Les pointes de flèches de l énéolithique et du chalcolithique de l Ouest du Pays de Caux - article ; n°9 ; vol.51, pg 458-471
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Les pointes de flèches de l'énéolithique et du chalcolithique de l'Ouest du Pays de Caux - article ; n°9 ; vol.51, pg 458-471

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1954 - Volume 51 - Numéro 9 - Pages 458-471
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 65
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Louis Cayeux
Les pointes de flèches de l'énéolithique et du chalcolithique de
l'Ouest du Pays de Caux
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1954, tome 51, N. 9-10. pp. 458-471.
Citer ce document / Cite this document :
Cayeux Louis. Les pointes de flèches de l'énéolithique et du chalcolithique de l'Ouest du Pays de Caux. In: Bulletin de la
Société préhistorique française. 1954, tome 51, N. 9-10. pp. 458-471.
doi : 10.3406/bspf.1954.3141
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1954_num_51_9_3141SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 458
Les pointes de flèches de l'énéolithique
ef du chalcolifhique
de l'Ouest du Pays de Caux
PAR
Louis CAYEUX
La détermination des époques auxquelles peuvent avoir appartenu
les pointes de flèches recueillies en surface dans notre région, représente
toujours un travail plein de risques de critique parce que l'on ne dispose
que rarement d'atelier, de mobilier ou d'enceintes qui permettraient
de les dater sans équivoque.
Si les industries campigniennes et néolithiques de tradition campi.
gniennes (1) permettent le rattachement de leurs pointes de flèches à
d'importants ateliers ou stations représentatifs d'une facture bien connue,
il n'en est pas de même avec les flèches des époques du néolithique final
à haches polies, de l'énéolithique terrestre (d'origine lacustre) et du
chalcolithique dont les occupations normandes de la Seine-Inférieure
sont généralement limitées ou très dispersées.
Pour ces raisons, les pointes de flèches des dernières époques, d'ailleurs
déjà ouvertes aux échanges et dotées de stades d'avancement très va
riables d'une région à l'autre (tant pour la technique de taille que pour
l'emploi des métaux) sont rarement accompagnées de témoins chrono
logiquement certains et indiscutables.
Alors que la présence campignienne couvre le Pays de Caux, le néoli
thique récent et l'époque des métaux ne s'y inscrivent que de façon mo
deste quand ils ne se superposent pas tout simplement à d'anciens ateliers
campigniens de longue occupation.
Les récoltes (proportion à 2 pour mille) de haches polies de différents
types laissent à penser que nous avons reçu quelques rameaux néoli
thique du bassin parisien, puis des incursions des énéolithiques attirés
par les chasses de l'estuaire ou les bords de la mer, mais nous pensons
que ces derniers, suivis des chalcolithiques vrais, vinrent de l'Eure
(si riche en témoins de ces époques) par le gué de Seine à Vieux-Port (2).
L'étude de quelques récoltes de stations à flèches à pédoncule et barbe-
lures m'a incité à' étendre plus largement mes recherches, à donner
une suite logique à l'essai publié dans ce Bulletin en 1951 et à en
tirer les conclusions qui pourraient aider nos Collègues dans l'avenir,
en ce qui touche ces petits objets merveilleux, assurément plus collec
tionnés qu'étudiés.
Cette étude envisage, en effet, la présence d'objets d'importation, puis
de taille sur place originale, mais aussi l'existence d'industries évolutives
et d'adaptation locale dues à des contacts avec les populations nouvelles.
En outre, elle tend à associer à la pointe de flèche à pédoncule et
barbelures, d'autres types de flèches sans pédoncule contemporaines, mais
généralement dédaignées des « ramasseurs » et à de rares exceptions près,
passées inaperçues (3).
(1) L. Cayeux. — Les pointes de flèches néolithiques des environs du
Havre et du Pays de Caux. Bull. Soc. préhist. fr., n° 9-10, 1951.
(2) M. Yvard. — Bull. Soc. préhist. fr., n° 11-12, 1952, voir pages 572
et 573 un excellent exposé sur le franchissement de la Seine et les
échanges de populations à la fin de la note « Découverte d'une gaine en
bois de cerf à perforation et d'un gisement chalcolithique de tradition
campignienne à N.-D.-de-Gravenchon (Seine inf.) (note de l'auteur).
(3) È. Savalle. — Bull. S. G. JV., t. XV, 1891. Le Havre et ses environs
aux temps préhistoriques, page 59. Pointes sans pédoncule. Planche X. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 459
Nous savons que les néolithiques terrestres d'origine lacustre ont
retaillé, dans nos régions, les fortes haches polies des autochtones au
volume trop important pour leur mode d'emmanchement. Il est à suppos
er qu'ils ont dû faire adopter leur technique préférative par les pré. ou
co-occupants du terroir. Partant du principe de l'allégement des pièces,
outils ou armes (peut-être aussi influencé par un progrès dans le mode
d'existence : domestication, cultures) on peut admettre que les descen
dants des campigniens ont été amenés à réduire le volume et la taille
de leurs flèches et à en modifier la forme et la monture. Il est évident
que si l'on oppose la technique campignienne de taille à grands éclats
et la robustesse de l'outillage à la finesse de retouche et à la petitesse
de l'industrie chalcolithique, on conçoit la difficulté de l'entreprise.
Toutefois, cette évolution ou fusion de deux factures très différentes
a eu lieu et il n'est pas douteux que certaines flèches frustes et vague
ment pédonculées de types divers proviennent d'essais d'amélioration,
de débuts d'imitation des types nouvellement introduits.
De récentes trouvailles, dues à M. Servain, dans la région de Foucart
permettent grâce à des essais et des ébauches consciencieusement recueill
is avec les pièces complètes, de défendre cette conviction.
Elles établissent, en outre, que les stations à prédominance de flèches
à pédoncule et barbelures se sont établies dans le pays de Caux en
provenance de l'Eure et du Roumois en suivant l'antique (4) voie natur
elle passant par Notre-Dame-de-Gravenchon pour s'épanouir dans la
région de Lillebonne et les localités qui commandent les petites vallées
et les promontoirs (Saint-Antoine-la-Forêt, Saint-Jean-de-Folleville, La
Trinité-du-Mont, etc.).
Une antenne s'en va vers Le Havre, où elle se divise en deux, pour
suivre la Vallée de la Lézarde, d'une part, et le bord des falaises d'autre
part. Le Havre, lui-même, possède une industrie des marais, à pointes
vaguement pédonculées en silex gris-noir du Cénomanien. Les nouvelles
stations de F"oucart indiquent donc, jusqu'à plus ample informé, la
remontée vers le Nord la plus avancée, mais je suis persuadé qu'il existe
bien d'autres points figurés en ce moment par un petit trésor caché
dans un tiroir de table désespérément anonyme.
Dans ce pays cauchois, mosaïque complexe des occupations juxtaposées
ou superposées, dont les pièces sont enfouies dans les terres profondes
sans cesse retournées par les labours ou cachées sous les herbages muets,
la tâche de réunir les éléments et de conclure n'est pas aisée.
CLASSIFICATION ET EVOLUTION DES POINTES DE FLECHES
Nous connaissons bien maintenant les flèches campigniennes typiques
et celles du néolithique de tradition campignienne (d'où il faut exclure
la flèche du Campignien III de certains auteurs, qui doit être logiquement
placée au Chalcolithique de campignienne) nous pouvons donc
supposer que cette étude commence au moment où les néolithiques ou
énéolithiques d'origine lacustre pénètrent la région.
A cette époque, sont installés dans le pays de ('aux les descendants
des Campigniens sans doute déjà plus ou moins mêlés à des populations
de la pierre polie Seine-Oise-Marne. Des essais de polissages sont d'ail
leurs tentés sur divers ateliers campigniens où l'on peut recueillir des
pièces campigniennes typiques, des pièces partiellement polies puis des
haches et ciseaux polis (5); c'est le stade final du Campigny, mais cette
transformation n'a pas toujours évolué aussi clairement dans les ateliers
du Pays de Caux où les polissages sont tardifs et rares.
D'autres ateliers de tradition campignienne semblent être passés au
chalcolithique sans la période intermédiaire de la pierre polie.
(4) Abbé Deshayî&

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