Les formations würmiennes de la pointe de Tancarville - article ; n°2 ; vol.4, pg 113-130
19 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les formations würmiennes de la pointe de Tancarville - article ; n°2 ; vol.4, pg 113-130

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
19 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Année 1967 - Volume 4 - Numéro 2 - Pages 113-130
Une étude détaillée des formations würmiennes de la pointe de Tancarville a permis de distinguer de bas en haut :
— Une formation estuarienne contemporaine du Bas-Normannien ;
— Un dépôt de solifluxion, lavé à la base par la mer ;
— Une dune ravinée par des sables de ruissellement ;
— Une séquence tardiglaciaire constituant le quatrième cycle loessique du Würm dans le pays de Caux.
A detailed study of the wurmian formations of the « pointe de Tancarville » has permitted to distinguish from top to bottom : — An estuarian formation : « Bas-Normannien » ; — A dune eroded by stratified sands ; — A loessic sequence constituting the fourth loessic cycle {Tardiglaciaire) of the Würm, in the « pays de Caux ».
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Pierre Lautridou
P A Dupeuple
Les formations würmiennes de la pointe de Tancarville
In: Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Volume 4 - Numéro 2 - 1967. pp. 113-130.
Résumé
Une étude détaillée des formations würmiennes de la pointe de Tancarville a permis de distinguer de bas en haut :
— Une formation estuarienne contemporaine du Bas-Normannien ;
— Un dépôt de solifluxion, lavé à la base par la mer ;
— Une dune ravinée par des sables de ruissellement ;
— Une séquence tardiglaciaire constituant le quatrième cycle loessique du Würm dans le pays de Caux.
Abstract
A detailed study of the wurmian formations of the « pointe de Tancarville » has permitted to distinguish from top to bottom : — An
estuarian formation : « Bas-Normannien » ; — A dune eroded by stratified sands ; — A loessic sequence constituting the fourth
loessic cycle {Tardiglaciaire) of the Würm, in the « pays de Caux ».
Citer ce document / Cite this document :
Lautridou Jean Pierre, Dupeuple P A. Les formations würmiennes de la pointe de Tancarville. In: Bulletin de l'Association
française pour l'étude du quaternaire - Volume 4 - Numéro 2 - 1967. pp. 113-130.
doi : 10.3406/quate.1967.1054
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/quate_0004-5500_1967_num_4_2_1054Bulletin de l'Association française 1957 . 2 page 113 pour l'étude du Quaternaire.
LES FORMATIONS WURMIENNES
DE LA POINTE DE TANCARVILLE
PAR
J.-P. LAUTRIDOU,
Centre de Géomorphologie du C.N.R.S., Caen ;
P.-A. DUPEUPLE,
Laboratoire de Micropaléontologie, Faculté de sciences, Paris.
Résumé. — Une étude détaillée des formations wurmiennes de la pointe de Tancarv
ille a permis de distinguer de bas en haut :
— Une formation estuarienne contemporaine du Bas-Normannien ;
— Un dépôt de sohfluxwn, lavé à la base par la mer ;
— Une dune ravinée par des sables de ruissellement ;
—séquence tardiglaciaire constituant le quatrième cycle loessique du Wûrm
dans le pays de Caux.
Summary. — A detailed study of the wurmian formations of the « pointe de Tancarv
ille » has permitted to distinguish from top to bottom :
— An estuarian formation : « Bas-Normannien » ;
— A dune eroded by stratified sands ;
— A loessic sequence constituting the fourth loessic cycle {Tardiglaciaire) of the
Wùrm, in the « pays de Caux ».
INTRODUCTION
En étudiant les formations superficielles de Saint-Romain (J.-P. Lautridou,
1965 a), l'un d'entre nous a trouvé à Tancarville un gisement de sable contenant une
microfaune abondante et recouvert par des dépôts continentaux Wiirmiens. Une
revue détaillée des coupes et sondages ' de la pointe de Tancarville nous permet
maintenant de présenter une synthèse sur les diverses formations que nous avons
examinées. Après le travail de terrain (J.-P. Lautridou) étayé par des sondages
à main (jusqu'à 7 m) et à moteur (jusqu'à 3 m : sonde P.P.K.), des analyses
effectuées au Centre de géomorphologie (granulométrie au bain-marie Rivière :
M.-J. Pellerin, calcimétries, minéraux lourds : M"e M. Bazire, morphoscopies)
et les déterminations de la faune (M.-A. Maury)2 et de la microfaune (P.-A. Dupeu-
ble) viennent compléter ces recherches. Les croquis ont été dessinés par
Mlle M. Lavolle.
1. Nous remercions M Basile, ingénieur des Ponts et Chaussées, et M Guyader, ingénieur du
Port autonome du Havre, pour tous les renseignements (sondages, cartes topographiques détaillées)
qu'ils nous ont fournis.
2 Les déterminations de la faune ont été faites grâce à la bienveillance de M -A. Maury, conser
vateur du Muséum d'histoire naturelle du Havre. BULLETIN DE L'ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'ÉTUDE DU QUATERNAIRE 114
LA POINTE DE TANCARVILLE
DANS LE CADRE MORPHOLOGIQUE DU PAYS DE CAUX
Les recherches (J.-P. Lautridou, 1965 b) sur le Sud-Ouest du pays de Caux
ont mis en valeur l'existence de loess non calcaires épais de 6 à 8 mètres et
reposant sur de l'argile à silex qui pénètre par de profonds entonnoirs de disso
lution dans la craie du Sénonien.
L'épaisseur de ces dépôts contraste avec la médiocrité des formations de
versants, constituées le plus souvent par du matériel provenant de la gélivation
de la craie (la presle) et recouvert par une formation sableuse à sablo-limoneuse,
à silex (argile à silex solifluée et lavée de sa fraction fine) : l'ensemble ne dépasse
pas en général 1,50 m. Ceci s'explique par l'importance de l'érosion sur un
plateau crayeux élevé et proche du niveau de base déprimé pendant les périodes
froides (en particulier le Wùrm). De ce fait, dans les vallées m maintenant sèches,
le creusement l'a emporté sur le façonnement et on n'observe que des formations
médiocres mises en place à la fin du Wûrm. Les versants de la Seine forment
une exception, en particulier le méandre allant de Tancarville au cap du Hode
(à l'W de Tancarville) : les dépôts deviennent très épais, la pente ne dépasse pas
15° (contre 25 à 30° dans les vallées sèches), le modelé est très adouci. L'étude
de la pointe de Tancarville va nous fournir des éléments pour interpréter ces
aspects particuliers de la vallée de la Seine.
La présentation des données sera ici regroupée autour de deux ensembles
de coupes : celles du pont de Tancarville (coupes 1, 2, 3, fig. 1) et celles situées
plus à l'ouest (coupes 4, 5, 6, 7, fig. 1).
Cgudebec
L4-
plaine alluviale
• 5 numéro de coupe
front de carrière
coupe synthétique
(Fig 5)
2 km
Fig. 1. — Croquis de situation.
I. — Les coupes du pont de Tancarville.
Le long de la route Le Havre-Caudebec, sous le pont de Tancarville, un gli
ssement de la couverture végétale nous a permis d'observer deux formations
différentes (coupe 2, fig. 2) :
A. — Un dépôt d'estuaire {formation 1) : il est constitué par une argile grise
sableuse (sables très fins), calcaire reposant sur un cailloutis de base composé
de silex gris, noirs (provenant de la craie de Tancarville) ou marron et de LES FORMATIONS WURMIENNES DE LA POINTE DE TANCARVILLE 1 ]5
calcaire dur qui provient de l'assise située à la base du Sénonien3. Les silex
longs de 3 à 10 cm et comportant des cupules de gel, ont un indice d'émoussé
2 000 r1
assez élevé ( entre 50 et 200) mais conservent une forte dissymétrie
L
(autour de 0,8) et montrent peu de traces caractéristiques de chocs (en coups
d'ongle). Ils possèdent donc une usure importante, inférieure cependant à celle
des silex sur les plages actuelles du pays de Caux. Les cailloux, cailloutis et
graviers de calcaire dur sont, bien sûr, plus roulés : indice d'émoussé de 200 à
400, l'aplatissement et la dissymétrie restant très variables. La formation grise 1
recouvrant ce cailloutis de base devient de plus en plus argileuse vers le haut
(la fraction inférieure à 2 microns passant de 26 % à 47%). Elle contient outre
quelques rares mollusques écrasés (Succinea oblonga Drap, semble-t-il), une import
ante microfaune de type estuarien (P.A.D.), à nombreux Nonionidés. Ainsi un
échantillon prélevé au-dessus du cailloutis de base a-t-il fourni l'association
suivante :
Foraminifères récents.
Lagena hexagona (Williamson) R trigonolucida Balkwill et Millet R
Lagena apiculata Reuss R
Angulogerina angulosa (Williamson) C
Bolivina pseudoplicata (Heron, Allen et Earland) A variabihs C
? Bulimina sp R
Entosolenia globosa (Walker et Jacob) R
Cassidulina Laevigata (d'ORBiGNY) R
Nonion depressulum (Walkr et Jacob) D
Elphidium advenum (Cushman) A incertum (Williamson) A
Ammonia beccarii (Linné) R
Discorbis nitida R
Cibicides lobatulus (Walker et Jacob) A
Globigerina bulloides d'ORBiGNY R
Rares Ostracodes.
Eléments remaniés de la craie.
Calcisphaerula sp R
Hedbergella sp R
D : Dominant ; A : Abondant ; C : Constant ; R : Rare.
C'est donc un échantillon très riche en Nonionidae, Elphidiidae et Bolivines,
témoignant d'un milieu vaseux. On notera aussi la rareté des éléments remaniés
de la craie ; cependant, vers le haut, leur importance augmente. Le dépôt se
termine par une bande gris foncé à zones noires contenant de la matière organique
(0,9 %), quelques Foraminifères récents, mais surtout

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents