Les inscriptions du temple de Vithala à Hampi - article ; n°1 ; vol.74, pg 183-264
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1985 - Volume 74 - Numéro 1 - Pages 183-264
82 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

Vasundharâ Filliozat.
Pierre-Sylvain Filliozat
Les inscriptions du temple de Vithala à Hampi
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 74, 1985. pp. 183-264.
Citer ce document / Cite this document :
Filliozat. Vasundharâ, Filliozat Pierre-Sylvain. Les inscriptions du temple de Vithala à Hampi. In: Bulletin de l'Ecole française
d'Extrême-Orient. Tome 74, 1985. pp. 183-264.
doi : 10.3406/befeo.1985.1671
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1985_num_74_1_1671INSCRIPTIONS DU TEMPLE DE VITHALA A HAMPI LES
PAR
Vasundhara et Pierre-Sylvain FILLIOZAT
Vijayanagar doit être classé parmi les plus grands sites archéologiques du monde. Sur 30
km2 environ sont dispersés quelques centaines de monuments, temples, vastes complexes ou
simples sanctuaires, gopura, pavillons, avenues, portiques, fortifications, canaux, bassins,
ponts, etc., ouvrages d'art qui ont presque tous été édifiés dans une période de temps assez
restreinte, dans ce qui a été une des plus brillantes capitales d'Asie aux 15eme et 16eme siècles.
L'on ne possède pas encore d'inventaire exhaustif de ce site. Un compte provisoire des
monuments arrive déjà au nombre de cinq cents. Il est aussi certain que ce site intéresse
toutes les branches de l'archéologie, architecture religieuse, militaire, civile, urbanisme,
irrigation, alimentation en eau, épigraphie, etc.
Le site est bien connu depuis les premiers débuts de la recherche. Le pionnier de
l'archéologie indienne, le Colonel MACKENZIE, en a fait, en 1800, une carte, bien
approximative mais remarquable pour son époque1. Vijayanagar reste cependant très peu
étudié, très peu relativement à sa richesse. Des travaux de conservation y ont été menés dès
les débuts de l'Archaeological Survey of India. Au début du siècle Longhurst a inauguré un
levé de plan et des réparations des principaux monuments, a fait un guide rénové récemment
par D. Devakunjari.2 Depuis quelques années l'intérêt se concentre de plus en plus sur
Vijayanagar, que ce soit les Services Archéologiques de l'Inde qui ont entrepris des fouilles
dans la zone du palais ou le Gouvernement de l'Etat du Karnâtaka qui projette de développer
le tourisme.
Il importe avant tout de faire un inventaire détaillé des nombreux monuments et un relevé
complet des inscriptions. Car si l'on sait que le site est riche, l'on n'en connaît pas encore
toutes les richesses, même celles qui sont en surface, pour ne rien dire de celles que des
fouilles ont chance de mettre au jour.
Vijayanagar est implanté sur la rive droite de la Tungabhadrà, avec une extension sur la
rive gauche appelée Ànegomdi. La rivière qui coule d'Ouest en Est décrit une grande courbe,
montant vers le Nord pour reprendre sa direction générale Ouest-Est. La partie la plus
1 Echelle 1 inch pour 450 yards. Cette carte est conservée aux National Archives of India, New-Delhi (voir
Catalogue of the Historical Maps of the Survey of India, 1975: n°F, 189/3). Elle est reproduite dans MARG, Bombay,
1981. Il en existe une autre version très proche à l'India Office.
2 Hampi by D. Devakunjari, Archaeological Survey of India, New Delhi, 1970. 1 84 Vasundhara et Pierre-Sylvain Filliozat
ancienne de la ville est à l'Ouest entre une colline appelée Hemakûta et la rivière; l'occupation
en est attestée dès le 6f"e siècle ainsi que la présence d'un temple sivaïte, celui de Virûpàksa.
Cette partie de la ville est proprement appelée Hampi, lequel nom a été par la suite étendu à
l'ensemble du site. A partir du 14eme siècle le site est devenu le siège d'une capitale et s'est
développé considérablement dans la direction de l'Est et du Sud-Est, en fonction du relief
dont les grandes lignes sont dessinées par trois chaines de collines étalées d'Est en Ouest.
L'une part du Hemakûta déjà mentionné à l'Ouest, se prolonge par le Mataňgaparvata, le
point le plus haut de la topographie du site (520 m) et après une rupture brusque par un
nouveau massif allant jusqu'à l'extrémité de la ville. Une autre chaîne s'étend au Sud d'Ouest
en Est et sur toute la largeur du site. La troisième est au Nord le long de la rivière au sommet
de sa courbe. Le centre de la capitale, résidence royale et quartiers résidentiels, était au Sud
de la chaîne méridionale, laquelle est hérissée d'un long rempart, partie Nord du mur
d'enceinte de la cité proprement dite. En dehors de ce mur il y avait plusieurs quartiers que
l'on peut dénommer faubourgs et qui semblent avoir eu une remarquable orientation
religieuse. Les plus notables sont au Nord entre le mur principal et la rivière: Krsnàpura dans
la vallée entre la chaîne méridionale et la chaîne centrale, Virûpàksàpura entre la chaîne
centrale et la rivière, Acyutâpura dans la trouée de la chaîne centrale, Vithalàpura entre la
chaîne centrale et la chaîne septentrionale dans l'angle Nord-Est de la ville.
Ces quartiers hors-les-murs de Vijayanagar sont appelés pura dans les inscriptions. Les
noms de Virûpàksàpura, Acyutàpura et Krsnàpura sont bien attestés. Celui de Vithalâpura
ne l'est pas dans les inscriptions anciennes à notre connaissance3. Cependant il est couram
ment utilisé aujourd'hui et nous pouvons l'accepter par analogie avec les noms des quartiers
voisins. La désignation ancienne est la forme abrégée «Vithala» d'après le nom de la divinité.
C'était la du temple et aussi du faubourg entier incluant les résidences des
habitants. Par exemple un donateur se fait désigner dans une inscription par les mots «Sri
vithalada nammâluvàrulu» littéralement «Nammàluvàr de Vithala», c'est-à-dire «résident de
Vithalâpura».4
Ces pura sont des entités bien définies par une destination religieuse et un plan d'une
ordonnance remarquable commun à tous dans ses grandes lignes. Chacun d'eux est en effet
organisé pour une figure divine et en fonction du rituel exécuté pour elle. Produit d'un projet
architectural élaboré et bien défini, il doit être étudié comme un tout. Les relations entre les
différents édifices qui y sont implantés doivent être particulièrement étudiées et même si l'on
concentre son attention sur un monument particulier, il ne faut pas perdre de vue qu'il est une
partie d'un ensemble. Sa fonction ne se comprend qu'à l'intérieur de l'ensemble.
La présente étude est consacrée aux inscriptions du temple principal du faubourg de
Vithalâpura. Nombre de faits auxquels ces font allusion ne peuvent être compris
que si l'on connaît la structure et la fonction du temple dans le quartier où il est implanté.
Nous décrirons donc brièvement le complexe de monuments de Vithalâpura, avec un essai de
déterminer ce qui relie les différents édifices et l'usage qui en était fait.
Cet ensemble occupe donc l'angle Nord-Est de la ville, situé dans la courbe de la rivière
entre les deux chaînes de collines, centrale et Nord. Sa superficie est approximativement
3 Le nom «Vithalàpuram» dans les 1. 12 et 13 de l'inscription d'Avubhalarâjumgâru dans le temple de
Tirumangaiyàlvàr est le nom d'un village voisin de Kampili donné au temple de Vithala. C'est donc une localité
différente. De même pour le Vithalâpura du sïme de Garuga offert dans l'inscription XXIV.
4 Insc. XXI. La forme «Vithalu» apparaît dans Insc. V. Les inscriptions du temple de Vithala à Hampi 1 85
1 km2, un rectangle de 1500 m dans son axe Ouest-Est et 700 m dans son axe Nord-Sud. Il
représente un projet architectural dont l'origine doit être purement religieuse. Il est entièr
ement commandé par sa destination au service de la divinité appelée Vithala qui est une forme
de Krsna. C'est donc un ensemble visnuïte et nous savons par l'iconographie et les inscriptions
qu'il a été administré par des représentants des deux grandes sectes visnuïtes du Sud de
l'Inde, les mâdhva disciples de Madhva et les Srîvaisnava disciples de Râmânuja.
Pour les besoins de la représentation sur terre la divinité est conçue un peu à l'image d'un
roi humain. L'idée de base du projet de Vithalâpura est que cette étendue p

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