irrégularité de leur recrutement durant le XIXe siècle, les nombreuses disparités locales de celui-ci et la diversité des chemins qui menaient à la porte du séminaire de Saint-Flour.
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 84
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Christian Esteve
Le recrutement sacerdotal dans le diocèse de Saint-Flour au
XIXe siècle
In: Histoire, économie et société. 1994, 13e année, n°4. pp. 609-648.
Résumé Le Cantal «terre de chrétienté». Tel est le cliché répandu de l'une de ces «hautes terres du Massif Central».
L'isolement, l'archaïsme des modes de vie expliquent sans doute l'émergence et la pérennité de cette image. Assurément, le
grand nombre de ses prêtres contribua à sa diffusion. Reste qu'elle masque l'irrégularité de leur recrutement durant le XIXe
siècle, les nombreuses disparités locales de celui-ci et la diversité des chemins qui menaient à la porte du séminaire de Saint-
Flour.
Abstract Cantal «terre de chrétienté». Such is the widespread cliché of one of these highlands of the Massif Central. The
emergence and perpetuation of this image can no doubt be explained by the isolation and the old-fashioned way of life. This
image has most certainly been reinforced by the large number of priests from the area. Yet, such an image not only conceals the
fact that all throughout the 19th century, their recruitment was irregular and very disparate depending on the area, but also, that
the paths leading to the door of the seminary in Saint-Flour were various.
Citer ce document / Cite this document :
Esteve Christian. Le recrutement sacerdotal dans le diocèse de Saint-Flour au XIXe siècle. In: Histoire, économie et société.
1994, 13e année, n°4. pp. 609-648.
doi : 10.3406/hes.1994.1717
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_1994_num_13_4_1717LE RECRUTEMENT SACERDOTAL DANS LE DIOCESE
DE SAINT-FLOUR AU XIXe SIECLE
par Christian ESTEVE
Résumé
Le Cantal «terre de chrétienté». Tel est le cliché répandu de l'une de ces «hautes terres du Massif
Central». L'isolement, l'archaïsme des modes de vie expliquent sans doute l'émergence et la pérennité
de cette image. Assurément, le grand nombre de ses prêtres contribua à sa diffusion. Reste qu'elle
masque l'irrégularité de leur recrutement durant le XIXe siècle, les nombreuses disparités locales de
celui-ci et la diversité des chemins qui menaient à la porte du séminaire de Saint-Flour.
Abstract
Cantal «terre de chrétienté». Such is the widespread cliché of one of these highlands of the
Massif Central. The emergence and perpetuation of this image can no doubt be explained by the
isolation and the old-fashioned way of life. This image has most certainly been reinforced by the large
number of priests from the area. Yet, such an image not only conceals the fact that all throughout the
19th century, their recruitment was irregular and very disparate depending on the area, but also, that
the paths leading to the door of the seminary in Saint-Flour were various.
INTRODUCTION
En étendant l'origine des «Auvernats de Paris» à de nombreux départements,
Louis Bonnet a bien involontairement brouillé l'image de «l'Auvergnat d'Auvergne»1.
La présence dans la «colonie auvergnate» de nombreux natifs de Lozère ou d'Aveyron
aurait pu par exemple contribuer à faire du cantalien un de leurs semblables, l'inverse
pouvant aussi se réaliser dans d'autres domaines. De fait, le caractère éminemment re
ligieux des habitants de ces deux départements «méridionaux»2 a parfois été attribué à
ceux de la Haute- Auvergne, en faisant de cette région une autre terre de chrétienté3. A
tort ou à raison ? Le glissement est assurément justifié, mais peut-être doit-on le nuan
cer ? Ne serait-ce qu'en observant la carte de la vitalité religieuse des diocèses français
établie par Jacques Gadille pour 18774. Si celle du Cantal y apparaît plus profonde
que celle de la Haute-Loire, comparés à ceux de la Lozère et de l'Aveyron, les chiffres
de ses indicateurs sont en deçà5. Un autre élément d'interrogation provient de la posi
tion géographique du diocèse de Saint-Flour. Il semble en effet situé à la limite de
deux grandes zones «historiques». Ultime avancée des terres chrétiennes du sud-est
du Massif Central6, il s'enfonce en effet comme en coin au cœur de «l'immence fer à
cheval» que constitue un grand groupe de départements réputés «déchristianisés» et
avancés politiquement7, du moins jusqu'à un passé récent. 6 1 0 HISTOIRE ÉCONOMIE ET SOCIÉTÉ
Un double problème donc qui nous incite à envisager l'étude du recrutement des
prêtres comme un indicateur de l'intensité de la vie religieuse. Une intensité attestée au
XVIIIe siècle par ce même paramètre8. L'indice a peut-être une portée limitée9, mais
dans un diocèse qui présente la douloureuse originalité de posséder des archives
presque dépourvues de réponses aux questionnaires de visites pastorales10, l'étude
des vocations séculières, grâce à la présence des registres d'ordinations, offre bien des
avantages qui doivent nous conduire dans une triple direction, à savoir : l'analyse de
l'évolution numérique du recrutement ; l'étude d'une répartition géographique, sus
ceptible de vérifier ou d'infirmer la réalité au sein du département d'une dichotomie
longitudinale, avec un ouest plus proche du modèle limousin et un est plus conforme à
celui du diocèse de Mende11 et enfin la prise en compte du problème de l'origine so
ciale des prêtres, sans délaisser celui de la «naissance» des vocations.
I - ÉMIGRATION DE PRETRES :
C'est un aspect qu'il faut prendre en compte, car le délaisser aurait pour consé
quence la sous -évaluation de la réalité des vocations sacerdotales12. Il n'est certes pas
toujours aisé de déterminer l'époque du départ vers un autre diocèse (avant ou pendant
le temps du séminaire ?) mais le diocèse passait bel et bien pour une «vaste pépinière
d'ecclésiastiques». S'appuyant sur un terrain favorable, il alimenta d'autres régions,
notamment le Midi et le Centre de la France13. Les seules ordinations sanfloraines ne
recouvrent donc pas l'intensité réelle des vocations chez les jeunes cantaliens. La mo
nographie de Vitrac, faite par le desservant dans les années 1910, avance par exemple
le chiffre de 5 prêtres nés dans la paroisse, encore en vie, plus un séminariste alors
que nous n'avons noté que trois ordinations entre 1830 et 1914 dans les registres. De
la même manière, l'abbé Lassale signale en 1910 8 prêtres originaires de la paroisse,
contre 6 se trouvant dans les mêmes registres14. La monographie de Christian Du
moulin sur le séminaire de Bourges nous apprend aussi que sous la Restauration
nombreux avaient été les élèves venus d'Auvergne qui, une génération plus tard,
avaient entraîné leurs neveux15. Il en était de même à Orléans, où en 1829 se trouvait à
la tête du grand séminaire Bénech, un natif de Dienne16. Mais déjà en 1817, y était
arrivé l'ancien principal du collège de Saint-Flour, l'abbé Salesse qui avait emmené
avec lui le jeune Migne17. Ce flux migratoire s'était déroulé, avec d'autant plus de
facilité que sembla aussi avoir joué le souvenir de l'exil dans cette contrée de prêtres
réfractaires cantaliens18 et peut-être celui du passage du futur archevêque d'Aix, le
sanflorain Bernet19. L'un des frères de l'archiviste diocésain, Chabau, exerça aussi
dans le diocèse de Valence20. Des deux frères Valette, nés à Fontanges sous la
Restauration, le plus jeune fut prêtre à Paris ; l'autre le fut à Barriac, à côté de
Pleaux21. Olagnol de la paroisse de Lescure fut aumônier de la Charité à Paris22. De
Champs, Eugène Tissandier et Pierre Monier partirent professeurs de philosophie à
Paris, tandis que Monteil du hameau de Trignolles décéda aux Etats-Unis en 190923.
Pierre Chassang, à partir du registre des inscriptions, a ainsi comptabilisé 959
entrées au séminaire de 1821 à 185224 alors que pour la période 1825-1855, ne figu
rent sur les registres d'ordinations qu'environ 600 noms. L'ordo de 1913 mentionnait LE RECRUTEMENT SACERDOTAL DANS LE DIOCESE DE SAINT-FLOUR 611
encore 150 «prêtres originaires du diocèse attachés défini

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents