Les grandes tendances de l évolution politique - article ; n°3 ; vol.9, pg 578-597
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Description

Revue française de science politique - Année 1959 - Volume 9 - Numéro 3 - Pages 578-597
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur François Luchaire
Les grandes tendances de l'évolution politique
In: Revue française de science politique, 9e année, n°3, 1959. pp. 578-597.
Citer ce document / Cite this document :
Luchaire François. Les grandes tendances de l'évolution politique. In: Revue française de science politique, 9e année, n°3,
1959. pp. 578-597.
doi : 10.3406/rfsp.1959.403014
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1959_num_9_3_403014Les Grandes Tendances
de Evolution Politique en Afrique Noire
FRAN OIS LUCHAIRE
Les excellents rapports qui ont été distribués occasion de
la Table ronde de Association fran aise de science politique per
mettent de dégager certains faits évidence et de se poser cer
tains problèmes sur avenir de Afrique
Les faits il importe de souligner sont les conditions juri
diques plutôt leur évolution de la vie politique en Afrique
noire ainsi que le cadre social dans lequel cette vie est établie
Les problèmes avenir résultent du particularisme de la vie
politique africaine car le parti politique en Afrique est une réalité
bien différente de celle du parti dans les pays de Europe occi
dentale le phénomène du pouvoir lui-même une essence fort
spéciale
Une association de science politique pour but observation
des faits passés et présents mais il est évident que cette obser
vation perdrait beaucoup de son intérêt si elle était pas conduite
avec le souci de chercher une réponse au grand point interro
gation que porte avenir politique du continent africain On peut
en effet se demander si état actuel de la société politique afri
caine permet de déterminer dès maintenant la direction politique
que prendra Afrique le nationalisme est-il seulement la forme
une réaction contre Occident ou la prise de conscience une
patrie nouvelle émiettement politique de Afrique correspond-il
une nécessité sociale ou effacera-t-il devant un sentiment unité
africaine Le tribalisme et hétérogénéité des groupes sociaux
rendent-ils possible et paisible un régime de démocratie classique
ou conduisent-ils nécessairement soit anarchie soit au parti
unique
Une Afrique émancipée formera-t-elle un nouveau bloc poli
tique reJoindra-t-elle nécessairement un bloc neutraliste ou pourra-
t-elle se partager entre les blocs actuellement existants
578 Evolution Politique
LES CADRES JURIDIQUES ET SOCIOLOGIQUES
Le développement de la vie politique africaine est lié évo
lution des institutions juridiques
Cette évolution exprime le sens de la colonisation fran aise Si
la colonisation consistait dans adjonction aux territoires métro
politains de nouvelles provinces il faudrait dire que la France
échoué dans la recherche de pareil objectif Par contre si la colo
nisation consiste comme nous estimons dans le développement
économique social et politique des régions sous-développées il
faut dire que dans le domaine politique la réussite fran aise est
complète
Dans cette direction évolution est poursuivie sur trois plans
parallèles depuis la fin de la seconde guerre mondiale
En premier lieu éïectorat est progressivement généralisé
Le rapport de Seurin montre en 1946 par exemple il
avait pour toute O.F guère plus de 500 000 électeurs alors
en 1957 il en avait plus de 10 millions Mais surtout les con
ditions individualisation exigées pour inscription sur une liste
électorale en 1946 étaient telles que le corps électoral de cette
époque était essentiellement urbain est au fur et mesure des
lois électorales qui augmentèrent les catégories électeurs que
les populations rurales furent amenées participer de plus en
plus nombreuses au vote la loi du 23 juin 1956 loi-cadre ter
miné cette évolution en établissant le suffrage universel
Cette même loi mis fin institution du double collège qui
réservait un collège électoral spécial aux personnes de statut civil
fran ais auxquelles ajoutaient pratiquement tous les Sénégalais
Or il est évident un corps électoral axé sur les villes
dans tous les pays du monde un esprit revendicatif beaucoup plus
élevé un corps électoral établi sur les campagnes autre part
la ville africaine est beaucoup plus sensible aux mots ordre des
partis venus de la métropole que est la campagne Ceci expli
que pourquoi les toutes premières formations politiques africaines
qui se sont établies la fin de la seconde guerre mondiale une
part étaient des formations de revendication et autre part ont
trouvé facilement leur place dans des groupements politiques métro
politains extension du suffrage aux masses rurales devait entraî
ner la naissance de formations plus modérées parce que plus tra-
579 Fran ois Luehaire
ditionnelles mais en même temps les hommes politiques africains
voyaient se poser devant eux des problèmes nouveaux entraînés
par les responsabilités de plus en plus grandes dont la métropole
les chargeait
En second lieu en effet évolution des institutions est faite
dans le sens une décentralisation politique de plus en plus
accentuée
Les décrets octobre 1946 avaient établi dans les territoires
Outre-Mer des assemblées portant des noms divers assemblée
territoriale conseil général conseil représentatif etc.) mais qui
par leurs règles de fonctionnement et leurs attributions ressem
blaient fort aux conseils généraux de la métropole Elles étaient
donc con ues que comme des assemblées administratives soumises
ailleurs une tutelle assez stricte mais rapidement il est apparu
que leur rôle devait déborder la simple administration en effet
leurs compétences budgétaires et fiscales étaient totales puisque
Etat fran ais ne percevait dans les territoires aucune recette les
assemblées Outre-Mer se trouvaient ainsi de ce seul fait sur un
plan bien supérieur celui des conseils généraux métropolitains
qui ne peuvent imposer un contribuable bien amaigri par les
impôts Etat Par le vote du budget les assemblées territoriales
ont donc contrôlé et progressivement dirigé toute la vie adminis
trative et économique des territoires
La loi du 23 juin 1956 là encore accentué une évolution en
augmentant considérablement les attributions des assemblées terri
toriales et en leur permettant édicter des règlements dans les
matières qui en métropole faisaient objet non seulement de
décrets mais aussi bien souvent de lois du Parlement
Sur un autre point la loi du 23 juin 1956 commencé une
nouvelle évolution Il agit de la direction des services publics ter
ritoriaux En effet après la Constitution de 1946 le chef du
territoire nommé discrétionnairement par le gouvernement métro
politain devait être le chef de toute administration et de tous les
services publics il agisse de ceux de Etat ailleurs très peu
nombreux ou de ceux du territoire
Or en instituant des conseils de gouvernement dont les mem
bres ont la qualité de ministres territoriaux la loi du 23 juin 1956
remis des personnages provenant du suffrage universel la
direction effective des services les conditions mêmes
de leur désignation par assemblée locale ainsi que de leur res-
580 Evolution Politique
ponsabilité devant celle-ci orientaient ensemble du système vers
celui un gouvernement responsable dans lequel le représentant
de la métropole avait plus un rôle comparable celui un
chef Etat dans un régime parlementaire de forme classique
Toutefois sur un point la loi du 23 juin 1956 balan ait cette
décentralisation politique en augmentant le nombre des services
publics Etat qui se trouvaient ainsi soustraits au moins en
théorie au contrôle des élus locaux En fait cependant il en
était rien car il était pratiquement impossible aux chefs de ces
services Etat et même au représentant du gouvernement fran
ais de se maintenir dans un territoire ils étaient en désaccord
avec les élus locaux
Ainsi directement ou indirectement les élus locaux avaient en
main toute la réalité du pouvoir tout au moins dans la gestion des
affaires propres leurs territoires
En transformant les Outre-Mer en Etats auto
nomes la Constitution du octobre 1958 donc simplement con
sacré un état de fait Non seulement les élus locaux avaient la
possibilité juridique de gouverner mais encore dans beaucoup de
territoires ils avaient acquis une formation suffisante pour le faire
En troisième lieu en effet ils é

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