Le Tombeau de Sitti Nurbaya. Essai de lecture sociale. - article ; n°1 ; vol.23, pg 177-200
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Description

Archipel - Année 1982 - Volume 23 - Numéro 1 - Pages 177-200
Pierre Labrousse, The Tomb of Sitti Nurbaya: Essay social Reading
Pierre Labrousse, Makam Sitti Nurbaya: interpretasi sosial terhadap a uatu naskab kesusastraan.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Pierre Labrousse
Le Tombeau de "Sitti Nurbaya". Essai de lecture sociale.
In: Archipel. Volume 23, 1982. pp. 177-200.
Abstract
Pierre Labrousse, The Tomb of Sitti Nurbaya: Essay social Reading
ringkasan
Pierre Labrousse, Makam Sitti Nurbaya: interpretasi sosial terhadap a uatu naskab kesusastraan.
Citer ce document / Cite this document :
Labrousse Pierre. Le Tombeau de "Sitti Nurbaya". Essai de lecture sociale. In: Archipel. Volume 23, 1982. pp. 177-200.
doi : 10.3406/arch.1982.1731
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arch_0044-8613_1982_num_23_1_1731177
LE TOMBEAU DE «SITTI NURBAYA»
Essai de lecture sociale
par Pierre LABROUSTE
Depuis près de cinquante ans Sitti Nurbaya est figé dans le musée
des souvenirs de la nation indonésienne, à peu près tel que l'ont dé
couvert les adolescents de 1j23 et tel que des générations de maîtres
d'école continuent de le commenter. C'est pourquoi toute tentative de
remise en question du livre, touchant à la genèse mythologique de la
littérature indonésienne, aux souvenirs idéalisés des adultes d'aujourd'hui,
risque d'être ressentie comme d'essence iconoclaste. Pourtant il nous
semble que Sitti Nurbaya, replacé dans une perspective d'histoire sociale
et de vision de classe (') peut apparaître comme l'un des romans indo
nésiens les plus riches de sens. Il se trouve en effet à un point de
rupture entre le progrès économique qui profite de l'ouverture vers le
monde extérieur, l'émergence d'une nouvelle classe de jeunes Minang-
kabaus et les résistances d'autres groupes. Pour nous, il s'agit tout au
tant de tenter d'expliquer le roman, que de tirer profit des avantages
de sa situation afin d'en extraire des idées ou d'éprouver des méthodes
susceptibles d'être transférées à d'autres oeuvres.
La première perspective est fondée sur l'idée qu'il n'existe d'oeuvre
que dans la conscience des lecteurs, c'est-à-dire que lue. Cette conscience
n'est évidemment pas une. Entre les élèves des écoles des années 20,
les lecteurs des Taman Pustaka (*) qui y trouvèrent un modèle amoureux
1. V. G. Lukacs, La théorie du roman, Paris, 1963.
2. Bibliothèques publiques, déjà au nombre de 2.456 en 1924. V. Nidhi Aeusri-
vongse, Fiction a history : a study of pre-jjar Indonesian novels and novelists, 1920-1942 ,
University of Michigan, 1976. 178
et le désintérêt de ceux d'aujourd'hui, l'image du roman s'est stratifiée
€n plusieurs interprétations liées, les unes à la chronologie historique et
les autres à des groupes sociaux, qui s'interpénétrent synchroniquement.
A cela s'ajoute le rôle des maîtres d'école qui font du roman -que peu
■d'élèves lisent en fait- une utilisation dans un sens où l'idéologie l'emporte
sur la littérature (3).
Un deuxième point de vue part de l'idée de la vision du monde
du romancier. Cette perspective devrait être une suite de l'analyse
sociologique des faits littéraires ; pourtant, elle n'est guère appliquée
dans le domaine indonésien. Elle pourrait, nous semble-t-il, compléter les
notions d' «élite» ou d' «intellectuels» (4) par lesquelles on aborde
souvent l'étude de ces générations qui arrivent à l'entre-deux guerres,
dans les structures administratives coloniales. Pourtant dans leur concep
tion de l'argent, de la vie, de Dieu, dans l'image des rapports sociaux
à Padang ou dans l'image de Java, il y a une spécificité que nous
essaierons de dégager en tant que vision de classe.
Enfin la dichotomie couramment pratiquée entre un monde clos
de Vadat et une modernité ouverte, entre tradition et changement, nous
paraît, dans le domaine littéraire déjà, constituer une simplification
•excessive. A une époque où Padang commerce non seulement avec
Aceh et la Malaisic, mais entretient des relations avec l'Europe, le
Japon et l'Empire Ottoman, quand Marah Rusli apprend la science
vétérinaire comme il chante l'amour en pantun et que son rom<*n se
définit difficilement entre un système de valeurs mythiques et une
conscience de l'irréversibilité du temps de l'Histoire, la notion de
modernité, exclusivement liée à l'image de l'Occident, induit en erreur.
En effet, 1< plupart des problèmes du roman : rapports entre aristoc
ratie locale et groupes de marchands, opposition entre noyau familial
direct ou centré sur le mamak (s), tentatives réformistes et libération de
la femme, se sont dsp lis longtemps posés en Pays Minangkabau, en
particulier avec l'Islam et ne sont réactivés ici qu'avec les tentatives de
mainmise de l'Etat colonial sur cette province.
3. Au début, les éditions de Sitti Nurbaya se sont succédées au rythme de une tous
les trois ans (1922-1925-1929), mais de 1965 à 1979, une seule édition.
4. V. par exemple Taufik Abdullah, School and Politics : The Kaum Muda Movement
in West Sumatra. 1927-1933, Cornell University Press, 1971.
5. «Oncle maternel» qui a la responsabilité de l'éducation de ses neveux. DE S1TT1 NURBAYA RÉSUMÉ
I. PULANG DARI SEKOLAH * Retour de l'école».
Deux jeunes gens : Nurbaya, fille du marchand Baginda Suleiman et Sam-
sulbari, fils de Sutan Mahmud, penghulu adat.
II. SUTAN MAHMUD DENGAN SAUDARANYA PEREMPUAN « Sutam
Mahmud avec sa soeur ». Reproches de Putri Rubiah à son frère qui nég
lige sa nièce, contrairement à l'uage minang.
m. BERJALAN-JALAN KE GUNUNG PADANG «Promenade sur la colline-
de Padang». Nurbaya, SamsuJbari et des amis. Aveu de leur amour en
pantuns.
IV. PUTRI RUBIAH DENGAN SAUDARANYA SUTAN HAMZAH «Rubiah,
avec son frère Hdmzah». Médisances sur le comportement de Sutan Mahmud.
V. SAMSULBARI BERANGKAT KE JAKARTA «Samsulbari part à Jakarta».
Le héros va faire ses études de médecine à Batavia (Jakarta est un ana
chronisme ).
VI. DATUK MERINGGIH
Portrait d'un riche marchand cupide de Padang, dont la fortune est d'ori
gine douteuse.
VH. SURAT SAMSULBARI KEPADA NURBAYA «Lettre de Samsulbari à
Nurbaya». Premières impressions de Java.
Vin. SURAT NURBAYA KEPADA SAMSULBARI «Lettre de Nurbaya à Sams
ulbari». Suite de malheurs: son père est ruiné et Datuk Meringgihla de
mande en mariage en échange de la remise des dettes paternelles.
IX. SAMSULBARI PULANG KE PADANG « Samsulbari rentre à Padang »,
Nurbaya est marié. Altercation du héros avec Datuk Meringgih. Il est chas
sé par son père. Mort de Baginda Suleiman.
X. KENANG-KENANGAN KEPADA SAMSULBARI «Lettre Souvenir pour
Samsulbari». Considération de Nurbaya et sa cousine Alimah sur le mariage
XI. NURBAYA LARI KE JAKARTA «Nurbaya s'enfuit à Jakarta». Poursuivie
par les sbires de Datuk Meringgih qui l'accuse de l'avoir volé.
XD. PERCAKAPAN NURBAYA DENGAN ALIMAH «Discussion de Nurbaya
avec Alimah». Suite des considérations sur le mariage. Nurbaya meurt em
poisonnée par un gâteau, sur ordre de Datuk Meringgih. La mère de Sams
ulbari meurt de chagrin.
XHI. SAMSULBARI MEMBUNUH DIRI «Samsulbari tente de se tuer».
(Ce titre est célèbre pour la fonction inchoative du préfixe me-).
XIV. SEPULUH TAHUN KEMUDIAN «Dix ans après». Samsulbari en lieute
nant de l'armée des Indes parle des femmes avec Van Sta. un collègue.
XV. RUSUH PERKARA BELASTING DI PADANG «Troubles pour la ques
tion d'impôts à Padang». A propos de la tentative de lever des impôts, dis
cours unitaire et discours provincial. Datuk Meringgih entre en dissidence.
XVI. PEPERANGAN ANTARA SAMSULBARI DAN DATUK MERINGGIH
«Guerre entre Samsulbari et Datuk Meringgih». Mort de Datuk Meringgih
de la main de Sam, mort de Sam blessé, mort de son père. 180
I. L'invention de «Sitti Nurbaya»
La formule de H. B. Jassin : Pengarang roman modem yang pertama
dalam kesusastraan Indonesia iolah Marah Rush, «Le premier romancier mo
derne de la littérature indonésienne est Marah Rusli» (6)consacre l'au
teur comme père fondateur de la littérature indonésienne moderne de
préférence à Mas Marco Kartodikromo ou à Merari Siregar. Ce choix
implique des critères esthétiques conscients et des motivations idéologi
ques beaucoup moins conscientes. 11 oriente en tout cas la vision de la
majorité des Indonésie

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