Les mutineries de 1797 dans la Navy - article ; n°1 ; vol.24, pg 51-61
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Description

Histoire, économie et société - Année 2005 - Volume 24 - Numéro 1 - Pages 51-61
Les grandes mutineries navales de 1797 furent la plus grande explosion de mécontentement connue dans la Royal Navy depuis 1653. Deux mutineries consécutives à Spithead furent suivies par une en mer affectant le North Sea Squadron et une autre à bord des navires stationnés à la Nore. L'immobilisation de la flotte (sauf en cas d'attaque française) fut la principale caractéristique. Il n'y eut rien de comparable avec l'effondrement révolutionnaire de la marine française en 1789-1790. Les marins n'étaient pas hostiles à la guerre contre la France et ne voulaient pas détruire la hiérarchie sociale. Ils aspiraient à de meilleures conditions de service. Les mutineries n'eurent pas de conséquences fâcheuses sur l'effort de guerre britannique.
The great naval mutinies of 1797 were the largest outbreak of discontent in the Royal Navy since 1653. Two successive mutinies at Spithead were followed by two others, one at sea in the North Sea Squadron and one on board of the ships at the Nore. The immobilization of the fleet (except in cas of French attack) was the most significative feature.There was no comparison with the revolutionary collapse of the French Navy in 1789-1790. Seamen were not opposed to war against France and they didn' want to destroy the social hierarchy. They hoped better conditions of service. The mutinies had no disruptive consequences on the British war effort.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2005
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Olivier Chaline
Les mutineries de 1797 dans la Navy
In: Histoire, économie et société. 2005, 24e année, n°1. pp. 51-61.
Résumé
Les grandes mutineries navales de 1797 furent la plus grande explosion de mécontentement connue dans la Royal Navy depuis
1653. Deux consécutives à Spithead furent suivies par une en mer affectant le North Sea Squadron et une autre à
bord des navires stationnés à la Nore. L'immobilisation de la flotte (sauf en cas d'attaque française) fut la principale
caractéristique. Il n'y eut rien de comparable avec l'effondrement révolutionnaire de la marine française en 1789-1790. Les
marins n'étaient pas hostiles à la guerre contre la France et ne voulaient pas détruire la hiérarchie sociale. Ils aspiraient à de
meilleures conditions de service. Les mutineries n'eurent pas de conséquences fâcheuses sur l'effort de guerre britannique.
Abstract
The great naval mutinies of 1797 were the largest outbreak of discontent in the Royal Navy since 1653. Two successive mutinies
at Spithead were followed by two others, one at sea in the North Sea Squadron and one on board of the ships at the Nore. The
immobilization of the fleet (except in cas of French attack) was the most significative feature.There was no comparison with the
revolutionary collapse of the French Navy in 1789-1790. Seamen were not opposed to war against France and they didn' want to
destroy the social hierarchy. They hoped better conditions of service. The mutinies had no disruptive consequences on the British
war effort.
Citer ce document / Cite this document :
Chaline Olivier. Les mutineries de 1797 dans la Navy. In: Histoire, économie et société. 2005, 24e année, n°1. pp. 51-61.
doi : 10.3406/hes.2005.2535
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_2005_num_24_1_2535Les mutineries de 1797
dans la Navy
par Olivier CHALINE
Résumé
Les grandes mutineries navales de 1797 furent la plus grande explosion de mécontentement
connue dans la Royal Navy depuis 1653. Deux mutineries consécutives à Spithead furent suivies
par une en mer affectant le North Sea Squadron et une autre à bord des navires stationnés à la Nore.
L'immobilisation de la flotte (sauf en cas d'attaque française) fut la principale caractéristique. Il n'y
eut rien de comparable avec l'effondrement révolutionnaire de la marine française en 1789-1790.
Les marins n'étaient pas hostiles à la guerre contre la France et ne voulaient pas détruire la hiérarchie
sociale. Ils aspiraient à de meilleures conditions de service. Les mutineries n'eurent pas de consé
quences fâcheuses sur l'effort de guerre britannique.
Abstract
The great naval mutinies of 1797 were the largest outbreak of discontent in the Royal Navy since
1653. Two successive at Spithead were followed by two others, one at sea in the North Sea
Squadron and one on board of the ships at the Nore. The immobilization of the fleet (except in cas
of French attack) was the most significative feature.There was no comparison with the revolutionary
collapse of the French Navy in 1789-1790. Seamen were not opposed to war against France and
didn' want to destroy the social hierarchy. They hoped better conditions of service. The mutinies they
had no disruptive consequences on the British war effort.
Les mutineries de 1797 furent le plus grand mouvement d'insubordination jamais
connu dans la Royal Navy depuis l'époque républicaine '. Survenant en pleine guerre
1. Sur cette question, voir Martine Acerra et Jean Meyer, Marines et révolution. Rennes, Ouest-France,
1988, p. 200-207, William Laird Clowes, The Royal Navy, t. IV, Londres, Chatham Publishing, 1899, rééd.
1997, p. 166-182, Brian Lavery, Nelson's Navy. The Ships, Men and Organisation, 1793-1815, Londres,
1989, enfin l'excellente et récente synthèse de Nicholas A. M. Rodger, The Command of the Ocean. A Naval
History of Britain, 1649-1815, Londres, Allen Lane, 2004, p. 442-453. Signalons aussi J.B.R Langdon,
«The Spithead Mutinies of 1797 », L'influence de la Révolution française sur les armées en France, en
Europe et dans le monde, Vincennes, 1991, t. II, p. 165-174 et l'analyse de Michel Depeyre, « Réflexions
sur les mutineries de la Royal Navy (1797) », à paraître dans les Mélanges en l'honneur d'Yves-Marie
Bercé, Paris, 2005.
ne 1, 2005 52 Olivier Chaline
contre la France, deux ans après une crise politique sérieuse et au moment où la Grande-
Bretagne n'avait plus d'alliés continentaux, elles suscitèrent de graves inquiétudes2. Il
fut tentant de voir en elles la main des jacobins français. Mais elles demeurèrent igno
rées sur le continent, donc sans conséquence sur les opérations militaires. Elles pren
nent place dans un contexte européen d'effort naval et de désordres portuaires. Les
premiers troubles révolutionnaires français surviennent dès le printemps 1789 à Toulon
et lancent une puissante dynamique de contestation dans les arsenaux 3. La faillite
financière due à un effort naval soutenu et l'effondrement politique du pouvoir royal
qui était le fondement de l'autorité des officiers conduisirent aux mutineries qui affec
tèrent la flotte de Brest à partir de l'été 1790. La France était alors en paix avec ses
voisins. Ce n'était plus le cas en septembre 1793. À bord de certains des vaisseaux
sortis de Brest pour protéger l'arrivée d'un convoi, les équipages imposèrent le retour
au port, en se disant menacés de trahison, comme à Toulon livrée aux Anglais. Il fallut
ensuite toute l'autorité du Comité de salut public pour rétablir l'ordre dans la flotte,
mais en chassant les officiers ci-devant nobles.
Quelques années plus tard, après de premiers succès contre les Français et les
Espagnols, la Navy connut, à son tour, des mutineries dont l'ampleur surprit. À Spi-
thead puis la Nore, ce furent des équipages entiers qui refusèrent d'exécuter certains
ordres de leurs officiers. Rappelons toutefois que le terme anglais de mutiny ne corres
pondait pas nécessairement, au cours du XVIIIe siècle à l'idée d'un refus d'obéissance
collectif, mais désignait le plus fréquemment un acte de violence individuel4. En 1797,
la dimension collective est pourtant clairement affirmée, même si elle ne débouche pas
sur une hostilité de principe envers les officiers.
Une fois rappelée la chronologie des mutineries, il importera d'examiner les reven
dications qu'elles permettent d'exprimer pour enfin en dégager le sens.
Chronologie des mutineries
En février 1797, des pétitions respectueuses sont adressées par des marins de la
flotte de la Manche à l'amiral Howe, qui fait suivre à l'Amirauté. Elles restent sans
réponse. Au début de mars, la flotte effectue une croisière dans la Manche. À son
retour, le 30 mars, les marins constatent qu'aucune suite n'a été donnée à leurs demandes.
Dans les premiers jours d'avril, après avoir attendu un mois une réponse qui ne vient
2. Sur le continent, la coalition contre la France s'était disloquée, l'Autriche, la dernière alliée ayant été
contrainte par les victoires de Bonaparte en Italie de signer les préliminaires de Leoben Sur mer, malgré
l'évidente supériorité numérique de la Navy, aucun succès décisif n'avait été remporté. Les îles des Antilles
devenaient incontrôlables, aspirant hommes et ressources Heureusement, la situation aux Indes orientales se
montrait sous un jour plus favorable Mais une escadre française put gagner l'Irlande en décembre 1796 Si
le débarquement prévu ne se fit pas, ce fut davantage grâce aux éléments déchaînés et à la dispersion des
Français qu'à l'opposition de la Navy. Une plus mauvaise surprise vint des côtes galloises, quand on apprit à
Londres le débarquement de 1500 hommes le 22 février 1797. Ils furent rapidement capturés, mais la
nouvelle suffit à provoquer une véritable panique à Londres, notamment une ruée sur les banques. Celle
d'Angleterre dut suspendre la convertibilité de ses billets. On comprend mieux avec quelle joie fut accueillie
l'annonce de la victoire de l'amiral Jervis au Cap Saint- Vincent sur la flotte espagnole, le 14 février Mais
les Français n'avaient pas renoncé à débarquer en Irlande. Ils comptaient sur les vaisseaux de la flotte
hollandaise, mais ceux-ci furent vaincus par l'amiral Jervis le 1 1 octobre. Une nouvelle expédition fut montée
depuis la France. Les 1100 h

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