Les Doriens de la Métropole : Étude de topographie et de géographie historique - article ; n°1 ; vol.113, pg 199-239
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1989 - Volume 113 - Numéro 1 - Pages 199-239
Un document épigraphique de Xanthos récemment publié (J. Bousquet, REG 101 [1988], p. 12-53) sort de l'ombre une région de Grèce Centrale jusqu'ici mal connue, la Doride, dite aussi Métropole des Doriens par les auteurs anciens. La prospection de la haute vallée du Céphise et l'utilisation de nouvelles inscriptions permettent de renouveler l'étude de la topographie et de la géographie historique de cette région : ainsi l'identification traditionnellement admise pour la cité dorienne la plus connue, Kyténion, est remise en cause. L'étude des différents témoignages littéraires et épigraphiques amène à reprendre les questions de géographie historique concernant les peuples voisins. Ayant compté tantôt trois, tantôt quatre cités, la Doride occupa près des sources du Céphise un territoire fertile, mais minuscule ; son rôle politique fut faible.
Μιά επιγραφική μαρτυρία άπό τόν Ξάνθο πού δημοσιεύθηκε πρόσφατα (J. Bousquet, REG 101 [1988], σελ. 12-53), ανασύρει άπό τήν αφάνεια μιά περιοχή της κεντρικής Ελλάδας πού δέν γνωρίζαμε καλά μέχρι σήμερα : τή Δωρίδα, γνωστή καί σάν Μητρόπολη τών Δωριέων άπό τους αρχαίους συγγραφείς. Ή εξερεύνηση της άνω κοιλάδας του Κηφισού καί ή χρησιμοποίηση νέων επιγραφών επιτρέπουν τήν ανανέωση της μελέτης της τοπογραφίας καί της ιστορικής γεωγραφίας αυτής της περιοχής : έτσι, ή παραδοσιακή ταύτιση του Κυτένιου, της πιό γνωστής δωρικής πόλης, γίνεται καί πάλι προβληματική. Ή μελέτη τών διαφόρων φιλολογικών καί επιγραφικών μαρτυριών οδηγεί στην επανεξέταση τών προβλημάτων ιστορικής γεωγραφίας πού αφορούν τους γειτονικούς λαούς καί μ' αυτόν τόν τρόπο ό χάρτης της κεντρικής Ελλάδας μεταβάλλεται. Ή Δωρίδα, πότε μέ τρεΤς καί πότε μέ τέσσερεις πόλεις, κατείχε, κοντά στίς πηγές του Κηφισού, μιά γόνιμη αλλά μικροσκοπική Ικταση · ό πολιτικός της ρόλος ύπηρξε ασήμαντος.
41 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 628
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Denis Rousset
Les Doriens de la Métropole : Étude de topographie et de
géographie historique
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 113, livraison 1, 1989. pp. 199-239.
Résumé
Un document épigraphique de Xanthos récemment publié (J. Bousquet, REG 101 [1988], p. 12-53) sort de l'ombre une région de
Grèce Centrale jusqu'ici mal connue, la Doride, dite aussi Métropole des Doriens par les auteurs anciens. La prospection de la
haute vallée du Céphise et l'utilisation de nouvelles inscriptions permettent de renouveler l'étude de la topographie et de la
géographie historique de cette région : ainsi l'identification traditionnellement admise pour la cité dorienne la plus connue,
Kyténion, est remise en cause. L'étude des différents témoignages littéraires et épigraphiques amène à reprendre les questions
de géographie historique concernant les peuples voisins. Ayant compté tantôt trois, tantôt quatre cités, la Doride occupa près des
sources du Céphise un territoire fertile, mais minuscule ; son rôle politique fut faible.
περίληψη
Μιά επιγραφική μαρτυρία άπό τόν Ξάνθο πού δημοσιεύθηκε πρόσφατα (J. Bousquet, REG 101 [1988], σελ. 12-53), ανασύρει
άπό τήν αφάνεια μιά περιοχή της κεντρικής Ελλάδας πού δέν γνωρίζαμε καλά μέχρι σήμερα : τή Δωρίδα, γνωστή καί σάν
Μητρόπολη τών Δωριέων άπό τους αρχαίους συγγραφείς. Ή εξερεύνηση της άνω κοιλάδας του Κηφισού καί ή χρησιμοποίηση
νέων επιγραφών επιτρέπουν τήν ανανέωση της μελέτης της τοπογραφίας καί της ιστορικής γεωγραφίας αυτής της περιοχής :
έτσι, ή παραδοσιακή ταύτιση του Κυτένιου, της πιό γνωστής δωρικής πόλης, γίνεται καί πάλι προβληματική. Ή μελέτη τών
διαφόρων φιλολογικών καί επιγραφικών μαρτυριών οδηγεί στην επανεξέταση τών προβλημάτων ιστορικής γεωγραφίας πού
αφορούν τους γειτονικούς λαούς καί μ' αυτόν τόν τρόπο ό χάρτης της κεντρικής Ελλάδας μεταβάλλεται. Ή Δωρίδα, πότε μέ τρεΤς
καί πότε μέ τέσσερεις πόλεις, κατείχε, κοντά στίς πηγές του Κηφισού, μιά γόνιμη αλλά μικροσκοπική Ικταση · ό πολιτικός της
ρόλος ύπηρξε ασήμαντος.
Citer ce document / Cite this document :
Rousset Denis. Les Doriens de la Métropole : Étude de topographie et de géographie historique. In: Bulletin de correspondance
hellénique. Volume 113, livraison 1, 1989. pp. 199-239.
doi : 10.3406/bch.1989.4718
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1989_num_113_1_4718LES DORIENS DE LA MÉTROPOLE
ÉTUDE DE TOPOGRAPHIE
ET DE GÉOGRAPHIE HISTORIQUE1
vient Une de longue publier inscription, J. Bousquet2 découverte rapporte en la 1965 venue au Létôon à Xanthos de Xanthos d'une ambassade en Lycie, que de
Kyténion, une cité de Grèce Centrale : les Kyténiens, représentant les Doriens de la
Métropole viennent, au nom de leur lien de parenté avec les Xanthiens, demander des
secours pour la reconstruction des murailles de leur cité. Qui cherche à situer celle-ci par
rapport aux autres cités de Doride ne trouve que quelques études rapides, qui laissent
encore la topographie de cette région dans «l'incertitude»3. Jusqu'à présent, l'on n'a pas
réussi à s'accorder ni sur la localisation, ni sur le nombre des cités doriennes, qui va de
trois à six, selon les sources littéraires4 ; la question des limites respectives des territoires
(1) Je tiens à remercier P. A. Pantos, E. Pentazos et D. Skorda, qui ont autorisé cette étude; mes
remerciements vont d'autre part à J. Bousquet, Chr. Le Roy et M. Sève qui ont accepté de relire cet article et
de me faire part de leurs observations.
Dans cette étude ont été utilisées les abréviations suivantes :
Béquignon, Spercheios : Y. Béquignon, La vallée du Spercheios des origines au tv siècle (1937).
Daux, Delphes : G. Daux, Delphes au w et au i' siècle, depuis l'abaissement de VÊtolie jusqu'à la paix romaine
(1936).
G. L. 1,2: A. Philippson, E. Kirsten, Die griechischen Landschaften I, 2 (1951).
Lerat, Locriens : L. Lerat, Les Locriens de l'Ouest (1952).
Pritchett, Studies : W. K. Pritchett, Studies in Ancient Greek Topography, III (1980), IV (1982) et V (1985).
TIB / : J. Koder, F. Hild, Tabula Imperii Byzantini I, Denkschr. der Oester. Akad. der Wissensch., Phil.-Hisl.
Kl. 125 (1976).
(2) REG 101 (1988), p. 12-53.
(3) J.-P. Michaud, BCH Suppl. IV (1977), p. 131 n. 8. Voici la liste de ces études : H. G. Lolling, «Zur
Topographie von Doris», AM 9 (1884), p. 305-318; F.G.W. Foat, «Notes on Doris», ABSA 23 (1918/19),
p. 104-111 ; G. Kolias, «Das Lehngut von Gravia», Byz. Z. 36 (1936), p. 330-336; P. A. Tsakris, «La Doride»,
Platon 23-24 (1960), p. 239-257; Ή 'Αρχαία άωρίς, Ή Μητρόπολις των Δωριέων (1970).
(4) Mis à part les mentions isolées de telle cité dans la littérature, qui seront indiquées dans chaque notice
particulière, les témoignages littéraires énumérant les cités- doriennes sont les suivants :
— Thucydide, I, 107 (trois cités);
— Andron, FGrH 10 F16a ap. Strabon, X, 4, 6, C 476 (trois citée);
— Diodore de Sicile, IV, 67 et XI, 79 (trois cités);
— Strabon, IX, 3, 1 C 417 et IX, 4, 10 C 427 («Tétrapole»); ■ Sites antiques
• Noms modernes
— Limites entre peuples, cf n.151 G b I f e — M a I i a q υ e—
0 2 4 6 8 10km
Alpenos '
fc
Skarphaiaf
LOCRIENS
/EPICNEMIDIENiS
Mavrolithari )\ J !
Tithronion
Amphikleia
Illustration non autorisée à la diffusion
ite locrien/ iTp
CRIENS
B Amphissa
OZOLES
Fig. 1. — Peuples de Grèce Centrale : carte de situation (Échelle 1 :300000e; dessin N. Sigalas). GÉOGRAPHIE HISTORIQUE DE LA DORIDE 201 1989]
de ces cités et des limites de la région5, qui ont certainement varié au cours de
l'Antiquité, est restée particulièrement floue, en raison notamment de notre faible
connaissance de la géographie historique des territoires locriens, étolien et oitaien.
L'étude de la géographie historique de la Doride est renouvelée depuis la découverte, en
1988, de trois inscriptions, au village moderne de Paliochori, dans le nome de Phthiotide :
il s'agit de décrets honorifiques qui sont les premiers documents à livrer un indice de
localisation de la cité de Kyténion6.
Peu étudiée du point de vue de la géographie historique, la Doride a en revanche été
fréquemment évoquée par ceux qui ont traité de l'invasion dorienne, puisque c'est là que
les Anciens, justifiant le nom de la région, plaçaient le lieu d'une étape des Doriens avant
leur arrivée dans le Péloponnèse. Ainsi, entre autres, K.O. Millier et N.G. L. Hammond
se sont intéressés à cette Doride de la légende7 et plus récemment E. Kirsten, liant
Doride légendaire et Doride historique, a tenté de montrer que la Doride, par sa pauvreté
à l'époque classique et hellénistique, présentait, face au monde de la Grèce plus orientale,
civilisation de la Polis, les vestiges de la vie nomade, propre à la race dorienne8. C'est
aussi la volonté de retrouver les routes empruntées par les Doriens qui a incité
l'Université Loyola de Chicago à mener, il y a une dizaine d'années, une campagne
d'investigations topographiques dans cette région9. L'étude des voies de communication
et la géographie historique de la Doride n'ont donc guère été abordées que sous l'angle
particulier de l'invasion dorienne : la Doride a été en quelque sorte prisonnière de son
nom. Il faut pourtant constater, avec les explorateurs américains10, que la haute vallée
— Conon, FGrH 26 FI, 27 (trois cités);
— Pline, NH IV, 28 (cinq cités) ;
— Ptolémée, III, 14, 14 (quatre cités);
— Pseudo-Scylax, 62 (trois cités);
— Pseudo-Scymnos, 592-5 (quatre cités);
— Aelius Aristide, XXXIV Leuktrika, II 40 (trois cités);
— Enfin trois scholies, qui font de la Doride une « Hexapole» : Scholia vêlera in Pindari Carmina I, 121 ;
I. Tzétzès ad VAlexandra de Lycophron, v. 980 ; scholie à Aristophane, Ploutos v. 385. Les notices d'Etienne de
Byzance (cf. infra) parlent tantôt de trois, tantôt de quatre cités en Doride. Pour la brève notice contenue dans
certaines éditions de Pomponius Mêla (II, 3 : in Doride, Pindos et juxta situm Erineum), cf. l'édition de
P. Parroni (1984), p. 305-306 : il s'agit d'un complément proposé par les éditeurs modernes à une lacune du
texte.
(5) Par région, on entendra le territoire occupé par les Doriens, c'esl>à-dire les territoires additionnés de»
différentes cités dites doriennes.

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