Les limites entre peuples et cités en Armorique. De la réalité archéologique aux rites de sacralisation - article ; n°1 ; vol.15, pg 107-117
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Les limites entre peuples et cités en Armorique. De la réalité archéologique aux rites de sacralisation - article ; n°1 ; vol.15, pg 107-117

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Description

Dialogues d'histoire ancienne - Année 1989 - Volume 15 - Numéro 1 - Pages 107-117
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 24
Langue Français

Extrait

Monsieur Louis Pape
Les limites entre peuples et cités en Armorique. De la réalité
archéologique aux rites de sacralisation
In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 15 N°1, 1989. pp. 107-117.
Citer ce document / Cite this document :
Pape Louis. Les limites entre peuples et cités en Armorique. De la réalité archéologique aux rites de sacralisation. In: Dialogues
d'histoire ancienne. Vol. 15 N°1, 1989. pp. 107-117.
doi : 10.3406/dha.1989.1831
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/dha_0755-7256_1989_num_15_1_183115,1 1989 107-117 DHA
LES LIMITES ENTRE PEUPLES ET CITES EN
ARMORIQUE
DE LA REALITE ARCHEOLOGIQUE AUX RITES DE
SACRALISATION
- Louis PAPE -
Université de Rennes 2- Haute-Bretagne -
Vouloir écrire des nouveautés sur le sujet rebattu des
limites entre peuples et cités aux époques gauloises et gallo-
romaines peut sembler inutile; les érudits s'affrontent depuis si
longtemps sur des détails ou sur des méthodes. Définir l'assise
territoriale des peuples gaulois est délicat même si la toponymie et
la numismatique peuvent intervenir, certains chercheurs refusent
même d'envisager une délimitation précise à ces périodes. Ce
n'est pas toujours plus facile pour les civitates gallo-romaines,
malgré l'utilisation de la toponymie, de l'épigraphie, de certaines
données archéologiques et des frontières épiscopales.
Et pourtant en étudiant les supposées du peuples des
Osismes1 j'ai tenté de me servir d'autres critères pour une
approche nouvelle, ou rénovée, de la question. En observant les
zones de densité de l'habitat près des limites Osismes-Corio-
solites et Osismes- Vénètes il apparaissait que le franchissement de
ces frontières par les principaux axes de communication créait les
conditions d'un développement des activités humaines en parti
culier sous la forme d'un déboublement des centres urbanisés. Le
tracé de certaines routes tenait compte des limites, évitant les
recoupements multiples, sans doute pour diminuer le nombre des
points de passage.
Il m'est alors apparu qu'une portion importante de cette
frontière Osismes- Vénètes ne répondait pas aux critères, c'est la
1. Cf. L. PAPE, La Civitas des Osismes à l'époque gallo-romaine , Paris
1978. .

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Fig. 1. Carte de situation ; les cités gallo-romaines de
Bretagne .
D'HISTOIRE ANCIENNE 109 DIALOGUES
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 2. Carte de la région de Ploërdut : répartition des stèles
basses et des ossaria . Tracé de la voie romaine Vannes-
Carhaix. Recherches M. Tuarze.
y f 110 Louis PAPE
région située entre les vallées de l'Ellé et du Blavet dans le nord
du département du Morbihan; la géographie n'indique aucun axe
prédominant, il n'y a aucune grande vallée mais seulement de
maigres affluents des deux rivières précitées et des collines
s'étageant entre 200 et 300 mètres d'altitude. C'était sur
l'ensemble du pourtour de la Cité des Osismes la principale
incertitude car, ailleurs, les vallées importantes de l'Ellé, du
Blavet, de l'Oust et du Gouet constituent des frontières naturelles
plausibles.
Autre singularité, la grande voie romaine attestée par la
carte de Peutinger reliant Darioritum ( = Vannes) à Vorgium
( = Carhaix), encore très visible sur le terrain l, coupe la fron
tière en diagonale sans y provoquer de concentration particulière
de "poste-frontière" l'habitat; il n'y ce aurait qui est donc étrange pas eu car dans les ce relations cas spécifique entre deux de
chefs-lieux de civitates et à plus longue distance entre l'extrême
nord-ouest armoricain et les pays de Loire justifieraient quelque
halte.
C'est pourquoi j'ai proposé à un de mes chercheurs
désireux de travailler sur cette région qu'il connaissait très bien
d'orienter une partie de son enquête vers les directions suivantes:
- essayer de trouver les traces de l'éventuelle frontière et des
postes qui pouvaient la jalonner.
- ensuite rechercher des éléments originaux de la civilisation
des Vénètes par opposition à celle des Osismes en cartographiant
les éventuels résultats et je lui ai indiqué, comme caractéristique
propre aux Vénètes, l'existence ďOssaria sur le territoire de leur
civitas .
Il convient de définir ce que sont ces ossaria: des monu
ments funéraires en pierre- presque toujours du granite- destinés à
contenir et préserver des vases en terre ou en verre remplis des
cendres des morts après leur incinération. Ils comportent
Cette voie passant par Sulis sur le Blavet est jalonnée de milliaires; elle
est datée des débuts de l'époque romaine car la borne milliaire de Kerscao
a été élevée sous Claude le long de la continuation occidentale de cet axe.
Cf. CIL. XIII, 9016, et P. MERLAT, Considérations générales sur
l'établissement d'une carte du réseau routier en Armorique ancienne...
dans Annales de Bretagne, LXII, 1955, 2, p. 300-332. D'HISTOIRE ANCIENNE 111 DIALOGUES
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Fig. 3 - Quelques ossaria de l'est du Morbihan d'après les
recherches de A. Lepart. Louis PAPE 112
normalement trois parties : un socle cylindrique évidé, une
couronne parfois décorée et un couvercle d'obturation qui a pu
porter des dédicaces; le tout pouvant mesurer au maximum 1 ,30m
de haut et 0,50m de diamètre. Bien entendu ces ossaria ne sont
que rarement parvenus jusqu'à nous complets, ils ont été réuti
lisés, la pierre sommitale a le plus souvent disparu alors que les
bases et les couronnes restent visibles. Ces monuments sont
nombreux dans l'est du Morbihan où un chercheur trop tôt dis
paru, A. Lepart i avait bien avancé la prospection systématique
autour de Questembert.
Ayant moi-même travaillé sur les rites des Osismes je n'ai pas
trouvé trace de ces monuments, absents également chez les
Coriosolites et les Riedones voisins des Vénètes; ces derniers se
singularisaient dans l'Armorique.
Les résultats de l'enquête menée par M. Tuarze 2 sont
remarquables; il y a dans la zone étudiée une forte densité
d'ossaria totalement ignorés jusqu'ici mais pas à proximité de la
frontière habituellement admise ce qui a conduit le chercheur à
proposer un nouveau tracé, plus méridional, de cette frontière.
L'autre élément majeur de cette enquête fut la découverte de
nombreuses stèles basses de l'Age du Fer, souvent associée aux
ossaria. Ces sont connues, P.R. Giot les définit ainsi "
...stèles basses hémishériques, ou en calotte sphérique ou en
A. LEPART, Petite mise au point sur les pile-mil et les ossaria,
s.l.n.d., 16 pages. Les recherches d'A. Lepart furent très brièvement
évoquées par P. MERLAT, Chronique, dans G allia, XIII, 1955, p. 160,
signalant la découverte en Pluherlin de "quatre monuments funéraires
destinés à des sépultures à incinération... qui constituent une série
d'autant plus remarquable que M. Lepart m'en a montré deux autres
exemplaires analogues, l'un en Pleucadeuc, l'autre en Questembert, donc
dans une région très proche de Pluherlin, et qu'on m'en a récemment
signalé d'autres dans la portion occidentale du département, en Inzinzac".
Ces découvertes firent l'objet de débats animés à la Société Polymathique
du Morbihan en 1956-1957.
M. TUARZE, Etude du peuplement des origines aux premières
migrations bretonnes, Mémoire de Maîtrise, Renne 1985, 130 p. M.
TUARZE, Peuplement ancien et croyances dans le Haut Pays de Locuon
aux sources de l'Ellé et du Scorff, Mémoire de D.E.A., Rennes 1987,
122 p. et même titre, 1987, 145 p. (publication plus détaillée). D'HISTOIRE ANCIENNE 113 DIALOGUES
30 cm
y о
(1)
AR &UER.NEVE
Fig. 4 - Deux ossaria découverts par M. Tuarze en Ploërdut
(Morbihan).
50cm

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